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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives Mensuelles: février 2014

EXPULSION ILLÉGALE À CALAIS

28 vendredi Fév 2014

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, expulsions, logement, squats

L’un des quatre squats dont l’occupation a été revendiquée ce matin par le collectif « Salut au toit » a été évacué en début d’après-midi par la police, de manière illégale.

Voici le message que nous avons reçu :

« Au 3 impasse Leclerc, depuis 14h45 encore une évacuation illégale. La police a enfoncé la porte et arrêté tous les habitants. 6 ou 7 voitures de CRS bloquent l’impasse ainsi que de nombreuses voitures de police.Les policiers ont utilisé la violence pour essayer de détruire les caméras.

Il y a actuellement deux voitures de police nationale qui tournent autour du 56 rue de Vic.

Les propriétaires viennent de passer rue Auber. »

QUATRE NOUVEAUX SQUATS À CALAIS

28 vendredi Fév 2014

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, logement, squats

Passé le délais de flagrance de 48h (qui n’est par ailleurs pas inscrit dans la loi) au cours duquel la police il est généralement reconnu que la police peut intervenir pour évacuer un squat sans qu’un jugement soit prononcé, un communiqué a été diffusé ce matin par un collectif militant sous le titre « Salut ô toit », et l’information est commentée dans la foulée par la presse locale :

http://www.lavoixdunord.fr/region/calais-quatre-nouveaux-squats-ouverts-par-des-militants-ia33b48581n1952652

Et le communiqué dans son intégralité :

« Communiqué : Salut ô toit !

Nous sommes un ensemble de personnes venues de différents pays et d’horizons politiques divers qui luttons pour le droit au logement pour toutes et tous, quelles que soit leurs origines. Nous occupons actuellement, depuis plus de 48 heures, des bâtiments publics vides dans différents quartiers de la ville de Calais.

Pourquoi ici et pourquoi maintenant ? Plus de 4 000 bâtiments sont vides à Calais, ce qui représente 9% des logements (500 d’entre eux sont d’ailleurs la propriété de l’OPH, le bailleur social majoritaire de la ville…). En contrepartie, plus de 500 personnes sont à la rue sans qu’aucune solution digne de ce nom n’ait été proposée par les autorités. Pour répondre à cette situation, ils ont transformé Calais en ville fantôme.

Qui peut prétendre avoir marché dans une rue où il n’y avait pas au moins une maison aux fenêtres murées, aux portes barricadées, à la cave scellée ? Pourquoi laisser des endroits vides et des gens dehors ? Pourquoi dépenser de l’argent pour condamner les accès des bâtiments plutôt que de les utiliser pour venir en aide à une population précaire ?

Afin de répondre à ces questions que les pouvoirs publiques ont choisi d’occulter, cela fait plusieurs années déjà qu’un ensemble d’individus cherche des solutions collectives en redonnant vie à des bâtiments laissés à l’abandon, pour que les sans-abris aient un toit sur leurs têtes. Jusqu’à ce jour, les autorités n’ont répondu que par la répression qui s’est traduite par de multiples expulsions illégales fondées sur des détournements de procédures, manipulations de témoins au cours des enquêtes de voisinage, altérations de preuves…

A Calais, le droit au logement est pris en otage par les différentes instances du pouvoir qui n’ont cessé de se servir de la situation migratoire pour agiter peurs et fantasmes autour de la question des squats. Il y a quelques mois, ces manipulations politiques se sont incarnées dans l’appel à la délation lancée par la maire UMP de Calais, Natacha Bouchart, qui, faute de perspectives politiques réelles pour sa ville, a voulu faire croire aux Calaisiens que les « squats » et leurs habitants présumés étaient à l’origine de tous leurs maux. Ce climat délétère a permis au collectif xénophobe, « Sauvons Calais », dont le fondateur est un néo-nazi, de germer comme par hasard, deux jours plus tard, avec la bénédiction de la mairie qui s’est réjouie de sa naissance.

Rappelons d’ailleurs que deux de ses principaux représentants, Philippe Mignonnet et Emmanuel Agius, sont allés jusqu’à les accueillir à la mairie, et soutenir leur « sit in », le jeudi 7 novembre devant la mairie, alors que les organisateurs et les participants ne cachaient pas leur racisme et leur affiliation avec le Front National. Citons pour exemple quelques uns de leurs propos discriminatoires sur les migrants : « ce sont des nuisibles, les trois quarts sont des agresseurs potentiels ».

« Sauvons Calais » a depuis lors prolongé la campagne de stigmatisation des squats, campagne qu’il a accompagné d’un discours xénophobe nauséabond. Ce collectif est devenu la branche opérationnelle de l’appel à la délation de la maire de Calais, et a mis en place un système de traque des migrants et des militants pour repérer leurs lieux de vie. S’il était déjà presque impossible de se loger à Calais lorsque l’on était sans abris, et plus particulièrement sans abris et sans papiers, sans être victimes des exactions des autorités, depuis la semaine dernière, un nouveau pallier a été franchi.

Des extrémistes et des riverains manipulés ont en effet assiégés une maison squattée par un couple de personnes dans le besoin, ne lésinant pas sur les menaces de mort, les jets de pierres, et les incendies volontaires à coups de cocktails Molotov. Aujourd’hui, à Calais et ses environs, squatter, c’est prendre le risque de se faire lyncher, sous l’œil impassible des forces de police et l’inaction du sous préfet et du préfet.

Nous ne pouvons pas laisser l’arbitraire de la violence d’une minorité, jusque là impunie, nous empêcher d’avoir accès à un toit et de défendre la nécessité d’un logement digne pour tous et toutes quelles que soient leurs origines. Nous refusons la banalisation de ces méthodes et ne rien faire, c’est, en un sens, accepter qu’elles deviennent la norme.

Votre présence et votre regard est important car la police va, comme à son habitude, ignorer les preuves que nous leur fournissons et trouver un voisin qui dira : je les ai vu pour la première fois aujourd’hui ou hier, pour prouver que les occupants sont à l’intérieur depuis moins de 48 heures. Ce seul témoignage l’emporte alors sur l’ensemble des preuves certifiées auxquelles ils ont accès, et devient le justificatif d’une expulsion au motif de flagrance. »

DÉBAT CITOYEN

28 vendredi Fév 2014

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Associations, Calais, débat, Exilés, municipales

Le débat sur la question des exilés à Calais organisé par le collectif Calais Ouverture et Humanité https://www.facebook.com/pages/Calais-Ouverture-et-Humanité/ a finalement eu lieu hier soir. Dans une salle privée, puisque la mairie de Calais avait refusé le prêt d’une salle municipale. Ce qui pose encore une fois la double question de la liberté d’expression dans les salles publiques, et de la manière dont la maire de Calais peut disposer des équipement communaux à sa guise et fonction des ses intérêts politiques.

Et il était important que ce débat ait lieu maintenant, puisque les citoyens de Calais vont avoir le mois prochain à choisir à la fois la politique municipale qui va être menée pendant les six années à venir et l’équipe qui va la mener. Et que c’est l’un des thèmes importants à Calais.

Trois heures de débats qui ont permis aux associations et collectifs de soutien aux exilés et à différentes personnes du public d’exprimer leur vision des choses – on regrettera qu’un seul exilé ait pris la parole, et qu’ils aient été peu nombreux à venir, mais c’est quelque chose qui pourra être organisé pour une prochaine fois, en pensant notamment aux questions de traduction.

Des représentants des différentes listes pour les élections municipales – à l’exception du Front national qui n’a pas répondu à l’invitation – ont également exposé leur vision et leurs propositions.

Mention spéciale pour la proposition de M. Van Kerkhove de créer un centre fermé municipal pour enfermer les exilés. Heureusement nous ne vivons pas sous un régime qui permette au chef de la ville d’enfermer une partie de la population parce que tel est son bon plaisir. Mais le fait que ce genre de propos puissent être tenus montre qu’il s’agit d’un sujet dont on peut parler en nageant dans l’irréalité la plus totale. Et qu’il peut paraitre rentable, pour un candidat d’aller pêcher les voix du Front national pour les monnayer entre les deux tours.

Il faudra d’ailleurs poser la question aux autres candidats s’ils envisagent une alliance avec un candidat au projet ouvertement xénophobe et contraire à l’État de droit.

Il sera possible à chacun de se faire une idée des différentes propositions lorsque le débat sera mis en ligne.

On peut simplement dire qu’il ne s’agira pas seulement de ce que la municipalité pourra réaliser en propre, mais aussi de sa disponibilité aux initiatives d’autres acteurs, comme les associations, et du rôle de facilitation qu’elle peut avoir. De voir si le plan gouvernemental de résorption des bidonville se mettra en place, avec les moyens budgétaires correspondant, et comme il s’appliquera à Calais, de manière à ce que les initiatives se complètent. De passer d’une logique « nous allons faire quelque chose pour les migrants » à une autre : « nous allons mettre en place des réponses à la situation des personnes précaires à Calais, qui ne sont pas seulement les exilés, et nous allons faire en sorte qu les passagers qui sont bloqués à la frontière britannique s’intègrent de la manière la plus harmonieuse possible au territoire pendant la durée de leur séjour ici ».

LES VIOLENCES POLICIÈRES – UNE MENACE GRAVE POUR L’ÉTAT DE DROIT

26 mercredi Fév 2014

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Calais, Conseil de l'Europe, Droits de l'homme, Exilés, violences policières

C’est le titre d’un commentaire du Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe http://www.coe.int/web/commissioner , qui aborde la situation au niveau européen. Avec des degrés de gravité variables selon les pays, de nombreuses situations évoquées ont des traits similaires à ceux qu’on retrouve à Calais.

« Les violences policières – une menace grave pour l’Etat de droit

Dans de nombreux pays européens, les policiers font bien trop souvent un usage excessif de la force contre des manifestants, maltraitent les personnes détenues, ciblent les minorités ou se rendent coupables d’autres manquements. Ces comportements ont pour effet de saper la confiance des citoyens à l’égard de l’Etat, la cohésion sociale et l’efficacité du maintien de l’ordre, laquelle repose sur la coopération entre la police et les populations locales.

Il est difficile de déterminer si les abus policiers sont devenus plus fréquents dans certains pays ou si le problème est aujourd’hui plus visible et mieux identifié. Les manifestations sont aujourd’hui incontestablement plus nombreuses en Europe que par le passé, confrontant les forces de l’ordre à de nouveaux problèmes. En outre, les sociétés européennes sont plus diversifiées et les forces de police tardent parfois à s’adapter à cette diversité. Dans d’autres cas, les dirigeants politiques portent une lourde responsabilité, parce qu’ils ont donné le feu vert aux abus policiers, que ce soit par des ordres directs ou par la stigmatisation de certains groupes.

Un phénomène à multiples facettes

Ces derniers mois, l’Europe a connu plusieurs exemples flagrants d’opérations de maintien de l’ordre qui, lors de manifestations, sont allées au-delà de ce qui est acceptable à la fois sur le plan juridique et éthique. En Ukraine, l’usage excessif de la force de la part de la police contre des manifestants pacifiques, fin novembre 2013, a considérablement nourri la contestation, et entraîné, depuis lors, une augmentation du nombre des décès, à la fois parmi les manifestants et les policiers. Après m’être entretenu avec de nombreuses victimes et avoir examiné de multiples dossiers médicaux, j’ai noté une tendance très nette à viser la tête et le visage, ce qui constitue une réponse totalement inutile et disproportionnée. En lien avec les événements de 2013 au parc de Gezi, en Turquie, j’ai eu connaissance de nombreuses accusations particulièrement graves d’usage excessif de la force de la part de la police, notamment d’utilisation excessive et injustifiée du gaz lacrymogène et d’utilisation de grenades lacrymogènes en tant que projectiles. En Ukraine comme en Turquie, la police a pris pour cibles, à de multiples reprises, des journalistes et des personnels médicaux pourtant clairement identifiables par leurs vêtements.

L’usage excessif de la force lors des manifestations et/ou des arrestations n’est cependant que la partie émergée de l’iceberg. D’autres formes d’abus policiers ont lieu à l’abri du regard du grand public.

Le traitement des personnes détenues par la police en offre un exemple édifiant. Les mauvais traitements, pouvant parfois entraîner la mort, sont une réalité dans plusieurs Etats européens, comme l’attestent les rapports du Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT). Ces traitements prennent le plus souvent la forme de gifles, de coups de poing et de coups de pieds, ou encore de coups portés sur diverses parties du corps au moyen d’objets contondants (comme des battes de baseball). Le CPT a noté que les accusations de violences policières concernent le plus souvent des mauvais traitements infligés lors des interrogatoires en vue d’obtenir des aveux ou de soutirer des informations.

La pratique des mises en garde à vue en Espagne me paraît particulièrement préoccupante : dans ce pays, la détention au secret par la Guardia Civil (la police nationale) est de longue date une pratique contestée qui, comme je le notais en 2013 dans mon rapport sur l’Espagne, a donné lieu à de nombreuses violations des droits de l’homme constatées par la Cour européenne des droits de l’homme et le Comité des Nations Unies contre la torture.

Une autre forme grave d’abus policier est la violence envers les minorités, en particulier les Roms, et les migrants. En Grèce, par exemple, des menaces et des mauvais traitements à motivation raciste contre les migrants et les Roms, de la part de membres de la police et des garde-côtes, sont signalés régulièrement. Le racisme institutionnel joue aussi un rôle majeur dans le profilage ethnique, entraînant des contrôles et des fouilles excessifs visant les minorités et les migrants. Dans un rapport récent sur la France, l’Open Society Justice Initiative a souligné l’impact extrêmement négatif de cette pratique pour « des pans entiers de la population [qui] ont le sentiment que, quoi qu’ils fassent, ils demeureront toujours des citoyens de seconde classe ».

Il faut mettre fin à l’impunité

Il est du devoir fondamental des Etats européens de combattre l’impunité pour les violations des droits de l’homme commises par des membres des forces de l’ordre, afin de garantir que justice soit rendue aux victimes, de dissuader à l’avenir d’autres abus policiers et de renforcer la confiance des citoyens et leur coopération avec les forces de l’ordre.

Il est de la plus haute importance que toutes les accusations d’abus policiers fassent l’objet d’enquêtes effectives, afin que les responsables soient identifiés et sanctionnés, comme l’exige la jurisprudence constante de la Cour européenne des droits de l’homme. En outre, des peines dissuasives doivent être imposées aux auteurs de violations graves des droits de l’homme, conformément aux Lignes directrices du Comité des Ministres pour éliminer l’impunité pour les violations graves des droits de l’homme.

Malheureusement, de nombreuses enquêtes sur les violations des droits de l’homme commises par des membres des forces de l’ordre sont inefficaces, du fait que ce sont souvent des membres de ces mêmes forces qui enquêtent sur les actes de leurs collègues, et parce qu’il existe parfois un « code du silence » incitant ces agents à protéger l’un des leurs. La création de mécanismes indépendants de plaintes contre la police, tels qu’il en existe au Royaume-Uni, en Irlande et au Danemark, pourrait être l’une des solutions à ce problème. Une autre option consisterait notamment à autoriser les médiateurs nationaux à enquêter sur les plaintes visant des membres des forces de l’ordre.

Les dirigeants politiques ont aussi une part de responsabilité importante. Du fait de l’organisation hiérarchique des forces de l’ordre, leurs membres sont souvent attentifs aux discours et aux positions des responsables politiques, en particulier des ministres de l’Intérieur. Lorsque des policiers condamnés pour des abus impliquant des mauvais traitements sont graciés ou se voient infliger des sanctions insuffisantes, cela produit un effet extrêmement dommageable pour la confiance du public à l’égard des institutions de l’Etat. Les responsables politiques devraient affirmer clairement que la responsabilité des mauvais traitements s’étend aussi, au-delà des auteurs eux-mêmes, à toute personne qui a – ou devrait avoir – connaissance d’un mauvais traitement et qui ne fait rien pour l’empêcher ou ne le signale pas.

Renforcer les protections et rétablir la confiance

Les Etats devraient élaborer des lignes directrices claires, conformes aux normes internationales, sur l’usage proportionné de la force par la police, y compris l’utilisation de gaz lacrymogènes, de gaz poivré, de canons à eau et d’armes à feu lors des manifestations.

En outre, des mesures pratiques et facilement adoptables devraient être prises : par exemple, les policiers anti-émeutes devraient avoir l’obligation d’afficher leur numéro d’identification de manière à ce qu’il soit visible de loin et ce numéro devrait être assez court pour pouvoir être mémorisé et utilisé pour signaler les abus.

Par ailleurs, lors de la sélection, du recrutement et de la promotion des policiers, une attention particulière devrait être accordée aux signalements d’abus commis dans le passé, aux positions racistes et à la capacité des individus à faire face à des situations de stress. Le recrutement de policiers au sein des groupes minoritaires aiderait aussi à réduire le risque de violences à motivation raciste et contribuerait à ce que la police reflète mieux la diversité de la société. A cet égard, une formation continue relative aux droits de l’homme offerte systématiquement aux membres des forces de l’ordre, ainsi que l’adoption et la mise en œuvre du Code européen d’éthique de la police de 2001 sont essentielles.

Les abus policiers sont, de longue date, un sujet de préoccupation, mais ils ne sont en aucun cas une fatalité. Des moyens efficaces de combattre ce phénomène existent et doivent être utilisés par les Etats. Cet effort est indispensable si l’on veut rétablir la confiance du public à l’égard des autorités étatiques et protéger les droits de l’homme et l’Etat de droit.

Nils Muižnieks »

http://fr.humanrightscomment.org/2014/02/25/les-violences-policieres-une-menace-grave-pour-letat-de-droit/#more-228

LE PRÉFET ET L’EXTRÊME-DROITE

25 mardi Fév 2014

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Calais, Exilés, extrème-droite, squats, Valls

Pendant une semaine entière à Coulogne, à Côté de Calais, des militants d’extrême-droite ont manifesté jour et nuit devant un squat, ont injurié, menacé de viol et de mort les habitants et les personnes venues en soutien, sur place et sur internet, ont caillassé la maison et parfois les personnes se trouvant dans la court, ont lancé des cocktails molotov, ont essayé de forcer la porte pendant la nuit.

Tout cela sous les yeux de policiers qui laissaient faire, et qui répondaient si on les interpelait sur ce point qu’il n’y avait pas de trouble à l’ordre public.

Tout ceci intervient dans un contexte où les habitants d’un autre squat à Calais poursuivent l’État en justice pour voie de fait, suite à leur expulsion sans jugement par la police le 10 janvier. Le préfet a fait par deux fois reporter le procès par des artifices de procédure.

Tout se passe donc comme si le préfet adressait aux habitants de squats le message : « si vous contestez les expulsions illégales par la police, l’extrême-droite se chargera du boulot. » La violence d’extrême-droite comme continuation du harcèlement policier par d’autres moyens.

Aujourd’hui Sauvons Calais a obtenu une victoire : les habitants du squat de Coulogne ont quitté les lieux, parce qu’ils étaient en danger. Ses militants ont pu constater qu’elle pouvaient agir en toute impunité. Ils sont disponibles pour une nouvelle action.

Il est temps d’interpeler Manuel Valls, ministre de l’intérieur, qui est venu à Calais en décembre et qui affiche faire campagne contre l’extrême-droite : approuve-t-il cette utilisation de militants d’extrême-droite pour expulser des occupants de squats quand la police ne peut pas intervenir ?

Il est temps d’interpeler Yann Capet, député socialiste et candidat à la mairie de Calais, pour savoir s’il s’agit là de la politique du gouvernement pour chasser les contestataires – comme en Grèce où un chanteur engagé peut être assassiné en pleine rue par des militants de l’Aube dorée sous les yeux de policiers qui n’interviennent pas.

S’il s’agit d’une politique du gouvernement, nous sommes à la veille d’élections, et nous saurons nous en souvenir.

S’il s’agit d’une déviance d’un préfet, celui-ci doit être sanctionné.

RASSEMBLEMENT À CALAIS LE 1ER MARS

24 lundi Fév 2014

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Calais, Exilés, extrème-droite, manifestation, solidarité

Rassemblement pour la tolérance

Prises de parole, musique et danse, goûter solidaire

Nous sommes indignés de voir des centaines de personnes à la rue quand des maisons sont vides et abandonnées. Indignés par la passivité ou l’hostilité des autorités, et par les manifestations de haine de ces derniers jours.

Mais ce n’est pas tout Calais. Il y a aussi toutes ces personnes qui s’engagent depuis des années à titre personnel et dans les associations, toute une hospitalité invisible, tout un désir d’ouverture.

Que nous soyons d’ici ou de passage, venons partager un moment pour la tolérance et la solidarité

Samedi 1er mars à partir de 14h30 place d’Armes à Calais.

SQUAT VICTOR HUGO : PERSPECTIVES ET QUESTIONS

23 dimanche Fév 2014

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Calais, Exilés, Frontière, squats

Après que le préfet ait rencontré la propriétaire de la maison, il a eu une réunion avec les associations. Il en ressort qu’il ne fera pas évacuer le squat avant d’avoir trouvé une solution pour les femmes et les enfants, et se donne jusqu’à l’été pour la trouver. Il s’agira d’une solution pérenne et d’un lieu géré par des professionnels.

Il ressort également de ces discussions que les tensions qui peuvent exister avec certains voisins ne viennent pas du squat en lui-même, mais de la présence d’hommes autour du squat.

Une manière un peu primaire de gérer la question serait d’envoyer la police pour éloigner ces personnes qui dérangent certains voisins.

Une autre approche est de comprendre ce qu’ils font là pour trouver une réponse constructive à la situation.

Les femmes qui sont dans la maisons ont des amis, des membres de leur famille, parfois un mari ou un petit ami parmi les hommes qui sont dehors. Et si les femmes sont heureuses d’être accueillies, elles se sentent proches aussi des hommes qui sont dehors. Elles leur rendent des services, cuisinent pour eux.

Et la question de ces liens sera à intégrer à la réflexion sur le futur lieu d’accueil.

La maison apporte aussi des services aux personnes qui sont à la rue : la possibilité de recharger son téléphone portable, d’avoir des vêtements quand il y en a en réserve, d’accéder à des toilettes, de réparer son vélo.

Ce sont des besoins auxquels il faudra trouver des réponses, indépendamment du lieu d’accueil pour les femmes. Un accueil de jour est parfois évoqué.

Et s’ajoute une autre question qui a pris de l’importance à Calais ces dernières années. Il s’agit de personnes qui ont quitté leur pays parfois après y avoir subi des traumatismes importants, qui ont eu un parcours d’errance parfois de plusieurs années, avant d’arriver en Europe puis en Europe, qui ont l’air plutôt bien tant qu’elles sont dans le mouvement, qu’elles vont vers un but. Mais qui changent lorsqu’elles se trouvent dans cette dilatation du temps et cette incertitude la réponse finale qui font les longs mois de la procédure d’asile. Ou qui sont simplement coincées à Calais depuis des mois sans perspectives, ni possibilité d’aller de l’avant ou de revenir en arrière. Et qui ont recours à l’alcool pour maintenir leur détresse à distance. C’est le cas de quelques hommes qui sont fréquemment autour du squat Victor Hugo.

Cette question d’alcool doit être prise en charge, tout comme doit être entendue a souffrance psychologique que nous pouvons deviner derrière.

 

DERRIÈRE « SAUVONS CALAIS »

23 dimanche Fév 2014

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Calais, Coulogne, extrème-droite, squats

Au moment où l’extrême-droite a le vent en poupe dans la rue et peut espérer l’avoir dans les urnes aux prochains scrutins, il est logique que ses militants locaux soient à la recherche de leur heure de gloire.

La première manifestation organisée par Sauvons Calais après l’appel à la délation de la maire de Calais, avec 30 à 40 participants, n’est pas un succès, même si deux adjoints au maire viennent serrer la main des participants. La deuxième, avec 40 à 50 participants après deux mois de mobilisation est un franc échec, d’autant que les politiques ont cette fois pris leurs distances.

D’où la tentative de Coulogne, à laquelle l’occupation de la rue et la présence réelle ou supposée de riverains donne le parfum d’une insurrection qui vient enfin.

Dans les faits, il s’agit d’une progression dans la visibilité, des incendies nocturnes des douches où le Secours catholique accueille les exilés, le premier début 2010, le dernier en décembre dernier, aux manifestations de Sauvons Calais, puis au caillassage d’une maison et aux menaces physiques contre leurs occupants et leurs soutiens.

Le blog Lutte en Nord, même si on ne souscrit pas au parallèle fait entre la Milice de Vichy, a fait une recherche internet sur certains meneurs de Sauvons Calais, montrant qu’il s’agit de militants politiques de l’extrême-droite radicale:

http://luttennord.wordpress.com/2014/02/22/sauvons-calais-les-miliciens-sont-dans-la-rue/

Prenant prétexte des migrants, la violence de Sauvons Calais et de ses prédécesseurs s’exerce sur des citoyens de l’Union européenne comme sur des associations calaisiennes. C’est dire que la question nous implique tous.

LA PLACE DU VILLAGE

21 vendredi Fév 2014

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Associations, bidonville, Calais, Exilés, solidarité

Chaque jeudi matin, Médecins du Monde et les ADLC (Ateliers de la citoyenneté) viennent au campement de la rue Lamy avec une soupe chaude et du pain. C’est l’occasion d’établir le contact, de connaitre la situation du campement d’apporter des informations. Ce jeudi, sont également là un boulanger itinérant qui prépare du pain pour les exilés pendant quelques jours, et la maraude de France Terre d’Asile. Tout le monde se retrouve là, habitants du campements et visiteurs associatifs, discute, échange des informations et les dernières nouvelles. Pour un moment, ce coin du campement devient la place du village – un simple verre de soupe crée l’occasion autour de laquelle se tissent des liens.

QUESTIONS DE SQUATS

20 jeudi Fév 2014

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Calais, Coulogne, Exilés, logement, squats

D’un côté des personnes à la rue, de l’autre des bâtiments vides. Les situations sont volontiers plus complexes dans les faits. Mais des solutions pourraient être trouvées avec un peu de bonne volonté.

Le squat de la rue Victor Hugo. Une maison vide depuis plus d’un an, qui accueille des femmes, des enfants, des malades et des blessés qui sans ça seraient à la rue. La propriétaire, une dame âgée, est propriétaire d’un appartement qu’elle habite et de deux autres qu’elle loue. Mais la maison du boulevard Victor Hugo nécessitait pour être louée des travaux qu’elle ne pouvait pas assumer financièrement.

Les militants qui ont ouvert le squat ont proposé de payer un loyer. Si la mairie n’avait pas envenimé les choses pour tenter d’exploiter politiquement la situation, un compromis aurait peut-être pu être trouvé, plus avantageux pour la propriétaire que la situation actuelle.

Le nouveau squat de Coulogne : le terrain et les bâtiments ont été rachetés par le Cottage des Flandres pour construire des logements sociaux. Mauvais moyen de promouvoir le droit au logement que de bloquer la construction de logements sociaux.

Mais si on cherche plus loin en allant sur le site du Cottage des Flandres http://www.cottage.fr/siteweb/, on voit que ce projet n’y est pas mentionné, ni parmi les projets de location, ni parmi ceux d’accession à la propriété. En tapant « Coulogne » sur le moteur de recherche du site, on s’aperçoit que le mot est absent de l’ensemble du site (voir la capture d’écran ci-dessous).

Le projet n’est donc pas pour demain, il n’y a pas urgence à expulser et à démolir, et un compromis peut sans doute être trouvé.

On se souvient du hangar de la Socarenam quai de la Moselle, squatté, évacué et détruit en 2006 au prétexte que que l’entreprise avait besoin pour le développement de ses activités. Son emplacement est un terrain vague depuis huit ans.

À deux pas de là, les Maisons des éclusiers, squattées, évacuée et rasées en 2009. Elles ont été remplacées par une surface bitumée, juste à côté d’un parking généralement vide.

L’ancienne usine Thélu, squattée, évacuée et rasée en 2011, ainsi que les maisons voisines à la suite, pour construire un écoquartier dont les travaux de terrassement commencent à peine.

Les anciennes usines Pagniez, Noyon et Darquer, ainsi que les maisons voisines, squattées, évacuées et rasées, qui ont laissé place à des terrains vagues.  L’ancien hôpital Coubertin, dont les bâtiments sont détruits les uns après les autres sans qu’il y ait de projet clair pour l’avenir du site.

Il ne s’agit pas de dire que les gens doivent vivre dans des squats, mais qu’il y a des solutions plus intelligentes que jeter les gens à la rue et détruire des bâtiments, alors qu’on ne sait pas qui va investir suffisamment d’argent pour reconstruire sur la superficie considérable déjà détruite. Qu’il n’y a donc pas urgence à expulser et détruire tant qu’on n’a pas trouvé de solutions de relogement. Qu’il y a suffisamment de logements vides dans le Calaisis pour loger tout le monde décemment à condition de rénover ceux qui sont en mauvais état. Que la rénovation de logements crée des emplois utiles et non délocalisables, ce qui est une option intéressante pour un développement durable du territoire.

On pourrait commencer maintenant.

Capture-Cottage des flandres - Mozilla Firefox

Capture d’écran du site du Cottage des Flandres, qui est propriétaire de la maison squattée à Coulogne : le mot « Coulogne » y est inconnu, dans la rubrique projets comme sur l’ensemble du site.

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