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Passeuses d'hospitalités

~ des exilé.e.s à Calais

Passeuses d'hospitalités

Archives Mensuelles: mars 2014

LA QUINZAINE DES PASSEURS D’HOSPITALITÉS

31 lundi Mar 2014

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Balkans, Calais, Exilés

Depuis un mois parait La Quinzaine des Passeurs d’hospitalités, qui reprend et commente les publications du blog Passeurs d’hospitalités, ainsi que des blogs Exilés dans les Balkans (en français) et Exiles in the Balkans (en anglais).

Vous pouvez recevoir cette lettre par e-mail en nous écrivant à passeurs.dhospitalites (at) laposte.net

Vous pouvez aussi les télécharger ici :

La Quinzaine des Passeurs d’hospitalités 16-30/03/2014

La Quinzaine des Passeurs d’hospitalités 03-16/03/2014

 

 

IL VA BIEN FALLOIR QUAND MÊME AVANCER

30 dimanche Mar 2014

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, solidarité, ville

C’est donc la même maire et la même équipe municipale qui sont reconduites pour les six années à venir.

Alors que l’État semble être dans l’incapacité de faire autre chose que ce qu’il a fait ces dix dernières années – même si on peut remarquer quelques ouvertures dans le discours, la situation sur le terrain reste la même – on peut craindre le pire de ce résultat, et dès ces prochaines semaines.

Le campement de la rue Lamy, en face du lieu de distribution des repas, est déjà sous pression, trop visible, trop de tensions, trop près du port, trop de monde. Le campement au bord du Bassin de la Batellerie est aussi d’une grande visibilité, en plein centre ville (on remarquera que ces deux campements sont le résultat direct des expulsions de squats de septembre et octobre derniers). Concernant le squat du boulevard Victor Hugo, qui accueille des femmes, des enfants, des malades et des blessés, le préfet semble revenir sur l’idée de créer un lieu d’accueil pérenne et ne retenir qu’un relogement provisoire des personnes présentes dans le squat au moment de l’expulsion. Les femmes, les enfants et les autres personnes vulnérables se retrouveront à nouveau à la rue. Des procédures judiciaires sont engagées contre trois autres squats, les audiences auront lieu ce mardi.

Calais risque donc très d’être à nouveau le théâtre d’une vague d’expulsions et de chasse à l’homme, comme de multiples fois ces dix dernières années, comme une nouvelle vague d’un cycle sans fin.

C’est aux associations et aux collectifs citoyens de faire entendre une autre voix, et de proposer une autre voie. Et c’est leur responsabilité. Pour tenter de faire bouger les lignes, d’entrer dans une logique de résolution de problèmes, plutôt que de les créer et les aggraver. Face à une maire qui peut se dispenser de démagogie électorale puisqu’elle a six ans devant elle, et aux représentants d’un gouvernement qui vient d’être sanctionné par les électeurs.

Ce n’est pas gagné, Natacha Bouchart a été élue grâce aux voix de l’extrême-droite, le collectif d’extrême-droite Sauvons Calais appelle à une nouvelle manifestation anti-migrants le 13 avril, le préfet a montré à l’occasion du caillassage du squat de Coulogne que ce collectif jouissait de l’impunité dans ses actions violentes. Tous les ingrédients sont aussi réunis pour une aggravation de violence, dont Calais semble pourtant déjà saturée.

C’est donc d’autant plus essentiel de tenter une nouvelle voie.

Pour alimenter ce débat, Passeurs d’hospitalités renouvelle ses propositions pour une politique municipale d’hospitalité, diffusées avant le premier tour.

Elles peuvent être téléchargées ici.

 

HISTOIRE DE PASSAGE

29 samedi Mar 2014

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, Frontière, passage, procès

Le 18 mars, dix prévenus comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Boulogne/Mer sous différents chefs d’accusations liés à l’aide à l’entrée, au séjour et à la circulation de personnes étrangères en situation irrégulières – il s’agit de ceux que l’on appelle couramment des « passeurs ». Nous retraçons ici le parcours de l’un d’eux. Nous avons changé son prénom.

Sayed est arrivé à Calais au printemps 2009. Il avait deux gênes dans son métier de migrateur : la peur de l’eau et la claustrophobie.

Plutôt que tenter la traversée de la Méditerranée sur un petit bateau surchargé, il a préféré la voie terrestre, et il a passé un an en Russie à travailler pour payer la suite de son voyage.

Arrivé à Calais, il a habité avec les autres Égyptiens sur ce qu’on appelait le Quai des Africains, le quai de chargement des camions du
hangar Paul Devot donnant sur le port (à l’époque, les distributions de repas de  Salam avaient lieu de l’autre côté du hangar).

La plupart des gens qui habitaient là essayaient d’entrer dans le port à la nage en traversant les quelques 200 m du bassin qui les séparaient du port des ferrys http://goo.gl/maps/UFzev . Ça se fait sans passeur et c’est gratuit, encore aujourd’hui.

Mais quand on a peur de l’eau ça ne marche pas, il devait donc passer la les Kurdes pour un passage plus classique et plus coûteux par les parkings. Mais quand on est claustrophobe, les plans citernes et autres moyens plus sûrs de ne pas être détecté ne marchent pas – Sayed a laissé passer sa chance une paire de fois. Le séjour à Calais s’éternise donc.

Le Quai des Africains est le dernier campement détruit par la vague Besson à la suite de la Jungle des Pachtounes, en octobre 2009. Après un moment d’errance à se faire chasser de lieu en lieu par la police, les Égyptiens se retrouvent dans les ruines de l’ancienne usine Darquer, à l’angle de la rue Monseigneur Piedfort et de la rue des Quatre Coins. Le site devait achever d’être détruit pour construire des logements sociaux, mais l’impécuniosité de la société HLM fait que c’est aujourd’hui encore un terrain vague. On a simplement détruit depuis la partie squattée, ainsi que les maisons voisines, squattées elles aussi.

Début 2010, des Soudanais mènent une expédition punitive contre les Égyptiens (il est possible que des Égyptiens servaient d’intermédiaire entre les Soudanais et les passeurs kurdes, et quelque chose avait dû mal se passer). Deux personnes sont dans le squat des Égyptiens à ce moment-là, Sayed et un de ses compatriotes. Ils tentent de s’enfuir par la gouttière, qui cède sous leur poids. Fractures multiples pour Sayed, qui passe une paire de mois à l’hôpital, avec notamment un pied cassé. Pas bon pour le passage en Angleterre.

Sayed est quelqu’un d’intelligent, qui a une grande capacité de contact et de négociation. Il est là depuis longtemps, il connait bien
le terrain et les hommes. À défaut d’Angleterre, il a embrassé la carrière professionnelle que lui proposait la frontière britannique. Et ses capacités lui ont permis de gravir les échelons.

Au quai des Africains, il était reconnu comme une personne posée et juste, on le consultait volontiers, et il avait un certain ascendant. On ignore comment il a exercé son métier de « passeur », et comment il s’est adapté à un milieu ou le sens de la justice ne suffit pas pour s’imposer.

En octobre 2012, des arrestations médiatisées conduisent à l’emprisonnement de cinq Égyptiens, trois Kurdes et un Somalien, ce qui
témoigne d’une organisation plus ou moins inter-communautaire du passage, côté exilés. Deux mois plus tard, de violentes rixes entre
communautés accompagnent la redistribution des territoires, ce qui légitime au passage le retour d’une présence policière massive, après que l’image de l’institution ait été mise à mal par la décision du défenseur des droits.

En octobre et novembre, des arrestations ont également lieu parmi le personnel du port – sans complicités dans le port, pas de passage plus cher et plus sécurisé, pas de passage par groupes de 15 ou 20 dans le même camion. Ces arrestations et les procès qui s’ensuivent ne sont pas du tout médiatisés. Le « passeur » qui est désigné à la vindicte publique est étranger, il sert à justifier la répression quotidienne sur tous les exilés. Pourtant, sans complicités dans le port, sans capacité à trouver ces complicités, sans chauffeurs pour conduire en Belgique, Normandie, Bretagne, Pays-bas ou Suède, pas de passage. Mais certaines de ces complicités sont aussi – trop proches de la police.

Sayed a pris cinq ans – il a déjà fait un an et demi en prison.

 

LE BIEN PUBLIC

28 vendredi Mar 2014

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bidonvilles, Calais, Exilés, logement, solidarité, squats, ville

Ce n’est pas le rôle de ce blog de dire pour qui voter.

Par contre, nous pouvons promouvoir une vision du bien public, du rôle des élus et des services publics.

Le rôle des élus et des services publics est d’écouter les demandes et de faciliter la résolution des problèmes. Faciliter, parce qu’ils n’ont pas toujours la réponse immédiate à toutes les questions. Mais ce situer dans une démarche d’accueil et de recherche de solution.

Cela semble aller de soi. Pourtant nous avons construit au fil des années une société du soupçons vis-à-vis de la personne en demande d’être un fraudeur, surtout lorsqu’il s’agit d’une personne en situation déjà précaire. Et on a fabriqué des indésirables, à qui tout droit est dénié, pour mieux remettre en cause les droits de tous et de toutes.

Ce n’est donc pas rien aujourd’hui de souhaiter pour demain des élus et des politiques au service du bien commun, se donnant pour tâche que l’on vive mieux sur un territoire, que solution soit trouvée aux difficultés rencontrées par les différentes populations qui le composent, à commencer par celles qui sont les plus affectées par les difficultés sociales et économiques.

En ce qui concerne les exilés, cela veut dire en finir avec la suite sans fin des expulsions, des lieux de vie ou du territoire, avec les destructions, de campements, de squats, de lieux qui pourraient peut-être squattés, de tentes, des rares effets personnels, des quelques photos qui leur restent de leurs proches, avec les murs, grillages, clôtures, parpaings, qui ont pour seul but d’empêcher les sans-abris de trouver un abri.

Concernant les exilés, c’est aller à leur rencontre, comprendre leurs besoins, mettre en place de premières réponses, souvent si simples et tellement peu coûteuses, et prendre le chemin qui, pas à pas, va mener à un accueil digne de ces personnes.

Ça parait aller de soi, mais dans le monde où nous sommes rendus, ce n’est pas rien.

Voilà ce que nous souhaitons à Calais, au Calaisis, aux autres communes, pour demain.

 

SQUATS À CALAIS : RASSEMBLEMENT MARDI PROCHAIN

27 jeudi Mar 2014

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Calais, Exilés, expulsions, logement, procès, squats

Le 28 février dernier, le collectif Salut ô Toit rendait publique l’ouverture de quatre nouveaux squats à Calais, pour revendiquer le droit au logement pour tous.

https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/02/28/quatre-nouveaux-squats-a-calais/

L’un des squats a été expulsé deux fois dans les jours suivants et muré. L’Office Public de l’Habitat, propriétaire des trois autres bâtiments vides, a porté plainte. Après un premier report, l’audience aura lieu au tribunal d’instance, place Crèvecoeur, mardi 1er avril à 8h.

Le collectif Salut ô Toit appelle à un rassemblement à 8h devant le tribunal.

Voici le communiqué diffusé par le collectif :

 

« 1er Avril 2014 : Rassemblement en soutien aux habitant.es des maisons rue Auber, Vic et Massena

– – – – – – – – – – –

Dès 8h au Tribunal Administratif de Calais, Place Crèvecoeur

Fin Février 2014, quatre maisons ont été occupées par le collectif « Salut Ô Toit », collectif pour le droit au logement pour toutes et tous. L’une d’entre elle, située rue Leclercq, a été expulsée le 28 Février, réoccupée le 2 mars par ses habitant.es puis expulsée de nouveau le lendemain. Ces deux expulsions étaient pleinement illégales.

Les trois autres maisons ouvertes, rue Massena, rue Auber et rue de Vic, appartiennent à l’OPH et ont reçu la visite d’un huissier début mars, avec une convocation au Tribunal Administratif pour le 18 mars. A notre demande, un report a eu lieu au 1er Avril.

Tout comme la maison rue Victor Hugo permet aux femmes, enfants et personnes malades de trouver un espace de repos et de vie, ces trois maisons permettent à des personnes avec ou sans papier (demandeurs d’asile), d’avoir un toit et un espace où vivre et se reposer en sécurité. Un endroit autre que la rue, les ponts ou les parcs, qui sont ce que l’Etat leur laisse, à défaut de remplir ses missions et de proposer des solutions de logements.

Depuis quelques mois « Sauvons Calais » vient appuyer Bouchart dans sa lutte anti-migrants, et s’est déployé il y a quelques semaines comme la branche opérationnelle de l’appel à la délation de la maire de Calais. Ces nouveaux éléments rendent ces espaces de vie et d’activités, ainsi que leur soutien, encore davantage nécessaires. Malgré leur inutilisation depuis des années, ces lieux sont déjà menacés par une procédure d’expulsion menée par l’OPH. Si ils se font expulser, ils resteront encore vides probablement pendant longtemps.

Un rassemblement est organisé ce mardi 1er Avril à 8 heures en face du Tribunal Administratif de Calais. Votre présence est importante pour affirmer un soutien aux habitant.es des différentes maisons occupées et une opposition à la haine de l’autre que diffusent Bouchart et « Sauvons Calais ».

Pas d’expulsions sans relogement !

Un toit pour toutes et tous ! »

 

CIRCULAIRE VALLS : TOUJOURS PLUS, POUR EXPULSER PLUS

27 jeudi Mar 2014

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Asile, circulaire, Droits de l'homme, Exilés, expulsions, Réfugiés, Valls

Réponse des associations à la circulaire Valls du 11 mars 2014 ( voir ici : https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/03/16/valls-avec-marine/ ) :

 

« Communiqué de presse – 27 mars 2014 / Action collective

 

Circulaire Valls : toujours plus, pour expulser plus

Les associations exigent le retrait du texte

 

La circulaire du ministère de l’Intérieur datée du 11 mars 2014 relative aux priorités pour l’année 2014 dans la « lutte contre l’immigration irrégulière » met à jour le double discours de Manuel Valls qui, devant la presse, se targue de rompre avec la « politique du chiffre » pour mieux se féliciter, dans ce texte, de ce que « le niveau total des éloignements forcés atteint son plus haut niveau depuis 2006 » et élaborer un plan destiné, à tous les échelons, à accélérer les reconduites.

 

En effet, ce texte encourage les préfets à user de tous les moyens de coercition avec le concours de la police : contrôles d’identité ciblés, interpellations des personnes à leur domicile ou dans les foyers où elles sont hébergées, enfermements en rétention, assignations à résidence avec obligation de pointage, retours « volontaires » fortement incités, placements en garde à vue, condamnations pénales des récalcitrants. Les associations et les travailleurs sociaux sont poussés à participer à la localisation et au contrôle des personnes alors que leur rôle est de les accompagner et de leur porter assistance.

 

Avant tout perçus comme des fraudeurs ou des indésirables, tous les étrangers sont visés, y compris les plus vulnérables, qui peuvent être éloignés rapidement en dépit de leur situation de santé ou humanitaire.

 

Les demandeurs d’asile sont particulièrement ciblés. Aussitôt leur demande rejetée, les préfets devront les expulser au plus vite, au détriment de leurs droits à un recours effectif et sans considération pour leur situation personnelle et leurs attaches en France. Ils sont alors exclus du dispositif d’hébergement d’urgence de droit commun, pour être assignés à résidence et étroitement surveillés. Le principe fort de l’accueil inconditionnel de toute personne à la rue en situation de détresse est ainsi remis en cause alors qu’il est garanti par le code de l’action sociale et des familles.

 

Au prétexte d’efficacité, le ministère compromet leur sécurité et celle de leurs proches, en imposant à l’OFPRA de communiquer des documents afin d’obtenir des laissez-passer pour l’expulsion. Ce rôle assigné à l’OFPRA va à l’encontre de la confidentialité des demandes d’asile et démontre l’incompatibilité de sa mission avec la tutelle exercée par le ministère de l’Intérieur.

 

Cette circulaire encourage les expulsions vers le pays d’origine plutôt que vers un autre État Schengen où plus de 10 000 personnes étaient pourtant légalement admissibles en 2013. Cette politique vise donc à gonfler ces expulsions hors UE, en violation des droits des personnes concernées dont les attaches se trouvent en Europe (famille, travail, logement, droit au séjour).

 

Les associations et syndicats défendant les droits des étrangers dénoncent cette circulaire attentatoire aux droits les plus fondamentaux des migrants et les pratiques scandaleuses auxquelles elle incite les préfectures. Ce signal est extrêmement inquiétant à quelques semaines de la discussion sur le projet de loi portant sur la réforme de l’asile en France.

 

Liste des signataires :

Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour (ARDHIS), Comité d’aide aux réfugiés (CAAR), Centre d’action social protestant (CASP), Comité pour la santé des exilés (Comede), Centre Primo Lévi, Dom’Asile, Espace-accueil aux étrangers, Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleur-euse-s Immigré-e-s (FASTI), Fédération de l’entraide protestante (FEP), Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), Groupe accueil et solidarité (GAS), Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), Jesuit refugee service (JRS France), La Cimade, Ligue des droits de l’homme (LDH), Médecins du monde (MdM), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau, Réseau chrétien immigrés (RCI), Réseau éducation sans frontières (RESF), Syndicat des avocats de France (SAF), Syndicat de la magistrature (SM). »

 

ILS SONT LÀ – TOUJOURS

26 mercredi Mar 2014

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bidonvilles, Calais, Exilés, habitat, squats, ville

Nos promenades dans Calais, intitulées « Calais, ville fantôme », ont montré la présence des exilés dans trois quartiers de la ville, les lieux où ils ont été, les lieux que les autorités murent ou détruisent pour qu’ils n’y soient pas ou qu’ils n’y soient plus. Nous pourrions continuer ces promenades dans Calais, et le ferons sans doute pour transmettre la mémoire de ce que fut et de ce qu’est la présence des exilés dans cette ville.

Ce sont de multiples expériences d’installation dans un interstice, une marge, une dent creuse, une ruine, un espace ou un bâtiment délaissé. On s’y installe pour y dormir, peut-être délogés demain matin par la police. Si l’expulsion ne vient pas, le feu est ce qui rassemble, on se regroupe autour du foyer, on se réchauffe et on chauffe le thé. Une communauté, une vie sociale s’organise, on s’approprie l’espace.

Et un jour, quand vous êtes en visite, on vous offre le thé. Les rapports d’hospitalité se créent, c’est leur maison. Une cuisine, un espace de prière, parfois une école apparaissent. Une vie se crée, malgré les descentes de police, jusqu’à l’expulsion finale. Ainsi depuis douze ans. Campements ou squats, les interstices urbains dans lesquels on s’abrite deviennent des lieux de vie. Toujours précaires, toujours remis en cause par les autorités qui ne reconnaissent pas le droit à être là à ceux qui sont là, toujours expulsés, et toujours recréés.

Aujourd’hui, nous voulons un accueil digne de ceux et celles qui veulent faire leur ici.

 

Pentax Digital CameraMars 2011, squat Thélu, rue Descartes.

Pentax Digital CameraMars 2011, squat Thélu, rue Descartes, après le passage du bulldozer qui a complétement détruit les espaces intérieurs.

Pentax Digital CameraPrintemps 2012, ruines de l’ancienne usine Darquer rue des Quatre Coins, la salle de classe.

Pentax Digital CameraJuillet 2013, entrainement de foot à la Citadelle.

COLLECTE POUR SANEY

26 mercredi Mar 2014

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Calais, Exilés, Frontière, mort, solidarité

Le 14 mars, le corps de Saney a été trouvé dans le canal, près du campement du bassin de la Batellerie.

https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/03/14/deux-morts/

Une collecte est organisée pour que son corps soit rapatrié en Éthiopie et rendu à sa famille. Le coût est de 3800 €, et les amis de Saney en Angleterre ont déjà réuni 1000 €. Les dons sont à adresser à l’association Salam, Maison pour Tous, 81 boulevard Jacquard, 62100 Calais, en précisant « don pour Saney ».

 

Senaye

 

SOAS, 12 FÉVRIER, VIDÉO

24 lundi Mar 2014

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Calais, Exilés, Frontière, musique, partage

Une nouvelle vidéo concernant la visite des musiciens de SOAS (School for Oriental and African Studies – London) le 12 février à Calais :

http://youtu.be/yXfNeymjAa8

 

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CALAIS, VILLE FANTÔME (3)

24 lundi Mar 2014

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bidonvilles, Calais, Exilés, logement, squats, ville

Calais Nord ne présente pas le même mélange d’habitations et d’usines que l’ancienne ville ouvrière et industrielle de Saint-Pierre, dont nous avons visité deux quartiers ces dernières semaines.

Les exilés y sont pourtant présents, dans des interstices parfois microscopiques, ou des zones délaissées comme l’était le Fort Risban ou comme l’est devenu le no mans land entre le port et la ville après que celui-là ait été clôturé et fermé. On trouve donc quelques lieux murés, mais aussi des clôtures et des défrichements ayant pour but d’empêcher l’installation des exilés.

Si le saccage du site camping municipal par la mairie relève d’un autre agenda politique, c’est encore une fois un bien public qui aurait pu, en attendant que le lieu soit consacré à un autre usage, être mis mis au service des sans-logis.

Un plan du site concerné est ici : http://goo.gl/maps/ANXX8

et un zoom donnant le détail des petites rues ici : http://goo.gl/maps/OlkKt

 

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Pentax Digital CameraFermé six mois sur douze, le camping municipal aurait pu offrir une solution d’accès à des douches et des sanitaires pour les sans-abri, notamment les exilés, beaucoup plus pratique que la solution retenue située à une heure du centre-ville et insuffisante en terme d’espace et de nombre de douches. Au printemps 2013, juste avant la saison touristique, le camping a fermé définitivement pour laisser la place à un projet de centre de congrès dont le financement n’est pas assuré. Dans l’intervalle, le lieu aurait pu servir aux sans-logis. Au lieu de cela, le bloc sanitaire a été rasé, et le terrain systématiquement retourné pour détruire les canalisations et les gaines électriques. Le terrain est vide pour une durée indéterminée. Il ne pourrait même plus retourner à son rôle de camping sans des investissements importants pour réaménager le site.

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Pentax Digital CameraAvant d’être débroussaillé, le Fort Risban, voisin immédiat de l’ancien camping, a servit d’abri à des cabanes et des bivouacs, notamment après la série de destructions de campements de septembre et octobre 2009 (l’année Besson).

Pentax Digital CameraParmi les micro-interstices, ce garage rue de la Couleuvrine qui a servit d’habitation à des groupes de 10 à 15 exilés albanais en 2012, plusieurs fois expulsés, jusqu’à ce qu’il soit finalement muré.

Pentax Digital CameraRue Eustache de Saint-Pierre, le renfoncement d’un muret a servi à dissimuler une tente qui a accueilli de quatre à dix exilés afghans en 2011 – 2012. Le lieu a été muré, une grille empêche de passer par-dessus le muret, une autre grille empêche d’entrer sur le terrain.

Pentax Digital CameraRue Notre-Dame, une citerne accolée à l’église du même nom. Lors des expulsions en série de septembre et octobre 2013, un exilé a forcé les volets vermoulus et s’est introduit dans la citerne pour y dormir au calme. Mais il s’est trouvé dans l’impossibilité d’en sortir. Sans son téléphone, il serait mort. Les pompiers l’ont sorti de là. Depuis, des volets neufs et rouges ferment le lieu.

Pentax Digital CameraEntre la ville et le port aujourd’hui ceinturé de grille s’est créé un no mans land, dans lequel des exilés se sont installés à plusieurs reprises. Par exemple autour de l’ancienne douane, à l’abri de ses arcades, pendant l’été 2012. Le campement a été évacué le 26 septembre 2012 sous une pluie battante. Le lieu a été ensuite clôt par une grille, tandis que la haie qui abritait certaines tentes a été rasée (elle était avant le parking et le bâtiment rouge).

salam 001De l’autre côté de la rue Lamy, des exilés se sont installé à plusieurs reprises sur le lieu de distribution des repas dans le courant de l’année 2012. Ici le campement tel qu’il existait début septembre. Il a été évacué le 25 septembre 2012.

Pentax Digital CameraLe campement actuel, à l’angle de la rue Lamy et du boulevard des Alliés, vu de la rue de Berne à travers les grilles entourant l’ancienne douane. Ce campement accueille actuellement entre 120 et 150 personnes.

Pentax Digital CameraParmi les micro-interstices, un bout d’arcade de l’ancienne douane, rue Lamy, qui n’avait pas été grillagée à l’automne 2012. En septembre 2013, chassés de lieu en lieu par une nouvelle vague d’expulsions, un groupe de Syriens comprenant jusqu’à une quinzaine de personnes s’abrite là. Jusqu’à ce qu’ils en soient chassés, et que le lieu soit fermé par des plaques de contreplaqué.

Pentax Digital Camera

Pentax Digital Camera

Pentax Digital CameraVictime colatérale de la même politique, la place de Suède, avec ses bars, ses restaurants et ses logements vides. Quend le port était ouvert sur la ville, elle était le lieu où venait boire ou manger à la fois les travailleurs du port et les voyageurs en transit en attente de leur train ou de leur ferry. Le port est aujourd’hui fermé par des grilles et des systèmes de surveillance sophistiqués, et la sortie de se fait par l’autoroute, à l’opposé de la ville. Fragilisés, les bars et les restaurants n’ont pas résisté à la crise.

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  • A Calais, suite au décès de Yasser, les personnes exilées appellent à une manifestation pour la paix.

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