Étiquettes
bidonvilles, Calais, campements, Exilés, expulsions, santé, traitements inhumains et dégradants
En août 2009, lorsque Éric Besson, alors ministre de l’immigration, préparait la destruction de la « Jungle de Calais » et des autres campements du Calaisis, une opération de traitement de la gale à l’attention des exilés avait été mise en place à Calais. Un examen médical était suivi de l’administration du traitement, d’une décontamination et d’une douche avec distribution de vêtements propres. Ça avait lieu trois tentes dressées à côté de la Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS). L’opération a duré un peu plus de deux semaines. Manque de communication et d’explication en direction des exilés, traitement limité aux seules personnes se rendant sur le site de la PASS, suivi insuffisant de la décontamination de l’habitat et de la literie : cette action avait été critiqué pour son manque d’efficacité. Mais au moins les patients étaient-ils vus par un médecin et accueillis dans un espace garantissant un minimum d’intimité et de confidentialité.
L’opération gale mise en place ce soir par l’Agence Régionale de Santé (l’ARS) dans le cadre de l’évacuation de trois bidonvilles calaisiens habités par des exilés dépasse en inefficacité celle mise en place sous Éric Besson, et s’est déroulée dans des conditions profondément indignes.
L’ARS a installé son dispositif sous surveillance policière au lieu de distribution des repas au moment du repas. Au milieu de la cour bitumée bordée de auvent, sont installées une rangée de chaises, une rangée de tables, les soignants volontaires s’installent d’un côté des tables, côté chaises. De nombreux médias sont là, photographes, équipes de télévisions, journalistes, sont présents. Pour recevoir le traitement, vous devez vous présenter aux tables, au vu de tout le monde, sous l’objectif des caméras et des appareils photos. Aucune visite médicale n’est prévue. Aucune confidentialité ni aucune intimité.
Les exilés sont des gens dignes. Quasiment aucun n’a accepté de prendre le traitement dans ces conditions.
Alors les volontaires de l’ARS sont allés dans la foule donner le traitement aux personnes que les interprètes acceptaient de convaincre, au petit bonheur la chance.
Demain, pendant l’expulsion, ils proposeront aux personnes qui le souhaitent de monter dans des bus pour aller prendre une douche, partie complémentaire du traitement.
L’installation et le déroulement se font sous surveillance policière.
L’espace du lieu de distribution des repas au matin.
Au milieu de l’espace une rangée de chaises.
Les volontaires de l’ARS s’installent.
En face, les médias. Tout autour, la foule, quelques centaines de personnes de personnes venues pour la distribution de repas. Qui veut montrer sa gale ?
Pingback: LE PRÉFET DIT AU MIGRANTS DE SQUATTER | Passeurs d'hospitalités
Pingback: La Feuille de Chou | Calais : quand les autorités sanitaires traitent les migrants comme des animaux | Presse quotidienne radicale au capital illimité d'indignation. Ce qui n'est pas dans le Journal est dans la Feuille de Chou.
Pingback: LE CHAT ET LA SOURIS | Passeurs d'hospitalités
Pingback: THÉÂTRE D’OMBRES | Passeurs d'hospitalités
Pingback: RENVERSEMENT | Passeurs d'hospitalités
Pingback: BRICOLAGE PRÉFECTORAL À L’APPROCHE DE L’HIVER | Passeurs d'hospitalités
Pingback: L’OFPRA en stoemeling* | Passeurs d'hospitalités
Pingback: Le moment COH | Passeurs d'hospitalités