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bidonvilles, Calais, campements, Exilés, expulsions, logement
Escale à Calais, une fête maritime et fluviale, du 6 au 9 juin 2014, avec différents bateaux, des animations, quelques vieux gréements.
Une parade fluviale. Au bord du Bassin de la Batellerie, en plein centre-ville, un bidonville abritant plus de deux cents exilés. À 800 mètres du Basson Carnot, coeur des festivités, à deux pas du port, un autre bidonville abritant près de quatre cents exilés. Le 28 mai, dix jours avant le début des festivités, les deux bidonvilles sont rasés.
Plutôt qu’être chassés de lieu en lieu et de jour en jour, la majorité des habitants de ces deux bidonvilles ont choisi d’occuper le lieu de distribution des repas pour protester contre ces expulsions et revendiquer des conditions d’accueil dignes. Manque de chance pour les déguerpisseurs, le lieu de distribution des repas donne directement sur l’espace central des festivités.
Les vieux voiliers font rêver, mais le rêve tourne au cauchemar quand il s’agit de jeter à la rue plus de six cents personnes et d’envoyer la police pour les traquer pour qu’ils deviennent invisibles aux yeux des plaisanciers.
Toutes les personnes soucieuses du développement économique et touristique de la ville en sont conscientes, au-delà de toute préoccupation humaniste : un accueil digne des exilés donnerait ne image positive de la ville, là où les images de violences, d’exactions et d’humiliations répétées en boucle depuis des années plombent à la fois le présent et l’avenir.
Avis aux décideurs jusqu’à présent sourds.
Les festivités vues du lieu de distribution des repas.
Un bidonville a succédé aux bidonvilles. La seule différence – elle est de taille en terme de dignité : un bidonville militant.
Au travers des grilles, les toilettes pour les participants aux festivités.
L’un des trois WC chimiques pour les centaines de personnes qui habitent ou fréquentent aux heures des repas le lieu de distribution.
Une affiche qui circule depuis quelques jours dans Calais.
Si vous le permettez, je diffuse votre lien sur cet article dimanche ou lundi sur mon blog …
Les Calaisiens ne sont pas les seuls concernés, nous devons tous avoir honte!
Pas de souci pour que vous diffusiez. Effectivement, ce n’est pas qu’un problème calaisien.
Almanito vient de me transmettre votre article. Ces images, parfois retransmises au compte-goutte par la télé, m’ont toujours bouleversée autant que scandalisée. D’où que ces hommes viennent, leur regard traqué m’est très douloureux. J’ai beaucoup voyagé, en Afrique surtout. J’y ai appris tellement de choses grâce, justement, à la façon dont j’ai toujours été accueillie par les autochtones que, si j’y retournais, je ne dirais peut-être pas que je suis française.
J’habite très loin de Calais, il m’est facile de « causer » car je suis impuissante pour aider ces hommes mais qu’ils sachent que quelle que soit l’action dans laquelle ils s’engagent, je suis de tout coeur avec eux.
Oui, c’est bien d’en parler ! C’est une honte de laisser vivre des personnes humaines dans de telles conditions, et de les chasser de partout…
Je dis toujours que de tous les animaux c’est l’homme qui est nommé « être humaine » car chaque jour il doit se souvenir que le premier devoir de l’homme est d’être humain. Le problème est que beaucoup meurent (même très vieux) sans l’avoir été un seul jour.
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