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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives Mensuelles: septembre 2014

LA LIBÉRATION DU FOOTBALL ?

29 lundi Sep 2014

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Calais, discriminations, Exilés, solidarité

Hier dimanche, une attraction en uniformes d’époque avait lieu à la citadelle pour commémorer le soixante-dixième anniversaire de la Libération de Calais.

Les exilés qui s’entrainent là au football depuis deux ans ont donc été sur les terrains voisins du lycée Coubertin.

Par contre, les jeunes Calaisiens qui tapent le ballon à la citadelle l’ont fait comme chaque week-end. Contrairement à ces dernières semaines (voir ici et là), aucun adjoint au maire accompagné d’huissier n’est apparemment venu les déloger et constater l’occupation illicite du terrain.

Ce qui montre bien que peau blanche vaut passeport, et que c’est bien de la ségrégation raciale que la mairie de Calais entend pratiquer sur les terrains municipaux.

 

Pentax Digital Camera

Le 8 septembre 2013, entrainement de foot des exilés à la citadelle.

LE JUGE ET LE DROIT AU LOGEMENT

28 dimanche Sep 2014

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Calais, Exilés, expulsions, hébergement, logement, squats

Le 28 février dernier, le collectif Salut ô toit rendait publique l’ouverture de quatre squats. L’un, propriété de la mairie de Calais, était évacué immédiatement dans le cadre d’un procédure non-identifiée. Les trois autres sont propriété de l’Office Public de l’Habitat – qui possède cinq cents logements vides à Calais, prive donc cinq cents ménages de l’accès à un logement social, et alimente ainsi le mal-logement dans un secteur privé souvent vétuste.

Pour ces trois squats, une procédure judiciaire a été lancée par le propriétaire, et le jugement qui a été rendu le 18 avril a donné un mois aux occupants pour quitter les lieux. Le juge de l’exécution a été saisi, il a tenu audience le 20 juin, et rendu son jugement le 5 septembre.

Mais entre-temps, le 2 juillet, les trois squats avaient été évacués, leurs occupants arrêtés et certains placés en rétention. L’appel devant le juge d’exécution n’est en effet pas suspensif.

La lecture du jugement est particulièrement intéressante (vous pouvez le télécharger ici pour le squat de la rue de Vic – il est pratiquement identique pour les deux autres squats) puisqu’elle rappelle les textes garantissant les droits des personnes qui du fait de la nécessité occupent sans titre un immeuble dont il font leur logement, les principes du droit à l’hébergement et au logement, les règles en vigueur concernant l’accueil des demandeurs d’asile.

Les trois squats ayant été évacués entre temps, le juge de l’exécution aurait pu considérer qu’il n’y avait plus lieu de rendre son jugement. Hors il l’a fait. On peut y voir deux raisons.

La première que l’ensemble des arguments pris en compte par le juge de l’exécution auraient pu l’être par le juge du tribunal d’instance dès le départ. Deux droits s’opposent dans tout jugement concernant une occupation sans titre, celui du propriétaire à disposer de son bien, et celui des occupants à accéder à des conditions d’hébergement décentes. Le juge de l’exécution rappelle au juge d’instance la nécessité de maintenir l’équilibre entre ces deux principes, et à ne pas ignorer les droits des occupants.

La seconde est qu’il rappelle au préfet, qui a fait procéder à l’évacuation sans attendre la décision du juge de l’exécution, la responsabilité de l’État en matière d’hébergement des personnes en situation de précarité d’une part, et des demandeurs d’asile d’autre part, et son obligation de trouver des solutions avant de procéder à l’expulsion.

La même démarche est suivie par rapport à l’occupation Galou, le squat de l’impasse des Salines, avec une question supplémentaire : cet ancien site industriel est-il propre à l’habitation ? C’est pour y répondre qu’un expert a été missionné et que la juge s’est rendue sur les lieux. À noter que l’argument invoqué par le propriétaire devant le tribunal d’instance, la pollution du site, s’est transformé en une notion beaucoup plus générale d’habitabilité du lieu.

Réponse renvoyée à l’audience du 17 octobre.

Mais si le préfet a jusqu’à présent laissé les choses en état, et n’a pas fait évacuer le squat, il n’a surtout rien fait pour reloger les personnes dans des conditions dignes.

 

home6

 

L’ALCOOL JUSQU’À LA MORT

27 samedi Sep 2014

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Calais, Exilés, Frontière, mort

Cette après-midi dans la cour de l’occupation Galou, le squat de l’impasse des Salines. Des matelas blancs délimitent trois côtés d’un rectangle et servent de banquettes. À l’intérieur, des tapis. On se déchausse pour y entrer. Quelques exilés sont assis là, discutant ou pensifs. Quelqu’un sert du thé. Les uns et les autres passent saluer et échanger quelques mots.

Un exilé soudanais qui habitait le squat est mort hier vendredi en fin de journée, cette cérémonie toute simple se fait à sa mémoire.

Une histoire bête d’alcool et de bagarre qui a entrainé sa mort dans le canal.

Une histoire qui rappelle la place que prend parfois l’alcool dans la vie de certains exilés, restés bloqués trop longtemps à Calais, et demandeurs d’asile dans l’incertitude d’une procédure trop longue. L’incertitude l’avenir, la dureté de la vie à la rue, et puis dans le long temps vide de l’attente les souffrances du passé qui remontent, ce qui a été vécu au pays et ce qui a été vécu sur la route.

Rien n’est proposé, ni en terme de soutien psychologique ni en terme d’activité, pour construire quelque chose pendant ce long temps passé à Calais ou pour se reconstruire. Et ni la question de l’alcool ni ce que sa consommation quotidienne peut signifier ne sont pris en compte.

 

Pentax Digital Camera

Le 14 mars dernier, cérémonie en hommage à Saney Berhay, retrouvé le même jour mort dans le canal. Une autre histoire où se mêlaient l’alcool et le désespoir.

LA QUINZAINE DES PASSEURS D’HOSPITALITÉS 12

27 samedi Sep 2014

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Balkans, Calais, Exilés, Lampedusa

LA QUINZAINE DES PASSEURS D’HOSPITALITÉS
Du 5 au 26 septembre 2014

Tension et contradictions. Dans l’attitude de l’État, qui à la fois continue dans la voie d’un accueil de jour pour les exilés et d’un hébergement pour les plus vulnérables, les femmes et les enfants, mais en confortant donc les campement comme lieux de vie et d’habitation. En quelque sorte, l’État institutionnalise les bidonvilles. Et dans le même développe une logique répressive basée sur le contrôle de la frontière, les arrestations et les expulsions du territoire, notamment vers les pays d’origine, avec le soutien financier du gouvernement britannique. Sur le terrain, avec Sauvons Calais qui tente d’opérer la jonction entre l’extrême-droite néo-fasciste et néo-nazie, et les réaction de peur et de rejet des exilés qui peuvent exister dans la société calaisienne. Ceci sous l’œil complaisant des autorités. Et des expériences de résistance, de solidarité et d’hospitalité vivaces et qui s’affirment. Aucune certitude à l’heure actuelle ne nous permet de savoir où tout ceci nous mène.

En miroir de la situation calaisienne et à l’occasion d’un voyage à Lampedusa, un nouveau blog permettra de faire le point sur la situation en Méditerranée : http://lampedusauneile.wordpress.com/

Et, à travers un blog en français et un blog en anglais, des nouvelles de la situation des exilés dans les Balkans.

La Quinzaine des Passeurs d’hospitalités 05-26/09/2014

DÉCISION DU DÉFENSEUR DES DROITS SUR LES MINEURS ISOLÉS ÉTRANGERS

26 vendredi Sep 2014

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Calais, Exilés, mineurs

Saisi en 2012 par un collectif de 12 organisations, le Défenseur des Droits vient de rendre sa décision concernant la prise en charge (ou éventuellement la non prise en charge) des mineurs isolés étrangers par l’Aide Sociale à l’Enfance de Paris et par l’association France Terre d’Asile.

Durant deux ans d’investigations, les services du Défenseur des Droits n’ont pu que constater les dysfonctionnements dénoncés par les organisations, tri selon des critères douteux, délaissement de certains mineurs, mesures contraires au cadre légal et réglementaire et l’intérêt supérieur de l’enfant. Le collectif reprend ces constats dans un communiqué ci-dessous.

Cette décision concerne Paris, mais ses conclusions sont valables pour l’ensemble du territoire. Dans le Pas-de-Calais, l’Aide Sociale à l’Enfance a confié au même opérateur, France Terre d’Asile, la mise en œuvre d’un dispositif d’accueil des mineurs isolés étrangers.

Une évaluation fine de ce dispositif devrait être faite à la lumière des recommandations du Défenseur des Droits, mais la chose qui saute tout d’abord aux yeux est le tri effectué en fonction du projet migratoire des enfants. Seuls ceux qui font le choix de rester en France bénéficient d’une mesure d’une protection. Les autres en sont exclus, quelle que soit la situation de danger dans laquelle ils se trouvent. Ils ne peuvent bénéficier que d’une mise à l’abri de cinq jour, dans le cadre du dispositif financé par l’État, s’ils le souhaitent et s’il y a de la place, suite à quoi ils sont remis à la rue (la base légale de cette remise à la rue dans une situation de danger étant plus qu’incertaine).

Les dysfonctionnements, le délaissement et la mise en danger des jeunes ne sont donc pas moindres dans le Pas-de-Calais qu’à Paris, même s’ils peuvent être différents.

 

Vous pouvez télécharger la décision du Défenseur des Droits ici.

 

Et lire le communiqué des 12 organisations :

 

 » Mineurs isolés étrangers à Paris
Sévère rappel à l’ordre du Défenseur des droits à l’Aide sociale à l’enfance de la capitale

L’avis du Défenseur des droits sur « la situation dramatique des mineurs étrangers en danger en région parisienne »[1] était attendu avec une grande impatience par les quinze organisations qui l’avaient saisi le 13 avril 2012 (cf. leur communiqué de presse du 16 avril 2012).

Dans la décision du 29 août 2014 qui vient de leur être notifiée, le Défenseur des droits dresse un constat accablant pour les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) de Paris.

S’il se dit « conscient du nouvel enjeu qui entoure l’application de la circulaire du 31 mai 2013 de la garde des sceaux, ministre de la justice » – qui a pour objet d’organiser une meilleure répartition des Mineurs isolés étrangers (MIE) sur l’ensemble du territoire -, le Défenseur des droits multiplie les critiques et formule de nombreuses recommandations. Il s’interroge d’abord sur la base légale de la « permanence d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers » (PAOMIE) créée par le département de Paris et confiée à France terre d’asile (FTDA). Il constate que la mise en place de ce dispositif a conduit un acteur associatif à aller au-delà de sa mission et à écarter de son propre chef du bénéfice de la protection de l’enfance près de 50% des jeunes en 2012 et 2013, sur des bases souvent arbitraires.

Il estime par ailleurs que la PAOMIE, agissant sous la responsabilité de l’ASE de Paris, a :

* outrepassé ses attributions et compétences en portant des appréciations sur la validité des actes d’état civil présentés par les jeunes ;
* fait une mauvaise appréciation du critère de l’isolement en écartant « du dispositif de protection de l’enfance des jeunes effectivement isolés […], indépendamment de leur situation de danger effectif » ;
* laissé à la rue, sans aucune prise en charge, « pendant des mois, de nombreux jeunes de plus de 17 ans, dont la minorité n’était pas contestée » ;
* porté « des jugements empreints de stéréotypes non pertinents pour la qualité de l’évaluation », c’est-à-dire – en gros – rejeté beaucoup de jeunes « à la tête du client » ;
* placé des mineurs pour une simple « mise à l’abri » sans statut juridique dans des conditions d’hébergement parfois indignes et ne répondant pas aux critères exigibles pour des lieux accueillant des mineurs ;
* négligé de fournir aux jeunes déclarés majeurs et donc ne bénéficiant pas d’une prise en charge, les informations nécessaires au respect de leurs droits.

S’intéressant à l’accompagnement des mineurs pris en charge par les services de l’ASE, le Défenseur des droits déplore des placements à l’hôtel avec un suivi éducatif « très succinct et limité » ou inadapté à leur situation, ainsi que des pratiques de refus de scolarisation ou de formation professionnelle pour les jeunes âgés de plus de 16 ans.

À plusieurs reprises, le Défenseur des droits « se réjouit » de certaines améliorations récentes que FTDA et le département de Paris ont apporté à leur dispositif, reconnaissant ainsi la réalité des dysfonctionnements dénoncés par les organisations à l’origine de la saisine du Défenseur des droits. Mais c’est pour ajouter aussitôt son regret de constater la persistance de traitements qu’il dénonce.

Les signataires de la saisine du Défenseur des droits estiment, comme lui, que la situation des mineurs isolés ne s’est pas réellement améliorée à Paris. Ils saluent cette décision et le « mea culpa » de l’ASE de Paris et de FTDA qui avaient jusque-là récusé toutes les critiques. Ces organisations ne peuvent pas oublier les centaines de mineurs isolés étrangers laissés en danger et dont l’avenir aura été impunément saccagé. C’est pourquoi elles demandent que des décisions soient prises par le département de Paris dans les plus brefs délais pour que cesse le scandale du traitement des mineurs isolés à Paris.

Paris, 24 septembre 2014

Organisations : ADDE / DEI France / Centre Primo Levi / Collectif de vigilance Paris 12 pour les droits des étrangers / Fasti / Gisti / / Ligue des Droits de l’Homme – Fédération de Paris / Mrap / RESF Ile-de-France / Syndicat des avocats de France / Syndicat de la magistrature / La Voix de l’enfant. « 

 

LAMPEDUSA – UNE ILE

25 jeudi Sep 2014

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Exilés, frontières, Lampedusa, Méditerranée, Union européenne

À l’occasion d’un voyage à Lampedusa et du festival Sabir http://www.festivalsabirlampedusa.it/fr/ un nouveau blog s’ouvre pour témoigner de la situation des exilés en Méditerranée : Lampedusa – une ile.

http://lampedusauneile.wordpress.com/

Le premier billet a paru aujourd’hui https://lampedusauneile.wordpress.com/2014/09/25/leurope-des-iles/ et sera suivi d’une chronique des réflexions et des rencontres autour de ce voyage.

 

lampedcar

 

LES SUITES DU 7 SEPTEMBRE

25 jeudi Sep 2014

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Calais, Exilés, extrème-droite

Il est encore trop tôt pour savoir si la manifestation du 7 septembre, qui marque un renforcement de Sauvons Calais et rend plus flagrante sa filiation avec l’extrême-droite radicale, va influer de manière durable sur la situation à Calais.

Les effets immédiats sont par contre incontestables. Plusieurs actes d’intimidation de bénévoles, consignés par la permanence téléphonique sur les violences (écouter ici l’interview de Camille : http://audioblog.arteradio.com/post/3061695/interview_de_camille/). Les douches pour les exilés, gérées par le Secours catholique, ont été une nouvelle fois incendiées dans la nuit du 17 au 18 septembre (voir ici : http://www.nordlittoral.fr/accueil/nouvel-incendie-sur-l-aire-de-douches-des-migrants-ia0b0n139599). Le squat des Égyptiens, avenue Blériot, a été attaqué avec des cocktails Molotov dans la nuit du 19 au 20 septembre (voir ici : http://www.lavoixdunord.fr/region/des-cocktails-molotov-lances-contre-un-squat-de-migrants-ia33b48581n2392078). Beaucoup en à peine plus de 15 jours.

Le préfet, qui a autorisé la manifestation du 7 septembre malgré les agressions de bénévoles de cet été, ne semble pas concerné. Le procureur de Boulogne/Mer, qui n’avait vu aucun appel à la haine raciale et à la violence en lien avec la manifestation, a tout d’abord refusé d’ouvrir une enquête avant d’y être contraint par plusieurs dépôts de plaintes. Il n’a pas non plus retenu de mobile raciste pour l’attaque du squat des Égyptiens.

Sauvons Calais se développe donc, soutenu par la complaisance des autorités. D’un côté, le préfet invite certains acteurs associatifs, mais pas d’autres, à discuter d’un futur centre de jour. De l’autre Sauvons Calais joue dans le registre de l’intimidation et de la peur à l’encontre des bénévoles associatifs. Une convergence de fait pour briser le front uni qu’on présenté les acteurs associatifs face aux expulsions des 28 mai et 2 juillet. Si les autorités persistent dans leur attitude de passivité encourageante vis-à-vis de Sauvons Calais, on finira par croire que cette convergence est intentionnelle.

 

Pentax Digital CameraDans la nuit du 12 au 13 juin derniers, un vigile tire à deux reprises avec une carabine à plomb, équipée d’une lunette de visée et tirant des plombs perforants, sur des exilés passant dans la rue, devant l’entreprise où il travaillait, faisant deux blessés. Ici l’un d’eux fait une fresque à la craie racontant ce qui lui est arrivé. Déjà, ni la police ni le parquet n’avaient retenu le mobile raciste.

LA QUINZAINE ANTI-EXILÉ-E-S DE L’UNION EUROPÉENNE

23 mardi Sep 2014

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Asile, Calais, Droits de l'homme, Exilés, harcèlement policier, Migration, Union européenne

Il y a la Semaine de la Solidarité internationale, la Quinzaine des Réalisateurs, les soldes et la Grande Braderie.

L’union européenne a aussi sa Quinzaine anti-exilé-e-s, sous le nom d’Opérations de Police Conjointes. Les polices des pays de l’Union européenne et des États associés font converger à une date donnée leurs efforts autour d’orientations communes.

Vous pouvez télécharger ici le document de présentation de l’action 2014 (en anglais), qui aura lieu du 13 au 26 octobre :

http://www.statewatch.org/news/2014/sep/eu-council-2014-07-10-11671-mos-maioum-jpo.pdf

et ici une analyse (en anglais) de Statewatch sur les Opérations de Police Conjointes :

http://database.statewatch.org/article.asp?aid=33158

Il est question de contrôles aux frontières et d’activités de surveillance des frontières, d’arrêter des « migrants irréguliers », de mieux connaitre les modes opératoires, de faire des contrôles tout au long des routes de « l’immigration illégale », de collecter et d’analyser des informations, de démanteler des groupes criminels organisés.

À aucun moment il n’est question d’accueil des demandeurs d’asile et réfugiés, ou de respect des droits de l’homme. À lire la parfaite langue technocratique du document de présentation, on oublierait presque qu’il s’agit de traquer des femmes, des hommes et des enfants.

Chaque État décidant de la mise en œuvre de cette action sur son territoire, le document de présentation ne précise pas sous quelle forme cette quinzaine va être mise en place à la frontière franco – britannique.

C’est bientôt, et ça s’ajoute à d’autres motifs d’inquiétude.

 

ACCUEIL DE JOUR : SEPT ANS DÉJÀ

23 mardi Sep 2014

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bidonvilles, Calais, Exilés, solidarité

Il y a sept ans, un projet d’accueil de jour était en discussion entre l’ancienne municipalité communiste et les associations. Un emplacement avait été trouvé, des plans avaient été dressés. Il s’agissait à l’époque d’un bâtiment qui aurait été mis à la disposition des associations, dont il aurait regroupé les principales activités en direction des exilés. Il était prévu de le construire à l’entrée de la zone industrielle des Dunes https://goo.gl/maps/hbd5Z , où étaient à l’époque, comme aujourd’hui, une grande partie des exilés.

Le changement de majorité municipale en 2008 et l’élection de Natacha Bouchart comme maire de Calais  entrainé l’abandon du projet.

Le Secours catholique a décidé alors de créer un accueil de jour dans ses locaux du Virval https://goo.gl/maps/10Od7 , et a déposé une demande de permis de construire pour les aménager. La mairie a refusé le permis de construire, sans base légale. Le Secours catholique a déposé un recours devant le tribunal administratif et l’a gagné. La mairie a fait appel. La procédure risquait de durer encore deux ans, et le Secours catholique a préféré négocier un compromis. L’accueil de jour a pu s’ouvrir dans des préfabriqués mis à disposition par la mairie, mais de l’autre côté de la rocade de contournement de Calais, à une heure de marche du centre-ville https://goo.gl/maps/mstwK . Le ministre de l’immigration de l’époque, Éric Besson, a profité de l’occasion pour l’inclure dans les mesures humanitaires qu’il a annoncé en 2009 à côté des mesures répressives (destruction des campements et des squats, rafles, expulsions vers l’Afghanistan).

Ce local géré par le Secours catholique a été réquisitionné par le préfet début juillet cette année pour y transférés les femmes et les enfants exilés qui étaient hébergés boulevard Victor Hugo dans une maison qui était au départ un squat ouvert par No Border. Le Secours catholique n’a eu que quelques jours pour déménager dans ses anciens locaux du Virval, où il poursuit depuis son activité d’accueil de jour.

Ce qui est présenté par le ministre comme son annonce de rentrée concernant Calais, et par la maire comme sa victoire personnelle, est en fait un projet qui a failli se concrétiser il y a sept ans, et qui a été partiellement mis en oeuvre depuis par une association, qui a dû faire face aux obstacles que lui ont dressés ces mêmes autorités.

Sept ans plus tard, les autorités vont peut-être mettre en place un accueil de jour des exilés, qui n’est qu’un palliatif à une situation qu’elles ont elles-mêmes créée et qu’elles entretiennent.

 

Accueil de jour 2007

Accueil de jour 2007 planLe projet d’accueil de jour de 2007.

COMME EN 2009, DANS LE DÉSORDRE

22 lundi Sep 2014

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bidonvilles, Calais, campement, Exilés, expulsions, harcèlement policier, squats

L’annonce par le gouvernement britannique qu’il allait abonder à un fonds pour la sécurisation du port de Calais à hauteur de 15 millions d’euros sur trois ans renforce le parallèle entre la situation que nous vivons depuis le début de l’année et celle de 2009.

2009 : depuis le dernier trimestre de l’année précédente, le nombre d’exilés présents à Calais augmente fortement. Il s’agit alors principalement d’Afghans. Le campement le plus important, qui sera médiatisé comme « la jungle de Calais », se trouve dans la zone industrielle des Dunes, comme actuellement. Les conditions sanitaires étant particulièrement précaires, la gale se développe, et les autorités mettent en place une opération de traitement largement cosmétique. Une séquence médiatique se développe au long de l’année, avec la représentation des « migrants massés à la frontière », et des temps forts rythmés par le ministre de l’immigration de l’époque, Éric Besson, jusqu’à la destruction « finale » des campements. Le ministre articule son discours entre « fermeté » (destruction des campements, expulsions vers le pays d’origine, et cette chose imprécise qu’est  le « démantèlement des filières de l’immigration clandestine ») et « humanité » (demande d’asile, infrastructures humanitaires légères). En arrière-fond, une négociation franco-britannique porte sur les aspects répressifs et sur un partage des coûts d’équipement et d’infrastructure pour le contrôle de la frontière.

2014 : à quelques variations prêt, on retrouve les mêmes éléments. L’augmentation du nombre d’exilés, amorcée au cours du dernier trimestre 2013. Cette fois il s’agit principalement d’Africains de l’est. La dégradation des conditions de vie entraine à nouveau une épidémie de gale. Une opération cosmétique de traitement sert à donner un verni humanitaire à une première vague de destruction de campements (le 28 mai), suivie d’une seconde un mois plus tard (le 2 juillet), avec rafle et tentative d’expulsion vers le pays d’origine.

La séquence médiatique est par contre beaucoup plus chaotique. Manuel Valls vient finalement à Calais en décembre 2013 après plusieurs mois d’hésitation. Il est ensuite nommé premier ministre, et son successeur est quasiment invisible jusqu’à cette rentrée. C’est le préfet qui est à la manoeuvre, probablement sous le coup d’injonctions contradictoires. On passe ainsi du dialogue pour la recherche de solutions au printemps (mais on est avant les élections) à la répression la plus brutale (après les élections). Les hésitations portent aussi sur la médiatisation ou non, et comment. Du coup la maire de Calais prend une place dans le jeu médiatique disproportionnée par rapport à son rôle réel. Le mouvement de soutien aux exilés, les exilés eux-mêmes, l’extrême-droite radicale avec Sauvons Calais, s’y font également une place.

Résultat à la fois de l’augmentation du nombre d’exilés et des expulsions de squats et campements des 28 mai et 2 juillet, la tension autour du port augmente et domine la scène médiatique pendant l’été.

Au final, le gouvernement britannique fait ce qui était attendu de lui : il paye. La déclaration franco – britannique du 20 septembre prévoit qu’il alimente à hauteur de 5 millions d’euros par an pendant trois ans un fonds destiné aux mesures de contrôle de la frontière. Moyennant quoi, comme la Libye le fait en étant rétribuée par l’Italie et l’Union européenne, la France se charge d’empêcher les exilés de traverser la mer, et mène sur son territoire une politique de dissuasion, violations des droits de l’homme comprises.

Le communiqué du ministère français de l’intérieur présente, à côté des aspects répressif et financier, le volet « humanité », reposant comme en 2009 sur l’asile d’une part, et sur des infrastructures humanitaires a minima de l’autre, en l’occurrence un centre de jour.

La mise en place de celui-ci semble à l’heure actuelle reposer sur l’improvisation et le flou le plus total (voir ici). Quand à l’asile, la dégradation des conditions d’accueil (délais d’accès aux guichets des préfectures, carences de l’hébergement, désorganisation de l’accompagnement) en fait plus une difficulté supplémentaire qu’une solution. Ce volet « humanité » a, du fait de l’État, encore moins de crédibilité qu’en 2009.

Le gouvernement britannique ayant décidé de payer, les figurants, les exilés, dont « l’afflux massif » et les « assauts » servaient de moyen de pression, peuvent quitter la scène. Soit que l’État laisse la pression retomber, en renonçant pour un temps aux expulsion de campements et en laissant les associations rendre les conditions de vie moins invivables, sachant qu’avec la mauvaise saison les traversées de la Méditerranée et à la suite les arrivées à Calais devraient diminuer.

Soit au contraire il consacre l’automne aux destructions de campements, aux rafles et aux expulsions vers les pays de transit ou d’origine. Dans ce cas, la création d’un centre de jour aurait principalement pour but de calmer les associations.

À lire la déclaration franco-britannique, cette dernière hypothèse est la plus vraisemblable.

 

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