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Comme on a pu le constater, un déploiement différent des policiers déjà présents aux approches du port et de la rocade qui y conduit a suffi pour tenir les exilés à distance. Les derniers renforts de policiers et de gendarmes mobiles mis en place par le ministre de l’intérieur allaient donc servir à autre chose. Mais à quoi ?

On peut observer une présence et une pression policière beaucoup plus forte autour de l’Occupation Galou, le squat de l’impasse des Salines, avec au moins une tentative d’intrusion des CRS à l’intérieur du lieu.

Des arrestations au faciès devant et autour du squat des Égyptiens, avenue Blériot, qui avait été attaqué à coup de cocktail Molotov par quatre calaisiens en septembre, suite à la manifestation d’extrême-droite du 7 septembre, puis désigné à la vindicte publique par la maire de Calais. La rumeur dit que certains des habitants auraient commis des vols dans les environs. Dans un État de droit, le rôle de la police s’il y a effectivement dépôt de plainte est d’identifier les auteurs et de les arrêtés pour qu’ils soient déférés devant le juge, ce n’est pas d’exercer une vengeance sur une communauté entière.

Les habitants des autres autres bivouacs de centre-ville sont quotidiennement comptés et photographiés au petit matin.

Les contrôles au faciès, suivis ou non d’arrestation, sont aussi plus nombreux. Le discours répété par le syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière rendant les exilés responsables de l’augmentation réelle ou supposée de la délinquance et les présentant comme une menace pour Calais vise à rendre ce genre d’action plus acceptable aux yeux de l’opinion publique.

Si la pause des expulsions de squats et campements visibles se poursuit, comme pendant tout l’été les expulsions discrètes de petits lieux se poursuivent. Ainsi les personnes qui s’abritaient sous le pont Mollien avaient disparu le 13 novembre, ainsi que les matelas, couvertures et effets personnels. Le lieu avait été nettoyé, probablement par les services de la ville.

On aurait pu penser que plus nombreux les policiers seraient moins tendus et que le niveau de violence allait baisser. Ce n’est pas le cas. Au contraire, les témoignages recueillis par la permanence téléphonique (écoutez ici) font état de violences plus fréquentes et plus graves.

 

Pentax Digital Camera

Les expulsions invisibles : dix à quinze personnes dormaient là, abrités par le pont. Le 13 novembre, les personnes, les matelas, les couvertures, les effets personnels avaient disparu et le lieu avait été nettoyé.