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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives Mensuelles: juin 2015

QUAND LES POLICIERS METTENT EN LIGNE LEUR PROPRE VIOLENCE

17 mercredi Juin 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé, Paroles

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Calais, Exilés, politiques migratoires, violences policières

La vidéo commence par l’appel d’un motard dont la moto serait tombée qui serait « pris à partie par des migrants ». Ce qu’on ne verra pas. On voit par contre un motard foncer sur la bande d’arrêt d’urgence, obligeant des exilés à sauter la rambarde pour l’éviter. Mise en danger de la vie d’autrui, le Défenseur des Droits va être saisi sur la base de cette vidéo.

On voit plus d’une dizaine d’exilés reculer devant un policier seul qui s’avance. On voit le brandissement de la bombe lacrymo, on entend les « dégage », les coups de matraque contre la rambarde. On entend aussi « plus de moyens lacrymo », témoin du gazage à grande échelle des exilées.

http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/2015/06/16/migrants-calais-des-crs-filment-leurs-interventions-749019.html

Un CRS a été blessé cette après-midi sur la rocade d’accès au port. Son gilet a été accroché par la porte mal fermée d’un camion. Il envisage de porter plainte, contre le camionneur sans doute. Selon la propagande du syndicat Unité SGP Police, organisateur d’une marche anti-migrants le 13 octobre 2014 « Dans l’exercice de notre mission, nous aussi on prend des risques pour éviter que les routiers fassent eux-mêmes la police et pour assurer la sécurité des migrants et des automobilistes. »

http://www.lavoixdunord.fr/region/migrants-de-calais-un-crs-blesse-en-intervention-sur-la-ia33b48581n2892744

On peut voir dans une vidéo qui a déclenché des procédures disciplinaires et judiciaires ce que signifie la « sécurité des migrants » :

https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2015/05/11/video-ces-violences-policieres-que-cazeneuve-dit-ne-pas-voir/

Léo, de la permanence violences, nous offre une synthèse sur les violences policières, et sur les violences d’extrême-droite, qui s’organisent et se présentent comme un soutien aux « forces de l’ordre » :

http://audioblog.arteradio.com/post/3065496/leo_-_permanence_sur_les_violences/

 

Pentax Digital Camera

 

QUAND LE CONSEIL DES MINISTRES SE PENCHE SUR LES LATRINES DE CALAIS

17 mercredi Juin 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonvilles, Calais, Exilés, politiques migratoires, ségrégation

À l’issue du conseil des ministres de mercredi, les ministres de l’intérieur et du logement ont annoncé l’installation d’électricité, de points d’eau et de latrines dans le bidonville d’État créé sous pression policière à Calais fin mars – début avril cette année.

Il s’agit du minimum demandé par les associations depuis l’automne dernier, qui est concédé par l’État alors que les tension s’accroissent autour du nouveau bidonville, comme prédit par les mêmes associations. Sa population a doublé depuis sa création, et pourrait encore doubler au cours de l’été. Face à des difficultés qu’il n’est plus possible de cacher, l’État tente de faire croire qu’il fait quelque chose en mettant en place ce qui aurait dû l’être dès le début, sans prendre en compte l’évolution de la situation.

Cette décision concernant quelques points d’eau, des toilettes et l’éclairage est annoncée au niveau interministériel, à l’issue d’un conseil des ministres. Pour de simples aménagements dans un bidonville, qui ne le mettront même pas aux normes d’un camp de réfugiés. Espérons que la couleur du papier toilette ne relève pas d’une décision du président de la république, voire de l’Union européenne.

http://www.lavoixdunord.fr/region/migrants-de-calais-bientot-des-points-d-eaux-de-ia33b0n2891692

En parallèle, conseil des ministres adoptait une déclaration dont le titre relève de la langue de bois la plus filandreuse : « Répondre à la crise des migrants : respecter les droits, faire respecter le droit ». À se demander si ce sont bien les migrants qui sont en crise, ou bien le gouvernement.

En résumé, face au péril historique que constitue l’entrée de réfugiés sur le territoire européen, le gouvernement propose une alternative : l’asile ou le charter.

Côté asile, la France est le seul pays de l’Union européenne où le nombre de demandeurs d’asile diminue, résultat d’une politique de dissuasion particulièrement efficace. L’absence d’hébergement et la clochardisation intentionnelle des demandeurs d’asile n’y est pas pour rien. Le gouvernement promet de progresser sur la question de l’hébergement (comme s’il ne s’agissait pas d’une obligation légale, et comme si l’État était au-dessus des lois). Mais la désagrégation de l’accompagnement des demandeurs d’asile pèse tout autant, et transforme des personnes qui devraient être reconnues comme réfugiées en sans-papiers.

À Calais, l’AUDASSE, opérateur choisi par l’État, fait du chiffre au dépens de la qualité et de l’accès aux droits. Son cahier des charges ne comprend même pas l’accompagnement du recours contre une décision négative de l’OFPRA, particulièrement nombreuses dans le contexte calaisien.

Pour ceux et celles qui ne se résigneraient pas à la loterie de l’asile, soumise aux impératifs de la propagande gouvernementale, reste une aggravation de la répression et la généralisation des expulsions.

Ce qui se traduit bien, dès avant le conseil des ministres, par la multiplication des OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) avec comme pays de destination l’Érythrée, l’Afghanistan ou le Soudan, et placement en rétention.

http://www.gouvernement.fr/conseil-des-ministres/2015-06-17/repondre-a-la-crise-des-migrants-respecter-les-droits-faire-

 

 

LES DÉCISIONS D’EXPULSION VERS LE SOUDAN, L’ÉRYTHRÉE, L’AFGHANISTAN SE MULTIPLIENT

16 mardi Juin 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Asile, Calais, Exilés, expulsions, politiques migratoires

La prise d’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) avec pour pays d’expulsion le Soudan était devenue une spécialité du précédent préfet du Pas-de-Calais, après notamment la rafle du 2 juillet 2014. Quitte à faire libérer les personnes de rétention avant l’intervention du Juge des libertés, pour éviter qu’il sanctionne des décisions illégales.

La double condamnation de la France par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour des décisions d’expulsion vers le Soudan avait mis un frein à cette pratique. Frein provisoire, puisqu’elle a repris.

L’expulsion des habitants du bidonville de La Chapelle à Paris, du bidonville du Fort Nieulay et de l’occupation Galou à Calais, s’est accompagnée d’une multiplication des OQTF vers l’Afghanistan, l’Érythrée, le Soudan, avec arrestation et placement en rétention.

On s’en doutait, c’est maintenant avéré : il ne s’agit pas d’une simple fantaisie préfectorale, mais d’une politique nationale, visant des ressortissants de pays ayant le plus de chance d’obtenir l’asile en Europe.

Cette politique est à rapprocher du processus de Khartoum initié par l’Union européenne avec les pays d’Afrique de l’est, notamment le Soudan et l’Érythrée, qui a principalement pour but d’empêcher les réfugiés venant de ces pays d’arriver en Europe.

 

stop-deportations

 

CALAIS : IL N’Y A PAS D’URGENCE HUMANITAIRE, IL Y A UNE URGENCE POLITIQUE

15 lundi Juin 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonvilles, Calais, Exilés, politiques migratoires

« Chez moi j’avais une maison, une voiture, je vivais bien, j’ai dû partir à cause de la guerre. Ici, je vis comme un animal, dans la « jungle » » : c’est une phrase qu’on entend souvent de la part des exilé-e-s. Généralement issu-e-s des classes moyennes – les plus riches ont les moyens de ne pas se cacher dans des camions pour passer les frontières, les plus pauvres n’ont pas les moyens de partir aussi loin de chez eux et elles – les exilé-e-s n’ont pas « vocation » (pour utiliser un terme ressassé par Manuel Valls) à devenir demandeuse-r-s d’asile, ou sans-papiers, ou à être renvoyé-e-s au pays. Ce sont des personnes qui ont quitté leur pays, ont pris la route de l’exil, pour des raisons diverses, qui n’ont parfois rien à voir avec les précieux sésames qui vont leur donner accès ou non à un titre de séjour en Europe, mais qui peuvent par ailleurs entrer dans les critères correspondant à ces sésames définis de manière extérieure.

Mais dans tous les cas la situation de dénuement matérielle dans laquelle ils et elles se trouvent à Calais et ailleurs en Europe ne leur est pas naturelle, et ne correspond pas à la situation qu’ils et elles connaissaient dans leur pays d’origine (qui serait en quelque sorte voué à la sauvagerie ? Cette question en dit plus sur nos représentations du reste du monde que sur la réalité du monde).

C’est une situation qui est politiquement construite, à partir du refus par les autorités que ces personnes aient un endroit légitime pour se poser ici en Europe – qu’elles aient une légitimité à se poser ici en Europe.

Sans feu ni lieu, elles sont réellement là, mais les autorités ne leur reconnaissent pas la légitimité, la « vocation » à être là où elles sont, et les chassent de lieu en lieu – ce sont les expulsions de squats et de campements qui entretiennent la précarité matérielle et le sentiment d’insécurité – et les chassent parfois du territoire – individuellement ou par charter selon les pays, proches ou lointains, en respectant ou en violant le droit international, mais qui entretiennent le sentiment de n’avoir pas le droit d’être ici.

Le dénuement matériel dans lequel se trouvent les exilé-e-s à Calais n’est pas dû à un tremblement de terre, aux intempéries, à une guerre classique, mais à une volonté constante des autorités de les maintenir dans cette situation. En faisant appel à tout un imaginaire, totalement déshumanisant, fait d’appel d’air et de gestion des flux, pour vendre les choses.

Alors effectivement, comme ce qui vient au premier plan concernant le nouveau bidonville d’État, il est mieux d’avoir des WC et un accès à l’eau, et des cabanes dans lesquelles on peut se tenir debout. Mais il s’agit aussi d’un puits sans fond pour des associations reposant essentiellement sur des dons et du bénévolat, et dont l’effort est sans cesse détruit par les pouvoirs publics, à coup d’expulsions et de destructions.

Ce qu’il faut construire c’est une politique d’hospitalité, qui permette aux exilé-e-s de trouver une place dans le territoire, qu’ils et elles ne fassent que passer ou qu’ils et elles veuillent rester. Et à défaut des autorités dont on peut se demander aujourd’hui si elles sont récupérables, cette hospitalité doit se tisser avec la partie de la population qui y est prête, qu’elle soit minoritaire ou majoritaire.

Les autorités ne s’y trompent pas, qui augmentent la pression sur les personnes solidaires.

Ne nous y trompons pas, pour affirmer cette solidarité il faut à la fois mettre en place autre chose, à partir de ce qu’on peut faire et de ce que nous sommes, et gueuler et proposer, gueuler parce que ce qui se passe est intolérable, et proposer pour que les politiques changent.

Et lutter, avec tous les instruments qui sont à notre portée.

 

L’OCCUPATION GALOU, 11 MOIS MOINS 10 JOURS

14 dimanche Juin 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé, Paroles

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Calais, Exilés, Frontière, solidarité, squat

12 juillet 2014, une manifestation de protestation contre les deux vagues d’expulsions de squats et campements du 28 mai et du 2 juillet se termine par l’ouverture d’un vaste squat sur le site délaissé depuis plus d’un an d’une entreprise de récupération de métaux. Cette ouverture avait été concertée entre l’ensemble des associations et les militants qui concrètement l’ont préparée.

Pourtant une contradiction se fait jour dès la semaine suivante entre des personnes très diverses qui veulent faire de ce lieu une alternative aux « jungles », lieux de précarités, d’insécurité et de mise à l’écart, et la position traduite par un communiqué inter-associatif titré « Un lieu pour (sur)vivre » qui demande la création d’un camp de réfugié à Calais, géré par le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies), qui fait de ce squat un simple moyen de pression sur les autorités. Des implications individuelles souvent spontanées dans la vie du lieu, qui tissent des liens avec la ville, et un soutien matériel pour rendre les  conditions moins précaires sans qu’elles deviennent vraiment différentes des autres squats et campements. Contradiction non résolue qu’on retrouve aujourd’hui par rapport au nouveau bidonville d’État et la plate-forme de services Jules Ferry, et qui traverse les différentes organisations et parfois les individus eux-mêmes.

Il n’en reste pas moins que l’occupation Galou (du nom de la dernière entreprise exploitante du site, Galloo) a été pendant tout un été un fantastique lieu de rencontre, de brassage, de créativité. Un lieu d’espoir aussi. Les murs de béton et de fer qui entourent le site en témoignent, qui se sont rapidement couverts de peintures et d’inscriptions. Des militant-e-s y habitent, des Calaisien-ne-s y passent en voisin-e-s, pour apporter quelque chose, pour partager un moment, pour participer à une fête. Des exilé-e-s des autres lieux y viennent, notamment pour profiter d’un bien inestimable dans les conditions d’extrême précarité où les autorités les maintiennent : l’eau courante. Pour profiter aussi d’un peu de sécurité, puisque la police, respectant exceptionnellement le domicile des habitants, n’y entre pas.

Une vie collective s’organise avec la préparation en commun des repas, des assemblées pour prendre les décisions en commun, un comité des habitant-e-s, des cours de français et d’anglais, des débats, des fêtes.

Le lieu reste pourtant fragile. L’expulsion était crainte dès le délais de flagrance de 48h après l’ouverture, mais elle devient rapidement possible par un jugement confirmé en appel. Une procédure est alors entamée pour obtenir un délais d’exécution, mais elle n’est pas suspensive d’une éventuelle expulsion. Pour finir, une décision de la cour d’appel de Douai rend celle-ci possible même pendant la trêve hivernale.

Avec l’automne, la pluie et le froid, les conditions qui restaient précaires se font plus dures. Le lieu est moins fréquenté par des personnes extérieures, tandis que le nombre d’habitants augmente fortement. L’alcool et la violence fragilisent dans certains moments la vie collective autogérée. Le squat vit ainsi des moments très contrastés en fonction des personnes qui l’habitent.

Fin mars et début avril 2015, le lieu se vide de la majorité de ses habitants devant la menace répétée par la préfète d’une expulsion violentes. Mais une partie des habitant-e-s choisit de rester en attendant la venue de la police.

L’artiste calaisienne Loup Blaster a peint sur les hauts murs de la cour sud un arbre, peu après l’ouverture. Elle a en a peint un deuxième dans la cour nord alors que l’expulsion menace. Elle retrace au début du mois d’avril la vie du lieu, d’un arbre à l’autre :

http://audioblog.arteradio.com/post/3064320/louise_-_occupation_galou/

L’occupation Galou a été évacuée le 2 juin 2015. Elle aura vécu 11 mois moins 10 jours.

 

Pentax Digital Camera

Pentax Digital CameraLes deux arbres, de part et d’autre de l’espace et de la durée de l’Occupation Galou.

UN CERTAIN 2 JUIN 2015

13 samedi Juin 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonvilles, Calais, campements, Exilés, expulsions, ségrégation, squats

Mardi 2 juin, visite à l’Élaboratoire, squat artistique de Rennes, d’anciens entrepôts abandonnés transformés en lieux de création, et des camions, des caravanes et quelques cabanes sur les terrains environnants. C’était ainsi tout au moins il y a sept ou huit ans, lorsque les menaces d’expulsion ont commencé. Aujourd’hui, deux hangars ont été rasés, et les bulldozers nivellent le terrain, notamment ce qu’on appelait « La Villa », la plus grande partie de la zone habitée. Un petit terrain est encore habité, comme assiégé par les engins. Un kiosque vitré et des panneaux publicitaires vantent avec des slogans aguicheurs les futurs appartements de standing qui restent entièrement à construire.

On aurait pu imaginer un projet d’urbanisme intégrant le collectif d’artistes et leurs choix d’habitat et de mode de vie. Au lieu de cela, les bulldozers sont passés, et les habitants de « La Villa » ont été « relogés » dans d’anciens locaux municipaux prolongés par une cour dans le voisinage. Cour trop exiguë, moyen de limiter le nombre d’habitants, même en se serrant. Le même sort est promis aux habitants du « Terrain des Chaps », la partie subsistante.

Évacuation des indésirables d’une zone dédiée à une opération immobilière, symptôme d’une ville qui n’est plus un espace pour habiter mais pour faire de l’argent, et limitation de leur nombre par un « relogement » dans un espace trop petit.

On peut faire le parallèle avec le traitement des exilés à Téteghem, près de Dunkerque. Ceux-ci ont été transférés des baraquements existants dans des containers aménagés, en principe plus confortables, mais d’une capacité réduite, de manière à limiter leur nombre.

On peut aussi faire le parallèle avec des destructions de bidonvilles et de squats à Calais, justifiées par des projets immobiliers ou industriels réels ou fictifs. L’ancien hangar de la SOCARENAM, dont la destruction était nécessaire à l’activité de l’entreprise, et qui a laissé place à un terrain vague; les anciennes usines Pagniez et Noyons, rasées pour laisser place à un terrain vague; l’ancien squat Thélu, rasé devant l’urgence de construire un écoquartier dont les travaux peinent à avancer quatre ans plus tard; l’ancienne usine Darquer, dont la façade étayée attend depuis des années la construction de logements sociaux; l’ancienne « jungle » des Afghans dans la zone industrielle des Dunes, terrain indispensable à l’implantation de nouvelles entreprises, et sur lequel repoussent six ans après les arbrisseaux et les herbes folles.

Mardi 2 juin au matin, évacuation à Calais de ce qui reste du bidonville du fort Nieulay, derrière le supermarché Leader Price, où les bulldozers avaient déjà « nettoyé » l’espace entre les dernières cabanes habitées. Le terrain serait nécessaire à l’expansion de l’activité de l’entreprise de vente de caravanes voisine, qui plus que quintuplerait ainsi sa surface (à moins qu’il ne s’agisse d’une opération spéculative sur un terrain qui pourrait devenir constructible). Propositions de relogement des habitants : néant. Les policiers leur ont dit de rejoindre le nouveau bidonville d’État, déjà surpeuplé, à deux heures de marche.

Mardi 2 juin au matin, évacuation à Calais de l’Occupation Galou, ouverte le 12 juillet 2014 par No Border et les associations unies. Selon le propriétaire, le site serait rendu à sa vocation industrielle, alors que la nécessité de sa dépollution a servi à obtenir le jugement d’expulsion et que l’endroit était désert depuis plus d’un an. Propositions de relogement des habitants : néant. Les policiers leur ont dit de rejoindre le nouveau bidonville d’État, déjà surpeuplé, à deux heures de marche.

Mardi 2 juin comme par un fait exprès, évacuation à Paris du bidonville de La Chapelle, où des exilé-e-s s’abritaient depuis des mois (depuis qu’ils et elles avaient été chassé-e-s d’un autre lieu) sous le viaduc du métro, ligne 2. Après une semaine de lutte et d’évacuations violentes, les exilé-e-s ont obtenu enfin des solutions de relogement, grâce au soutiens d’associations, de voisins et d’élus. Voir ici la lettre ouverte des associations. Le Défenseur des Droits a été saisi des conditions de l’expulsion et des violences policières auxquelles elles a donné lieu.

Aujourd’hui, marche blanche à Lille à la mémoire d’un gosse de quatre ans dont la faute était d’être rrom ou considéré tel, mort suite à un incendie qui lui-même faisait suite à une série d’expulsions : « Suite à la mort lundi du petit David (4 ans) après l’incendie du camp de Rroms au rond-point Pasteur à Lille, le collectif de soutien aux Roms organise une marche blanche avec l’accord de la famille de David. Cette mort intervient juste après l’expulsion d’un camp à Hellemmes la semaine dernière, dans la banlieue lilloise. (témoignage : bonjour à tous,hier soir à 0h30 (nous y étions), les roms d’Hellemmes (entre 20 et 30 personnes) toujours  pourchassés par la police  , et n’ayant pas trouvé d’autre lieu pour s’installer,ont fini par dresser leur tente sous le métro « les près » où ils s’étaient réfugiés après avoir été expulsés du rond point voisin…après le chemin napoléon…le bd de tournai…et le terrain de ronchin … et le retour à la case départ : chemin napoléon..c’est un scandale! les roms sont véritablement pourchassés…il faut réagir !un des moyens est la marche blanche de samedi  matin RV 10h à la MEL..) » – (communiqué de RESF Nord – Pas-de-Calais).

La politique de gestion des indésirables passe aussi par la mort des plus vulnérables.

 

Pentax Digital CameraPentax Digital CameraLes reste du bidonville du Fort Nieulay après le passage des bulldozers le 8 avril.

Pentax Digital Camera

Pentax Digital CameraAprès l’évacuation le 2 juin.

Pentax Digital Camera

Pentax Digital Camera

Pentax Digital CameraLe site a été soigneusement nettoyé, et il faut un regard d’archéologue pour y retrouver des traces de la vie passée.

Pentax Digital Camera

Pentax Digital CameraL’Occupation Galou avant l’évacuation.

Pentax Digital CameraLe nettoyage après évacuation.

Pentax Digital CameraGraffiti à gauche du portail.

 

 

ENTRETIEN AVEC MICHEL AGIER

12 vendredi Juin 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé, Paroles

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Calais, Exilés, frontières, politiques migratoires, ségrégation, solidarité

Michel Agier, sociologue et anthropologue qui travaille sur les politiques migratoires, est venu à Calais pour se rendre compte de la situation crée par la création du bidonville d’État à côté de la plate-forme de service Jules Ferry.

Entretien en français :

http://audioblog.arteradio.com/post/3065402/entretien_avec_michel_agier/

 

gramophone

 

20 juin Calais marche pour la dignité et les droits fondamentaux

10 mercredi Juin 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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20juin, Calais, Droits de l'homme, Exilés, mobilisation

CALAIS – 20 juin 2015 – Journée mondiale des réfugiés

Marche pour la dignité et le respect des droits fondamentaux

Venez vous joindre aux réfugiés et citoyens mobilisés pour demander le respect de la dignité, des droits et la mise en œuvre d’une véritable politique d’hospitalité à Calais, en France et en Europe!

marche-Calais v2_r

20 juin : Journée mondiale des réfugiés

A Calais : Marche pour la dignité et le respect des droits fondamentaux!

Fin mars 2015, plus de 1000 personnes exilées vivant dans divers campements disséminés dans Calais ont été contraintes de se déplacer sur une ancienne décharge située à 5 km du centre-ville. Ce déplacement forcé vers un véritable bidonville d’Etat s’est fait sous la menace d’expulsions violentes par les autorités.

Aujourd’hui, plus de 3 000 personnes, reléguées hors de la ville, vivent dans ce ghetto.

3000 personnes, dont des femmes et des enfants, avec un accès insuffisant à l’eau et aux soins, sans toilettes ni éclairage. Malgré la solidarité des associations locales et de nombreux citoyen.ne.s,                           les exilé.e.s subissent l’abandon des pouvoirs publics qui n’assument pas leurs obligations. Leurs conditions de survie inacceptables sont un scandale humanitaire et politique.

Plutôt que de mettre en œuvre un accueil digne et de promouvoir une politique d’hospitalité, l’Etat choisit d’ériger des murs et des barbelés, comme pour se défendre d’une invasion imaginaire de personnes à la recherche de paix et de sécurité.

Aujourd’hui à Calais, les exilé.e.s d’Erythrée, de Syrie, d’Iran, d’Afghanistan, du Soudan, d’Ethiopie, etc. venu.e.s chercher protection en Europe se retrouvent confronté.e.s à la ségrégation, au racisme et à la violence, très loin de tout ce qui pourrait ressembler à une politique d’accueil.

Nous appelons le gouvernement à

  • Respecter les droits fondamentaux des personnes et les conventions internationales (aujourd’hui dans la 6ème puissance mondiale, à Calais et ailleurs, les standards minimaux de l’intervention humanitaire sont loin d’être respectés) ;
  • Mettre en œuvre une politique d’hospitalité pour toutes les personnes arrivant sur le territoire, notamment en respectant le droit à un hébergement inconditionnel pour tous,
  • Promouvoir auprès de ses homologues européens une politique migratoire conforme aux valeurs de notre continent afin d’éviter l’hécatombe en Méditerranée et aux autres frontières, et d’assurer la sécurité, la protection et l’accueil digne des personnes exilées.

Signataires: Auberge des migrants, Calais Migrant Solidarity, Calais Ouverture Humanité, Emmaüs France, Médecin du Monde mission Migrants littoral, Réveil voyageur, Salam Nord Pas-de-Calais, Secours catholique Délégation du Pas-de-Calais

et des signataires nationaux à venir..

quand des enfants se retrouvent séparés des leurs

10 mercredi Juin 2015

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Calais, Exilés, mineurs, rétention

Depuis hier soir mardi 9 juin 2015, un jeune afghan de 11 ans vit seul dans le bidonville d’état de Calais. Son frère de 26 ans avec qui il voyageait a été placé au centre de rétention de Coquelles. Très inquiet pour son petit frère, plus que par son OQTF (obligation de quitter le territoire, avec menace d’expulsion vers l’Afghanistan), il alerte les militants et bénévoles de Calais pour qu’ils retrouvent et protègent son petit frère.

 

rétentio,

Il sait que sur l’immonde zone de campement autorisé, la loi du plus fort, l’instinct de survie, les tensions attisées par des décisions d’état iniques prennent souvent le pas sur la solidarité interculturelle que les associations aimeraient voir.

Et que des agressions fascistes, véritables ratonnades ayant lieu sur les chemins menant au bidonville ont lieu de plus en plus souvent. On signale des récidives d’une voiture noire, avec 3 gros bras, s’en prenant au hasard à des exilés isolés. Dérapages faisant mine d’écraser la personne, coups de portières et aux dernières nouvelles, coups de barres de fer menant une personne à l’hopital… On est loin des agressions ridicules à coups de pistolets à billes de l’hiver dernier.

Cette histoire d’enfant se retrouvant soudainement seul par l’arbitraire des arrestations au faciès n’est pas la première du genre, et des jeunes, très jeunes mineurs se retrouvant à devoir poursuivre seuls leur chemin vers une autre vie, on peut en croiser plusieurs à Calais et ailleurs. France Terre d’asile a mis en place des maraudes pour repérer ces jeunes et leur proposer un temps de repos et d’orientation dans leur « maison du jeune réfugié » à Saint Omer depuis 2012.  Mais les places et le personnel manque.

A l’âge où nos enfants terminent leur CM2 et s’apprêtent à entrer au collège, d’autres se retrouvent seuls, sans droits, sans rien, livrés aux pires dangers.

A propos des centres de rétention, du rôle des associations qui y interviennent officiellement, et du retrait de la Cimade face à la dégradation continue des conditions d’interventions: ici

cra

« ça va pas »

10 mercredi Juin 2015

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Calais, Exilés, témoignage

Ça va pas ! Ça va pas !
Ce soir, j’entends encore ces mots …
Ça va pas ! Des mots prononcés en français !
Inquiet, je demande ce qui ne va pas !
Un visage abattu , un regard triste d’un oiseau échoué à Calais répond à ma question :
Ça va pas ! Ça va pas !
Alors d’un coup d’œil, habitué , je constate :
Ils ont un peu de nourriture et un peu d’eau , des couvertures et matelas , leurs vêtements sont en assez bon état ! Oh ! On est loin du luxe mais …
Ça va pas ! Mais bon sang qu’est ce qui ne va pas !
Il me prend dans les bras et il pleure ! Toujours en répétant que … Ça va pas , ça va pas …
Et la réponse est tellement évidente ! Il craque !
Il a besoin simplement d’une vie ! De passer une frontière , encore une ! De joindre l’Angleterre et … Recommencer !
Alors OK ! Ça va pas !
Il repense aux morts sur la route , aux gens chez lui , aux doutes , au statut qu’il n’a pas ici ! Il aurait pu demander asile ici mais … Non ! Car finalement si l’État voulait bien de lui , pourquoi le laisse t il dormir dehors ?
En Angleterre , ce sera plus simple … Il aura un toit … Il en a marre de la rue et ne veux qu’une chose : être considéré en tant qu’ Être humain !

Ça va pas ! Ça va pas !

Déjà 2 mois à Calais , plus un centime en poche … Il pense à ses amis … Ils ne vont pas bien non plus …

Moral à zéro ce soir pour eux ! Alors forcément , ça ne va pas non plus !

L’ État doit prendre sa part de responsabilité dans le fait que « ça va pas  » !

Réclamons le respect des droits fondamentaux des exilés !
Respectons et faisons respecter la dignité !
Pour que l’humain passe avant tout !
Finissons en avec les frontières assassines !
Dénonçons ce génocide passif dont la France se rend coupable !
Et ça ira … Un peu mieux, je pense !

un témoignage d’un membre de COH

pourquoi

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