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bidonville, Calais, campements, Exilés, expulsions, politiques migratoires, violences policières
Arrestations arbitraires, violences intentionnelles, les témoignages sur le déroulement de la journée de lundi (voir ici, ici, ici et là) montrent que l’État mise sur la peur pour tenter de reprendre la main après la manifestation de samedi dernier, la plus importante manifestation de soutien aux exilés que Calais ait connu avec quelques trois mille participants.
Arrestations arbitraires : le matin, une des militantes présentes dans le campement, alors que les autres sont repoussé-e-s brutalement; plus loin, un exilé syrien qui fait une crise d’asthme au moment où la police gaze tout le monde, ainsi que son frère venu lui porter secours; l’après-midi, là encore une des bénévoles présent-e-s, prise parmi les autres. Il s’agit visiblement d’intimider, et pour ce qui est des exilés syriens une volonté d’effacer les traces : un homme à terre qui suffoque d’une crise d’asthme, et les policiers qui refoulent les personnes qui tentent de lui porter secours; son frère tabassé pour avoir voulu lui donner de la ventoline.
Violences intentionnelles : lors des évacuations du matin, en centre-ville, les voisins sont aux fenêtres ou regardent de leur balcon. Lorsque les Syrien-ne-s s’asseyent au milieu de la route pour marquer leur refus d’aller au bidonville, les fourgons de gendarmerie mobile s’alignent devant elles et eux, pour masquer ce qui se passe. Mais c’est arrivé au pont Vétillard, à l’angle du port et à l’abri des regards, que la violence se déchaîne, gazages et passages à tabac. Et c’est au bout de la zone industrielle des Dunes, loin des regards, qu’un bulldozer détruit les abris et met à la benne les effets personnels, documents, photos, téléphones, vêtements, livres, bibles et corans, argent, tout ce qui se trouvait dans les abris.
Mardi, un bouchon se forme sur la rocade d’accès au port, juste au-dessus du bidonville. Des exilés vont tenter de monter dans les camions immobilisés. Les policiers les repoussent, puis bombardent le bidonville de grenades lacrymogènes. À un autre moment, une bagarre éclate dans le bidonville. Les policiers se tiennent à l’extérieur, en tenue anti-émeute, mais n’interviennent pas. Ils bloquent par contre la sortie des personnes qui essayent de se mettre à l’écart.
Mercredi, des CRS et des gendarmes mobiles sont présents depuis au moins 6h30 du matin à la gare de Calais, en tenue anti-émeute. Une partie des personnes expulsées lundi y sont aussi pour quitter Calais par le train. Intimidation et contrôles au faciès.
Lundi 21 septembre, destruction d’une partie du bidonville d’État
Mardi 22 septembre, gazage du bidonville
La vidéo diffusée par le Guardian est épouvantable. On a l’impression de voir des chiens féroces chassant le gibier sans état d’âme. Une chasse à courre. Une destruction de nuisibles. Dégueulasse !
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