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Calais, délit de solidarité, Droits de l'homme, Exilés, justice, solidarité
Jeudi 12 novembre, Calais, en fin d’après-midi. Un jeune homme sort d’un local associatif pour fumer une cigarette sur le trottoir. Des policiers en civil l’abordent, lui demandent ses papiers et l’arrêtent. Il fera 48h de garde-à-vue avant d’être placé en rétention provisoire pour être déféré devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer en comparution immédiate lundi 16 novembre. Comme c’était son droit, il a refusé la comparution immédiate, il est assigné à résidence en attendant son procès qui aura lieu le 14 décembre.
Ce jeune homme est accusé d’avoir été l’instigateur des tensions entre exilés et policiers qui ont eu lieu en début de semaine sur la rocade autoroutière menant au port de Calais et autour du bidonville. Dès le lundi, le ministère de l’intérieur et la hiérarchie policière, relayée par certains médias, accuse « l’ultra-gauche », et le mouvement No Border, d’être à l’origine de ces tensions qualifiées « d’émeutes ». Des bénévoles humanitaires britanniques avaient été arrêtés dans le bidonville dans la nuit de lundi à mardi, puis relâchés.
Cette réactivation du spectre de l’ultra-gauche à la veille de la COP 21 et des manifestations pour le climat était suspecte. L’avenir nous a prouvé que nous avions raison. L’État d’urgence a permis de passer de la tentative artisanale à Calais à l’interdiction de manifester et à des arrestations bien plus larges dans les mouvements écologistes.
Pour l’instant, la priorité du gouvernement est de faire taire les opposants politiques à l’occasion de la COP 21 – en s’occupant par la même occasion de quelques squats militants. On ne sait pas quelle serait la suite pour Calais. On ne peut qu’être pessimiste en suivant les propos tenus prônant la fermeture des frontières – comme si elles étaient ouvertes – et assimilant migrants et terroristes, au moins en puissance. On peut qu’être pessimistes pour ce qui concerne les militants que nous sommes quand on voit le retour en force ces derniers mois du délit de solidarité (voir ici, ici, ici et là).
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