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Passeuses d'hospitalités

~ des exilé.e.s à Calais

Passeuses d'hospitalités

Archives Mensuelles: janvier 2016

« Ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu »

31 dimanche Jan 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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art, Calais, Exilés, frontières, Lampedusa, partage, politiques migratoires, solidarité

En août dernier, des membres d’une troupe de théâtre, le Nimis Groupe, sont venus à Calais. Une amie les a mis en contact avec nous. Ils préparaient un spectacle sur les politiques migratoires, né d’ateliers réalisés dans un centre pour demandeurs d’asile, de rencontres et de lectures, quelque chose d’encore mystérieux alors.

Aujourd’hui, ce spectacle fait salle comble au Théâtre national de Bruxelles, et il est accompagné de temps de rencontre et de débats, de deux expositions, de projections. La troupe enchaîne la semaine prochaine à Charleroi, et a déjà quelques autres dates pour 2016.

http://www.nimisgroupe.com/

La gestation de « Ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu » est donc passée par une étape à Calais, une autre à Lampedusa à l’occasion du festival Sabir et du premier anniversaire du naufrage du 3 octobre 2013 (voir ici et là).

Anne-Sophie, Jérôme et Tigui, alias Bernard, Bernard et Bernard dans la pièce, parlent de la démarche, du parcours et des rencontres qui ont abouti à ce spectacle, et de leurs projets :

http://audioblog.arteradio.com/post/3068817/nimis___naissance_d_un_spectacle/

 

Nimis 1

 

Nimis 2Sur la plateau après la représentation.

Vers un retour du temps des bâches

30 samedi Jan 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, campements, Exilés, Frontière, harcèlement policier, politiques migratoires

Des bénévoles du Collectif Fraternité Migrants Bassin Minier 62 racontent cette anecdote. Cela se passe à Angres, une commune de l’agglomération de Lens https://goo.gl/maps/pcukBQyEyYK2 . Ces bénévoles faisaient leur promenade du dimanche, et entendent quelque chose bouger dans un sous-bois. Ils vont voir, et découvrent là des personnes vivant sous des bâches de plastique. Ces personnes venaient du Vietnam, et tentaient de monter dans des camions sur le parking autoroutier le plus proche, pour gagner le Royaume-uni. De ce hasard est née la mobilisation de citoyen-ne-s et de communes de l’agglomération en solidarité avec ces exilé-e-s.

Cette situation s’est vue à Calais après la fermeture du centre de Sangatte en 2002, les personnes s’abritant dans des blockhaus abandonnés, se glissant dans des tuyaux de canalisation sur un site en chantier, ou plusieurs années plus tard dans l’épaisseur de portes d’écluse déposées sur un quai. Ou se cachant dans des buissons, simplement enroulées dans un manteau ou une couverture, parfois recouverts, grand luxe, d’un bout de bâche ou d’un sac poubelle pour se protéger plus ou moins de la pluie.

On l’a revu au fil des années, après certaines grosses expulsions, la police tournant au petit matin pour déloger systématiquement les gens et les empêcher de s’installer où que ce soit. Froid, manque de sommeil, perte de repères, senstiment de vulnérabilité, la traque est une guerre physique et psychologique.

L’annonce par la préfète du Pas-de-Calais de l’intention de réduire le nombre d’exilé-e-s à 2000 à la fin de l’hiver et de détruire le bidonville revient au retour de ce temps des bâches. D’un côté contingenter le nombre et contrôler les personnes dans un camp de containers sous surveillance, de l’autre traquer les personnes nouvellement arrivées et surnuméraires, contraintes de se cacher soir après soir dans des bosquets, enroulées dans un bout de plastique ou une couverture. Si c’est le cas, la promesse d’un lieu où la présence des exilé-e-s serait tolérée (voir ici et là), et où il serait donc possible d’améliorer les conditions de vie, qui a donné naissance au bidonville actuel, aura vécu.

 

Pentax Digital CameraJuillet 2014, trace de bivouac après les expulsions.

Littoral belge : la crise des bourgmestres

28 jeudi Jan 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Belgique, Calais, Exilés, Frontière, politiques migratoires, Royaume-uni

Calais, port du continent le plus proche du Royaume-uni, concentre quelques 95% du trafic poids-lourds et des passagers hors-avion entre le continent et les îles britanniques. C’est donc le lieu de concentration le plus important des personnes bloquées à la frontière britannique et tentant de rejoindre le Royaume-uni en se cachant dans ou sous des camions. Mais des gens tentent de passer cette frontière plus ou moins sporadiquement de la Bretagne aux Pays-bas, et notamment en Belgique.

La présence d’exilé-e-s à Ostende https://goo.gl/maps/yZSNGiqx9xS2 est connue depuis 2007 – 2008. Un service social, le CAW, a développé depuis 2008 un accueil de jour, une information sur les droits et un accès aux soins, conformément à sa vocation d’aide aux sans-abris. L’action de la police s’est accompagnée de nombreuses violences rappelant la situation à Calais, alors que le nombre d’exilé-e-s, fluctuant, est resté moindre.

En 2013, la liaison ferry s’est arrêtée. Après un temps de latence, la présence des exilé-e-s à Ostende a pratiquement disparu, preuve que ce n’est pas l’existence d’un accueil mais celle de possibilités de passage qui explique la présence des exilé-e-s. Calais le démontre aussi, où les personnes sont plus nombreuses malgré le non-accueil et un niveau de violence particulièrement élevé.

À Zeebruges https://goo.gl/maps/QK3KPSgFRAn , la présence d’exilé-e-s est moins visible, des bivouacs à l’occasion de tentatives de passage, les personnes ne séjournant pas sur place.

Par ailleurs, des exilé-e-s essayent de monter dans des camions allant à Calais sur les parkings des autoroutes belges. Pas de campements permanents, mais des bivouacs occasionnels pour une ou deux nuit.

Avec l’augmentation de la pression policière à Calais et dans le Dunkerquois, plus d’exilé-e-s tentent leur chance à Zeebruges et aux Pays-bas, avec une forte mobilité le long du littoral.

La présence des exilé-e-s est discrète, mais les bourgmestres (les maires selon la terminologie française) des communes touristiques du littoral belge s’affolent et interpellent le gouvernement, qui lui-même interpelle le gouvernement français. Deux lieux se dégagent, Furneshttps://goo.gl/maps/4yCZ5sbhQZ92  avec son parking autoroutier, Zeebruges https://goo.gl/maps/QK3KPSgFRAn et son port. Mais les fantasmes amènent une mobilisation des élus sur toute la côte, qui monte vite au gouvernement et à l’international. Et la presse belge, principalement francophone (alors que le littoral est en Flandre), s’empare de la question (paradoxalement, ce sont surtout des groupes et associations néerlandophones qui interviennent à Calais et Grande-Synthe, près de Dunkerque, sans le faire sur le littoral belge).

http://www.levif.be/actualite/belgique/migrants-les-bourgmestres-de-la-cote-demandent-du-renfort/article-normal-449875.html

http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20160127.REU4322/la-belgique-presse-la-france-de-prendre-des-mesures-a-calais.html

Concrètement, à Zeebruges, une quinzaine d’exilés iraniens dorment sans abris près d’une église à l’ouest de la ville où quelques voisins apportent un minimum d’aide pour manger ou pouvoir prendre une douche. Environs 80 exilés viennent au repas du soir, certain se dormant dans un parc alentour. Le prêtre a ouvert quelques jours son église pour ces personnes puissent dormir à l’abri, mais la municipalité lui a ordonné de la fermer. Un nombre plus important de personnes de nationalités diverses se trouveraient à l’est de la ville, sans soutien. La police recense les personnes, et combat toute installation de tentes, ce qui met les personnes dans une situation de grande précarité, et les rend également peu visible.

On retrouve en Belgique la même politique de traque aux abords de la frontière britannique qu’en France, avec des contrôles au faciès et des arrestations dans les trains menant au littoral ou dans le tram parcourant celui-ci d’une frontière à l’autre. Si la politique d’externalisation des contrôles migratoires britanniques sur le sol belge sont encore mal connue, on peut constater des symptômes analogues à ceux qu’on trouve en France.

Les bourgmestres des communes du littoral belge pourraient pendant qu’il en est encore temps méditer la leçon du pourrissement de la situation à Calais, et opter pour des politiques d’accueil pacifiées et respectueuses des droits.

 

Port Zeebruges légerVue du port de Zeebruges.

 

Un adolescent est mort

28 jeudi Jan 2016

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Calais, Exilés, Frontière, mineurs, mort, Royaume-uni

Masud Naveed avait 15 ans. Il aurait dû rejoindre sa famille légalement au Royaume-uni, mais les autorités britanniques ont rejeté sa demande. Il a fallu plusieurs semaines pour que la presse britannique fasse état de son décès étouffé dans un camion lors d’une tentative de passage.

http://www.theguardian.com/world/2016/jan/24/masud-should-not-have-died?CMP=twt_a-world_b-gdnworld

Il s’agit du premier décès à la frontière britannique connu cette année.

Côté britannique des choses commencent à bouger. Des juristes ont commencé à travailler sur la situation des mineurs bloqués à la frontière et pouvant être réunis à des membres de leur famille au Royaume-uni. Le procès de Rob Lawrie (voir ici, ici et là), qui avait été arrêté alors qu’il essayait d’amener une petite fille Afghane à sa famille en Angleterre a aussi contribuer à sensibiliser l’opinion britannique.

http://www.theguardian.com/uk-news/2015/dec/13/uk-failing-children-asylum

Les tribunaux britanniques ont été saisis de la situation de trois adolescents et d’un adulte souffrant de troubles psychologiques, et ont jugé que ces personnes pouvaient rejoindre légalement leur famille au Royaume-uni, ouvrant une jurisprudence.

http://www.theguardian.com/uk-news/2016/jan/20/four-syrian-refugees-must-brought-calais-camp-britain-judges-rule

Une campagne d’organisations britanniques, appuyée par la visite du leader de l’opposition travailliste au bidonville de Grande-Synthe, contraint le gouvernement de David Cameron à plus d’ouverture quand à l’accueil d’exilé-e-s mineur-e-s déjà présent-e-s en Europe (la position du gouvernement britannique était jusqu’à présent de n’accueillir des réfugié-e-s qu’à partir des camps dans les voisins de la Syrie, à l’extérieur de l’Union européenne).

http://www.theguardian.com/world/2016/jan/23/britain-poised-open-door-migrant-children?CMP=twt_gu

Mais cette ouverture est pour l’instant réservée aux enfants syriens, dans un cynique « tant pis pour les autres ».

http://www.theguardian.com/uk-news/2016/jan/27/syrian-refugee-children-to-be-made-welcome-in-uk

Côté français, le dispositif sous-dimensionné confié à France Terre d’Asile sert toujours d’alibi à l’Aide Sociale à l’Enfance du Pas-de-Calais pour ne rien faire. L’État, condamné par le Conseil d’État à recenser les mineur-e-s isolé-e-s présent-e-s à Calais pour en saisir l’Aide Sociale à l’Enfance n’obéit pas aux injonctions du tribunal. Et la capacité des Britanniques présents depuis quelques mois à faire bouger les lignes contraste avec la passivité des associations françaises qui constatent la situation depuis des années. Si la loi française sur la protection des mineurs en danger avait été appliquée, Masud Naveed aurait été protégé, hébergé, et accompagné dans ses démarches juridiques pour rejoindre sa famille.

 

 

La Quinzaine des Passeurs d’hospitalités 28

26 mardi Jan 2016

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Calais, Exilés

LA QUINZAINE DES PASSEURS D’HOSPITALITÉS

Du 8 au 26 janvier 2016

On ne demande pas ce que les CalaisiEn-ne-s pensent. De temps en temps on en met en lumière un ou une dans les médias, censé-e représentatif-ve en fonction de schémas préfabriqués. Mais ce que pensent les gens en général on ne sait pas bien.

L’image qui est donnée de ce week-end des 23 et 24 janvier est par contre nettement binaire. Le samedi, une manifestation des « pro-migrants », principalement venu-e-s de l’extérieur, de Paris ou de Lille, ou des exilé-e-s du bidonville, « dégénérant » en « débordements » à la fin à cause des « No Borders ». Le dimanche, en nombre à-peu-près équivalent, la manifestation des Calaisiens pour leur ville, apolitique mais dont la maire de Calais, Les Républicains, prend le rôle de vedette devant les médias, et conviviale, mais les personnes personnes venant distribuer des tracts parlant de solidarité entre exilé-e-s et population locale sont éjectées par le service d’ordre. Malgré un appel initial plutôt ouvert, cette manifestation peut être présentée comme « anti-migrants ».

Qu’importe ce que pensent les Calaisien-ne-s, ce qui ressort, c’est l’opposition entre « nous », les gens « d’ici », regroupés derrière « notre » maire, et « eux », les « migrants » agités par « l’ultragauche ». Et ces représentations finissent par imprégner l’imaginaire et par organiser réellement la société.

Dans un contexte où les associations traditionnelles de soutien aux exilé-e-s ont délaissé leur ancrage dans le tissu social de la ville et ne s’adressent plus à la population que par médias interposés. Comme si la solidarité pouvait fonctionner sans le soutien de la population.

Figure de sortie de week-end : à la fin de la manifestation du samedi, des exilés suivis par des soutiens ont réussi à entrer dans le port et à monter sur un bateau à quai ; les six exilés poursuivis pour ça passeront un mois un prison dans l’attente de leur procès ; deux français poursuivi pour pour avoir « facilité » leur montée sur le bateau attendront leur procès en liberté ; des militants d’extrême-droite ont insultés des manifestants avant de les menacer d’un fusil : pour eux il n’y a pas de poursuites. Dura lex mais nique ta mère.

Des nouvelles de Calais sur le blog Passeurs d’hospitalités (page 2) et sur l’audioblog (page 6).

Téléchargez La Quinzaine des Passeurs d’hospitalités 06-26-01-2016.

Tribunal de Boulogne : c’est toujours mieux d’être français

26 mardi Jan 2016

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Calais, délit de solidarité, Exilés, justice, Liberté de circulation, rétention

À la fin de la manifestation de samedi dernier, une groupe de deux ou trois cents exilés va vers le port, quelques soutiens suivent, une partie des personnes réussissent à entrer dans le port, un groupe monte sur un bateau à quai. La police évacue le bateau.

Après un tri aux critères mystérieux, certaines personnes sont placées en garde-à-vue, et certaines d’entre elles déférées en comparution immédiate hier lundi devant le tribunal de grande instance de Boulogne/Mer. Quatre sont afghans, deux français, un soudanais, un syrien.

Les six exilés sont poursuivis en vertu de l’article L-5531-15 du code des transports :

« Est puni de six mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende le fait de s’introduire frauduleusement sur un navire avec l’intention de faire une traversée de long cours ou de cabotage international. »

Les deux Français sont poursuivis en vertu de l’article L-5531-16 du même code :

« Est puni de six mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende le fait de favoriser l’embarquement ou le débarquement d’un passager clandestin ou de le dissimuler.
Cette peine est doublée lorsque l’infraction est commise en bande organisée. »

Au départ avaient été évoquées des poursuites pour dégradation, il y a effectivement eu des grilles pliées pour entrer dans le port, mais aucun moyen de savoir par qui. Il a donc fallu trouver autre chose. Parmi les personnes qui sont entrées dans le port, certaines se seraient cachées, et le bruit court que certaines auraient réussi à passer en Angleterre cette nuit-là.

Mais les personnes qui sont montées en groupe sur un bateau à quai et en cours de déchargement, de manière visible, qui ont demandé à parler aux médias, quel espoir avaient-elles d’arriver à bord de ce bateau jusqu’au Royaume-uni ? Cet élan vers le port et vers un bateau à quai n’était-il pas d’abord un acte de revendication politique par rapport à leur volonté d’accéder au territoire britannique pour y reconstruire leur vie, en écho au slogan « no jungle » qui a retenti pendant la manifestation ?

Et c’est bien le sens politique de cet acte qu’il s’est agit ensuite d’effacer. Par le battage médiatique autour des « troubles » de fin de manifestation. Par les chefs d’inculpations retenus. Par le rôle de « facilitateurs » donné aux deux français dont le rôle réel n’a été que de suivre le mouvement. Comme si ces « migrants », sans doute pas encore bien entrés dans l’histoire, pour reprendre l’expression d’un ancien triste président, étaient incapables d’autonomie dans leurs actes et leur volonté. Comme s’il fallait des blancs pour les guider, ce qui renvoie aux débordements médiatiques sur les No Borders fomenteurs nécessaires de tous les troubles.

À propos de No Borders, on trouve sur le banc des accusés deux bénévoles de fraîche date venus participer à l’aide humanitaire à Grande-Synthe et Calais, l’un arrivé trois jours auparavant, et qui aura passé presque autant de temps en garde-à-vue et en détention préventive que sur le terrain.

Mais également derrière le chef d’accusation choisi se profile à nouveau la volonté de pénalisation du franchissement de la frontière. En effet, chaque nuit des exilé-e-s montent dans des camions qui s’embarquent dans des ferries, et en deviennent les passager-ére-s clandestin-e-s. Pénalisation qui s’oppose à l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui garantit le droit de quitter tout pays y compris le sien, et à la Convention de Genève, qui garantit aux réfugiés le droit de franchir toute frontière pour accéder au territoire de l’État dont ils demandent la protection.

Dépossédés de leurs actes, et bientôt dépossédés de la liberté de leurs corps. Les huit ont refusé la comparution immédiate, ce qui est de droit, et l’audience pour les juger a été fixée au 22 février. Les huit étaient sans domicile, mais avaient des attestations de personnes pouvant les héberger dans l’attente du procès, ce qui participe des garanties de présentation, garanties que la personne laissée libre se présentera à son procès. Les deux Français ont été libérés sous contrôle judiciaire. Les six étrangers ont été maintenu en détention jusqu’au procès. Un mois de prison pour des personnes présumées innocentes tant qu’elles n’ont pas été condamnées, alors qui des irrégularités ont été soulevées qui pourraient faire annuler toute la procédure.

À côté de cela, trois militantes italiennes ont été placées en rétention pour être expulsées vers l’Italie. Elles ne sont accusées de rien, sans quoi elles auraient été déférées elles aussi devant un tribunal. Elles jouissent comme citoyennes européenne de la liberté de circulation dans l’espace européen. Elles ont été enfermées dans un centre de rétention en raison de leur engagement politique, dans un parfait détournement de la loi.

 

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Lundi 25 janvier : rassemblement devant le tribunal de Boulogne/Mer

24 dimanche Jan 2016

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Calais, délit de solidarité, Exilés, Liberté de circulation, solidarité

À la suite de la manifestation de samedi dernier, une cinquantaine d’exilés suivis par quelques soutiens sont entrés dans le port et sont monté sur un ferry à quai. Huit personnes, six exilés et deux soutiens, sont poursuivies et passent en comparution immédiate demain lundi, tandis que trois militantes ont été placées en rétention pour être expulsées vers l’Italie.

Un appel à un rassemblement de soutien devant le tribunal de Boulogne/Mer à 13h30 a été lancé.

Rappel des faits : à la fin de la manifestation de samedi, un groupe d’exilés s’assemble à un bout de la place, discute, puis se dirige vers le vieux port. Ils passent le cordon de police et se mettent à courir. Effet de surprise, ils arrivent jusqu’aux grilles du port ferry, et une cinquantaine d’entre eux réussissent à entrer, suivis par quelques militants, tandis que les autres sont repoussés vers le bidonville. Les personnes entrées dans le port montent sur un ferry à quai, dont elles évacuées dans la soirée.

Jusque-là il s’agit d’un geste spectaculaire de la part de personnes qui demandent à pouvoir reconstruire leur vie de l’autre côté de la Manche, au Royaume-uni. C’est dimanche que tout s’emballe.

Le ministère de l’intérieur publie un communiqué titré « Détermination totale du gouvernement à assurer l’ordre public à Calais ». Deux mois après les attentats meurtriers du 13 novembre, la principale menace pour la sécurité des Français-es serait une cinquantaine de personnes montées sur un bateau à quai. Incapable de garder le sens de la mesure, le ministre annonce même qu’il va saisir les instances européennes.

http://www.interieur.gouv.fr/Actualites/Communiques/Determination-totale-du-Gouvernement-a-assurer-l-ordre-public-a-Calais

Plus tard dans la journée, le procureur de Boulogne/Mer et la préfète du Pas-de-Calais tiennent une conférence de presse conjointe sur le sujet. Alors que la ministre de la justice a mis fin aux instructions individuelles aux procureurs, symbole de la dépendance de la justice par rapport au gouvernement, le procureur semble passé sous l’autorité du ministre de l’intérieur. De même que l’arrivée en Europe d’un nombre de réfugié-e-s plus important que d’habitude ébranle l’un des piliers de la construction européenne, les accords de Schengen, une cinquantaine de personnes montées sur un bateau font s’évanouir un des piliers de la démocratie, la séparation des pouvoirs, en l’occurrence l’indépendance de la justice par rapport à l’exécutif.

http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/migrants-sur-un-ferry-calais-8-personnes-jugees-en-comparution-immediate-lundi-912039.html

Au pays d’Ubu, tout est possible.

 

Pour revenir les pieds sur terre, voici le témoignage d’un des participants à la manifestation de samedi :

« Mercredi 6 janvier : une manifestation est appelée à Calais par des organisations militantes parisiennes (dont : droits devant!!, solidaires Paris 5-13, UNSP, etc.)

Samedi 9 janvier : on apprend que les policiers envoient régulièrement des gaz lacrymogènes sur le camp de réfugiés de Calais la nuit.

Dimanche 10 janvier : on voit des civils, au côté de la police, lancer des pierres sur les migrants.

Mercredi 20 janvier : je vais à la permanence de droits devant!! acheter ma place de car. J’y retrouve une camarade de la lutte des sans-papiers qui me présente leurs actions : conseil en droit des étrangers, occupations d’institutions nuisibles, manifestations, permanence d’urgence (pour faire sortir les membres sans-papiers de garde à vue). On reste en contact .

Vendredi 22 janvier : je passe l’après-midi à faire à manger pour demain (merci maman pour ton excellente recette de tarte thon-tomate) et une pancarte, avec fil de fer, carton, papier et feutre. Pile : « Calais, Mayotte, Lesbos, Melilla, Lampedusa : nos frontières tuent » / Face : blanc, pour laisser d’autres écrire demain ce qu’ils ont envie.

Samedi 23 janvier :
8h : j’ai pris un petit-dej, ma pancarte, à manger et le métro. Je suis chargé et en retard.
8h35 : je trouve 4 militants, dont 2 demandeurs d’asile, qui attendent le bus et prennent ma pancarte en photo. Un peu plus loin, un groupe beaucoup plus important : j’apprends que finalement 5 ou 6 cars partent de Paris (50 personnes par car), dont 2 réservés hier et
avant-hier. Ma pancarte attire les objectifs. Je retrouve des copains de la Cimade et d’ailleurs.
9h15 : on monte dans le bus, on part à 9h40.
10h : On discute et on roule. un camarade réfugié d’Allemagne invite tout le monde à une conférence européenne de migrants à Hambourg du 26 au 28 février : « arrêtez la guerre contre les migrant.e.s » et distribue un tract (www.refugeeconference.net).
11h45 : pause d’un quart d’heure sur l’autoroute. Je discute avec N, mon voisin de bus, et K, militante parisienne rencontrée là, de ce qu’est la politique et de pourquoi, chacun, nous allons à Calais. En remontant, on nous informe qu’il est interdit de manger dans le bus, ce qui n’empêche pas les abricots secs de circuler généreusement.
13h20 : on arrive. La voie d’accès est verrouillée par les flics, le car continue sur la rocade. On se retrouve au port, le chauffeur est un peu paumé. Un militant indique que c’est souvent bloqué, là, il
indique un autre chemin.
13h35 : On arrive. Pas mal de gens sont déjà là, des anglais, des exilés de la jungle. Je me mêle aux exilés, l’un d’eux me demande ce que dit ma pancarte. Je luis explique, il veut écrire un message en anglais : on écrit « our life, no jungle », leur ras-le-bol de la vie dans ces conditions. Il part avec la pancarte alors que la manifestation s’ébroue. Je tente de sortir un peu de nourriture de mon sac, quand je suis alpagué par une journaliste AFP qui me demande pourquoi je suis là. Je réponds rapidement, et je sors mes radis et mes carottes. Je partage en marchant avec quelques afghans : des hommes seuls (30 à 40 ans, vieillis par la galère), un père et son fils malade (il bave, je n’arrive pas à savoir si c’est physiologique ou psychologique) et leur « président ». Ma boîte de partage permet de voir pas mal de monde. La manif est rapide, dynamique. On est au moins 3000, emmenés par une fanfare, les « 1ere, 2eme, 3eme génération, on est tous des enfants d’immigrés » de droits devant!!, les « de l’air! De l’air! Ouvrez les frontières » du NPA, les « Les expulsions, y’en a
marre! Le gouvernement, y’en a marre » du collectif des sans-papiers 75 et les « no jungle, no jungle » des exilés.
Sur ce dernier slogan, mon voisin soudanais répond en souriant « go jungle, go jungle ». Je lui demande pourquoi, il me répond que c’est ce que les flics leur disent quand ils les trouvent en-dehors de la jungle. Lui-même s’est pris un violent coup de pied aux fesses (il a dû être soigné) il y a 4 jours, quand un flic l’a trouvé hors de la jungle. « J’avais levé les mains », me dit-il, mais « il s’est approché et m’a donné ce coup ». Plusieurs me confirment qu’il ne vaut mieux pas tomber seul entre les mains de la police, si on veut éviter la ratonnade. Ce n’est pas le seul témoignage de violences policières que j’entends aujourd’hui. Un syrien serait mort il y a quelques jours, disent-ils. « France no good, France no good. They treat us as if we were not human ». La jungle, rassemblement de tous les camps et squats calaisiens existant auparavant, est une sorte de prison pour les exilés.

La manif avance bien : les contacts entre les soutiens et les exilés sont faciles. De temps en temps, je retombe sur le père et son fils ou des camarades avec qui je suis venu de Paris. Ma pancarte, leur pancarte, se retrouve à l’avant de la manifestation. Pas mal de gens ont des pancartes faites à la main et la plupart des banderoles sont en tissu. Beaucoup d’énergie se dégage de tout ce mouvement, divers dans ses composantes, malgré semble-t-il des fachos rageux qui essaient d’embêter la fin du cortège.

16h: on arrive sur la place d’armes, au centre de Calais. Des prises de paroles ont lieu, je partage mon goûter avec les camarades migrants qui ont porté la pancarte sur le cortège et la portent encore. Je le partage aussi avec des exilés qui semblent épuisés, pas loin de défaillir. Des représentants d’assos prennent la parole, les flics verrouillent la place et la fanfare joue dans un coin de la place.
Plusieurs fois, des migrants prennent le mégaphone et déclenchent des mouvements de foule parmi les exilés, orientés vers l’entrée de la place. Je demande au porteur de pancarte ce qui se passe, il me répond « now, we go to the ship ». Les flics se positionnent, j’ai un peu de mal à y croire.

À 16h45, ce mouvement a assez d’énergie pour contraindre la police à s’écarter et à laisser la voie libre : la manifestation menée par les exilés prend son envol. J’essaie de suivre ma pancarte. La manif, sans slogans, sans banderoles et avec uniquement la pancarte « our life, no jungle » mais rapide, enlevée, bifurque vers le port : des gens se mettent à courir. Mes camarades parisiens n’ont pas tous suivi, loin de là, et je vois des gens du NPA hésiter à aller plus loin : cette partie-là est celle des exilés, pas nécessairement celle des militants. J’avance un peu et, au détour d’un bâtiment, je tombe sur un grillage, cisaillé, proprement ouvert sur 2m de haut. Une porte ouverte sur le port, sur l’Angleterre, la réalisation du slogan « Ouvrez les frontières », commun aux militants et aux migrants. Plus de 1 000 personnes sont déjà passées : je vois ma pancarte au loin. Je reste de ce côté-ci de la frontière, n’ayant pas l’objectif de visiter Douvres cette nuit. Tant pis pour le manche à balais. Des flics arrivent en voiture, pour essayer de comprendre, et repartent aussitôt : ils ne peuvent pas passer de ce côté. On essaie de voir ce qu’il se passe, mais les bateaux sont encore loin. On voit les fourgonnettes de CRS s’activer, preuve qu’ils sont en retard sur les exilés, mais preuve aussi qu’il reste peu de temps pour embarquer.

Je retourne à la place d’armes avec des militants parisiens qui s’inquiètent des cars parisiens : vont-ils attendre les militants probablement bloqués sur le port ? On monte, on s’identifie, on se compte et se recompte, on essaie de savoir ce qu’il se passe. Les flics ont fait 2 nasses, escortant les migrants et quelques soutiens vers la jungle avec l’une, bloquant les gens dans l’autre. L’escorte vers la jungle confirme que celle-ci fonctionne comme une prison pour les migrants. Les chauffeurs
commencent à s’énerver, la pression étant mise sur eux par les flics qui menacent d’amendes si les cars restent trop longtemps. 2 cars sont déjà partis, plein, semblent-ils. Les flics relâchent nos camarades au compte-gouttes, ce qui énerve tout le monde.
J’embarque dans un car qui doit partir avant les autres (chauffeur seul, au lieu de 2 sinon) et donc doit être plein. Des afghans sont prioritaires, aussi : ceux qui sont dans les foyers franciliens et risquent de perdre leur place s’ils ne pointent pas assez tôt ce soir.

On part à 18h30.

À 19h, j’apprends par SMS qu’au moins un car est encore sur place, attendant les militants placés en garde à vue. Il part à 19h30, pas tout à fait plein. Plusieurs personnes sont encore retenues (pour « vérification d’identité »). On apprendra par les médias qu’une cinquantaine de migrants a occupé le pont d’un ferry. J’espère que des dizaines d’autres ont réussi à se cacher et passer par divers moyens vers l’Angleterre.
Sur le chemin du retour, on discute des rumeurs d’un militant à terre et on regrette un tag malheureux (comme dit mon voisin : « ceux qui subiront les conséquences de ce tag n’ont pas besoin de ça »). La manifestation de samedi prochain, contre l’état d’urgence, est rappelée. »

 

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Images du non-accueil

24 dimanche Jan 2016

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bidonville, Calais, Exilés, hébergement, politiques migratoires

La contradiction dans laquelle s’est enfermé le gouvernement est de vouloir inciter les exilé-e-s à demander l’asile en France, tout en leur montrant par tous les moyens qu’ils et elles n’y sont pas les bienvenu-e-s.

Le système des centres de répit (voir ici, ici, ici et là) où sont envoyées les personnes qui acceptent de s’éloigner de Calais rencontre ses limites. Certain d’entre eux marchent bien. Mais là où il n’y a pas d’accompagnement adéquat, là où le centre d’hébergement est perdu en pleine campagne, sans contact avec l’extérieur, lorsque les personnes pensent que décidément leur projet n’est pas en France, alors les gens partent et rentrent vers Calais.

Iffendic est un charmant village de la campagne bretonne, et le Domaine de Trémelin un site sans doute riant à la belle saison, à une demie-heure de marche du village https://goo.gl/maps/HjPYt9A3fZP2 . Les exilés afghans qui ont été emmenés là de Calais par temps d’hiver ont refusé de descendre du bus et demandé à être accueillis en ville, là où il y a d’autres humains. Le commissariat de Saint-Brieuc a pourvu à leur accueil humanitaire. L’article ne dit pas s’ils ont été hébergé ailleurs ensuite, sont revenus à Calais, ou ont profité de leur voyage en Bretagne pour essayer de passer par les ferries à Saint-Malo.

http://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-brieuc-22000/attendus-iffendic-les-migrants-dorment-au-commissariat-de-saint-brieuc-3974349

Avec une réelle volonté d’intégration, ce système pourrait pourtant avoir son utilité. À condition que le but ne soit pas de vider Calais n’importe comment, mais de permettre à des personnes de reconstruire leur vie en France dans de bonnes conditions.

Le 8 janvier la préfète du Pas-de-Calais a intimé aux habitant-e-s du bidonville de déguerpir d’une bande de 100 mètres le long de la rocade menant au port et de la route de Gravelines https://goo.gl/maps/Uw28XSaF8xn. Le 19 janvier, un arrêté pris au nom de l’état d’urgence est venu donner une base juridique à l’expulsion des récalcitrants. Les travaux de terrassement ont commencé pour transformer cette bande de 100 mètres en « no-mans-land », pour reprendre le terme des autorités.

Plus bas, nous reproduisons avec son autorisation le témoignage d’Olivier Leclerc, architecte, sur le camp de container installé parmi les autorités au milieu du bidonville.

 

No-mans-land légerUn quartier du bidonville évacué par ses habitants. En haut à gauche, les grilles qui bordent la rocade.

Lacrymos légerDébris rassemblés des grenades lacrymogènes lancées chaque nuit sur le bidonville.

No-mans-land 2 légerPartie terrassée du no-mans-land.

No mans-land 3 légerLa butte de terre qui entourera le bidonville.

Témoignage d’Olivier Leclerc :

« Nous sommes allés vendredi dans le nouveau camps « la Vie Active » censé gérer la crise des migrants dans la « Jungle » de Calais. Un alignement de containers numérotés, une implantation purement technique en dépit du bon sens par rapport au site et au programme extrêmement sensible. Visiblement un centre qui doit accueillir 1500 personnes conçu sans architecte.
En face, la Jungle, construite au fils du temps par les migrants, les ONG et écoles d’architectures, finit par trouver son âme, celle de la « Ville-Monde » dans laquelle vivent irakiens, afghans, érythréens, soudanais, britanniques, belges, français.
140 personnes sont aujourd’hui hébergées dans ces containers. Mais ces logements sans douches sans cuisines mais avec un contrôle d’accès biométrique de la paume de la main sont vides. Les migrants sont là pour passer, mais pas pour s’installer dans ce camps concentrationnaire et policier.
Comment notre société arrive-t-elle à proposer d’entasser des corps vivants dans des containers ? »

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Calais11Photos Olivier Leclerc.

Un jour de solidarité

23 samedi Jan 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, Frontière, politiques migratoires, solidarité

Des gens de Paris, de Lille ou Dunkerque, du Royaume-uni, de Belgique et d’ailleurs, des habitant-e-s du bidonville en nombre, de fidèles soutiens calaisiens, membres d’associations ou non. Probablement dans les deux à trois mille personnes, ce qui en fait une des plus belles manifestations à Calais sur le sujet, en nombre de personnes, mais aussi en détermination et en dynamisme. Une absence de taille, celle des associations traditionnelles de soutien aux exilé-e-s, même si certains de leurs membres étaient présents.

http://www.lavoixdunord.fr/region/calais-au-moins-2-000-participants-a-la-manifestation-ia33b48581n3288441

Au moment de la dispersion, un groupe d’exilés, principalement afghans, a décidé de ravir la vedette à la manifestation. Ils ont passé le cordon de police à deux ou trois cents, l’ont dérouté en prenant des chemins de traverse, et sont allés vers le port. Une grosse cinquantaine d’entre eux sont entrés, les autres ont été refoulés vers le bidonville, mais cette grosse cinquantaine a réussi à monter sur un ferry, l’opportunément nommé « Spirit of Britain ». Ils ont lancé des appels pour parler aux médias, tandis que le police s’apprêtait à monter sur le bateau. Le port serait bloqué dans son intégralité (http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/calais-des-migrants-occupent-un-ferry-apres-une-manifestation-de-soutien-911573.html) pour une raison inexplicable, sauf s’il s’agit de faire monter la xénophobie en faisant croire au personnel et aux usagers que l’action des exilés met en péril l’ensemble de l’activité. Par ailleurs, plusieurs soutiens auraient été arrêtés (huit personnes ?)

 

Pentax Digital Camera

 

L’état d’urgence encore détourné contre les exilé-e-s

22 vendredi Jan 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, Droits de l'homme, Exilés, expulsion, Frontière

L’état d’urgence avait été détourné une première fois par la préfète du Pas-de-Calais contre les exilé-e-s, par un arrêté du 1er décembre 2015 punissant de 6 mois de prison et 7500 € d’amende le fait de se trouver à pied le long de la rocade menant au port.

Il l’est à nouveau par un arrêté du 19 janvier 2016 permettant l’expulsion d’une partie des habitant-e-s du bidonville sur une bande de 100 mètres le long de la rocade autoroutière et de la route de Gravelines. Selon certaines rumeurs, l’évacuation sur une bande de 100 mètres le long du chemin des Dunes serait prévue par la suite. Rappelons que le lieu où se trouve le bidonville a été vendu aux associations comme un endroit où la présence des exilé-e-s serait tolérée, pour les faire participer à l’évacuation extra-judiciaire des squats et campements qui existaient auparavant.

https://goo.gl/maps/Uw28XSaF8xn

L’évacuation de cette bande de 100 mètres le long de la rocade et de la route de Gravelines avait été annoncée par la préfète le 8 janvier, sans le moindre début de justification légale. L’arrêté du 19 janvier vient combler ce manque d’apparence et permettre l’expulsion des personnes qui refusent de partir. L’état d’urgence s’avère encore une fois un outil à la disposition des préfets pour légaliser des pratiques arbitraires.

Vous pouvez télécharger l’arrêté du 19 janvier ici.

Ou le lire ci-dessous tel qu’affiché sur les lieux :

 

photo 1

photo 2

photo 3

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