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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives Mensuelles: mai 2016

Le moment COH

22 dimanche Mai 2016

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Calais, Exilés, solidarité

Si les choses semblent se répéter à Calais, tout comme les tâches des associations se répètent et semblent devoir se répéter à l’infini, le tissu associatif a connu des évolutions profondes, avec des moments qu’on peut considérer comme charnière.

Si vous souhaitez vous engager auprès des exilé-e-s en 2009, les différentes associations recommandent à leurs bénévoles et à leurs salarié-e-s de ne pas entrer dans les lieux de vie, squats ou campements. Les associations ont leurs lieux d’activités, de distribution, vont éventuellement devant les lieux de vie, mais en règle générale n’y entrent pas. Il y a des exceptions individuelles. Et puis il y a des pratiques encore marginales qui se mettent en place, justement pendant l’année 2009. L’association SALAM avait à l’époque aménagé un dortoir dans ses locaux, pour accueillir des bénévoles de l’extérieur. Assez rapidement ces bénévoles passent du temps avec les exilé-e-s et leur rendent visite dans leurs lieux de vie. L’Auberge des Migrants, qui est alors une petite association qui démarre, embraye et fait le choix d’une relation plus personnelle avec les exilé-e-s et de passer du temps dans certains lieux de vie. Enfin le mouvement No Border s’implante à Calais à partir de juin 2009 et d’emblée développe une relation très directe avec les exilé-e-s faite d’hospitalité réciproque.

Il y a alors de fortes tensions entre les associations, qui vont se vider de leurs membres calaisiens, une proportion croissante des personnes qui s’y impliquent habitant à l’extérieur du Calaisis. Dans les années qui suivent, le collectif C’SUR, qui regroupe depuis les années 90 les associations calaisiennes de soutien aux exilé-e-s, puis La Belle Étoile, la plus ancienne de ces associations, cessent leurs activités.

Automne 2013. En amont des élections municipales, la maire de Calais multiplie les signaux xénophobes, appel sur facebook à dénoncer les squats, interdiction d’un festival multiculturel. Apparaît aussi Sauvons Calais, page facebook contre les « migrants » et les gens qui les soutiennent, groupe d’extrême-droite qui organise ses premières manifestations.

Pour de nombreux-ses Calaisien-ne-s, c’est le choc qui suscite l’engagement. Dans un premier temps il s’agit d’animer le débat public, une page facebook se crée, d’abord appelée « Sauvons Calais des petits esprits », puis Calais Ouverture et Humanité https://www.facebook.com/groups/983879638350571/ (COH), des actions publiques s’organisent. Puis des collectent s’organisent pour les exilé-e-s, une association est créée. Et au printemps ces personnes nouvellement engagées viennent à la rencontre des exilé-e-s dans leurs lieux de vie.

Le 28 mai 2014 trois campements du centre-ville sont évacués (voir ici, ici, ici et là). Une partie des exilé-e-s occupent le lieu aménagé pour la distribution des repas, une occupation militant, pour revendiquer d’être traité-e-s dignement (voir ici, ici, ici, ici et là). Et cette occupation est devenue un lieu de rencontre entre Calaisien-ne-s et exilé-e-s. Lorsque le lieu de distribution des repas est évacué dans la violence (voir ici et là), une importante manifestation se termine par l’ouverture d’un squat en centre-ville, l’occupation Galou (voir ici et là). Les liens qui se sont nouées se continuent là, mais aussi dans les autres campements ou se sont dispersé-e-s les exilé-e-s. Et lorsque les exilé-e-s ont été expulsé-e-s hors de la ville vers le lieu où se trouve le bidonville actuel, c’est à partir de ces liens que ce nouvel espace a été construit ensemble, avant l’arrivée des ONG, avant l’arrivée de bénévoles de toute l’Europe, et notamment du Royaume-uni.

Cette nouvelle vague a eu également une manière de s’impliquer différentes des associations traditionnelles, plus individuelle ou par petits groupes, alliant relation personnelle et soutien matériel, avec souvent une hospitalité réciproque, on rend visite et on accueille chez soi. Calais Ouverture et Humanité a disparu en tant qu’association, mais l’impulsion était donnée.

Cette implication dans les lieux de vie a transformé à son tour la manière de travailler des associations traditionnelles, qui y sont venues aussi. Sans cela, ce qui s’est construit dans le bidonville actuel n’aurait pas été possible.

 

Fête occupation Galou LB légerAoût 2014, fête à l’occupation Galou. Photo Loup Blaster http://loupblaster.tumblr.com

Les voisin-e-s

21 samedi Mai 2016

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Calais, campement, Exilés, solidarité, squats, ville

Il y a les relations de voisinage improbables. À l’automne 2012, des exilé-e-s d’Afrique de l’est, principalement soudanais, s’installent après une vague d’expulsions de campements et de squats dans un hangar abandonné. Ils y seront rejoints plus tardivement par des Syriens, qui s’installeront dans un petit bâtiment préfabriqué près de l’entrée. Jusque-là rien que de très banal. Mais ce hangar est un ancien cash-and-carry, ces lieux assez répandus dans le Calaisis de vente à emporter d’alcool, qui vivent de la différence notable de prix entre la France et le Royaume-uni. Une partie du stock est restée dans les locaux. L’aventure n’a pas été que positive pour certains des habitants du squat. Mais la chose s’est sue, et des Calaisien-ne-s ont commencé à venir assez régulièrement s’approvisionner. On n’a pas de langue commune, mais on trouve le moyen d’échanger. Les exilé-e-s sont de la génération des enfants d’une bonne partie des Calaisien-ne-s qui viennent là se fournir en alcool gratuit, et qui sont aussi des gens qui connaissent la galère.

Autre génération, des graffeurs viennent aussi peindre les murs de brique à l’intérieur du hangar. Malgré la proximité d’âge, il y a paradoxalement moins d’échange. Simplement, le mercredi c’est le jour des graffeurs, alors on leur libère une portion de mur pour qu’ils puissent continuer leur fresque.

Côtoiements. Fin du printemps et début de l’été 2009. Un campement d’exilés soudanais se trouve le long d’un chemin entre deux lycées. Des élèves passent là chaque jour. Aux beaux jours, ils et elles y font l’école buissonnière, discutent, boivent des bières. Les deux mondes, exilés et lycéen-ne-s, se juxtaposent sans vraiment interagir. Le 2 octobre 2009, le campement a été rasé. Personne n’a demandé aux lycéen-ne-s ce que signifiait pour eux et elles la disparition de leurs voisins.

Automne 2011, squat Noyon, une ancienne usine désaffectée. Nous discutons autour du feu. Un homme inconnu entre avec un grand plat. Il explique qu’il travaille dans un restaurant et qu’il apporte une huitaine de poulets rôtis. Il repart.

Été 2015. Les Syriens qui bivouaquent sous le porche de l’église du Courgain maritime ont reçu beaucoup trop de fruits. Ils en apportent à leur voisin, chez qui ils vont recharger leurs téléphones portables et chercher de l’eau. Le voisin est d’abord gêné, mais ils insistent, alors il accepte. Au début, des voisines venaient le matin avec du thé chaud. Mais quand les Syriens ont eu un réchaud c’est eux qui ont offert le thé.

Quelques exemples de ce qui a fait la vie de Calais pendant des années. Jusqu’à ce que les exilé-e-s soient expulsé-e-s de la ville et mis-e-s à l’écart (voir ici et là), là où se trouve le bidonville actuel.

 

Campement batellerie LB légerPrintemps 2014, au pied de l’hôtel de ville, le campement du bassin de la Batellerie. Photo Loup Blaster http://loupblaster.tumblr.com

Quand le bus ne s’arrête pas

20 vendredi Mai 2016

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bidonville, Calais, Exilés, ségrégation, ville

Calais. Un arrêt de bus. Des personnes qui peuvent être identifiées comme des « migrants » attendent. Le bus arrive, passe et ne s’arrête pas. Il est pourtant loin d’être plein. Pourtant les « migrants » payent quand le bus s’arrête. Mais il y a des conducteur-trice-s qui s’arrêtent et d’autres pas. Pas par peur des « migrants », il n’y a pas de problème, par hostilité personnelle, ou par peur des commentaires hostiles d’autres voyageur-se-s.

Automne 2014, la campagne de mise en scène du « ras-le-bol des Calaisiens » par rapport aux « migrants », qui a précédé l’expulsion de ces dernier-ère-s sur le site actuel à l’écart de la ville, bat son plein, dans le sillage de la manifestation anti-migrants organisée par le syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière. Les médias se succèdent pour rencontrer les « Calaisien-ne-s qui en ont marre ». À l’entrée des bars se multiplient les affichettes disant que l’accès aux toilettes est réservé à la clientèle. Rien de très spécifique à Calais, on trouve ce genre d’affichette partout, mais à Calais qui n’a pas un accès normal à des toilettes ?

Il y avait déjà une géographie politique des bars calaisiens autour de la « question des migrants ». Des bars ouverts, dont les patron-ne-s sont content-e-s d’avoir des exilé-e-s parmi leur clientèle, des bars neutres, qui servent de la même manière leurs différents clients, et les bars anti, où les personnes identifiées comme « migrants » et éventuellement comme « pro-migrants » sont refusées. Mais à partir de l’automne 2014 le clivage s’accentue, les réactions hostiles sont plus fréquentes, les rumeurs faisant des « migrants » les responsables des difficultés économiques de la ville s’affirment, les client-e-s affichent plus leur hostilité. Ainsi, des tenancier-ère-s de bar se mettent à refuser les « migrants » par peur de perdre leurs autres client-e-s. La même situation se retrouve dans certains magasins.

Du côté des services publics, après la médiathèque qui avait changé son règlement intérieur, conditionnant l’accès à certains espaces à un abonnement annuel pour lequel il faut produire un document d’identité et un justificatif de domicile, c’est la piscine ICEO qui a modifié le sien dans le même sens. La justice a cette fois été saisie.

À la rentrée 2015, le député socialiste de Calais et la maire qui était à l’époque aussi sénatrice rivalisaient sur les réseaux sociaux sur le thème de qui des deux avait demandé en premier que le service chargé de l’accompagnement des demandeur-se-s d’asile déménage du centre-ville vers le bidonville au prétexte que sa présence à proximité d’un collège serait un facteur d’insécurité.

Les exilé-e-s ont été expulsé-e-s et parqué-e-s sur le site actuel à l’écart de la ville, mais la « question des migrants » continue à vivre sa vie propre dans la ville. Avec comme effet de reléguer au second plan du débat public des questions comme le chômage, la désindustrialisation, le mal-logement, l’avenir social et économique du territoire, bref des questions qui ont un impact important sur la vie réelle des habitant-e-s.

Et quand ces questions ne sont pas reléguées au second plan elles sont réinterprétées au prisme de la « question des migrants ». Des « migrants » à l’origine des difficultés économiques du territoire à l’impact négatif supposé de leur présence, qui sert d’argument à une demande de compensation financière adressée à l’État.

 

Quand on crée un nouveau quartier

19 jeudi Mai 2016

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bidonville, Calais, camp, Dunkerque, Exilés, ville

Camp de réfugié-e-s de la Linière, commune de Grande-Synthe. Un camp tout en longueur, entre la voie ferrée et l’autoroute qui le sépare de la ville. Pour couper, des exilés traversent l’autoroute pour aller en ville. C’est l’un des griefs qui ont été fait à l’association gestionnaire du camp, Utopia 56, accusée d’amateurisme, et qui vient d’être remplacée par une autre association qui intervient sur le site, l’AFEJI.

Un camp de réfugié-e-s a été créé pour répondre à l’urgence humanitaire de la situation indigne qui prévalait dans l’ancien campement, qui était de l’autre côté de l’autoroute, directement relié à la ville, mais dans le même temps c’est un quartier d’un millier d’habitant-e-s qui a été adjoint à une ville qui en compte vingt-et-un mille, sans qu’aient été pensés les cheminements qui relient l’un à l’autre. Le seul lien existant est le rond-point qui est une sortie d’autoroute et le passage sous celle-ci, qui est un endroit dangereux et non-aménagé pour les piétons. Et si on veut aller au plus court on traverse directement l’autoroute.

Les choses ont été pensées dans le court terme de l’urgence, et dans le déni de la durée. Depuis plus de dix ans il y a des exilé-e-s dans le Dunkerquois, notamment à Grande-Synthe, et rien n’indique que cela doive cesser. Rien ne permet de savoir si le nombre d’exilé-e-s va diminuer ou augmenter dans les prochains mois et années, et ça dépend de facteurs totalement extérieurs à la localité. Or l’État veut la disparition du camp dont il n’a pas pu empêcher l’existence, et la mairie dit aussi souhaiter sa fin. Sans qu’aucune perspective ne soit ouverte pour que les exilé-e-s soient accueilli-e-s ailleurs.

Pourtant la situation est consubstantielle à la situation de ville-frontière, lorsque cette frontière est fermée à certaines populations, et l’hospitalité doit se penser par rapport à cette situation et à sa durée.

Des palliatifs se mettent en place, qui valent s’ils sont de premiers pas : une navette de neuf place pour aller au supermarché. Mais la ville ne se résume pas à un supermarché et neuf places, même avec plusieurs allers et retour, restent dérisoire à l’échelle de mille personnes. On n’imagine pas qu’une commune crée un nouveau quartier de cette taille sans penser aux déplacements de ses habitant-e-s.

http://www.lavoixdunord.fr/region/grande-synthe-une-navette-pour-emmener-les-migrants-au-ia17b47594n3516629

À noter que cette navette pourra aussi servir aux bénévoles, qui pourront ainsi ne plus se garer à proximité du camp et subir amendes et enlèvement de véhicules, symptôme du harcèlement policier sur les aidant-e-s. Mais signe aussi que rien n’a été prévu en terme de stationnement en lien avec la création du camp. Il est facile de parler d’hospitalité à la télé, mais administrer veut dire étymologiquement s’occuper des petites choses, et il eut été opportun d’y pourvoir.

À Calais il n’est point question d’hospitalité – d’où un effet de contraste. Le choix de l’État et de la municipalité a été d’expulser les exilé-e-s à l’écart de la ville, et tout se qui peut se créer sous la pression doit entrer dans cette logique.

Alors, bien avant l’existence du bidonville actuel, ce sont des militant-e-s du mouvement No Border qui ont collecté des vélos pour aider au déplacement, le fait de s’engager proche des exilé-e-s permettant de mieux connaître leurs besoins. Depuis d’autres groupes ou associations ont pris le relais.

Mais, au-delà des liens physiques et factuels, même s’il est important d’y travailler, restera pour l’avenir de Calais la question des liens de solidarité, d’ignorance ou d’hostilité qui se sont noués entre les habitant-e-s et les les hôtes de passage, et de la trace que cela laissera dans l’identité calaisienne. Même si les exilé-e-s disparaissaient, on n’échappe pas à son histoire.

2009, des exilés soudanais habitent dans des préfabriqués de la SNCF, en sont expulsés, les préfabriqués détruits. Il installent un campement quelques dizaines de mètres plus bas, un beau matin ce campement est rasé. On est entre deux lycées de la ville, des lycéen-ne-s passent par là quotidiennement, y font l’école buissonnière, on se côtoie plus qu’on ne se rencontre. Quelle mémoire reste-t-il de ça ?

 

 

Revenons à Calais

18 mercredi Mai 2016

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bidonville, Calais, Exilés, solidarité

Parc Saint-Pierre, au centre de Calais, fin d’après-midi. Comme chaque jour de beau temps, des exilés jouent au foot sur la pelouse. Des exilés ou des Calaisiens ? Des personnes qui habitent Calais, en demande d’asile ou ayant fait leur vie ici parfois depuis plusieurs années.

Au milieu de l’étendue vide créée par la destruction de la partie sud du bidonville, un terrain de foot sommaire a été aménagé avec l’autorisation de la préfecture, une surface sableuse plane avec des buts. Mais des exilés du bidonville qui avaient pris l’habitude d’aller jouer sur les terrains municipaux à proximité se plaignent qu’on leur en interdit maintenant l’accès. Quand tout aménager dans le ghetto renforce le ghetto, faute d’une réflexion sur le lien avec la ville.

La physionomie et la dynamique du bidonville ont profondément changé, progressivement, de manière imperceptible, puis accélérée par les destructions. Des quartiers construits par ou avec les exilé-e-s subsistent encore, la rue principale avec ses commerces et ses restaurants ou ceux qui se sont réinstallés dans les interstices après la destruction de la partie sud, et quelques quartiers le long du chemin des Dunes. Le reste est formé des quelques modèles de cabanes en kit montées par les ONG, soit posées de manière désordonnée, soit disposées à l’alignement, ce qui est une autre forme de désordre ne sert pas une meilleure façon d’habiter.

Le problème est moins les cabanes elles-mêmes que l’organisation de l’espace. Là où les exilé-e-s aménageaient des lieux de vie, souvent plusieurs cabanes autour d’une cour, avec également une cuisine et un espace pour se laver, donc des lieux partagés et différenciés, les ONG ont installé des boites à dormir pour des corps, sans se soucier de la sociabilité qui fait notre humanité. Pourtant des associations comme le PEROU (voir ici et là) ont amplement documenté la manière dont le bidonville s’est construit, et les ONG ont eu cette matière à disposition pour adapter leur action, à défaut de regarder ce qu’elles avaient sous les yeux. Les bénévoles souvent calaisiens qui ont construit au début du bidonville avec les habitant-e-s avaient la connaissance du terrain et des personnes qui fait défaut aux professionnel-le-s qui mettent en œuvre des schémas qu’aucun architecte et aucun urbanisme n’oserait appliquer à d’autres populations.

Le week-end dernier, la Belgium Kitchen, l’une des cuisines autogérées du bidonville, a dû interrompre ses distributions de repas faute d’aliments à préparer. Des dons lui ont permis depuis de reprendre son activité grâce à ses propres réseaux. En principe les dons adressés à Calais sont centralisés en un lieu unique, puis redistribuer de manière égalitaire à tous les groupes qui en ont besoin. Ça n’a visiblement pas fonctionné.

Le bidonville devient de plus en plus un camp, ce qui ne signifie pas un mieux-vivre pour les personnes qui l’habitent, mais un glissement du pouvoir sur les espaces.

 

 Louise-cabane legerImage Loup Blaster http://loupblaster.tumblr.com

Quand la société civile africaine condamne la chasse aux migrants

17 mardi Mai 2016

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Exilés, frontières, solidarité, Union européenne

(English bellow)

La politique européenne de contenir les exilé-e-s le plus loin possible s’attaque à des bassins d’échanges séculaires et fragmente des construction politiques contemporaines, comme la zone de libre-circulation de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, et produit en Afrique les mêmes effets qu’à ses frontières ou sur son territoire comme à Calais. Parmi ces effets, la « chasse aux migrants ».

Communiqué d’organisations de la société civile africaine :

http://www.togoactualite.com/declaration-conjointe-societe-civile-africaine-denonce-chasse-aux-migrants-continent/

 

« DECLARATION CONJOINTE

LA SOCIETE CIVILE AFRICAINE DENONCE LA CHASSE AUX MIGRANTS SUR LE CONTINENT

 

La mort du migrant de nationalité malienne Mody Boubou Coulibaly ce lundi 9 mai 2016 à l’Hôpital National de Nouakchott a profondément ému tous les acteurs de la société civile africaine. Le jeune Mody  pourchassé par un gendarme mauritanien n’a eu d’autre choix que de sauter du troisième étage du bâtiment en chantier où il travaillait pour tomber sur un piquet de ferraille qui lui transperce mortellement les hanches.  Admis à l’Hôpital National de Nouakchott, le jeune migrant mourra quelques heures après. Le seul crime qui lui était reproché était de travailler en Mauritanie sur des chantiers de construction comme maçon sans pouvoir réunir les 30000 ouguiyas (85 euros) nécessaire pour se faire établir une carte de séjour.

Depuis l’instauration en 2012 de la carte de séjour en Mauritanie, les étrangers, et particulièrement les ressortissants de la CEDEAO vivant dans ce pays, ne cessent d’être victimes d’une chasse aux migrants soigneusement organisée par les forces de l’ordre qui tirent partie de la vulnérabilité de ces derniers. Les migrants se retrouvent traqués comme des criminels par des voitures de police, appréhendés dans leur maison et humiliés devant leurs enfants, ou encore arrêtés sur leur lieu de travail parce que sans papier. Il est encore plus choquant de remarquer que se sont majoritairement les migrants originaires du Sénégal et du Mali qui sont plus victimes de ces exactions alors que ces peuples partagent en commun avec la Mauritanie une même histoire depuis l’empire du Ghana voici plus d’un millénaire. Cette chasse aux migrants coûte ainsi la vie à ce jeune homme qui a eu le courage, pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, d’aller trouver du travail dans un pays limitrophe du sien. Voilà une mère dans un village malien qui vient de perdre son fils de vingt ans au loin et qui ne recevra plus de transfert d’argent pour sa survie par la faute d’une politique répressive des migrants.

La société civile africaine condamne ces politiques de chasse aux migrants qui se développent un peu partout sur le continent africain avec l’appui des institutions européennes sous couvert de la lutte contre la migration « irrégulière ». Elle s’insurge également contre le non respect du droit à une vie digne des citoyens africains et la non mise en œuvre, depuis plus de cinquante années d’existence de l’Union Africaine, d’une libre circulation effective sur le continent dont les citoyens pourraient tirer profit.  La situation actuelle en Libye en est la triste illustration avec la brigade anti-immigration lourdement armée, grâce à l’appui de l’Union Européenne,  qui traque de jour comme de nuit des travailleurs migrants subsahariens, les entassent dans des centres de rétention au lieu de combattre efficacement les trafiquants et les passeurs libyens. De l’Afrique de Sud au Maghreb en passant par l’Angola, la Guinée Equatoriale, le Gabon, l’Ethiopie, le Soudan… la chasse aux migrants est devenue une politique instituée par les chefs d’Etats africains qui pourtant proclament dans tous les sommets des discours sur l’intégration régionale.

L’appât de l’aide financière européenne de lutte contre la migration transforme les autorités politiques africaines en de véritables persécutrices de leurs frères et sœurs à la recherche juste d’un travail pour vivre et nourrir leur famille. Cela pourrait rappeler le temps de l’esclavage abolit il y a à peine deux siècles. L’Union Européenne, au détriment de ses valeurs humanistes, et sans honte aucune, externalise ainsi dans les pays africains sa politique migratoire sécuritaire. La société civile africaine en appelle à la commission de l’Union Africaine, à la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et à tous les chefs d’Etat africains d’écouter la voix de leur peuple et de se lancer résolument dans un réel processus d’intégration régionale. Seul une véritable intégration africaine pourrait empêcher nos pays d’être toujours l’instrument des politiques européennes et permettra d’éviter que de valeureux jeunes, espoir de l’Afrique de demain, se fassent tuer dans d’autres pays sur le continent en cherchant leur gagne pain quotidien.

Ont signé au nom de la société civile africaine :

L’Observatoire Ouest Africain des Migrations (OOAM)

Le Réseau Panafricain pour la Défense des Droits des Migrants (PANDMiR)

Le Réseau Caritas – Migration et Développement (MADE) – Afrique

Le Réseau Marocain Transnational Migration et Développement (RMTMD)


JOINT STATEMENT

AFRICAN CIVIL SOCIETY CONDEMNS THE HUNT FOR MIGRANTS ON THE CONTINENT

 

The death of the malian migrant Mody Boubou Coulibaly this Monday, May 9, 2016 at the National Hospital of Nouakchott has deeply affected all actors of African civil society. The young Mody chased by a mauritanian policeman had no other choice but to jump from the third floor of the building site where he worked for hitting a scrap picket who fatally piercing his hips. Admitted to the National Hospital of Nouakchott, the young migrant died several hours later. The only crime alleged against him was to work in Mauritania on construction sites as a bricklayer unable to meet the UM 30000 (96 US$) required to be set for a residence permit.

Since the establishment in 2012 of the residence permits in Mauritania, foreigners and particularly the ECOWAS nationals living in Mauritania continue to be the victim of a hunting migrants carefully organized by the security forces that take part of their vulnerability. Migrants find themselves hunted like criminals by police cars, apprehended in their homes and humiliated in front of their children or arrested at their place of work because without paper. It is even more shocking to note that the majority of migrants most victims of these abuses are from Senegal and Mali which peoples  have shared in common with Mauritania the same story from the Ghana Empire since a millenium. This hunt for migrants, cost the lives of this young man who had the courage to meet his needs and those of his family by going to find a work in a neighboring country. This is a mother in a village in Mali who just lost her twenty years old son and will no longer receive money transfers for survival through the fault of a repressive policy for migrants.

African civil society condemns these hunting policies for migrants that grow everywhere on the African continent with the support of the European institutions under the guise of the fight against « irregular » migration. The current situation in Libya is a sad illustration with anti-immigration brigade heavily armed, with the support of the European Union, which tracks day and night the sub-Saharan migrant workers cram in detention centers instead of effectively combating traffickers and Libyan smugglers. Of South Africa in the Maghreb through Angola, Gabon, Equatorial Guinea, Ethiopia and Sudan, the hunt for migrants became a policy instituted by the African political authorities who nevertheless proclaim in all the summit their discourse on regional integration.

The lure of European financial aid to fight against migration transforms the African political authorities in real persecutors of their brothers and sisters who are looking for work to live and feed their families. This could recall the time of slavery abolished there only two centuries. The European Union, at the expense of its humanist values, and shamelessly, in African countries outsources its security migration policy. African civil society calls for the African Union commission, the Economic Community of West African States (ECOWAS) and all African heads of state to listen to the voice of their people and engage resolutely in a real regional integration process. Only a true African integration could prevent our countries to always be the instrument of European policy and will prevent brave young hope of tomorrow’s Africa, being killed in other countries on the continent seeking win their daily bread.

Signed on behalf of the African Civil Society:

The West African Observatory on Migrations (WAOM)

The Pan African Network for the Defense of Migrants’ Rights (PANiDMR)

Caritas – Migration and Development Network (MADE) – Africa

Moroccan Transnational Network on Migration and Development (RMTMD) »

 

Défenseur des Droits : rapport sur « Les Droits fondamentaux des étrangers en France »

16 lundi Mai 2016

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Calais, droits, Exilés, harcèlement policier, hébergement, Migration, mineurs

Le Défenseur des Droits a publié le 9 mai un rapport fourni sur « Les Droits fondamentaux des étranges en France ». Il y a est plusieurs fois question de la situation des exilé-e-s à Calais, à propos de laquelle le Défenseur a déjà publié un rapport et plusieurs décisions (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et là).

Dans le communiqué qui accompagne cette publication, il en situe les enjeux pour la société française dans son ensemble : « Le Défenseur des droits estime que le respect des droits fondamentaux des étrangers est un marqueur essentiel du degré de défense et de protection des libertés dans un pays ».

On pourrait ajouter en rapprochant les violences policières à l’occasion des manifestations contre la loi Travail de celles qui s’exercent quotidiennement sur les exilé-e-s à Calais que les violations des droits d’un groupe particulier peuvent un jour s’élargir à la société entière.

Il départage ensuite ce qui relève de l’objet de son rapport et du droit, et ce qui relève des choix et du débat politique :

  • « Concernant l’entrée, le séjour et l’éloignement, le droit positif autorise les différences de traitement fondées sur la catégorie juridique « étranger ». Dans ces domaines, le pouvoir discrétionnaire de l’Etat est important. Il n’est toutefois pas sans limite et ne saurait en aucun cas être discriminatoire. Il appartient au Défenseur des droits de rappeler que, même dans un domaine aussi régalien, le respect des droits fondamentaux doit être garanti.
  • A l’inverse, dans la plupart des domaines de la vie quotidienne, protection sociale, enfance, santé, logement …, le droit interdit a priori d’établir des différences de traitement. Cependant, au-delà des pratiques illégales qui contreviennent à cette interdiction, comme les refus de scolarisation ou d’accès aux soins par exemple, c’est la règle de droit elle-même qui, en instaurant parfois des critères apparemment neutres, limite de fait le plein accès aux droits fondamentaux des étrangers. »

On pourrait ajouter qu’il faut pour que le nécessaire débat démocratique ait qu’il ne soit pas étouffé comme à Calais par les interdictions de manifester une opinion dans l’espace public édictées au nom de l’état d’urgence par la préfecture (voir ici, ici et là), ou par le refus de la mairie que des débats et réunions sur ce sujet puissent se tenir dans salles municipales ou dépendant financièrement des subventions municipales.

http://www.defenseurdesdroits.fr/fr/publications/rapports/rapports-thematiques/les-droits-fondamentaux-des-etrangers-en-france

 

Plutôt que de faire une recension complète de ce rapport de 305 pages, nous allons simplement parcourir rapidement les endroits où Calais est citée, et y joindre la recommandation qui est en lien. À chacun-e de se plonger dans sa lecture détaillée, en le téléchargeant au bas de ce billet.

Page 24 : La politique restrictive des visas ne permet pas l’accès au territoire européen des personnes en besoin de protection. Elle est aggravée par des mesures comme l’obligation de visa de transit aéroportuaire pour les Syriens. Elle aboutit à des situations indignes et de vulnérabilité comme celle qu’on rencontre à Calais.

« Le Défenseur recommande de supprimer, pour les Syriens, l’exigence de VTA rétablie en 2013. Il demande également que les services consulaires soient engagés à procéder à l’examen bienveillant des demandes de visas présentées par ces ressortissants en vue de solliciter l’asile en France. »

Page 31 : La politique d’externalisation des contrôles migratoires menée par l’Union européenne, en particulier l’accord avec la Turquie et le processus de Khartoum, aboutissent à des violation des droits des exilé-e-s. Ce sont des personnes originaires de pays comme le Soudan, l’Érythrée ou l’Éthiopie qui sont visées par ces politiques, et que l’on retrouve notamment à Calais.

« En conséquence, le Défenseur des droits recommande au Gouvernement de :

– prévoir que, dans le cadre de l’éventuelle mise en œuvre de l’accord de réadmission avec la Turquie, aucune personne ne puisse, du simple fait d’avoir émigré, risquer d’être détenue après avoir été réadmise en Turquie ou dans son pays d’origine ;

– procéder à un examen attentif de la vulnérabilité des personnes susceptibles d’être réadmises et notamment des femmes à l’égard desquelles le Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, plaide pour une protection renforcée, les femmes seules, enceintes, les jeunes filles et les femmes âgées étant les plus exposées à la traite des êtres humains. »

Page 34 : « Les politiques sécuritaires aux frontières nationales et européennes, facteurs d’atteintes physiques », un exemple en est la fermeture de la frontière belge à l’occasion de la destruction de la partie sud du bidonville de Calais.

Page 138 : La politique d’expulsion conduit à des pratiques illégales, comme l’utilisation abusive des laissez-passer européens, comme ça a été le cas lors de l’expulsion de ressortissants afghans arrêtés à Calais en 2009 suite aux destructions de campements, dont la « Jungle des Afghans ».

« Le Défenseur des droits recommande au ministre de l’Intérieur de préciser, par voie de règlement ou d’instruction, les hypothèses de recours au laissez-passer européen prévu par la recommandation européenne du 30 novembre 1994 : le recours à un tel document devrait être limité aux seuls cas où il est expressément prévu par un accord européen de réadmission ou un traité bilatéral. Hors du cadre fixé par de tels accords, le recours au LPE devrait être prohibé ou, à tout le moins, limité aux cas où sa délivrance fait suite à un accord non pas tacite, mais exprès, du pays du renvoi. »

Page 160 : au chapitre des « pratiques illégales visant à éloigner des personnes de leur lieu de vie » est citée la décision MDS-2011-113 sur le harcèlement policier à l’encontre des exilé-e-s à Calais, ainsi que des exemples concernant les personnes romes habitant des campements.

« Le Défenseur des droits réitère ses recommandations au ministre de l’Intérieur tendant à rappeler aux préfets ainsi qu’aux responsables des forces de l’ordre que les populations d’origine rom ne sauraient faire l’objet de restrictions à leur liberté d’aller et venir, quand bien même ces restrictions seraient temporaires et liées à l’attente d’une solution, de relogement ou de mise en œuvre du retour humanitaire par exemple, faisant suite à la destruction d’un bidonville ou à une procédure d’expulsion. »

Pages 163 – 164 : des procédures de contrôle d’identité sur réquisition du procureur conduisent à des contrôles au faciès visant à l’arrestation de personnes en situation irrégulière, de même que des infractions mineures conduisent à des contrôles visant en réalité la régularité du séjour, comme souligné dans la décision MDS-2011-113 concernant le harcèlement policier à l’encontre des exilé-e-s à Calais.

« Le Défenseur des droits demande que soient publiées des données relatives à l’utilisation des contrôles effectués sur réquisitions du Procureur (nombre, infractions recherchées, poursuites engagées).

Il réitère par ailleurs ses recommandations en matière d’encadrement des contrôles de police, lesquelles ont trouvé une confirmation par la Cour d’appel de Paris, tendant à :

– l’obligation de rédaction de procès-verbal, d’enregistrement ou de récépissé, de nature à ce qu’une traçabilité des contrôles d’identité existe, élément fondamental à l’effectivité d’un contrôle juridictionnel effectif ;

– la mise en place d’un aménagement de la charge de la preuve dans le cadre de la contestation d’un contrôle d’identité susceptible d’être discriminatoire.

Par ailleurs, le Défenseur des droits, constatant le caractère potentiellement discriminatoire que peuvent revêtir les contrôles réalisés sur le fondement de l’article 78-2 alinéa 3 du code de procédure pénale, préconise qu’une réflexion soit engagée afin que, dans ce cadre, la recherche des infractions à l’entrée et au séjour des étrangers ne puisse plus être requise par le Procureur mais exclusivement réalisée par la procédure ad hoc du contrôle et de la vérification du séjour prévues à l’article L.611-1 du CESEDA. »

Page 172 : on assiste à une multiplication des mesures pénales visant à sanctionner spécifiquement les personnes étrangères, notamment en lien avec le franchissement de la frontière, comme la mesure visant particulièrement les exilé-e-s de Calais faisant un délit de la pénétration sans autorisation dans le domaine portuaire.

« En conséquence, le Défenseur des droits :

– entend rappeler les obligations qui incombent à la France en vertu de l’article 31 de la Convention de 1951 de l’ONU sur les réfugiés, selon lesquelles les États « n’appliqueront pas de sanctions pénales, du fait de leur entrée ou de leur séjour irréguliers, aux réfugiés qui, arrivant directement du territoire où leur vie ou leur liberté était menacée au sens prévu par l’article premier, entrent ou se trouvent sur leur territoire sans autorisation » ;

– réitère ses recommandations tendant à l’abrogation du délit prévu à l’article 441-8 du code pénal, ainsi qu’au retour à l’ancienne rédaction L.5336-10 du code des transports, lequel prévoyait que l’intrusion ou tentative d’intrusion dans une zone portuaire d’accès restreint était seulement passible d’une amende et non d’une peine d’emprisonnement. »

Page 174 : de même on assiste à retour du délit de solidarité, ce qui concerne entre autres les personnes aidantes à Calais, comme on l’a vu avec les poursuites à l’encontre de Rob Lawrie.

« Réaffirmant sa réticence de principe à l’égard de toute condamnation de l’aide désintéressée aux étrangers, le Défenseur entend alerter sur les potentielles atteintes aux droits fondamentaux, notamment au droit de ne pas subir de traitements inhumain ou dégradant et à l’intérêt supérieur de l’enfant, que peuvent a fortiori receler de telles condamnations lorsqu’elles visent des personnes venues en aide à des étrangers vivant dans des conditions notoirement indignes, tels que les habitants du bidonville de Calais, ou encore à des mineurs. A cet égard, il rappelle que condamner l’aide au séjour irrégulier d’un mineur n’a pas de sens dès lors que celui-ci n’est pas tenu par l’obligation de détenir un titre de séjour.

En conséquence, le Défenseur des droits réitère ses recommandations tendant à ce que l’incrimination française du délit d’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers soit calquée sur celle prévue par la directive du 28 novembre 2002, laquelle ajoute une notion d’intentionnalité et exige expressément l’existence d’un « but lucratif ». »

Page 275 : les mineurs rencontrent des obstacles pour accéder à la procédure d’asile, ainsi qu’au regroupement familial avec des membres de leur famille, par exemple au Royaume-uni.

« Le Défenseur des droits recommande que des moyens soient alloués au renforcement de l’accès au droit d’asile des mineurs, de sorte que ceux-ci puissent recevoir une information complète sur les différents dispositifs juridiques qui s’offrent à eux, dans la perspective d’une stabilisation en France mais également d’un départ vers un Etat européen où résiderait un membre de leur famille, ainsi que, le cas échéant, un accompagnement juridique dans les démarches engagées pour ce faire.

A ce titre, le Défenseur des droits demande au ministère de l’Intérieur :

– de mettre en place des procédures simplifiées, efficientes et rapides afin de procéder aux rapprochements des mineurs isolés avec leurs familles, chaque fois que cela s’avère possible et dans l’intérêt des enfants ;

– d’assurer la formation des administrateurs ad hoc aux procédures complexes d’asile des mineurs. »

 

Vous pouvez télécharger le rapport du Défenseur des Droits ici.

Vous pouvez télécharger la synthèse ici.

Vous pouvez télécharger le dossier de presse ici.

 

Incertitudes à Grande-Synthe

15 dimanche Mai 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, campement, Dunkerque, Exilés, harcèlement policier, mineurs, solidarité

Le camp de réfugié de la Linière, à Grande-Synthe, près de Dunkerque, unique camp de réfugiés en France, entre dans une période d’incertitude. Alors qu’une solution d’urgence a été mise à en place pour répondre à la situation humanitaire, il aurait pourtant été préférable de stabiliser la situation pour se donner le temps d’envisager des solutions plus durables. L’État et la mairie viennent d’annoncer qu’elles congédiaient l’association gestionnaire du camp, Utopia 56, pour permettre un meilleur contrôle, taxant celle-ci d’amateurisme.

Au fil des années l’ancien campement de Grande-Synthe accueillait de vingt à quatre-vingts personnes, jusqu’à l’été dernier. Le nombre d’habitant-e-s a rapidement augmenté pour atteindre les trois mille personnes à l’automne. La situation humanitaire a rapidement empiré, d’autant plus que la préfecture a interdit l’apport de tentes et de matériaux de construction pour des cabanes. L’État a également essayé d’empêcher la réalisation du projet de Médecins sans Frontières de créer sur un autre terrain un camp de réfugié-e-s aux normes internationales, soutenu par la municipalité.

Le rapport de force a permis la création de ce camp. Médecins sans Frontières ne souhaitait pas en assurer la gestion, aucune association ayant des savoir-faire dans ce domaine ne s’est portée volontaire, et c’est Utopia 56, impliquée depuis quelques mois à Calais, et ayant l’expérience de l’organisation logistique du festival des Vieilles Charrues en Bretagne, qui s’est proposée. Pour se faire, elle a su mobiliser des volontaires.

Pour que le camp puisse continuer à fonctionner, l’implication financière de l’État est nécessaire, la municipalité n’en ayant pas les moyens. À défaut d’avoir pu empêcher, l’État entend bien contrôler.

L’organisation actuelle du camp a permis l’installation de cuisines collectives et d’autres lieux d’activités, d’autres associations sont impliquées, des initiatives sont possibles, les habitant-e-s peuvent aménager leur cadre de vie, un centre juridique associatif est en projet. Si on se fie à l’expérience de Calais (voir ici et là), la prise de contrôle par l’État se traduit par une organisation sécuritaire, la réduction de l’autonomie des personnes accueillies et la mise à distance des solidarités.

L’attitude du maire est profondément ambiguë. Il se prévaut dans les médias de son camp humanitaires et affiche des valeurs d’hospitalités, mais annonce dans le même temps que lorsque des personnes quitteront le camp leur abri sera démonté, rendant impossible d’accueil de nouvelles personnes. Aucune solution alternative n’est par ailleurs proposée. Or nul ne peut savoir comment vont évoluer les arrivées d’exilé-e-s dans le Dunkerquois, et ça ne dépend que marginalement des conditions locales. Rappelons qu’il y avait trois mille personnes en novembre dans l’ancien campement dans des conditions extrêmement dégradées, et qu’il y a en a à peine plus de mille dans le nouveau camp aux normes internationales.

La France a l’un des taux d’acceptation des demandes d’asile les plus bas de l’Union européenne, l’État mène une politique de dissuasion qui passe par l’engorgement de la procédure d’asile, les « centres de répit » mis en place pour éloigner les personnes de Calais et Grande-Synthe sont trop mal organisés pour offrir une perspective fiable (voir ici, ici et là). L’État ne joue pas le jeu de l’accueil, et la question centrale n’est pas quelle association gestionnaire du camp, mais quelle politique d’hospitalité à Grande-Synthe.

http://www.lavoixdunord.fr/region/grande-synthe-l-etat-et-la-ville-veulent-remettre-de-ia17b47594n3504085

 

Camp Grande-SyntheLe camp de réfugié-e-s de la Linière à Grande-Synthe – photo Actes & Cités.

Grande-Synthe : collecte pour un centre d’information juridique

14 samedi Mai 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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droits, Dunkerque, Exilés, solidarité

(English bellow)

Comme à Calais, les exilé-e-s qui habitent le camp de réfugiés de Grande-Synthe, mis en place par Médecins sans Frontières et géré par Utopia 56 ont besoin d’une information et d’un soutien juridique indépendants, pour connaître, valoir et accéder à leurs droits. L’association Actes & Cités prévoit de construire un centre associatif et juridique dans le camp et lance une collecte pour financer le chantier.

 

http://www.lespetitespierres.org/faire-un-don/grande-synthe-un-centre-juridique-associatif

« Le camp de la Linière est le premier camp humanitaire établi en France par l’organisation Médecins Sans Frontières, en collaboration avec la Ville de Grande-Synthe. Il est géré par l’association UTOPIA 56, qui est constituée exclusivement de bénévoles. Médecins Sans Frontière a crée la plateforme qui accueille l’ensemble du camp, les logements et les sanitaires, ainsi qu’un centre de santé. Tous les autres équipements ont été construits par des associations essentiellement britanniques : des cuisines collectives, des salles à manger, une salle polyvalente, un centre d’instruction.Nous nous engageons à leur côté pour la dignité des personnes dans leur cadre de vie.

Le besoin d’un centre juridique et associatif pour donner des conseils aux migrants est apparu indispensable au cours des discussions avec les différents acteurs de terrain. Les réfugiés ont le droit d’être informés quant à leurs droits et aux possibilités d’accueil en France, en Angleterre, en Europe et ailleurs…

Les étudiants de l’Ecole d’Architecture Paris Belleville, avec l’association Actes & Cités font appel à votre générosité pour financer les coûts nécessaires à la construction de ce centre juridique (voir budget détaillé).

Un centre associatif pour aider les Réfugiés à Grande-Synthe

Outre Utopia 56, plusieurs associations bénévoles sont engagées sur le terrain, notamment des associations de juristes ou d’assistance sociale. Certaines de ses associations ont besoin de bureau pour pouvoir travailler et conserver des documents ; Elles peuvent également avoir besoin de se réunir ou de faire des rencontres de manière plus confidentielles.

Un centre juridique à Grande-Synthe pour informer les réfugiés sur leurs droits légaux

Ce centre juridique sera constitué de quatre bureaux indépendants pour des entretiens individuels ainsi qu’une salle d’attente. Ouvrir un centre juridique sur le camp de la Linière à Grande-Synthe permettrait à des familles, des hommes, des femmes d’être informés de leurs droits, de réfléchir et décider librement de leur avenir et de leur vie future. Les bénéficiaires du projet sont les migrants et réfugiés habitant dans le camp de la Linière. Ils sont principalement kurdes.

Un Centre Juridique et associatif construit par des étudiants de l’ENSAPB

Le Camp Humanitaire de Grande-Synthe a besoin de vous ! Les étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Belleville et l’association Actes&Cités sont engagés depuis trois mois dans le nouveau camp de Grande-Synthe, La linière. Le travail d’étude, de relevé et d’analyse, de concertation a montré qu’il est nécessaire et urgent de construire un Centre Juridique Associatif pour le Camp.
Les étudiants vont aller le construire du Lundi 13 juin au samedi 18 juin et c’est maintenant pour le financement !
Nous avons besoin de votre aide pour financer le projet, et Les Petites Pierres, doublent votre participation, qui est elle-même déductible à 75% des impôts !
Les premiers Euros ont été donnés, nous avons besoin de vous pour la suite, il n’y a pas de petits dons, il n’y en a pas de trop gros !
Merci également de partager au maximum autour de vous, car la somme est importante (un peu plus de 13.000 Euros).


Grande Synthe : A Legal Centre

The La Liniere camp is the first humanitarian camp established in France by the organization Médecins Sans Frontières, in association with the City of Grande-Synthe. It is managed by the association UTOPIA 56, which is exclusively constituted by volunteers. Doctors Without Border (MSF) has created the platform which houses the whole camp, housing and toilets, as well as a health center. All other equipments were built essentially by British organizations: communal kitchens, dining rooms, multi-purpose hall, center of instruction. The need for a legal center to give advice to the migrants seemed essential during the discussions with the various actors of ground. The refugees have the right to be informed as for their rights and for the possibilities to stay and live in France, in England, in Europe and somewhere else… The students of the School of Architecture Paris Belleville, with the association Actes et Cités appeal to your generosity to finance the costs necessary for the construction of this legal center.

A legal center in Grande-Synthe to inform the refugees about their legal rights

This legal center will consist of four independent offices for individual interviews as well as a waiting room. To open a legal center on the camp of La Linière in Grande-Synthe would allow families, men, women to be informed about their rights, to think and to decide freely on their future and on their future life. The beneficiaries of the project are the migrants and the refugees living in the camp of La Linière. They are mainly Kurdish.

A Legal Center in the the camp of refugees of Grande-Synthe built by the students of the School of Architecture Paris Belleville

The students of the School of Architecture Paris Belleville, with the association Actes et Cités engaged their work on the La Liniere camp in March 2016. At the end of the exchanges with the actors, the dialogues, it appeared that the most urgent need in the camp of Grande-Synthe is a legal center.  After a work of statement and analysis of needs, the students work at present on the architectural conception (design) of this equipment. They will build it from Monday, June 13th till Saturday, June 18th, 2016. Other volunteers will be welcome, but will have to subscribe to the association Actes et Cités for questions of insurance. »

 

 Maquette centre juridique Grande Synthe
 Maquette du Centre associatif et juridique – photo Actes & Cités

 

 

15 mai à Saint-Denis : Fête de l’insurrection gitane (EXIL)

13 vendredi Mai 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Exilés, rroms, solidarité

Cette année la Fête de l’insurrection gitane, qui commémore la révolte du quartier des familles tziganes du camp de concentration d’Auschwitz – Birkenau le 16 mai 1944, a pour thème l’exil, en écho aux événements migratoires actuels. Rappeler le génocide en parlant de la révolte pour refuser de se laisser enfermer dans le statut de victime. Investir l’espace public par la fête. Et tendre la main pour un peuple d’Europe sans patrie aux nouveaux venants vers l’Europe depuis rives de l’Indus, de l’Euphrate, du Nil ou d’ailleurs.

Avec en toile de fond l’histoire du 20e siècle et le traitement aujourd’hui réserve au peuple sans patrie comme à ceux et celles qui quittent la leur, les murs, les barbelés, les camps, les bidonvilles, les expulsions, le refus de scolariser les enfants ou les écoles – ghetto.

Alors la fête est politique, comme la révolte.

 

http://www.insurrection-gitane.com/

« FÊTE DE L’INSURRECTION GITANE (EXIL)
Tir au fusil & Pommes d’amour
« L’État livre désormais une guerre à son contraire, la possibilité de l’humanité : la vie nue affranchie de tout contenu autre que l’acte de son insurrection. »


Dimanche 15 Mai 2016
11h-02h
Parvis de la Basilique des Rois morts (SAINT-DENIS)
www.insurrection-gitane.com
Programme complet disponible dés le 1er Mai (fête du travail)
Révoltes de réfugiés, Femmes racisées, Art martial et culture populaire

Affiche_Fête_insurrection_gitane_leger

Cette année encore La voix des Rroms et ses amis célèbreront en France et en Europe, le soulèvement, le 16 mai 1944, des femmes du « camp des familles tziganes » d’Auschwitz II-Birkenau, sous la forme d’un Spectacle Politique Vivant.

Suite aux efforts de La voix des Rroms auprès de ses partenaires, le 16 mai est devenu depuis mai 2015 l’International Rromani Resistance Day et simultanément des évènements auront lieu encore en 2016 dans de nombreuses villes d’Europe, dont Berlin, Vienne, Budapest, Skopje, Srebrenica, Prague etc…
Tout particulièrement, l’événement continental portera le thème commun de l’EXIL avec la volonté de rassembler les hommes et les femmes que l’histoire contemporaine, les guerres de l’économie ont arraché à leur lieux familiers pour les exposer aux dangers des mers et des routes d’Europe : les “migrants”, “les réfugiés”. En exposant encore le spécifique exil rromani, cette fête politique et culturelle veut être avec les éclaireurs d’une ouverture de l’Europe pour l’accueil des victimes de ces guerres de l’économie. Grand manifeste contre le racisme structurel, la Fête de l’Insurrection Gitane veut aussi être un acte d’affirmation d’une nouvelle appartenance commune fondée sur la cohésion non hiérarchique de tous en tant que multiplicité résistante. L’identité rromani, multiple, dans son acte d’insurrection historique, et en tant que cible contemporaine parmi d’autres des violences nationales et gouvernementales en Europe, se propose comme paradigme de cette unité harmonieuse des différences dans un ensemble continental cohérent. C’est donc tout naturellement que cet acte qui veut participer d’un mouvement général de refondation de la citoyenneté doit prendre place pour la France à Saint-Denis, localité cosmopolite organisée, et donc objet métropolitain de la haine nationaliste, et précisément sur le parvis de la Basilique où sont les gisants des Rois et qui par ailleurs, est mentionné dans le Journal d’un bourgeois de Paris (1427) comme lieu l’apparition des Rroms dans le Royaume de France. Cette année encore, la fête, parodie d’une insurrection, sera aussi la parodie d’une foire, en hommage à la foire du Lendit, qui du haut Moyen-Âge à l’aube du monde industriel fût le motif d’un afflux dans les parages de Saint-Denis des peuples français et de toute l’Europe continentale. »

 

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