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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives Mensuelles: juin 2016

Convoi interdit : protestations au Royaume-uni et en France

19 dimanche Juin 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 9 Commentaires

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état d'urgence, Calais, Exilés, Frontière, politiques migratoires, Royaume-uni, solidarité

C’est encore l’état d’urgence (voir ici, ici, ici, ici, ici et là), à côté de considérations sur les bagarres en marge des matchs de football et d’autres sans plus de liens avec le sujet, qui a été évoqué pour interdire l’entrée en France du convoi humanitaire qui devait venir du Royaume-uni à Calais hier samedi. Pour le gouvernement, l’ennemi n’est décidément pas le terrorisme mais bien la solidarité.

Les participant-e-s au convoi sont venu-e-s hier à Douvres pour protester contre l’interdiction, et ont un moment bloqué le port, avant d’aller manifester devant l’ambassade de France à Londres. Des protestations sont également venues de la classe politique britannique, tandis que du côté français le collectif « Nous ne céderons pas ! » diffusait un communiqué.

Au moment où la population du bidonville de Calais augmente fortement, et où les associations locales ne peuvent faire face aux besoins, l’interdiction de ce convoi s’apparente à un blocus, comme l’État en a déjà mis en place en Calais (voir ici et là) et Grande-Synthe, qui aura pour conséquence une dégradation rapide de la situation humanitaire.

http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2016/06/18/un-convoi-britannique-d-aide-aux-migrants-refoule-par-la-france-a-douvres_4953448_1654200.html

https://www.theguardian.com/world/2016/jun/16/uk-aid-convoy-to-calais-faces-ban-over-security-concerns

https://www.theguardian.com/uk-news/2016/jun/18/france-refuses-entry-to-uk-aid-convoy-for-calais-refugees

Une pétition circule en français :

https://www.powerfoule.org/campaigns/r%C3%A9fugi%C3%A9s/calais/laissez-passer-laide-humanitaire-pour-les-r%C3%A9fugi%C3%A9s-de-calais

et une en anglais :

https://www.change.org/p/embassy-of-france-in-the-uk-ambassade-de-france-au-ru-convoy-to-calais-let-us-pass

Ci-dessous la traduction du communiqué des organisations britanniques et celui du collectif « Nous ne céderons pas ! ».

 

« Convoi humanitaire interdit par la police aux frontières en France

Un énorme convoi humanitaire anglais en direction de Calais, prévu pour samedi 18 juin, vient d’être interdit par la police aux frontières située à Douvres.

Le convoi de 250 véhicules organisé depuis de longs mois est à ce jour confronté à une interdiction de dernière minute de la part de la police française localisée au port de ferry de Douvres.

Les militants demandent à David Cameron d’intervenir afin que l’aide humanitaire dont les réfugiés ont tant besoin puisse être apportée. Pour eux, cette réaction est « incroyable ». Un camion de 38 tonnes sera en tête du convoi vers Calais. Sam Fairbairn a dit : « Nous sommes en Europe, où nous sommes censés avoir le droit de circuler en toute liberté. Il est inacceptable de ne même pas pouvoir traverser la Manche pour apporter de l’aide à des personnes dans le désespoir».

Les organisateurs proposent de se rassembler en dehors de Calais pour que la distribution de dons soit efficace.

« C’est insultant envers les réfugiés, et cela vient s’ajouter à toutes leurs souffrances. On les laisse vivre dans des conditions dangereuses et puis on leur refuse notre aide et notre solidarité sous un faux prétexte » a commenté Weyman Bennett, un des organisateurs.

« Le convoi ira de toute façon à Calais », ont ajouté les organisateurs, « nous appellerons toutes les personnes qui nous soutiennent à venir à Douvres pour demander que nous soyons autorisés à monter à bord du ferry que nous avons réservé et pour lequel nous avons déjà payé. Nous appelons à une grande manifestation contre cette décision antidémocratique et autoritaire, nous demandons au gouvernement britannique de dire aux autorités françaises que c’est inacceptable et qu’ils devraient nous autoriser à traverser librement. »

Suite à un récent rapport d’Amnesty International, qui montre que 70% de la population pense que le gouvernement britannique « devrait faire davantage pour venir en aide à tous ceux qui fuient la guerre et les persécutions », énormément de dons ont été collectés à travers le pays.

Le convoi a été organisé par :

Stand Up To Racism, The People’s Assembly, Stop The War Coalition 

Le convoi est soutenu par :

Momentum, Muslim Association of Britain, Unite, Unison, CWU, TSSA, PCS, ASLEF, FBU, Care4Calais, Woodcraft Folk, Humanitas »

 

« Collectif « Nous ne céderons pas ! »

Laissez passer l’aide humanitaire pour les réfugiés de Calais !

Le collectif « Nous ne céderons pas » vient d’apprendre l’interdiction d’accès à la France d’un convoi humanitaire destiné aux réfugiés en attente d’asile dans les environs de Calais, qui devait prendre le ferry à Douvres le samedi 18 juin.

Cette interdiction lui a été annoncée par la délégation à Douvres (Grande Bretagne) de la police des frontières française.

Pour justifier cette mesure inhumaine et inacceptable, les autorités ont cru bon, une fois de plus, d’invoquer, entre autres motifs, l’état d’urgence.

Nous exigeons que le gouvernement français lève cette interdiction immédiatement. »

Le convoi humanitaire interdit

18 samedi Juin 2016

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Calais, Exilés, Frontière, politiques migratoires, Royaume-uni, solidarité

Depuis des mois, un grand convoi d’aide humanitaire pour Calais était en préparation, avec des collectes par tout le Royaume-uni, des organisations et réseaux nationaux impliqués. Deux cents cinquante véhicules étaient prêts à partir, montrant la solidarité du peuple britannique envers les exilé-e-s et envoyant un message fort aux gouvernements français et britanniques en faveur d’une politique d’accueil.

https://www.facebook.com/events/1684516101814433/

http://www.convoytocalais.org/

Manifestant leur hostilité habituelle à toute expression de solidarité, les autorités françaises ont décidé de bloquer le convoi à la frontière et de lui interdire l’entrée en France.

https://www.facebook.com/events/1684516101814433/permalink/1708063806126329/

Une pétition adressée au gouvernement français a été ouverte à signature, en français :

https://www.powerfoule.org/campaigns/r%C3%A9fugi%C3%A9s/calais/laissez-passer-laide-humanitaire-pour-les-r%C3%A9fugi%C3%A9s-de-calais

and in English to the French Ambassy in the UK :

https://www.change.org/p/embassy-of-france-in-the-uk-ambassade-de-france-au-ru-convoy-to-calais-let-us-pass

 

Recensement du bidonville : population en hausse

17 vendredi Juin 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, Exilés, mineurs, solidarité

Le recensement effectué par les associations Auberge des Migrants et Help Refugees au début du mois de juin montre une forte augmentation de la population du bidonville et des deux camps mis en place par l’État, le camp de containers (voir ici et là) et le lieu de mise à l’abri des femmes et des enfants dans l’enceinte du Centre Jules Ferry. La capacité de ces deux derniers lieux étant limitée, l’augmentation porte donc sur la population du bidonville lui-même. Au total, le nombre d’exilé-e-s est passé en un mois de 5178 à 6123 personnes, soit nettement plus qu’avant la destruction de la partie sud du bidonville (5497 personnes).

Les nationalités présentes restent les mêmes, avec une forte augmentation du nombre de personnes originaires de la province de l’Oromo, en Éthiopie, reflet de la répression exercée par le régime éthiopien en 2015, et une augmentation de la proportion de personnes originaires d’Afghanistan et du Soudan.

Il y a maintenant 700 enfants, dont 544 non-accompagnés, ce qui rend encore plus flagrante l’inaction des pouvoirs publics, soulignée tant par les associations que par l’UNICEF dans une enquête publiée cette semaine.

 

Recensement juin 1

Recensement juin 2

Recensement juin 3

Recensement juin 4

 

Mineur-e-s non-accompagné-e-s : communiqué des associations, rapport de l’UNICEF

16 jeudi Juin 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, droits, Exilés, mineurs, solidarité

Alors que les autorités tergiversent pour peut-être mettre en place quelque chose probablement pour une cinquantaine de mineur-e-s non-accompagné-e-s à Calais, les associations de soutien aux exilé-e-s, après leur avoir adressé un courrier leur demandant de clarifier leurs intentions, publient un communiqué les enjoignant de prendre rapidement des mesures et de mettre en œuvre la décision du 20 avril 2016 du Défenseur des Droits.

On constate en effet que s’il semble possible de mobiliser sans cesse plus de compagnies de CRS et de gendarmes mobiles, de financer des équipements de détection sophistiqués, des kilomètres de murs et de grillages ou des opérations de communication, l’argent semble soudainement introuvable et les procédures d’une difficulté infinie dès qu’il s’agit de respecter les droits des personnes.

Les associations de soutien aux exilé-e-s ne sont pas les seules à le penser. L’UNICEF vient de publier une enquête sociologique sur la situation des mineur-e-s non-accompagné-e-s à la frontière britannique, intitulée « Ni sains, ni saufs », et dont les conclusions sont sans appel.

http://www.unicef.org/french/media/media_91576.html

Vous pouvez télécharger l’enquête de l’UNICEF ici.

Ci-dessous le communiqué de l’UNICEF accompagnant l’enquête, suivi de celui des associations.

« Communiqué de presse

Ni sains, ni saufs

Enquête sur les enfants non accompagnés dans le nord de la France

Paris, 16 juin 2016 – A quelques jours de la journée mondiale des réfugiés, l’UNICEF France publie Ni sains, ni saufs, une enquête sociologique sur les enfants non accompagnés sur le littoral du Nord et de la Manche, menée avec le soutien de la Fondation EDF et en partenariat avec UNICEF UK. Les résultats de cette enquête sont sans appel et révèlent les nombreux dangers auxquels sont exposés en permanence les enfants non accompagnés qui vivent dans les bidonvilles et camps du Nord de la France.

L’enquête a été réalisée par les sociologues de l’association Trajectoires, spécialisée dans les diagnostics sociologiques des populations vivant en bidonvilles en France. Ces diagnostics ont pour objectif d’appuyer les acteurs publics et associatifs dans la mise en place de solutions pertinentes pour l’intégration sociale de ces populations. Elle a été conduite entre les mois de janvier et avril 2016 dans sept bidonvilles sur trois départements du littoral de la Manche (Calais, Grande-Synthe, Angres, Norrent Fontes, Steenvoorde, Tatinghem, Cherbourg).

Pour l’UNICEF, l’objectif était de faire émerger précisément au cours de ces entretiens les besoins spécifiques et les points de vulnérabilité des enfants non accompagnés afin d’élaborer une série de recommandations pour améliorer leur prise en charge à travers les dispositifs existants ou à créer.

Des conditions de vie inhumaines, des violences multiples, la peur permanente

A travers 61 entretiens menés de manière confidentielle, individuels et collectifs d’enfants et d’adolescents non accompagnés âgés de 11 à 17 ans, originaires d’Afghanistan, de Syrie, d’Egypte et d’une dizaine d’autres pays, l’enquête s’attache à détailler les motivations, les différents parcours migratoires, le quotidien en mode survie et les projets de ces enfants déracinés. A leur arrivée en France, beaucoup d’entre eux ont déjà traversé des expériences traumatisantes. L’enquête montre que ces mineurs non accompagnés sont en danger, dans tous les sites étudiés.

Ils vivent dans des conditions inhumaines et dégradantes. Leur santé physique et psychologique est affectée par ces conditions de vie extrêmement difficiles. Ils souffrent du froid et de la fatigue. Certains ne mangent qu’un repas par jour et pour tous, les conditions d’hygiène sont très insuffisantes. Ils sont souvent contraints d’effectuer des tâches pour des adultes. Dans les camps, aucun des MNA n’avait accès à une scolarisation régulière pourtant obligatoire.

Les enfants et les jeunes, de par leur fragilité, sont parmi les plus exposés aux violences et au risque de traite des êtres humains. Les deux principales craintes exprimées dans les entretiens sont d’une part les violences exercées par les forces de police, les milices de civils et les passeurs et d’autre part les agressions sexuelles pour les filles et les garçons.

Violations des droits de l’enfant, déni de protection

Ces situations mettent en évidence une série de violations au regard de la Convention relative aux droits de l’enfant, ratifiée par la France. Les éléments recueillis au cours de ces entretiens démontrent que les conditions de vie observées, les violences, les risques liés au passage, les rapports monétaires au sein des bidonvilles et les formes d’asservissement qui en résultent constituent une mise en danger permanente de ces enfants.

L’enquête souligne également que les dispositifs de protection de l’enfance ne sont pas adaptés aux profils de ces enfants et adolescents. Il ressort des entretiens que les mineurs ne sont majoritairement pas au courant du système de protection. Et lorsqu’ils ont accès à des informations, elles sont souvent partielles et contradictoires. La prise en charge, quand elle est proposée, ne permet pas d’assurer une « accroche » durable du jeune potentiellement en danger.

Face aux risques de violences et d’exploitations de plus en plus accrus du fait des séjours plus longs et des passages plus difficiles, il est essentiel que de nouvelles solutions soient proposées. Des expérimentations et des ajustements de la protection de l’enfance, telle qu’elle existe en France, sont absolument nécessaires. C’est pourquoi l’UNICEF France, en lien avec l’UNICEF UK et les ONG travaillant sur le terrain, propose 9 recommandations permettant d’assurer une réelle protection des enfants non accompagnés ainsi que l’application effective du droit à la réunification familiale.

Pour Sébastien Lyon, directeur général de l’UNICEF France : « La création de lieux de protection sans condition, permettant de donner une information dans leurs langues et adaptée à leur âge est primordiale pour tous les enfants isolés qui vont continuer à arriver en France. Afin qu’ils ne vivent pas ce qu’ont vécu les enfants non accompagnés lors de l’hiver 2015. »

Recommandations

Protection de l’enfance : 6 Recommandations aux pouvoirs publics français

  • Créer un lieu de « protection » sur sites, sécurisé et spécifique aux mineurs isolés (à Calais et à Grande-Synthe et à Cherbourg et sur les sites éventuels à venir à Paris ou en Ile de France), avec une prise en charge inconditionnelle permettant aux jeunes de se poser, dans la perspective ensuite d’un accès au droit commun.
  • Garantir à tous les enfants l’accès à une information précise, adaptée à leur âge et dans leur langue.
  • Renforcer et coordonner les maraudes sur les sites de la région avec l’objectif d’unifier les pratiques, les informations diffusées et d’avoir accès à tous les enfants, y compris au sein des « petits camps ».
  • Instaurer des formations régulières pour les intervenants associatifs, les forces de l’ordre, les administrateurs ad hoc et les bénévoles, sur la protection de l’enfance, l’identification de situations de violence et de traite (TEH) et élaborer un document pratique de référence facilement diffusable.
  • Rappeler le cadre légal de la protection de l’enfance, dont l’importance des signalements aux parquets et des informations préoccupantes pour responsabiliser les conseils départementaux dans leur mission de prise en charge des mineurs en danger.
  • Reporter toute évacuation en l’absence de mise en place d’un dispositif d’accueil et d’accompagnement des MNA adapté.

Réunification familiale : 3 recommandations aux pouvoirs publics français et britanniques

  • S’assurer que les gouvernements français et britannique dédient suffisamment de ressources au système permettant la réunification familiale, intégrant la notion de famille au sens large
  • S’assurer que les enfants aient des informations fiables relatives à la procédure de réunification familiale via le règlement Dublin.
  • Garantir aux mineurs non accompagnés l’accès à une assistance juridique de qualité afin que leur demande de réunification familiale au Royaume Uni soit soumise dans des délais raccourcis (de 10 mois actuellement à 3 mois). »

« Communiqué de presse

Calais, le 15.06.2016

Aujourd’hui, entre 350 et 550 mineurs isolés (sur)vivent à Calais, dans le bidonville ou dans les containers du Centre d’accueil provisoire (CAP), dispositif non habilité à héberger des mineurs dans lequel sont mis à l’abri des hommes majeurs seuls et des familles avec enfants.

Ces centaines de mineurs seuls, des garçons principalement, mais également des jeunes filles, dont le nombre ne cesse d’augmenter, subissent les conditions de vie extrêmement précaires, l’insécurité et les violences croissantes du bidonville de Calais.

Les autorités compétentes, Etat et Conseil Départemental du Pas-de-Calais, ne semblent pas du tout avoir pris la mesure de la gravité et de l’urgence de la situation et ne peuvent abandonner ces enfants qui ont fui la guerre et l’horreur.

Le Défenseur des Droits, vivement alarmé par la situation des mineurs isolés étrangers (sur)vivant sur le bidonville de Calais, avait, dans sa décision n° MDE 2016-113 datée du 20 avril 2016, constaté, l’absence de mise en œuvre de solutions adaptées de mise à l’abri des mineurs non accompagnés du bidonville.

Dans cette décision, le Défenseur des Droits se félicitait  que les services de l’Etat et ceux du Conseil Départemental travaillaient à la mise en place d’un accueil de jour doublé d’une possibilité de mise à l’abri de nuit.

Ce projet était également mentionné par le Directeur Départemental de la Cohésion Sociale qui, dans un courrier du 22 mars 2016, confirmait que l’Etat envisageait de financer des hébergements sous forme de modulaire pour la mise à l’abri des mineurs.

A la suite de la décision du défenseur des droits, plusieurs associations[1] intervenant sur le bidonville de Calais ont interpelé la Préfète du Pas-de-Calais et le Président du Conseil Départemental dans un courrier daté du 17 mai 2016. Ce courrier est aujourd’hui encore sans réponse.

Malgré l’urgence de la situation rien n’est à ce jour proposé pour protéger les mineurs présents à Calais. Rien, si ce n’est une mise à l’abri à 40km dans un dispositif saturé et qui ne prend pas en compte la réalité de nombre de ces jeunes : leur souhait de se rendre en Grande Bretagne coûte que coûte, et le fait qu’ils resteront donc non loin des lieux de passage vers ce pays.

Face à cette absence de réaction pour protéger des mineurs en danger, nos associations cherchent à pallier les carences des autorités. Mais elles n’ont ni vocation ni compétence pour mettre à l’abri ces jeunes en danger.Nous appelons donc l’Etat et le Conseil Départemental à agir  en urgence et à mettre en œuvre les moyens nécessaires à la protection immédiate de ces mineurs.

SIGNATAIRES : Care4Calais, Elise Care, Emmaüs France, Help Refugees, Legal Shelter/La Cabane Juridique, L’Auberge des Migrants, Médecins du monde, Médecins sans frontière, Salam Nord Pas-de-Calais, Secours catholique – Délégation du Pas-de-Calais

[1] Emmaüs France, L’auberge des migrants, La cabane juridique, Médecins du monde – délégation Haut de France, Médecins sans frontière et le Secours catholique – délégation du Pas-de-Calais »

 

Des truction bidonville 2016-03-11 bébé

Photo association Polyvalence     http://assopolyvalence.org/      https://www.facebook.com/assopolyvalence/

Tromperies aux centres de répit

15 mercredi Juin 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Asile, bidonville, Calais, Dublin, Exilés, expulsion, rétention

D’un côté le gouvernement promet aux associations que les exilé-e-s qui choisiront de partir en « centre de répit » (ou Centre d’Accueil et d’Orientation – voir ici, ici, ici et là) ne seront pas expulsés de France en application du règlement Dublin III, c’est–à-dire lorsque ces personnes demandent l’asile en France mais que ce règlement européen détermine qu’un autre pays est responsable de leur demande (le plus souvent parce que les autorités de ce pays auront pris leurs empreintes digitales). De l’autre côté, ce même gouvernement envoie une circulaire aux préfets (voir ici et là) leur disant d’appliquer le règlement Dublin III et d’expulser les demandeur-se-s d’asile concerné-e-s. Et concrètement, les pratiques varient d’une préfecture à l’autre, certaines expulsent ou tentent de le faire, d’autres ne le font pas.

Mais à Calais les agents de la préfecture chargés de remplir les bus en partance pour les « centres de répit » font croire aux exilé-e-s qu’il n’y a pas de risque d’expulsion s’ils font le choix de s’y rendre.

Résultat : aux centres de rétention du Mesni-Amelot, près de Paris, et de Rennes, des demandeurs d’asile soudanais qui étaient partis en centre de répit risquent sont enfermés en vue de leur expulsion en vertu du règlement Dublin III, ainsi qu’en témoigne la Cimade.

 

http://www.lacimade.org/presse/des-soudanais-trompes-a-calais-risquent-lexpulsion/

« Des Soudanais trompés à Calais risquent l’expulsion

15 juin 2016

La Cimade demande leur libération immédiate, l’accès à la procédure d’asile française et leur prise en charge dans un centre d’accueil pour demandeur d’asile. Au-delà de leur situation, La Cimade réitère la demande portée par la Coordination française pour le droit d’asile de suspendre l’application du règlement Dublin.

Deux ressortissants soudanais sont enfermés au centre de rétention du Mesnil-Amelot alors qu’ils demandent l’asile en France.

Tous deux ont fui le Soudan où ils étaient persécutés. Leur périple les conduit en Russie, puis en Norvège et enfin à Calais car ils souhaitaient gagner le Royaume-Uni.

En janvier, des personnes qu’ils identifient comme étant des « agents de la préfecture » leur proposent de quitter Calais pour un centre d’accueil et d’orientation (CAO) du Loiret, avec une promesse : leur demande d’asile pourra être examinée en France.

Cependant les intéressées ont fait l’objet d’une procédure Dublin. En effet, les autorités norvégiennes ont pris leurs empreintes digitales et peuvent être considérées comme responsables de leur demande d’asile dans le cadre de ce règlement. Tous deux savent qu’ils peuvent être « dublinés », c’est-à-dire renvoyés de force en Norvège.

L’instruction du 7 décembre 2015 prévoit que le préfet peut appliquer le règlement Dublin, mais sans qu’aucune mesure de contrainte ne soit prise contre les personnes prises en charge dans les CAO. Et pourtant, le préfet du Loiret a orienté les deux Soudanais vers un autre hébergement pour pourvoir les assigner à résidence, puis les enfermer en centre de rétention.

Cette pratique, déloyale, a déjà été constatée à Toulouse, Dijon ou Caen et remet en cause la promesse formulée par les autorités à Calais.

La Cimade demande leur libération immédiate, l’accès à la procédure d’asile française et leur prise en charge dans un centre d’accueil pour demandeur d’asile.

Au-delà de leur situation, La Cimade réitère la demande portée par la Coordination française pour le droit d’asile de suspendre l’application du règlement Dublin. »

 

http://www.lacimade.org/au-centre-de-retention-de-rennes-aussi-une-personne-soudanaise-est-en-voie-dexpulsion-alors-quelle-etait-hebergee-dans-un-centre-daccueil-et-dorientation/

« Au centre de rétention de Rennes aussi, une personne soudanaise est en voie d’expulsion alors qu’elle était hébergée dans un centre d’accueil et d’orientation

Comme au centre de rétention du Mesnil-Amelot (voir notre communiqué de presse), un ressortissant soudanais est enfermé au centre de rétention de Rennes depuis le 13 juin 2016.

Ce Monsieur a fui le Soudan en janvier 2013. Entré en Italie en mars 2015, où ses empreintes ont été relevées sous la contrainte. Il a rejoint la France en juillet 2015 pour Calais avec pour objectif d’atteindre le Royaume Uni. Malgré les promesses auxquelles il a cru en quittant Calais pour un Centre d’Accueil et d’Orientation en Vendée (Fontenay le Comte) afin que sa demande d’asile soit examinée en France, il a été arrêté à la préfecture où il était convoqué le 13 juin dernier.  Alors que plusieurs de ses compatriotes dans la même situation que lui ont vu leurs demandes d’asile prises en charge par l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides, lui a été interpellé et placé en rétention pour être renvoyé en Italie.

Cette pratique, déloyale, a déjà été constatée à Toulouse, Dijon, Caen et Orléans et remet en cause la promesse formulée par les autorités à Calais.

La Cimade demande sa libération immédiate, l’accès à la procédure d’asile française et leur prise en charge dans un centre d’accueil pour demandeur d’asile.

Au-delà de leur situation, La Cimade réitère la demande portée par la Coordination française pour le droit d’asile de suspendre l’application du règlement Dublin. »

 

 

Les boats people de la Manche

15 mercredi Juin 2016

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Calais, Exilés, Frontière

Les campements, squats, camps d’exilé-e-s que nous voyons à la frontière britannique sont liés de manière privilégiée à un mode de franchissement de la frontière qui consiste à se cacher dans des véhicules, généralement des camions, le plus souvent à l’insu du conducteur. Quelqu’un qui veut aller au Royaume-uni en utilisant un faux passeport n’a pas besoin de venir à Calais. D’où la localisation de ces lieux de rassemblement dans les ports où il y a des liaisons ferry vers le Royaume-uni, c’est-à-dire où des véhicules traversent sur des bateaux, et près des parkings autoroutiers en amont de ces ports, en France et en Belgique. Calais concentre 95% du trafic camion entre le continent et le Royaume-uni, par les ferries et par la Tunnel sous la Manche, d’où son rôle particulier par rapport à ce mode de franchissement de la frontière.

Ce sont ces regroupements de personnes qui rendent le phénomène visible. Celles qui tentent de passer la frontière avec un faux passeport n’apparaissent que dans les statistiques de police, et seulement si elles sont prises. Les tentatives réussies, par définition, ne laissent pas de trace.

Un autre mode de passage acquiert en ce moment une visibilité, avec l’utilisation de petites embarcations, soit pour traverser vers le sud de l’Angleterre là où le bras de mer est le plus étroit, à partir du nord de la France ou du sud de la côte belge, soit pour traverser vers les îles Anglo-normandes à partir du Cotentin ou de la Bretagne.

S’il s’avère efficace, ce mode de passage est destiné à se développer : il y a eu depuis l’automne 2013 une forte augmentation du nombre de personnes du nombre de personnes essayant de passer par les camions, et une augmentation des contrôles dans les principaux ports où existent des liaisons ferry et aux accès du Tunnel sous la Manche. Assez logiquement les personnes vont se tourner vers d’autres moyens de passer la frontière.

On peut se dire intuitivement que ces passages par petites embarcations concernent beaucoup moins de personnes que ceux par camion, mais on n’a connaissance que des embarcations interceptées en mer, souvent à l’occasion d’opérations de sauvetage, ou de passeurs arrêtés. On n’a pas d’idée du nombre de tentatives réussies.

Un exemple récent en date :

http://www.infonormandie.com/Trois-migrants-dans-un-canot-pneumatique-pres-de-sombrer-secourus-au-large-du-Pas-de-Calais_a13007.html

https://www.theguardian.com/uk-news/2016/jun/11/border-force-three-iranian-men-boat-hastings

 

victor-hugo-dessin-05 léger

Ségrégation, censure, et dans quelle société vivons-nous ?

13 lundi Juin 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, ségrégation, solidarité

Le récit que vous allez lire ci-dessous raconte qu’au-delà de la volonté d’exclure les exilé-e-s de la ville à défaut de les faire disparaître (voir ici et là), la municipalité de Calais fait également tout ce qu’elle peut pour empêcher tout débat, tout lien, toute prise de conscience. Mais elle montre aussi un fonctionnement bizarre des institutions : un adjoint au maire débarque dans une école pour interdire au personnel de l’Éducation nationale, qui ne lui est absolument pas subordonné, de réaliser une activité. On s’imagine dans une bourgade du Far West, où le chef de la ville arrive avec son colt pour faire sa loi. Ou sous un autre régime, où le responsable du Parti s’immisce dans tous les aspects de la vie sociale pour censurer ce qui n’est pas dans la Ligne. Le Défenseur des Droits a été saisi par l’École Laïque du Chemin des Dunes.

 

« CENSURE EN SOURDINE A CALAIS CUL-DE-SAC

Artiste à Calais, auteure associée de la Compagnie D.T.F., j’accomplis depuis 2007 des actions de sensibilisation sur le sort des exilés de Calais auprès des lycéens, collégiens, écoliers. J’interviens bénévolement depuis plusieurs années au sein de l’école de l’Esplanade autour de thèmes divers dont celui des migrations.

Je me suis rendue le 25 avril dans la classe de CE1 de cette école pour une action sur l’Ecole Laïque du Chemin des Dunes, action intitulée « La Caravane de l’amour ». La maîtresse faisait alors un cours sur les écoliers du monde (Japon, Afrique…). J’ai montré aux élèves intéressés des photos et des extraits de films d’un atelier peinture donné aux enfants étrangers de l’ELCD, ainsi que des caravanes où ils vivent avec leurs familles ; nous avons parlé du petit Nali, un garçonnet irakien de leur âge. La consigne ensuite consista à dessiner une rencontre entre deux enfants (calaisien et exilé) et à imaginer un dialogue entre eux. Les résultats furent touchants, les questions nombreuses sur la situation des enfants dans la migration. J’ai envisagé avec la professeure une rencontre entre les enfants : Zimako qui travaille à l’ELCD m’avait proposé d’amener des enfants des caravanes à l’école de l’Esplanade. Lorsque j’ai envisagé cette possibilité, les écoliers de l’Esplanade étaient enchantés, certains ont écrit des lettres au petit Nali.

J’ai appris le 6 mai par la maîtresse de la classe de CE1 que l’adjoint au maire à l’Enseignement était venu dans l’école rencontrer le Directeur, M. Jacquard, pour évoquer mon action. La maîtresse m’a informé qu’elle ne pouvait plus la continuer avec moi.

Il faut savoir qu’avant cette mésaventure, c’est l’adjoint à la Culture de la mairie de Calais qui avait interdit une lecture de mon dernier livre Calais Cul-de-sac au cœur du Musée des Beaux-Arts autour des œuvres d’Annette Messager qui m’avait quant à elle donné son accord avec enthousiasme.

Promouvoir une parole favorable aux exilés semble être un crime voué à la censure de la municipalité calaisienne.

La Présidente de la Compagnie a écrit à l’Inspecteur de l’Education Nationale qui nous a manifesté sa confiance et son soutien, affirmant avoir prévenu les enseignants qu’ils sont libres du contenu de leur enseignement à condition qu’ils soient en conformité avec les instructions officielles, ce qui est le cas selon lui pour notre action. J’ai renoncé à faire venir les enfants de l’ELCD, mais je les ai invités à assister une représentation théâtrale que je donne au cinéma l’Alhambra le 3 juin pour les élèves de l’Esplanade. J’attends ensuite le mois de juin pour retourner voir la maîtresse et voir s’il y a possibilité de continuer à travailler avec elle sur un texte pour enfants Wahel, roi d’Angleterre que je viens d’achever et qui raconte le voyage de deux enfants syriens.

Veronika Boutinova »

 

DeviseUn truc écrit sur les frontons des écoles et des mairies. Un tag malintentionné, sans doute.

 

 

Art in the Jungle

12 dimanche Juin 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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art, bidonville, Calais, Exilés, solidarité

Ça avait suscité des commentaires. Mettre en place un parcours artistique dans le bidonville de Calais, fait d’œuvres créées sur place et d’œuvres apportées, et inviter des personnes extérieures au lieu à venir et suivre ce parcours, en petits groupes, avec un guide. Ça aurait paru normal dans n’importe quel quartier d’une ville. Là, ça a posé question. Ça interroge sur le statut de ce lieu, ce qu’il est légitime d’y faire – sur qui décide de cette légitimité. Le bidonville, nouveau quartier de Calais, de plusieurs milliers d’habitant-e-s, presque six mille au dernier recensement. Ou le bidonville, lieu de misère, lieu indigne. L’art y a-t-il sa place, et si oui laquelle ? Le regard de personnes extérieures y a-t-il sa place et laquelle ? Qui en décide ?

« Art in the Jungle » a eu lieu, les artistes qui se sont engagé-e-s dans ce collectif ont décidé de continuer, se sont constitué-e-s en association.

Corine Pagny et Sandrine Bestel nous parlent de cette démarche et de leur expérience :

http://audioblog.arteradio.com/post/3071800/art_in_the_jungle/

 

Art in the jungle léger

 

Les 1000, ou pourquoi continuer

11 samedi Juin 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Balkans, Calais, Exilés, Lampedusa, politiques migratoires, solidarité

Eh oui, millième billet depuis la création de ce blog le 1er février 2014. Depuis, les choses ne se sont pas arrangées. La politique de déguerpissement qui a suivi la fermeture du Centre de Sangatte a toujours cours et ne semble pas devoir changer là où le nombre d’exilés reste peu important, les autorités expulsent les personnes, détruisent les lieux de vie, chassent les personnes un peu plus loin, dans un jeu qui semble pouvoir se reproduire à l’infini. Comme à Caen, Chocques (voir ici et là), Dieppe (voir ici, ici et là). Quand les autorités sentent qu’il y a des résistances, elles organisent la dégradation des conditions de vie, comme à Norrent-Fontes en empêchant la reconstruction d’abris qui avaient brûlé (voir ici et là).

Là où le nombre devient plus important, la politique devient de concentrer les personnes, de contrôler et de disperser au loin. Comme à Calais, avec la création sous pression policière du bidonville actuel, puis l’installation d’un camp semi-fermé de containers (ou CAP, Centre d’Accueil Provisoire – voir ici et là). La police contrôle les accès, entrave l’action des bénévoles de manière ciblée ou arbitraire, contraignant les associations à la négociation. Un conseil des « représentants » des « communautés » d’exilé-e-s, coopté par des acteurs associatifs, sert de relais à l’action associative, mais tend aussi à élargir son propre pouvoir. Le bidonville tend vers un camp administré par des acteurs extérieurs à ses habitant-e-s. Ceci n’a pas empêché l’État de poursuivre sa politique de destruction, quatre destructions partielles du bidonville à ce jours (voir ici et là), et d’insécurisation des personnes. L’État a pratiqué pendant l’automne 2015 des rafles et la dispersion dans des centres de rétention (CRA : Centres de Rétention Administrative) dans toute la France (voir ici et là). Depuis octobre 2015 il disperse également des exilé-e-s dans des « centres de répit » ouverts (ou CAO, Centres d’Accueil et d’Orientation, dans toute la France. De là, les personnes peuvent à nouveau être déplacées vers des CADA (Centres d’Accueil des Demandeurs d’Asile), être assignées à résidence dans des hôtels pour être expulsées du territoire, être placées en CRA dans le même but (voir ici, ici, ici et là).

Le maire de Briançon s’émeut de ces déracinements en chaîne :

http://www.ville-briancon.fr/protestation_collective_contre_le_deplacement_des_migrants_de_briancon.html

« Protestation collective contre le déplacement des migrants de Briançon

Six nouveaux départs annoncés

Jeudi 2 juin, Gérard Fromm, maire de Briançon, a alerté une nouvelle fois Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, sur le départ forcé de six migrants de Briançon, enjoints par l’Etat de rejoindre des centres d’accueil pour demandeurs d’asiles (CADA) dans la région PACA ou dans le reste de l’Hexagone. Un arrachement inhumain pour ces exilés accueillis depuis novembre dernier dans notre commune et qui ont tissé des liens forts entre eux et avec une grande « famille » de citoyens du Briançonnais. Une décision d’autant plus incompréhensible qu’un centre d’accueil pour demandeur d’asiles doit voir le jour à Briançon dans les semaines à venir.

D’où ce texto envoyé le 2 juin par Gérard Fromm à Bernard Cazeneuve :

« Monsieur le ministre, cher ami

Il y a 8 mois vous m’avez appelé pour me demander d’accueillir 60 migrants de Calais à  Briançon.
Vu la taille de la ville j’ai accepté d’en accueillir 30. Finalement il en est arrivé 21. Leur prise
en charge par les associations et les nombreux bénévoles s’est passée de façon remarquable.
Aujourd’hui pour des raisons techniques et mécaniques vos services sont en train de faire partir des
personnes vers des CADA extérieurs alors qu’un CADA est en cours d’attribution sur le territoire briançonnais.
Il serait regrettable qu’une aventure humaine de qualité se termine dans la désillusion, la déception, laissant
un amer sentiment de gâchis.
Dans l’attente de votre arbitrage acceptez mes salutations

Gérard Fromm

Maire de Briançon
Conseiller départemental » »

La politique est la même dans le Dunkerquois. Destruction des campements qui se succèdent à Loon-Plage, fermeture du camp de containers et destruction du campements de tentes à Téteghem, contrôles policiers autour du campement de Grande-Synthe. Après le transfert des habitant-e-s de ce dernier dans le camp de réfugié-e-s de La Linière, les contrôles policiers se continuent, et l’État tente de reprendre le contrôle du camp de réfugié-e-s dont il n’a pas pu empêcher la création en le finançant (voir ici et là). La politique de dispersion dans les « centres de répit », initiée à Calais, a aussi été élargie à Grande-Synthe.

À Paris, la politique était de détruire les campements quand ils prenaient une certaine importance, de disperser les habitant-e-s dans des hébergements dans toute l’Île-de-France, puis dans toute la France, puis d’envoyer la police pour empêcher les gens de se regrouper à nouveau, puis quand un nouveau campement se formait et prenait de l’importance, recommencer (voir ici, ici, ici et là). La mairie de Paris annonce la création de camps de réfugié-e-s, l’État tente d’affirmer un contrôle à défaut de pouvoir empêcher. L’évacuation du dernier campement en date, dans les Jardins d’Éole, est précédée par la médiatisation d’un relogement dans des gymnases, prélude à la dispersion dans des hébergements plus lointains.

Au-delà, la France et le Royaume-uni jouent un rôle moteur dans le durcissement des politiques migratoires européennes. Il ne s’agit pas d’un simple renforcement du contrôle aux frontières. À l’organisation du renvoi des exilé-e-s à la frontière gréco-turque s’ajoutent les accords de réadmission que la Turquie négocie avec les pays d’origine pour permettre de les y expulser. L’accord se grippe toutefois du fait de juridictions grecques qui en constatent l’illégalité et du gouvernement turc qui exige de l’Union européenne les contreparties promises. L’Union européenne projette de financer des centres de rétention au Soudan et de fournir à cet État des technologies de contrôle et de détection, tandis que s’y organisent des rafles d’exilé-e-s érythréen-ne-s et leur remise aux autorités dictatoriales de leur pays.

Mais nous assistons aussi à une diffusion des solidarités. Avec la dispersion des exilé-e-s tout au long de la frontière britannique et à travers toute la France. Mais aussi avec ces volontaires de toute l’Europe qui viennent tout au long de la route des exilé-e-s, des îles grecques à Calais, ou se mobilisent dans chaque pays pour faire vivre l’hospitalité. Comme le montre l’étude publiée récemment par Amnesty International, l’état de l’opinion publique n’est pas nécessairement celui dont nos dirigeants tirent prétexte pour justifier leur politique.

Alors nous sommes sans doute à la croisée des chemins. Et la force des tensions que la venue d’un nombre d’exilé-e-s plus important que de coutume provoque dans l’Union européenne le montre. Alors que le petit Liban accueille un nombre de réfugié-e-s équivalent au tiers de sa population, la riche Union européenne a vu l’équivalent de 0,2% de sa population entrer sur son territoire en 2015. La crise que cela a déclenché nous renvoie à l’état de nos sociétés.

Il y a bien sûr pour nous la question du sort fait aux personnes qui viennent nous demander l’hospitalité. Et nous devons d’autant plus garder ce souci en tête que les politiques menées tendent à les éloigner et à éloigner les violations de leurs droits de nos frontières et de notre vue.

Mais il y aussi la question qui se pose à nous toutes et nous tous de la société dans laquelle nous voulons vivre, de son ouverture, de sa capacité à évoluer, de son rapport avec le reste du monde.

 

Pentax Digital Camera

 

Le Pas-de-Calais, capitale de l’État – Tarzan

08 mercredi Juin 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, expulsions, rétention, solidarité

L’humour est parfois la réponse à l’absurde et à l’ubuesque. C’est ainsi que la CIMADE a organisé une remise de prix, les Charter Awards, qui « récompensent les préfectures qui se sont illustrées en 2015 par leurs pratiques illégales ou abusives ».

Dix prix ont ainsi été attribués, chacun correspondant à une catégorie de pratiques illégales et abusives, et à chaque prix a été associé un titre de film. Quinze préfectures ont été nominées, et neuf ont reçu un award.

http://www.lacimade.org/presse/charter-awards-cest-arrive-pres-de-chez-vous/

La préfecture du Pas-de-Calais s’est tout particulièrement distinguée. Nominée dans quatre catégories, elle remporte à elle-seule deux awards.

Cliquer pour accéder à DP_Charter_Awards_07062016.pdf

À son palmarès :

Nominée :

« Prix Fast and Furious
Enfermement et expulsion en violation de la souveraineté des États

Les préfectures nominées sont les préfectures de la Guadeloupe, de la Guyane (deux fois !) et du Pas-de-Calais. C’est la préfecture de la Guadeloupe qui remporte son Charter Awards.

Pour tenter d’expulser davantage de personnes de manière expéditive, la France n’hésite pas à empiéter sur la souveraineté des États de destination. En effet, pour réaliser une expulsion, la personne visée doit être titulaire d’un passeport ou à défaut d’un laissez-passer délivré par ses autorités consulaires. Or l’administration française se substitue de plus en plus souvent à ces autorités consulaires en établissant des laissez-passer à leur place. Elle prive ainsi les personnes du droit d’échanger avec leur consulat avant que ce dernier ne décide éventuellement de les reconnaître comme ressortissant, et d’accepter ou pas une expulsion en délivrant un laissez-passer. »

Nominée :

« Prix La quête du Graal
Enfermement et expulsion d’exilés en quête d’asile

Les préfectures nominées sont les préfectures du Calvados, du Finistère, de la Guyane, de Meurthe et Moselle et du Pas-de-Calais. C’est la préfecture de la Guyane qui remporte son Charter Awards.

Le droit d’asile est inscrit dans la Constitution française, et il est en principe garanti par plusieurs conventions internationales : Déclaration universelle des Droits de l’homme, Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et Convention de Genève du 27 juillet 1951. Mais il est trop souvent balayé par la prépondérance de la machine à expulser.
Des personnes sont ainsi enfermées sur décision préfectorale dans des centres de rétention afin d’être expulsées, en violation de leur droit d’asile, avec le risque de subir des traitements inhumains et dégradants dans le pays où elles ont été persécutées. Ces personnes sont ainsi exposées à la violence de l’enfermement, et à des décisions administratives qui les placent dans une situation aux antipodes de leur besoin fondamental d’être protégées. »

Remporte le charter award :

« Prix Retour en enfer
Enfermement et expulsion d’exilés en provenance de pays en guerre

La seule préfecture nominée est la préfecture du Pas-de-Calais. C’est la préfecture du Pas-de-Calais qui remporte son Charter Awards.

À l’heure où le gouvernement met en avant la qualité de l’accueil des réfugiés en France et critique avec fermeté les barbelés hissés ici et là pour bloquer les migrants, il expulse des Soudanais du Darfour, il n’hésite pas à enfermer des Iraniens, des Irakiens et même des Syriens ou à expulser un demandeur d’asile gravement malade en Hongrie. »

Remporte le Charter Award :

« Prix Tarzan, roi de la jungle
Enfermement et expulsion : plus de 1200 exilés raflés à Calais et dispersé dans sept CRA

La seule préfecture nominée est la préfecture du Pas-de-Calais. C’est la préfecture du Pas-de-Calais qui remporte son Charter Awards.

La préfecture du Pas-de-Calais a interpelé dans la jungle de Calais et emmené de force par avions et par bus plus de 1 200 personnes, pour les disperser en les enfermant illégalement dans sept centres de rétention. Ces derniers sont réservés aux expulsions. Y enfermer des réfugiés venant de pays en guerre, donc inexpulsables, est illégal. Cette pratique traumatisante est absurde : toutes les personnes sont revenues à Calais. Cela ne règle pas l’impasse des politiques migratoires que représente le bidonville de Calais. Ces personnes doivent être protégées et pouvoir se rendre librement dans le pays de leur choix. »

 

Le président de la république a annoncé sa visite à Calais d’ici au 14 juillet.

Ça promet.

 

Banderole_150-350

 

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