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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives Mensuelles: juillet 2016

Razzia policière sur les commerces du bidonville : communiqué des associations

23 samedi Juil 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, Exilés, harcèlement policier, solidarité

En réaction à l’opération policière qui pendant trois jours a visé les commerces et restaurants du bidonville de Calais (voir ici et là), huit associations françaises et britanniques de soutien aux exilé-e-s ont publié le communiqué ci-dessous.

 

http://www.psmigrants.org/site/22-07-2016-communique-de-presse-inter-associatif/


« Communiqué de presse


 

Calais, le 22 juillet 2016 – Depuis le mardi 19 juillet, la préfecture du Pas-de-Calais a mis en place des « contrôles administratifs et sanitaires » sur les boutiques du bidonville de Calais. Matériel, marchandises, mais aussi argent et papiers personnels de migrants sont saisis. Des gardes à vue et des convocations devant la justice sont mises en œuvre.

La création de restaurants, épiceries, échoppes de coiffeurs, réparateurs de vélos, etc. a commencé dès le printemps 2015. Elle n’est pas récente, et, si, comme l’affirme la Préfète du Pas-de-Calais, ces lieux font courir des dangers à ceux qui les fréquentent,  on peut alors s’étonner que l’administration n’ait pas procédé plus tôt à ces opérations. Il est d’ailleurs ironique de voir les autorités s’inquiéter des conditions d’hygiène dans les restaurants du bidonville, alors que depuis des années – plus d’un an sur le bidonville actuel – elles laissent des milliers de personnes vivre dans des conditions indignes. Seules les dénonciations et condamnation de ces conditions de vie par les tribunaux, le Défenseur des droits et d’autres institutions nationales ou internationales ont permis d’obtenir quelques robinets et toilettes supplémentaires. La destruction de la zone Sud du bidonville en mars dernier n’a fait que renforcer la promiscuité et donc l’indignité des conditions de vie.

En réalité l’existence d’échoppes et de restaurants correspond à une quadruple nécessité :

  • Le bidonville est un lieu isolé, à l’écart de la ville, où, en avril 2015, les autorités ont poussés les réfugiés pour les éloigner du centre de Calais. Comme tous, les réfugiés ont besoin de services qui sont aujourd’hui trop distants et en centre-ville ;
  • L’unique repas et le petit-déjeuner distribués au centre Jules Ferry par une association mandatée par l’Etat ne peuvent assurer qu’une partie des besoins.  L’existence de restaurants et de cuisines communautaires et/ou associatives, qui vendent ou donnent des repas, est nécessaire ;
  • Face à l’indignité des conditions de vie imposées aux réfugiés dans le bidonville, ces cuisines, restaurants et échoppes sont aussi des lieux de convivialité et de sociabilisation, qui contribuent à la pacification d’un camp surpeuplé.
  • Ils assurent un petit revenu à des personnes migrantes qui doivent trop souvent attendre durant des mois de pouvoir demander l’asile en France, lorsqu’ils sont « dublinés », c’est-à-dire lorsqu’ils ont laissé, de gré ou de force, leurs empreintes digitales dans un autre pays européen.

La contribution de ces échoppes est donc fondamentale pour la paix et la sécurité de tous.

Il a été affirmé que les commerçants de Calais souhaitaient vivement la destruction des boutiques du camp, car elles seraient une concurrence déloyale. Or les cuisines et restaurants s’approvisionnent dans les commerces calaisiens. Par ailleurs, de nombreux commerces calaisiens refusent ou limitent leur accès aux réfugiés, et la police bloque fréquemment les migrants qui veulent se rendre en centre-ville de Calais.

Si cette décision est l’occasion de la mise en place de lieu d’accueil en ville pour les réfugiés, alors nous sommes tout à fait disposés à la soutenir. Mais est-ce le souhait de tous ?

Par ailleurs le « Kid’s restaurant » a subi le même sort que les autres boutiques. Or il s’agit d’un lieu créé par des réfugiés et des bénévoles pour accueillir une centaine de mineurs isolés, les protéger, et leur préparer et servir gratuitement des repas, à partir de vivres fournies par les associations d’aide aux réfugiés. A une question posée lors de la conférence de presse du 19 juillet, la Préfète, Mme Buccio, a argumenté en affirmant qu’il y avait « peut-être aussi des ventes » dans ce lieu. Cela est inexact.

Par conséquent, les cuisines, créées par les réfugiés et les bénévoles (Ashram kitchen, Kitchen of Calais, Belgian kitchen, L’Auberge des Migrants / Help Refugees kitchen), qui distribuent quotidiennement et gratuitement des repas et des sacs de vivres, se sentent aussi menacées. Et cela malgré les assurances qu’elles seraient épargnées, assurances reçues dans l’après-midi du 21 juillet, soit 48 heures après le début des opérations de contrôle.  Ces cuisines, comme les restaurants, jouent un rôle fondamental dans l’alimentation du bidonville. Le centre Jules Ferry ne fournit qu’un repas par jour, à moins de la moitié des 7 000 résidents du camp.

L’opération menée par la préfecture ne peut donc avoir pour conséquence que de désorganiser la vie sociale du bidonville et de faire affluer les réfugiés au centre Jules Ferry. Il  créera une rupture grave dans la sécurité alimentaire du camp, et finalement ajoutera au découragement de ces personnes bloquées à la frontière. Mais, peut-être est-ce ce que le gouvernement souhaite, avec l’espoir que la dégradation des conditions de vie du camp découragent les arrivées à Calais et permettent une expulsion rapide des personnes (sur)vivant actuellement sur le bidonville. Mais les arrivées continuent (en moyenne 47 nouvelles personnes par jour sont arrivées au mois de juin) et continueront.

Les associations signataires demandent :

  • L’arrêt des opérations de démantèlement des restaurants et autres boutiques du camp ;
  • Le rétablissement du Kid’s restaurant, et des autres lieux fermés ;
  • La protection des cuisines associatives et collectives, tant que l’Etat n’a pas mis en place des moyen d’alimenter correctement les réfugiés – deux repas par jour et des vivres pour cuisiner de manière autonome –  et d’assurer les autres besoins de base, conformément aux règlements internationaux ;
  • Une table ronde avec l’ensemble des acteurs du camp, représentants les exilés et toutes les associations, pour l’amélioration des conditions de vie des réfugiés.

Signataires:

Elise Care
Emmaüs Dunkerque
Help Refugees
L’Auberge des migrants
Legal Shelter / La Cabane juridique
Le Réveil Voyageur
Médecins du Monde – Délégation Hauts-de-France
Secours catholique – Délégation du Pas-de-Calais »

 

Hamam légerUn Hammam dans la partie sud du bidonville, aujourd’hui détruite.

Razzia policière sur les commerces du bidonville : quelques vérités

22 vendredi Juil 2016

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bidonville, Calais, Exilés, harcèlement policier

Ce printemps dans le bidonville, un groupe de personnes viennent prendre des contacts pour un projet soutenu par l’UNESCO. Parmi elle, un Pakistanais. Quand il apprend que des Pakistanais habitent le bidonville, sa surprise fuse : « mais pourquoi viennent-ils en Europe alors qu’il y a tant d’opportunités en Inde ? »

Dans le monde réel, tout le monde ne vient pas en Europe, tout le monde ne veut pas venir en Europe, et il se passe des choses ailleurs. Si on se projette dans vingt ans, on aura une Europe démographiquement vieillie, qui se sera rendue odieuse au reste du monde et se sera isolée. Est-ce l’avenir que nous voulons ?

Ramenée à la situation du bidonville et à l’opération policière de ces derniers jours, la question devient : est-ce qu’il ne serait pas plus intelligent d’accueillir les gens et d’accompagner leur créativité, plutôt que de déployer 150 policiers pour trois jours de rafle avec confiscation du stock et des équipements ?

Quelques profils de commerçants. Un homme, la cinquantaine, assez corpulent. Il a vécu plusieurs années au Royaume-uni, pratiquement il rentre chez lui en y retournant. Mais c’est physique de passer dans les camions, il n’y arrive pas et ça fait deux ans qu’il est bloqué à Calais. La France ne lui propose rien de mieux que le bidonville, alors il y travaille, dans un restaurant.

Le premier accueil des demandeur-se-s d’asile est délégué par l’Etat à des plate-formes gérées par des associations. La mission de la plate-forme de Calais se limite a accompagner les personnes dans leurs démarches devant l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) en première instance, mais pas d’accompagnement en cas de recours devant la CNDA (Cour Nationale du Droit d’Asile), et pas d’accompagnement des personnes ayant obtenu le statut de réfugié. Donc il y a des gens qui ont passé toute la procédure sans être hébergés, et sont toujours dans le bidonville quand ils ont obtenu une réponse positive et un titre de séjour. Et les commerces du bidonville sont un moyen d’avoir une activité et un revenu.

Alors ce n’est pas très légal, mais l’Etat a aussi l’obligation légale d’héberger les demandeurs d’asile et ne le fait pas, et en matière de droit des étrangers l’Etat n’est pas en position de donner des leçons de respect des lois. La préfète du Pas-de-Calais a récemment été primée deux fois par la CIMADE pour ses pratiques particulièrement contestables.

La seule chose que l’Etat a pour lui, c’est la force. Et c’est bien à une démonstration de force à laquelle nous avons assisté ces derniers jours avec ce déploiement policier médiatisé. A défaut d’être respecté et respectable, gouverner par la peur.

Pas légaux, les commerces du bidonville, mais une phrase qui revient fréquemment dans la bouche des commerçants dépouillés de leurs biens : « mais nous on ne demande que ça, de pouvoir exercer légalement et de pouvoir payer des taxes ».

N’oublions pas que c’est l’Etat qui a créé cette situation, y a mis ces personnes et les y maintiens.

Et il ne semble pas que ses représentants pensent à une issue constructive.

 

Louise-barber lightBidonville de Calais, l’échoppe d’un coiffeur par Loup Blaster http://loupblaster.tumblr.com

 

Un exilé inconnu mort sur l’autoroute

21 jeudi Juil 2016

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Calais, Exilés, Frontière, mort

On ne sait pas grand’ chose pour l’instant, un corps désarticulé après un choc violent trouvé la nuit dernière au bord de l’autoroute, le lieu, l’heure, l’apparence physique, les vêtements conduisent à penser qu’il s’agit d’un exilé. Pas de témoin ait été trouvé sur les lieux ou qui se soit signalé aux associations.

http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/calais-mort-d-un-migrant-sur-l-autoroute-a16-1052337.html

Un rassemblement a eu lieu de 17h30 à 18h30 place d’Armes, en hommage à ce mort inconnu. Une quarantaine de personnes sont venues. C’était une décision prise hier mercredi par les associations de soutien aux exilé-e-s de se rassembler à chaque fois qu’un décès aurait lieu, pour marquer notre refus de l’inacceptable et de sa banalisation.

Il s’agit du neuvième décès connu à la frontière britannique depuis le début de l’année. Le 10 février, le corps d’un exilé afghan disparu depuis plusieurs jours a été retrouvé dans le port. Le 2 mars, un exilé soudanais a été retrouvé mort dans sa tente dans le bidonville. Le 31 mars, un exilé afghan est mort sur l’autoroute, renversé par un camion qui ne s’est pas arrêté. Le 1er avril, des bénévoles britanniques ont annoncé la mort d’un exilé qui vivait dans le campement de Grande-Synthe. Il avait réussi à passer la frontière sur les essieux d’un camion, qui a eu un accident au Royaume-uni. Le 9 mai, un exilé pakistanais est mort sur la rocade d’accès au port, renversé par une voiture. Le 29 mai, un exilé afghan est mort sur l’autoroute A 16, renversé par un camion. Le 4 juillet, un exilé est mort sur la rocade. Dans la nuit du 11 au 12 juillet, Samrawit est morte renversée par un camion qui ne s’est pas arrêté, sur la rocade, alors qu’elle était bloquée à Calais suite à l’expulsion le matin même du campement de Steenvoorde (voir ici et là).

 

 

Bidonville de Calais : le recensement de juillet

21 jeudi Juil 2016

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bidonville, Calais, Exilés, mineurs, solidarité

Le recensement effectué début juillet par les associations Help Refugees et l’Auberge des Migrants (voir ici et là) montre que l’augmentation du nombre d’exilé-e-s à Calais se poursuit selon le même rythme malgré le ramadan : 7037 personnes en incluant les structures mises en place par l’Etat (camp de containers et mise à l’abri des femmes et enfants au centre Jules Ferry), 5307 personnes dans le bidonville seul. Les principales nationalités sont les Afghan-e-s (38%) et les Soudanais-e-s (32%). On peut prévoir 10 000 personnes en septembre.

La question des enfants garde toute son acuité : ils et elles sont 761, dont 608 non-accompagné-e-s. Ce qui montre encore un fois le caractère dérisoire des mesures que l’Etat et le département commencent timidement à mettre en place sous la pression (voir ici et là).

 

july-census-french_block_1july-census-french_block_2july-census-french_block_3

 

Le visage de Samrawit

20 mercredi Juil 2016

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Calais, Exilés, expulsions, mineurs, mort, politiques migratoires, Royaume-uni

Une artiste avait fait le portrait de Samrawit, la jeune fille qui est morte lors d’une tentative de passage sur la rocade portuaire la semaine dernière. Voici ce qu’elle écrit :

« Samrawit avait 17 ans.
Elle venait d’Érythrée.

Elle était arrivée à Calais il y a cinq semaines, seule.
Elle voulait rejoindre son grand frère en Grande Bretagne.
Elle était à l’abri à l’hébergement des femmes.

Elle est partie pour le camp de Steenvoorde pour tenter de passer le retrouver.
Lorsque ce camp a soudainement été démantelé il y a une semaine elle est revenue, comme beaucoup de ceux qui s’y trouvaient, à Calais.

Le lendemain, un camion l’a percutée sur la route où elle se trouvait avec d’autres réfugiés cherchant en panique à arrêter le traffic pour « passer ».

Le camion ne s’est pas arrêté.

Avec toutes les caméras qui surveillent toutes ces rocades et autoroutes, on imagine que l’enquête s’il y en a une, aboutira?

Samrawit était mineure, elle relevait de la Protection de l’Enfance. Elle aurait dû pouvoir retrouver directement son frère en Grande Bretagne.

Le démantèlement d’un camp a un coût humain terrible!

Les femmes, les éducateurs et toute l’équipe de l’hébergement des femmes, ont un immense chagrin.

Dessiner Samrawit a été me confronter à un regard d’une profondeur, d’une gravité et maturité exceptionnelles.

Je pense au titre d’une superbe série de dessins d’Asger Jorn

« Les enfants interrogateurs » »

 

D’où l’on retient aussi qu’elle était mineure, que l’Aide Sociale à l’Enfance aurait dû (avait l’obligation de) prendre des mesures pour sa protection, et que ça n’a pas été fait, comme pour les autres mineur-e-s laissé-e-s à l’abandon dans le bidonville ou dans les structures de mise à l’abri que l’Etat a posé à côté, dans le centre Jules Ferry et dans les containers.

Qu’elle aurait pu (qu’elle aurait dû pouvoir) rejoindre son frère légalement au Royaume-uni. Mais quels que soient les efforts du personnel du centre de mise à l’abri des femmes et enfants pour rendre les conditions d’accueil plus humaines, l’Etat n’a pas jugé utile de mettre en place un accompagnement juridique des personnes, et la Vie active, qui gère le lieu, n’a pas jugé nécessaire d’en prendre l’initiative.

Qu’elle était partie au campement de Steenvoorde pour essayer de passer au Royaume-uni à partir du parking autoroutier voisin. Mais le lundi 11 juillet au matin elle était à Calais, bloquée là par la destruction du campement de Steenvoorde. La nuit suivante, elle essaye de passer de Calais, sur la rocade.

Et elle est morte, renversée par un camion qui ne s’est pas arrêté.

Et à chaque pas qui la conduit à la mort, la responsabilité des autorités françaises, par le délaissement ou par la destruction.

 

SamrawitDessin Anne Gorouben http://www.annegorouben.com/  https://www.facebook.com/ANNE.GOROUBEN .

Razzia policière sur les restaurants du bidonville

19 mardi Juil 2016

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bidonville, Calais, Exilés, harcèlement policier

Aux environs de midi, environs 150 policiers et gendarmes accompagnés d’un canon à eau ont investi le quartier des restaurants, y entrant pour confisquer la nourriture et les boissons. Plusieurs personnes ont aussi été arrêtées. Il semble que les policiers se soient particulièrement acharnés contre le restaurant pour les enfants du collectif britannique Junglebooks, qui aussi créé une bibliothèque, une école et une radio dans le bidonville.

Il s’agit d’une opération médiatique, puisqu’une conférence de presse l’a conclue à 17h.

Le bidonville est depuis ses débuts le quartier le plus dynamique de Calais, avec une vie associative, une vie économique, de bric et de broc certes, mais une créativité et une vitalité malgré les conditions matérielles, malgré la violence, malgré les destructions successives de parties entières de ce qu’on a aussi appelé la New Jungle (voir ici et là).

Ne nous y trompons pas, c’est bien cette vitalité que ne supportent pas les autorité.

 

Louise-restoUn restaurant du bidonville, par Loup Blaster http://loupblaster.tumblr.com

Quand la liquidation d’un centre de répit signifie la liquidation des dublinés

18 lundi Juil 2016

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Asile, Calais, centres de répit, Dublin, Exilés, expulsion, hébergement

Ils avaient cru aux promesses des agents de l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) qu’ils ne seraient pas renvoyés dans le pays dans lequel on leur avait pris leurs empreintes digitales s’ils demandaient l’asile en France et partaient en « centre de répit », ou Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici, ici et là).

Le CAO de Cancale, sur la côte bretonne (https://goo.gl/maps/n5Jx7dWUGav), devait fermer avant le début de la saison touristique. Une exigence du maire, qui voulait bien des exilé-e-s, mais trouvait sans doute qu’ils feraient désordre quand les touristes seraient là.

Ce qui fut fait, les autorités ont procédé à la fermeture, et réparti les exilés dans d’autres structures. Et puis la préfecture a enclenché la procédure de renvoi vers le pays européen responsable de leur demande d’asile des personnes en procédure Dublin.

Des recours ont été fait pour tenter d’empêcher l’expulsion. Récit d’une militante venue en soutien.

 

« Une douzaine de soutiens de Cancale étaient présents à l’audience pour soutenir les exilés de Calais menacés de réadmission vers l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Suisse. Quatre d’entre-eux étaient convoqués devant le TA de Rennes sur 11 migrants concernés par ces décisions.

L’avocate du premier requérant étant absente, la juge a délibéré aussitôt sans audience : Rejet de la requête. Mauvais présage pour les suivants…

Pour les 3 autres requérants, leur avocate a longuement expliqué les enjeux de cette audience, plus politiques que juridiques !

Elle a expliqué dans quel contexte avaient été créés les CAO pour désengorger la jungle de Calais. Elle a également rappelé les engagements de l’Etat (Circulaire du 7/12/15) en précisant que la décision contestée était « déloyale » et apparaissait comme une « trahison » par rapport aux promesses tenues aux migrants qui acceptaient la prise en charge en CAO.

Hormis ce contexte politique, l’avocate a expliqué dans quelles conditions ces décisions avaient été notifiées aux migrants le 23 juin dernier au guichet de la préfecture de Rennes. Il n’y avait pas d’interprète pour traduire la procédure et des menaces d’appeler la police ont été proférées envers ceux qui hésitaient à signer.

Malgré l’absence d’interprète, la juge a estimé que « cette irrégularité n’entachait pas d’illégalité la décision contestée » et a rejeté la requête. Le TA de Rennes a donc confirmé les décisions de réadmissions des 3 requérants vers les Pays-Bas et la Suisse.

A l’issue de l’audience, les migrants (1 Afghan et 2 Kurdes d’Irak) ont laissé éclater leur colère. Pour exprimer leur sentiment de trahison, ils ont téléphoné au responsable de l’OFII de Dunkerque qui leur avait promis que leur demande d’asile serait examinée en France sans appliquer le règlement Dublin.

Alors que l’Etat encourage la création de nouvelles places de CAO en France, cette décision risque fort de décourager les futurs volontaires qui ne se laisseront plus berner par les discours mensongers des représentants de l’Etat pour les inciter à renoncer à leur rêve d’Angleterre.

Certains d’entre-eux ont déjà repris la route pour Calais… »

 

panneau-attention-pieges

 

Hold-up à Calais

17 dimanche Juil 2016

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Calais, Exilés

Calais a dû sa prospérité industrielle à la dentelle, grâce à des métiers mécaniques passés en contrebande du Royaume-uni. L’essentiel de la protection dentelière a été délocalisée, mais la désindustrialisation s’est aussi étendue à d’autres secteurs. Chômage, pauvreté, mal-logement en sont des conséquences, tandis que les services publics sont souvent sous-dimensionnés par rapport aux besoins de la population. Calais est aussi une ville assez repliée sur elle-même, là-bas au bout du Pas-de-Calais. C’est ça qui fait le quotidien de la population. Les « migrants », on les voit, on les côtoie, mais finalement ils ne prennent pas tant de place que ça.

Sauf dans les médias et dans le débat public. Là, c’est la question des « migrants » qui prend toute la place, la vie et les difficultés économiques et sociales disparaissent à l’arrière-plan, et avec elles ce qui fait le présent et l’avenir de la population. C’est la première étape du hold-up, les difficultés qui affectent réellement les gens sont escamotées. Avec elles, le débat sur les solutions à y apporter.

De cette étape – le problème, c’est « les migrants », ce n’est pas la crise économique et sociale – on est passé à une deuxième, les difficultés économiques c’est à cause « des migrants ». On évacue les causes réelles, et en opposant « la population » aux « migrants » on justifie la violence des autorités sur ceux-ci. Qu’il s’agisse du député socialiste déclarant à l’été 2014 que les difficultés de l’usine Tioxide sont dues au campement d’exilé-e-s existant sur ses terrains (dans la réalité, l’usine a été rachetée par une multinationale qui réduit ses activités et ses effectifs partout en Europe), ou du syndicat Unité SGP Police FO qui appelle en octobre 2014 à se mobiliser contre les « migrants » qui mettent en danger l’activité économique et l’emploi, ces discours se répandent à d’autres acteurs économiques et syndicaux.

Etape supplémentaire, un renversement. De danger pour l’économie et l’emploi les « migrants » deviennent dangereux, agressifs. Maintenant que les exilé-e-s ont été concentré-e-s à l’écart de la ville, dans le camp-bidonville, la population de Calais les voit plus par les médias. Et autour d’images de tentatives de passage, se développe un discours sur les « assauts », les « intrusions », des « images de guérilla urbaine », mis en avant aussi bien par la préfecture, par des politiciens, par le procureur de la république, par des syndicats de policiers. Les exilé-e-s ne sont plus victimes de violences et de violations de leur droits, mais sont des individus dangereux. Le climat créé par l’état d’urgence amplifie cette tendance.

Ce glissement en trois étapes successives crée un climat fortement hostile sinon dans la population du moins dans le débat public. Ce d’autant plus que les associations de soutien aux exilé-e-s sont largement absentes de ce débat, mais aussi qu’aucun acteur ne porte de manière forte une vision solidaire du territoire dans laquelle des politiques publiques répondent à la fois aux difficultés de la population sédentaire et de la population en exil.

 

la_tour_le_tricheur_louvreGeorges de la Tour : Le Tricheur à l’as de carreau.

Paris : des campements qui se succèdent

15 vendredi Juil 2016

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Asile, Calais, campements, Exilés, expulsions, hébergement, Paris, solidarité

Saison après saison les campements continuent de se succéder à Paris, selon le même processus : un campement insalubre se forme, des solidarités se mobilisent, l’expulsion arrive et les habitant-e-s sont dispersé-e-s dans des lieux de relogement (voir ici, ici, ici, ici et là), maintenant appelés comme pour Calais et Grande-Synthe Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO).

Le projet de la mairie de Paris de créer un ou plusieurs camps de réfugié-e-s a été reporté à septembre. Il s’agit de lieux d’attente d’une orientation vers les CAO. Il ne s’agit pas d’accueillir, mais de disperser ceux et celle dont la mairie de Paris décidément ne veut pas.

Sans résoudre les problèmes qui expliquent l’apparition de ces campements, mais en les masquant. Que l’État ne respecte pas la loi qui veut que le demandes d’asile soient enregistrées sous trois jours et les personnes ensuite orientées vers le dispositif d’accueil des demandeur-se-s d’asile. Que l’État ne mette pas en œuvre les moyens nécessaires pour faire face à la situation des sans-abris à Paris, qui nombreux, et il n’y a pas que les exilé-e-s.

Donc on masque, on disperse, et on ne résout pas. Et on éloigne des solidarités qui se créent autour des campements.

Un témoignage, sur un campement sous le métro aérien, près de la station de métro Jaurès, qui est près de la station Stalingrad, qui est près de la station La Chapelle, lieux où les campements se succèdent. Et des liens si vous souhaitez soutenir ou vous impliquer.

 

https://www.facebook.com/salamquandmeme/

« Ce soir 14 juillet 2016 ils sont arrivés au son des feux d’artifice. Deux familles et sept enfants se présentent à Jaurès, sous le métro, entre le 19ème et le 10ème arrondissements de Paris. Il est minuit. Un campement est né. Encore oui. Au beau milieu des déjà 500 autres réfugiés à même le sol, rangés comme des sardines dans leur sacs de couchage quand ce n’est pas juste un carton, on se débrouille, on accepte, on se chamaille, on se dispute, on se bat. On a faim. Soif. On attend devant France Terre d’Asile. Quel beau symbole de notre politique d’accueil des migrants en France. Certains ont peur de la suite. Et du son des feux d’artifice. Dans plusieurs villes en Allemagne les réfugiés ont obtenu l’annulation des feux d’artifice. Là-bas c’est une toute autre politique, avec ses bons côtés comme les cours d’Allemand et l’école immédiate, pas de camp de rue, ou encore le travail et un salaire au bout de 6 mois. C’est pour cela que le petit afghan de 6 ans parle déjà la langue.

Et puis dans la journée, 26 nouveaux jeunes mineurs avaient déjà débarqué. Au grand dame d’Agathe, chargée pendant cette période des accompagnements de mineurs par la bande. Et par Emmaüs aussi, officieusement, parce que non content d’être en sous-effectif ils sont aussi en vacances. Deux personnes en maraude chez Emmaüs pour tout gérer c’est impossible et tout le monde le sait. Comment suivre le rythme, que faire pour tous ces nouveaux malheureux combattants de la vie venus échouer sur nos bitumes crasseux? On dirait du Zola cette

histoire.On dirait pas en fait. C’est la vérité. Tout le monde se démmerde avec du rien, la force de résister, de vivre, d’aider aussi pour les soutiens que j’admire sincèrement. Bravo. Et nous, les gentils Français bisounours, nous sommes leurs malveillants malgré nous. Car on les refuses déjà en refusant de les voir. On ne va pas les voir. Il y a trop peu de soutiens. Comme le souligne une dame qui passe par là, avec sa fille en poussette, nous avons perdu nos valeurs civiques et nous préférons ne pas regarder parce que ça nous serait trop « violent ».

Et pour moi aussi. Quand ce jeune afghan vient vers moi en grelottant de froid, après deux jours passés dans un camion entre Vintimille et Paris, moi non plus, je ne réagit pas, et le laisse insulter la terre et le ciel en jetant son carton au sol. C’est comme ça ici, c’est ça la France mon gars, faut la mériter. Mais vraiment, hein.

Pour agir, vous pouvez venir sur le camp. Et/ou financer, amener des vêtements, de la nourriture, en passant par les collectifs qui sont facilement joignables. Par exemple :

– Cagnottes :
https://www.leetchi.com/c/solidarite-de-refugie-e-s-de-paris
https://www.lepotcommun.fr/pot/grvg84ip
– Nourriture :
https://www.facebook.com/groups/organisationravitaillement/?fref=ts
et l’association au cœur de la précarité
– Vêtements :
Eglise St Bernard 12 rue St Bruno Paris 18, demandez Pedrohttps://www.facebook.com/pedro.p.naranjo?fref=ts
– Couvertures, tentes:
page fb de Maria Renon : https://www.facebook.com/profile.php…
– Sanitaires/santé :
Collectif parisien de soutien aux exilé.e.s: https://www.facebook.com/Collectif-parisien-de-soutien-au…/…
Collectif « Les médecins migrateurs » : https://www.facebook.com/Les-M%C3%A9decins-Migrateurs-284…/…
– Juridique:
Aide matérielle et le soutien aux mineurs (TIMMY) et aux familles : www.exiles.org,
Permanences juridiques du BAAM les mardi, mercredi et vendredi 17h-20h Mairie du 4e
Permanences a l’Atmf, 10 rue Affre, les lundi et mercredi de 14h à 17h, pour information sur demande d’asile, documentation, conseils juridiques, avocat si besoin
… et aussi les cours de français, les sorties artistiques, les groupes d’expression théatrale : BAAM – Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants : https://www.facebook.com/baam.asso/?fref=ts »

 

 

Panique politique et violence

14 jeudi Juil 2016

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Calais, Exilés, frontières, politiques migratoires, Royaume-uni, violence

Le vote pour le Brexit n’a pas d’effet automatique sur la frontière franco-britannique, qui est régie par des accords bilatéraux qui ne sont pas liés à l’appartenance ou non du Royaume-uni à l’Union européenne. Mais il aura un impact sur l’économie française, la France ayant une balance commerciale largement excédentaire avec son voisin. Une contraction de la demande ou une basse du cours de la livre sterling aura donc un impact sur l’emploi en France.

D’autre part, les politiques militaires, sécuritaires et anti-migratoires européennes ont été largement impulsées dans la durée par le couple franco-britannique.

Quand la chancelière allemande dit qu’il faut prendre le temps d’analyser la situation, le président français cède à la panique. Il court à Berlin et au premier sommet européen venu pour demander des mesures anti-migratoires aggravées. Si le Brexit ne remet pas en cause automatiquement les accords franco-britanniques de gestion de la frontière, il ouvre une opportunité pour les renégocier, ce qui serait tout à l’avantage de la partie française. Aussitôt le ministre de l’intérieur et le président de la république ferment le débat et affirment qu’il n’y aura aucune renégociation.

Cette logique du déni de réalité, on ferme tout débat pour faire comme s’il ne s’était rien passé, serait simplement de l’immaturité politique si tout renforcement des politiques anti-migratoires n’avait pas un effet concret en terme de violence exercée sur les personnes aux frontières de l’Europe et à la frontière franco-britannique.

Et on constate déjà, à la frontière franco-britannique, une aggravation de la pression (voir ici, ici, ici, ici et là). Mais il est probable qu’elle aurait eu lieu si le résultat du référendum britannique avait été différent, le Royaume-uni voulant dans ce cas renégocier le régime d’exception dont il bénéficiait dans l’Union européenne.

Le président de la république avait annoncé sa visite à Calais et Grande-Synthe avant le 14 juillet, il semble que celle-ci soit reportée d’ici au 3 août.

À partir du moment où il n’annoncera pas une renégociation des accords franco-britanniques, ce qui aurait considérablement allégé la tension et ouvert la porte à la recherche de solutions dignes, que peut-il annoncer d’autre qu’une aggravation de la violence ?

http://www.lavoixdunord.fr/region/migrants-francois-hollande-viendra-a-calais-apres-ia33b48581n3613664

 

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