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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives Mensuelles: septembre 2016

1er octobre à Calais : manifestation, interdiction, recours

30 vendredi Sep 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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état d'urgence, bidonville, Calais, Exilés, expulsion, solidarité

Plus de trente organisations et collectifs ont appelé à une manifestation de soutien aux exilé-e-s demain à Calais, dans un contexte de menace de destruction du bidonville et de déplacement forcé de sa population.

https://www.facebook.com/events/1762640680685076/

http://cispm.org/

Contrairement au blocage de l’autoroute le 5 septembre dernier pour exiger la destruction du bidonville, qui avait été autorisé (le ministre de l’intérieur était venu rencontrer les organisateurs quelques jours avant), la manifestation de solidarité du 1er octobre a fait l’objet d’un arrêté préfectoral d’interdiction pour risque de trouble à l’ordre public et dans le cadre de l’état d’urgence.

Un recours contre cet arrêté d’interdiction a été introduit devant le tribunal administratif. L’audience aura lieu cet après-midi à 16h au tribunal administratif de Lille. Les organisateurs de la manifestation donneront une conférence de presse cet après-midi à 15h à la Bourse du Travail de Paris, 3 rue du Château d’eau.

L’appel à manifester est maintenu jusqu’à la décision du tribunal administratif.

 

appel-2016-10-01

Razzia policière nocturne contre les restaurants du bidonville

29 jeudi Sep 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, harcèlement policier

Avant une expulsion, accroître le niveau de harcèlement et de violence pour faire partir un maximum de personnes. Provoquer l’auto-expulsion pour faciliter l’expulsion.

Depuis le début du mois, le bombardement du bidonville à la grenade lacrymogène a repris, principalement la nuit.

Après les opérations diurnes contre les commerces et restaurants du bidonville au mois de juillet (voir ici et là) et la tentative de les détruire (voir ici, ici et là), la police lancé hier soir à 22h une nouvelle opération. Ces commerces et restaurants sont aussi les domiciles des personnes qui les habitent.

 

police-restaurants-bidonville-2016-09-2828 septembre 2016, 22h, bidonville de Calais.

Et pendant ce temps-là les autorités britanniques…

28 mercredi Sep 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, Frontière, Royaume-uni

Pendant que le président français se couvre de ridicule en essayant de faire croire qu’il va résoudre la situation de Calais en répétant les mêmes recettes qui sont répétées depuis quatorze ans, les autorités britanniques, qui savent bien que les exilé-e-s ne vont pas disparaître, continuent leur politique de contrôle de la frontière.

Ainsi elles financent le mur dont la construction a commencé le long de la rocade d’accès au port de Calais. Il ne s’agit de rien de très nouveau, c’est la continuation des grilles existantes, la poursuite de la même politique de désaménagement de l’espace calaisien, de plus en plus modelé par les défenses avancées de la frontière britannique.

Elles ont également lancé un appel d’offre de 80 millions de livre pour déléguer à une compagnie privée les tâches d’inspection des camions et d’interpellation des exilé-e-s qui peuvent s’y trouver, dans les ports de Calais et Dunkerque et à l’embarquement des camions sur les navettes ferroviaires du Tunnel sous la Manche. Ceci participant des contrôles britanniques sur le sol français prévus par le protocole de Sangatte de 1991 (accès au Tunnel sous la Manche) et le traité du Touquet de 2003 (ports de la Manche et de la Mer du Nord).

http://ted.europa.eu/udl?uri=TED:NOTICE:241269-2016:TEXT:EN:HTML&src=0

Ce qui nous introduit à une autre dimension, celle de l’économie du contrôle de la frontière, des affaires auxquelles il donne lieu, du business qui s’y fait. Le périmètre du Tunnel sous la Manche peut ainsi être considéré comme à salon à ciel ouvert des techniques de contrôle, des drones aux patrouilles à cheval de la gendarmerie, des vigiles avec chiens aux scanners et aux caméras thermiques.

 

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Hollande à Calais : de la com’ au ridicule, du ridicule à la violence

27 mardi Sep 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, médias, violence

Les conseillers en communication de François Hollande lui avaient dit qu’il avait l’air trop mou, qu’il fallait qu’il ait l’air ferme. À quoi tient la destruction d’un bidonville de la taille d’une petite ville et l’éloignement forcé de ses dix mille habitant-e-s.

Alors comme il faut le faire, que ça a déjà été fait, que ça se répète depuis la fermeture du Centre de Sangatte en 2002, alors on refait la même chose en prétendant que cette fois ça ne sera pas pareil, ça sera mieux.

Comme après la fermeture du Centre de Sangatte, les personnes raflées seront emmenées dans des centres dispersés dans toute à la France où elles auront le choix entre la demande d’asile en France, le retour « volontaire » dans leur pays ou l’expulsion hors de France. Comme lors de la fermeture du Centre de Sangatte, mais de manière beaucoup plus évanescente, il est question qu’une partie des personnes présentes à Calais puisse accéder légalement au territoire britannique. Il s’agirait en fait des mineur-e-s qui devraient déjà y avoir accès selon la législation européenne et selon l’amendement Dubs prévoyant l’accueil de mineur-e-s isolé-e-s présent-e-s en Europe. Comme après la fermeture du Centre de Sangatte, les personnes arrivant ou revenant à Calais seront traquées. Mais cette fois elles seront vraisemblablement aussi traquées dans les villes et dans les gares sur le chemin du retour vers Calais.

Calais, 95% du trafic camions entre le continent et la Grande-Bretagne. C’est pour ça que le exilé-e-s sont, restent, reviennent là au fil des années, malgré les violences qui leur sont faites.

 

grosz-eclipse-de-soleilGeorge Grosz : Éclipse de soleil.

Mort d’une expulsion annoncée

26 lundi Sep 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, expulsion, Frontière, mort

Passer à tout prix avant la destruction du bidonville (voir ici, ici, ici, ici, ici et là). Nous l’entendons dire tous les jours par des exilé-e-s.

L’un d’eux est mort samedi soir sur une voie ferrée, près de la rocade qui mène au port et d’une zone industrielle. Comme il n’y a pratiquement pas de circulation des camions pendant les week-ends, il n’y a normalement pas de tentatives de passage, sauf quand on cherche toutes les occasions possibles.

Un rassemblement a eu lieu hier dimanche devant le parc Richelieu, au centre de Calais, en hommage à ce nouveau mort de la frontière et en protestation contre les politiques homicides.

Il s’agit du treizième décès connu à la frontière britannique depuis le début de l’année. Le 10 février, le corps d’un exilé afghan disparu depuis plusieurs jours a été retrouvé dans le port. Le 2 mars, un exilé soudanais a été retrouvé mort dans sa tente dans le bidonville. Le 31 mars, un exilé afghan est mort sur l’autoroute, renversé par un camion qui ne s’est pas arrêté. Le 1er avril, des bénévoles britanniques ont annoncé la mort d’un exilé qui vivait dans le campement de Grande-Synthe. Il avait réussi à passer la frontière sur les essieux d’un camion, qui a eu un accident au Royaume-uni. Le 9 mai, un exilé pakistanais est mort sur la rocade d’accès au port, renversé par une voiture. Le 29 mai, un exilé afghan est mort sur l’autoroute A 16, renversé par un camion. Le 4 juillet, un exilé est mort sur la rocade. Dans la nuit du 11 au 12 juillet, Samrawit est morte renversée par un camion qui ne s’est pas arrêté, sur la rocade, alors qu’elle était bloquée à Calais suite à l’expulsion le matin même du campement de Steenvoorde (voir ici et là). Le 21 juillet, le corps d’un exilé a été retrouvé au bord de l’autoroute. Le 26 juillet, un exilé est mort d’un coup de couteau dans le bidonville. Le 27 juillet, un exilé est mort sur la rocade portuaire heurté par un véhicule dont le conducteur ou la conductrice ne s’est pas arrêté-e. Le 23 août, un exilés est mort dans une bagarre près des lieux de passage. Le 16 septembre, un enfant de 14 ans est mort sur la rocade, renversé par un véhicule qui ne s’est pas arrêté (voir ici et là).

 

Un président malvenu

26 lundi Sep 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, centres de répit, Exilés, expulsion, mineurs, violence

Il y a deux ans, les autorités, État et commune, ont annoncé la création d’une plate-forme de services de jour pour les exilé-e-s à l’écart de la ville (le centre Jules Ferry) et que les exilé-e-s seraient « toléré-e-s » sur le terrain voisin. Certaines associations ont cru et répété que le cycle des expulsions et destructions de squats et de campements qui durait depuis la fermeture du Centre de Sangatte en 2002 allait cesser, et qu’il serait ainsi possible d’améliorer les conditions de vie. Elles ont par conséquent accompagné l’expulsion et le déplacement forcé des personnes vers le site qui leur était imposé.

Depuis, quatre destructions partielles du bidonville qui s’est construit là ont eu lieu (voir ici et là), et sa destruction totale est annoncée d’ici à la fin de l’année. À la politique de déguerpissement à travers le Calaisis, les personnes expulsées se réinstallant un peu plus loin, a succédé le déguerpissement sur place, les personnes chassées de la partie détruite du site du bidonville se réinstallant dans la partie non détruite. Est annoncé maintenant le déguerpissement à travers la France, le déplacement forcé vers des centres dispersés sur tout le territoire, qui sera peut-être accompagné d’expulsions hors du territoire. Comme lors des expulsions avec dispersion dans toute la France, qui ont eu lieu antérieurement, les personnes dont le projet migratoire n’est pas de rester en France reviendront dans leur grande majorité à Calais.

À-peu-près les mêmes associations qu’il y a deux ans, plutôt que de prendre acte de leur échec passé, préfèrent le redoubler en se satisfaisant de la parole de l’État proclamant que l’expulsion n’aurait lieu que si une solution de relogement est assurée pour chacun-e-s des habitant-e-s du bidonville, et que la situation de chacun-e sera examinée. Alors que d’habitude c’est à la préfète qu’il revient d’annoncer le calendrier des expulsions, cette fois-ci c’est le président du Secours catholique du Pas-de-Calais qui le fait.

http://www.nordlittoral.fr/calais/calais-un-demantelement-de-la-jungle-avant-fin-octobre-ia0b0n345967

L’élaboration d’un projet éducatif pour chacun-e des plus de mille mineur-e-s isolé-e-s présent-e-s sur le site de Calais demande du temps, et une implication du mineur ou de la mineure, de l’équipe éducative travaillant à sa contact à Calais (pour l’instant inexistante) et de l’équipe éducative dans le département qui l’accueillera. Cette équipe éducative devra réunir des compétences linguistique (les jeunes ne connaissant généralement pas le français), juridique (pour ce qui concerne le droit d’asile, le regroupement familial et l’accompagnement ultérieur des jeunes majeurs pour l’obtention d’un titre de séjour), psychologique spécialisée (certain-e-s de ces jeunes ayant subi des traumatismes graves). Un projet d’accueil loin de Calais ne réussira que s’il y a adhésion de la personne mineure au projet.

L’examen individuel de la situation de dix mille personnes suppose un personnel compétent en suffisance et des ressources en interprétariat. L’accueil et l’intégration des personnes suppose des équipes compétences et motivées, une implication du tissu local et un accompagnement bienveillant de la préfecture. Après un an de fonctionnement, ces conditions ne sont réunies que de manière très variable dans les « centres de répit » ou Centres d’Accueil et d’Orientation lorsqu’ils accueillent des exilé-e-s volontaires voir ici, ici, ici et là). Pour la destruction finale du bidonville, il s’agit de créer des milliers de place à la hâte et les personnes y seront envoyées de force.

On est donc loin du compte, et la démonétisation de la parole politique entraîne la démonétisation de la parole des associations qui la reprennent.

Cette mise en ruine de la parole et de l’action politique ne touche pas seulement la situation des exilé-e-s mais celle de la ville en général. La population calaisienne n’est pas seulement touchée par le chômage, la pauvreté et le mal-logement, mais aussi par la régression des politiques de solidarité et le remplacement de la solidarité nationale par la mise en concurrence des territoires.

C’est dans ce contexte que quelques jours après Nicolas Sarkozy vient François Hollande, sans qu’on sache s’il s’agit du président de la république en exercice ou du candidat à sa propre succession.

Qu’importe la temporalité de cette campagne. C’est dans un temps plus long qu’il faut nous situer. Par Calais passent trente millions de passagers par an, par les ferries et par le Tunnel sous la Manche. Un certain nombre sont bloqués plus longtemps. C’est une partie de l’identité du territoire. C’est avec leur présence qu’il faut penser l’avenir, les liens de solidarité, la dynamique à retrouver.

C’est une durée dans laquelle il faut se situer, et une nécessité pour les personnes, groupes, associations impliquées dans le soutien aux exilé-e-s élargissent leurs perspectives, ouvrent les portes du ghetto, et sachent s’adresser à d’autres acteurs.

Si la solidarité doit être un avenir commun.

 

pieter_bruegel_the_elder_-_patiencePieter van der Heyden : Patience, d’après Pieter Brueghel l’Ancien.

Paris, Calais – dispersion, dissimulation

23 vendredi Sep 2016

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bidonville, Calais, campements, camps, Exilés, expulsion, logement, Paris, politiques migratoires

« Cet appel à la solidarité rejoint aussi les demandes des associations, qui jugent intenable la pression exercée sur la capitale alors même que les flux migratoires s’intensifient en provenance d’Italie avec les beaux jours. » (Le Point, 1er juillet 2016)

http://www.lepoint.fr/societe/accueil-des-migrants-a-paris-l-etat-va-s-engager-aux-cotes-de-la-ville-cosse-a-l-afp-01-07-2016-2051231_23.php#xtmc=cosse-cazeneuve-paris-refugies&xtnp=1&xtcr=7

Paris, début de l’été, l’État annonce qu’il s’engage dans le projet annoncé par la mairie de Paris de création d’un ou plusieurs camps de réfugiés dans la ville.  La règle du jeu est annoncée : un accueil de quelques jours, 5 à 10, puis la dispersion dans des centres d’accueil à créer dans toute la France, parce qu’à Paris, la « pression » est « intenable ».

Paris, 2 millions d’habitants, au cœur d’une région qui en compte 10 millions, un sixième de la population française. Où se trouvent des ressources en terme d’interprétariat, d’accompagnement juridique spécialisé, des associations spécialisées dans l’accompagnement des victimes de la torture, qui ne sont pas forcément présentes partout sur le reste du territoire et qui peuvent faciliter l’accueil et l’intégration des exilé-e-s.

Comme illustration de la situation sur le reste du territoire, nous reprenons ci-dessous le texte d’une pétition qui circule actuellement à Nantes. Parce qu’elle présente la situation de manière très claire et aussi par hasard parce qu’elle circule en ce moment, le même constat pourrait être fait à Metz, Montpellier ou Rennes.

Ce qui est appelé ici « solidarité », c’est disperser sur tout le territoire, entre autres à Nantes ou à proximité, les personnes jugées indésirables à Paris parce que leur « pression » est « intenable », en laissant intacte la politique d’inhospitalité : les personnes qui sont à la rue à Nantes le resteront, il n’est pas question d’ouvrir des centres d’hébergement pour elles. De même, les exilé-e-s se trouvant à Paris vont être dispersé-e-s dans des centres, mais les autres personnes habitant Paris et se trouvant à la rue resteront à la rue avec un accès improbable à un dispositif d’hébergement d’urgence saturé. Au passage, les autorités vident un peu plus de son contenu le principe du droit universel à l’hébergement d’urgence, puisqu’une certaine population, parce qu’étrangère, relève maintenant d’autres dispositifs, hors du droit commun et discrétionnaire.

Dispositifs qui sont aussi des dispositifs de tri, puisque leur seul débouché est la demande d’asile, et suppose l’élimination (l’expulsion du territoire) des autres, dans un pays peu accueillant, où le taux de réponses positives aux demandes d’asile est inférieur de moitié à la moyenne européenne. Dans un contexte où les politiques menées au niveau européen généralisent les accords de réadmission avec des pays en guerre et des dictatures, et où la mise en place des laissez-passer européens viendra rendre plus rapide et facile les expulsions. L’Italie vient de prouver qu’elle pouvait maintenant expulser vers le Soudan en moins de temps qu’il n’en faut pour saisir un juge et vérifier la légalité de l’expulsion.

Ce qui est intéressant, c’est que ce sont des associations qui vendent la nécessité et le caractère solidaire de cette politique. Les déclarations faites début juillet à propos de Paris annoncent celles de mardi dernier concernant Calais. Signe peut-être d’une évolution du centre de gravité du monde associatif, du regroupement de citoyen-ne-s bénévoles à des opérateurs répondant aux appels d’offre des pouvoirs publics, d’une forme de démocratie à un ordre néo-libéral. Puisque les associations qui font la promotion de cette politique en sont aussi les opératrices – ou dans le cas plus confus de Calais, celles qui aspirent à le devenir et essayent d’en être au moins co-gestionnaires.

 

Voici l’appel qui circule actuellement à Nantes sous forme de pétition :

 

« APPEL à Madame la Présidente de Nantes Métropole

A Nantes, plusieurs centaines de migrants vivent dans la rue ou des squats, dans des conditions d’habitat précaire, indignes et inacceptables pour des êtres humains.

Certains sont demandeurs d’asile, d’autres ont obtenu le titre de réfugié et d’autres encore ont été déboutés. Il y a aussi des migrants économiques et des mineurs non accompagnés, non pris en charge et non scolarisés. Ce sont des hommes ou des femmes, dont la plupart sont jeunes et isolés, mais parfois des familles complètes.

Mais tous sont des êtres humains contraints de quitter leur pays. Nous ne pouvons accepter qu’ils ne bénéficient pas d’un lieu d’accueil pour vivre dignement au seul motif qu’ils ne soient pas nés en France. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut augmenter l’offre globale d’hébergement actuel pour toutes les personnes sans abri.

Les associations, collectifs et citoyens mobilisés, signataires de cet appel apportent aujourd’hui aux personnes migrantes, une aide d’urgence incomplète et insuffisante. Ils refusent que ces personnes vivent dans la rue sans solution d’HEBERGEMENT ou dans des squats dont la seule issue est l’expulsion. Ils demandent que les pouvoirs publics assument leurs responsabilités. En Europe, des maires se mobilisent à l’échelle de leur ville pour mettre en place des hébergements adaptés aux situations des migrants, sans distinction de statut, qui leur permettent d’attendre des solutions durables tout en intégrant leurs besoins spécifiques d’accès à leurs droits.

En ce qui concerne notre agglomération, les signataires s’engagent à accompagner la démarche, initiée par les migrants des squats de Doulon et Chantenay qui ont établi une liste des besoins nécessaires, dans l’objectif de la création d’un ou plusieurs centres d’hébergement et d’accueil. Les signataires s’adressent à la Présidente de l’agglomération nantaise pour créer les conditions d’un véritable accueil à la fois humain et digne reflétant les valeurs portées par la ville. Cette démarche implique la mise à disposition de locaux, leurs moyens de fonctionnement et la recherche de financement.

Les signataires souhaitent qu’une large concertation soit engagée d’urgence pour offrir rapidement une solution d’hébergement, d’accueil et d’accompagnement digne pour tous ces migrants. Ils forment un groupe de travail multi-partenarial qui unira ses forces et ses compétences à celles des institutions pour la réalisation de ce projet et ils sollicitent de votre part une rencontre. »

Destruction du bidonville de Calais : opération blanchiment

21 mercredi Sep 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion

Il n’est pas dit que le gouvernement se serait lancé à court terme dans la destruction de la partie sud du bidonville sans le contexte de pré-campagne présidentielle et sans l’inflation médiatique de cette rentrée (gros titres du Figaro sur 10 000 « migrants » à Calais, blocage de l’autoroute pour exiger la destruction du bidonville – voir ici et là, campagne de l’opposition de droite contre la dispersion des exilés en France, venue de Nicolas Sarkozy à Calais). La préfecture a la jouissance du terrain pour six ans, ce qui montre une volonté de maintenir les choses dans la durée, et on voyait plutôt venir des opérations partielles, comme celle contre les commerces.

Mais la destruction totale du bidonville pose la question d’où vont aller les gens, les nouvelles personnes arrivant à Calais comme celles qui seront dispersées dans toute la France et qui reviendront parce que leur projet n’est pas de rester. À l’échelle de plusieurs milliers de personnes, le phénomène pourra difficilement passer inaperçu, et signera l’échec du gouvernement.

Et d’autre part la violence de l’expulsion a toujours un impact négatif sur une partie de l’opinion publique, ce qui est risqué en période électorale.

En réponse, le gouvernement présente le déplacement forcé de plusieurs milliers de personnes comme une opération humanitaire. Pour donner une apparence de crédibilité à son discours, et aussi pour désamorcer les oppositions, il met le milieu associatif sous pression, pour qu’il endosse le masque humanitaire de l’opération. Toute autre position que la fiction gouvernementale ferait le jeu de la campagne xénophobe de la droite.

Il a probablement fait jouer tout ce qu’il avait de contacts et de moyens d’influence. Avec succès, si on en croit les échos à la sortie de la réunion hier à Paris du comité de pilotage du dispositif des Centres d’Accueil et d’Orientation (voir ici, ici, ici et là), qui accueillera les expulsé-e-s du bidonville.

http://www.nordlittoral.fr/france-monde/jungle-de-calais-le-gouvernement-promet-une-evacuation-ia126b0n345615

Sur le terrain, la police interdit toujours l’entrée dans le bidonville de matériaux pour construire des cabanes, et une partie des habitant-e-s commencent l’automne sous tente. Elle harcèle toujours les bénévoles. Elle bombarde chaque jour le bidonville à la grenade lacrymogène. Et ici à Calais, loin des salons feutrés du ministère, chacun-e se rappelle de la violence de la destruction de la partie sud du bidonville, qui était déjà présentée comme une opération humanitaire, au cours de laquelle une solution serait proposée à chaque personne. Quand les CRS et les pelleteuses sont là, les paroles s’envolent, et seule reste la brutalité du rapport de force.

Mais à l’époque de la destruction de la partie sud, seul le gouvernement mentait. Aujourd’hui une partie du monde associatif ment avec lui.

 

Destruction bidonville 2016-02-29

Destruction bidonville 2016-03-02

Destruction bidonville 2016-02-29 3Il y a six mois, la destruction humanitaire de la partie sud du bidonville de Calais. Images : association Polyvalence.

La France au karcher

20 mardi Sep 2016

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, solidarité, violences policières

Qu’y a-t-il de commun entre Calais et Notre-Dame-des-Landes ? Au moins l’expulsion annoncée pour l’automne, dans un cas du plus grand bidonville de France, dans l’autre de la Zone À Défendre emblématique d’une lutte écologique de longue durée, ce dans un contexte de pré-campagne présidentielle.

Dans un moment où plus encore tout choix politique est affaire de communication, le choix est fait d’envoyer ces deux « signaux forts » à « l’opinion publique » (visiblement la seule légitime est celle que fascine l’usage de la force), liquider avant l’élection des symboles de ce qui résiste.

Un symbole de la réalité du mouvement social qui résiste aux intérêts financiers et politiques mêlés. Un symbole de la réalité des mouvements migratoires qui résiste aux entraves que veulent y mettre les États.

Côté campagne, Nicolas Sarkozy sera à Calais demain 21 septembre, François Hollande lundi prochain 26 septembre. Étrange visites jumelles des deux politiciens sur le lieu de leur échec – Calais est minée par le chômage, la pauvreté et le mal-logement – et de leur réussite – détourner l’attention, faire croire que le problème, c’est « les migrants ».

Visites alors que l’opposition de droite appelle les maires à s’opposer à la création de centres d’hébergement pour les expulsé-e-s de Calais à travers toute la France, qu’elle qualifie de « mini-Calais », tandis que le gouvernement prépare le déplacement forcé de milliers de personnes, chose peu courante en temps de paix (la France n’a sans doute pas pratiqué de tels déplacements depuis la fin de la guerre d’Algérie, et en métropole depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale), et cherche à le faire passer pour une opération humanitaire.

Si « mini-Calais » il y aura bien dans toute la France, ce n’est pas à cause des lieux d’hébergements, mais des contrôles au faciès et des arrestations dans les gares et les nœuds de communication pour empêcher les personnes expulsées, dont le projet sera toujours d’aller au Royaume-uni, de revenir à Calais.

Pour empêcher que l’échec de l’opération, sensible en cette période pré-électorale, n’éclate au grand jour, le gouvernement n’aura pas d’autre choix que de dilater à l’échelle du territoire national les violations des droits qui font le quotidien de Calais.

Vision de l’avenir proche : mini-Calais, maxi-karcher. Super, cette élection présidentielle.

 

homme-neandertal-prehistoireLes premiers humains habitant l’Europe sont les hommes et les femmes de néandertal. Toutes les autres personnes arrivées depuis sont migrantes. Ça n’a rien de dépréciatif, il s’agit juste de choisir le passé ou l’avenir.

Recensement : plus de 1000 mineur-e-s dans le bidonville

19 lundi Sep 2016

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bidonville, Calais, Exilés, mineurs

« Les représentants de la sous-préfecture estiment que le nombre des personnes présentes sur le camp est évalué à environ 4600, alors que les associations les ont chiffrées à près de 6500, suivant une méthodologie rigoureuse présentée au Défenseur des Droits. » Cette phrase est tirée de la décision du 22 juillet 2016 du Défenseur des Droits. Elle témoigne que quiconque se penche sur le travail de recensement mensuel de la population du bidonville fait par les associations Help Refugees et l’Auberge des Migrants constate la fiabilité de la méthode et des résultats (voir ici, ici, ici et là).

Les résultats du recensement de septembre viennent d’être publiés. Comme il était prévu, la population totale du site dépasse les 10 000 personnes. Elle a plus que doublé depuis la destruction de la partie du sud du bidonville, sur une surface réduite de moitié.

Le recensement insiste particulièrement sur l’augmentation du nombre de mineur-e-s : 1179 au total, dont 1022 mineur-e-s isolé-e-s, délaissé-e-s par l’Aide Sociale à l’Enfance et par l’État, en parfaite violation de la loi, parce qu’étranger-ère-s.

L’un d’eux est mort sur la rocade portuaire vendredi matin. Il avait 14 ans.

 

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