• Accueil
  • À propos
  • Documents
  • Liens
  • Le point sur
  • Les cahiers
  • Newsletter

Passeuses d'hospitalités

~ des exilé.e.s à Calais

Passeuses d'hospitalités

Archives Mensuelles: janvier 2017

Paris : camps et cailloux

31 mardi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 5 Commentaires

Étiquettes

Calais, camps, Exilés, expulsions, hébergement, Paris

Le problème, dans les villes, c’est les pauvres. Certains, sans logis, on l’outrecuidance de dormir dehors au vu et au su de tout de le monde. Alors, pour y remédier, il y a les dispositifs anti-dormir-là. Il y a bien sûr les grilles pour fermer certains espaces, tout un tas de choses pointues ou anguleuses qui empêchent de s’allonger sur le sol, ou ces élégantes choses qui pourraient ressembler à des accoudoirs et segmentent les bancs publics pour empêcher de s’y coucher. Ce matin, des blocs de pierre irréguliers ont été disposés sur un replat à côté de l’entrée du « camp humanitaire » de la porte de la Chapelle, à Paris.

https://goo.gl/maps/YzAmSbEUhjN2

En effet ce camp ridiculement sous-dimensionné de 400 places accueille pour une durée maximale de 10 jours, soit 40 entrées par jour. Les personnes non-admises, celles qui veulent être parmi les 40 premières à l’entrée le matin, dorment aux alentours, à la belle étoile ou à l’abri du pont des voies de chemin de fer. Parfois des montants fait de ce qu’on a pu trouver recouverts de couvertures esquissent une cabane.

Plus loin, en passant le périphérique, sur la Plaine Saint-Denis, des couchages sur des bancs (non munis d’accoudoirs anti-dormir-là) s’imbibent d’eau sous la bruine matinale. Rafle du matin ou personnes ayant laissé là leurs affaires pour tenter leur chance à l’entrée du « camp humanitaire » ? Sur une pelouse, des rectangles d’herbe jaunie, un morceau d’arceau de tente, un carton gorgé d’eau, marquent qu’il y avait là un campement. Depuis l’annonce de la création du « camp humanitaire », six mois avant son ouverture effective, les destructions de campements d’exilé-e-s, les rafles et les violences se sont aggravées (voir ici, ici, ici, ici et là), entraînant des déplacements vers la banlieue. Alors la politique de déguerpissement de tout ce qui peut ressembler à un campement a aussi passé le périphérique.

« Nu suntem praf » – « nous ne sommes pas de la poussière ». Revenu côté Paris, en longeant le boulevard Ney à l’ouest de la porte de la Chapelle, une fois passé sous le pont des voies de chemin de fer, cette banderole en roumain à côté d’autres en français parlant d’expulsion, accrochées aux grilles du chemin de fer de ceinture. En contrebas, deux rangées de cabanes de chaque côté d’une allée centrale sur l’emprise désaffectée de la voie de chemin de fer, un camp de Rrom-e-s en instance d’expulsion. Même politique de destruction qui pousse les personnes un peu plus loin – généralement pas trop loin, parce qu’un voisinage c’est l’école des enfants, le médecins traitant, des possibilités de travail, un tissu de liens pour des personnes souvent depuis plusieurs années en France.

https://www.facebook.com/batisseursdecabanes

 

paradisAdolpho Arellano : Le Paradis.

 

 

CAO : les exilés mobilisés à Marseille

28 samedi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Asile, Calais, centres de répit, Dublin, Exilés, solidarité

Les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là) existaient  peine depuis un mois que nous parvenaient déjà des Bouches-du-Rhône les premières informations sur les placements d’exilés en procédure Dubin, les expulsions et les placements en rétention (voir ici, ici, ici et là), mais aussi sur la mobilisation conjointe des exilés et de leurs soutiens pour faire face à la situation. C’était dès novembre 2015, un an avant que la « promesse de Cazeneuve » plusieurs fois reformulée concernant les demandeur-se-s d’asile en procédure Dublin ne fasse son apparition comme rémunération des associations qui ont participé à l’expulsion des habitant-e-s du bidonville de Calais en octobre 2016, et se plaignent maintenant d’avoir été payées en fausse monnaie.

Alors que la pression s’accroît sur les personnes en procédure Dublin et que les autres personnes en CAO sont souvent dans l’incertitude quant à leur devenir, c’est à nouveau une mobilisation conjointe des exilés et de leurs soutiens qui est annoncée à Marseille pour le 30 janvier.

 

https://mars-infos.org/appel-a-rassemblement-des-copains-2009

« Le LUNDI 30 JANVIER à 12h30 les exilés hébergés en CAO à Marseille
appellent à une mobilisation solidaire devant la Préfecture de Marseille.

Rassemblons nous pour dénoncer le «piège» des CAO, centres dits «d’accueil et d’orien­
tation» où sont hébergés les personnes expulsés de Calais lors de la dernière destruction
de la «Jungle».

A Calais, grand soin à été mis à l’oeuvre pour convaincre les personnes cherchant à re­
joindre l’Angleterre que leur demande d’asile serait traitée en France. Arrivés dans les
CAO, c’est une politique de tri qui est mise en place par la préfecture des Bouches du
Rhône, disqualifiant une part importante des personnes en les soumettant au «règlement
Dublin» : la déportation dans le premier pays de prise d’empreintes dans l’Union Euro­
péenne.

Une lettre rédigée par les migrants et une lettre co­signée par de nombreux collectifs et
associations ont été adressées au préfet le rappelant à son devoir d’exercer les pro­
messes proclamées par le gouvernement Français et non appliquées par la préfecture des
Bouches-­du-­Rhône.

Lundi 23 Janvier, une réunion publique a permis aux exilés de raconter leur périple et de
mettre à jour la politique d’expulsion à l’oeuvre chaque jour. Cette réunion a mobilisé un
large public soucieux de soutenir la situation de ces personnes. Il a alors été conjointe­
ment décidé d’organiser un rassemblement devant la préfecture pour casser la loi du si­
lence.

En Loire-­Atlantique, Gironde, Alsace-­Lorraine, Midi­-Pyrénées des mobilisations collectives
continuent ont obtenu la suppression du «dublinage» des exilés de Calais. Ailleurs, dans
le silence, les expulsions ont déjà commencé …

Ici, ne laissons pas l’Etat pratiquer son tri en silence !
De leur politique de dispersion et d’intimidation démultiplions les foyers
de résistance, de rencontre et de solidarité ! »

 

30janvier_cao_mars

Travail social en question

27 vendredi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 5 Commentaires

Étiquettes

Asile, Calais, centres de répit, Exilés, hébergement, solidarité

Un adolescent se défenestre du huitième étage et meurt. Une éducatrice parle publiquement des conditions de non-accueil auxquelles il était confronté avec soixante-douze autres mineurs isolés étrangers. Son employeur la convoque pour un entretien préalable à son licenciement.

Un rassemblement de soutien est prévu devant le siège de la Sauvegarde de la Marne à 9h30 lundi 30 janvier, RV 34 Grande Rue à Bezannes (banlieue de Reims).

https://www.facebook.com/association.admie/

Cette éducatrice, Ibtissam Bouchaara, assume ses positions et les explique dans un texte que nous reprenons ci-dessous, parce que les questions qu’il posent dépassent largement une situation singulière. Quel est le sens du travail social dans une politique de non-accueil ? Quel est le rôle, le positionnement du travailleur, de la travailleuse social-e ? Quand entre de plus en plus dans la mission des structures, des associations opératrices qui les gèrent après avoir répondu à des appels d’offre, de gérer le non-droit (les CAOMI – voir ici, ici, ici, ici et là), de préparer les expulsions (les centres PRAHDA qui se mettent en place), de mettre les gens à la rue sans solution (dans n’importe quel CADA en fin de prise en charge), de trier, soupçonner, éliminer les mineur-e-s parce qu’étranger-ère-s et isolé-e-s (dans beaucoup de services travaillant pour la protection de l’enfance).

Comment garder son éthique et le sens de son travail quand la pression se fait de plus en plus lourde ?

À la suite de ce texte, le communiqué de soutien de plusieurs associations et colletifs.

 


 

http://dormirajamais.org/ibtissam

« Résister pour les mineurs isolés, par Ibtissam Bouchaara.

Ibtissam Bouchaara est éducatrice à la Sauvegarde, association qui gère entre autres le Foyer Bellevue de Châlons-en-Champagne, où le jeune Denko Sissoko a trouvé la mort le 6 janvier 2017. Pour avoir apporté son témoignage sur la Radio primitive peu après cette tragédie, elle a été convoquée pour sanction disciplinaire, puis pour licenciement. Elle devra se présenter à sa direction le 30 janvier à 10 heures.Dans l’attente, elle définit sa position.J’avais à peine dix-sept ans sur les bancs de l’IRTS (Institut régional du travail social).
J’en ai trente-sept aujourd’hui et des kilomètres de vie se sont écoulés .
Mon parcours professionnel s’est fait au rythme de ces écorchés vifs, des adolescents en mal de parents, souvent rejetés, mal aimés ou dénigrés. Il a fallu que j’apprenne ce métier de tisserand du lien social entre ces adolescents et l’autre : le professeur, ses pairs, ses parents, soi-même et celui qu’on veut être. J’ai sûrement commis des erreurs, parfois perdu patience mais ce métier me prend au corps. Il m’a apporté des qualités humaines inestimables.
J’ai débuté ma carrière dans un foyer départemental et quelques semaines après mon arrivée, nous avons accueilli un mineur isolé.
C’était un cas rare à l’époque. Il était malade et sous dialyse .
Il était originaire du Cameroun. On ne lui a pas laissé de répit pour autant .
Un billet d’avion sans retour avait été pris et il avait été décidé qu’il retournerait au pays au mépris des lois françaises, des conventions internationales .
Je suis sortie de mon devoir de réserve que l’on doit même en tant que contractuelle.
Discrètement, contre l’ordre qui m’avait été donné, je l’ai mis en lien avec le milieu associatif.
Le département a été prié de respecter ses droits et il a continué sa vie paisible en France.
J’ai quitté le département, le devoir de réserve d’un fonctionnaire n’était pas compatible avec ma personnalité.
Quelques années plus tard, je l’ai croisé heureux et un peu plus adulte.
J’ai pris toute la mesure de la place des travailleurs sociaux auprès des personnes démunies.
Selon nos choix, notre degré de conscience et notre éthique, la vie des autres peut prendre un tout autre virage.
Alors oui, un soir du 23 décembre quand je mets les pieds dans un service de SAMIE(1) de mon association, en tant que déléguée du personnel, je ne m’attends pas à ce choc des frontières sur notre territoire.
Les chiffres sont terribles : 4 éducateurs, 73 jeunes.
Pas de veilleur de nuit pour leur sécurité, pas de psychologue pour soigner les traumatismes, pas de maîtresse de maison pour le côté maternel mais un mélange de mineurs avérés, d’autres en cours d’évaluations et d’adultes en difficulté qui vivent dans le même bâtiment.
Je ne m’attends pas à un si grand écart d’accompagnement pour une même mission.
Je ne m’attends pas à ce que l’Aide sociale à l’enfance alloue si peu de moyens à leur prise en charge, qu’on qualifie l’absence de veilleur de nuit comme de la semi-autonomie et qu’une association pour qui nous avons tant milité me soit devenue à ce point méconnaissable.
Le coup final a été porté par l’annonce du suicide d’un de leur pensionnaires quinze jours après mon passage. Quels que soit son âge, ses origines, son parcours migratoire ou la présence ou non d’un parent sur le territoire français, il doit rester à nos yeux un écorché vif comme les autres.
Si nos cours théoriques nous apprennent à accompagner des adolescents en mal de mère ou de père, avoir mal à sa patrie n’est pas une souffrance moindre qu’une autre.
Alors j’ai participé à la marche blanche de ce jeune Malien, j’ai exprimé mon désaccord sur la politique d’accueil de ces mineurs isolés et j’ai invité des instances à se saisir de cette question.
Dans le tourment, on voudrait me faire croire que je suis une salariée déloyale, nuisible ou encore mal intentionnée.
C’est à en perdre ses repères voire sa raison.
Des questions se bousculent. Mais comment le social a-t-il pu basculer vers la gestion et le management au détriment de nos missions premières ?
Si les éducateurs, qui sont l’interface entre la société et les oubliés, sont bâillonnés, qui va se faire le porte-parole des sans voix, des sans famille, des sans papier et sans repère ?
Mes propos publics ne sont que le reflet d’une liberté de parole, que nous avons tous en tant que citoyen, mais qui j’exerce de façon d’autant plus libre en tant qu’élue du personnel. La menace de licenciement, cette pression à travers des sous-entendus de diffamation ne me font reculer en rien sur le fait que l’accueil des mineurs isolés de ce service n’a pas été assez pensé en amont en termes de moyens.
À l’heure où il faut marcher au pas et faire du bénéfice, je décide de résister. Résister à ce social qui se veut gestionnaire. Résister afin que le social reste imperméable aux dérives politiques. Résister aux atteintes des droits fondamentaux.
En somme, que l’accueil des mineurs isolés, ici ou ailleurs, se fasse avec bienveillance et dans toute sa pluralité.Ibtissam, élue, éducatrice, citoyenne.

(1) Service d’accompagnement de mineurs isolés étrangers. »

 


 

http://dormirajamais.org/protection/

« Appel pour Ibtissam, le 30 janvier à 9h30, à Bezannes.

 

Protection de l’enfance ou atteintes aux droits de l’enfance en bande organisée ?

Le SAMIE créé en septembre 2015 accueille au foyer Bellevue à Châlons-en-Champagne des mineurs isolés étrangers dans un  ancien foyer de travailleurs immigrés transformé en résidence sociale. Les mineurs isolés partagent ce lieu d’hébergement avec d’autres résidents adultes qui sont dans une situation sociale précaire.

Il y a quelques semaines, une éducatrice, déléguée du personnel de l’association la Sauvegarde, a été alertée sur les conditions d’accueil de ces mineurs mis à l’abri par le département de la Marne. Les constatations observées lors de sa visite sont effarantes :

  • Un bâtiment non sécurisé, dans un quartier difficile de Châlons-en-Champagne avec des conditions d’hygiène dégradées (blattes dans les sanitaires, moisissures dans les chambres…)

  • Mélange de mineurs en attente d’évaluation, de jeunes confiés à la protection de l’enfance, et de majeurs en grandes difficultés sociales

  • Pas d’ailes distinctes entre les mineurs isolés et les autres résidents.

  • Pas d’espace commun passé 18h.

  • Pas de véritable cadre éducatif, lié à un manque de moyen cruel (4 éducateurs pour 73 mineurs)

  • Pas de numéro pour joindre quelqu’un en cas d’urgence, notamment la nuit.

  • Absence de personnel de nuit de 18h à 9h : les jeunes peuvent sortir la nuit et faire entrer des personnes comme bon leur semble.

  • Grand sentiment d’insécurité la nuit, les jeunes se cloîtrent dans leur chambre, terrorisés par des adultes en état d’ébriété

  • Mauvais accès aux soins médicaux, manque de suivi des jeunes en difficultés sanitaires et psychologiques

  • Désengagement des éducateurs qui expliquent aux jeunes qu’ils ne sont pas décisionnaires, l’ASE étant la tutelle.

  • Intervention récurrente de la police à l’intérieur du centre pour expulser ou arrêter les jeunes en fin de prise en charge.

  • Peu de relais pour préparer les sorties vers d’autres structures, notamment d’hébergement d’urgence, en fin de prise en charge ou d’arrivée à la majorité

  • Pas de scolarisation ni de cours de Français Langue Etrangère pour les jeunes en attente d’évaluation, parfois pendant plus de 4 mois. Pendant ce temps, les délais courent.

  • Mauvais accompagnement scolaire des jeunes scolarisés, pas d’aide aux devoirs, peu de travail sur le projet d’orientation

Au lendemain de la mort de Denko Sissoko, jeune résident du foyer qui s’est défenestré par peur de la police, Ibtissam a témoigné sur les conditions indignes d’accueil des jeunes au foyer Bellevue. Quelques jours plus tard, elle recevait de sa direction une convocation à un entretien préalable et elle risque aujourd’hui un licenciement, après 16 années au service de la Sauvegarde de la Marne !

Nous, travailleurs sociaux, associations de défense des droits, syndicats ou simples citoyen.ne.s sommes révoltés par le comportement de cette association qui au lieu de remettre en cause la manière dont elle gère une mission de protection de l’enfance, préfère contraindre au silence celles et ceux qui s’indignent et cherchent à améliorer la prise en charge de ces jeunes.

C’est pourquoi nous vous invitons à un rassemblement pendant l’entretien préalable d’Ibtissam devant le siège de la Sauvegarde de la Marne pour soutenir notre collègue.

Rassemblement de soutien à Ibtissam

Lundi 30 janvier à 9h30

Devant la Sauvegarde de la Marne

34 Grande Rue, 51430 BEZANNES

Appel soutenu par : Le GISTI, Réseau Education Sans Frontières (RESF), Le collectif Mandela 74, Solidaire Marne (Dominique Forestier, secrétaire départemental), L’ADMIE (Association de défense des mineurs isolés étrangers), La Boussole 02, Le BAAM (Bureau d’aide et d’accompagnement des migrants). »

Exilé-e-s à Caen : une situation mixte

26 jeudi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 3 Commentaires

Étiquettes

Asile, Caen, Calais exilés, centres de répit, Frontière, mineurs

Caen, ville de cent mille habitant-e-s, deux cents mille pour l’agglomération, chef-lieu de la région Normandie, une ville française comme beaucoup d’autres, où des personnes demandent l’asile, où des personnes mineures isolées devraient accéder à une protection, et où elles sont confrontées aux politiques de non-accueil.

Ville située aussi à quinze kilomètres, trois heures de marche, de Ouistreham, port ferry, trois liaisons quotidiennes vers Portsmouth au Royaume-uni, et donc lieu de passage pour les personnes qui s’y rendent en se cachant dans des camions qui embarquent sur les ferries.

Volonté d’éloigner les exilé-e-s de Calais, Paris et Grande-Synthe, près de Dunkerque, destruction du bidonville de Calais, expulsions de campements et création d’un centre de tri et d’orientation à Paris, il y aussi à Caen des Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là).

Si les délais d’enregistrement de la demande d’asile sont loin d’être les pires de la politique française de non-accueil – une dizaine de jours, ce qui permettrait à la préfecture de respecter la loi s’il y avait un afflux exceptionnel de demandes, ce qui n’est pas le cas et la loi dit bien trois jours maximum – l’hébergement, qui fait partie des obligations de l’État reste problématique.

D’où l’existence de cinq squats où habitent principalement des personnes en demande d’asile, mais aussi des personnes essayant de passer au Royaume-uni. Une importante implication bénévole fait que les conditions y sont moins indignes qu’ailleurs. Mais tout cela reste précaire, des jugements d’expulsion ont déjà été prononcés contre deux des squats, qui sont donc expulsables à tout moment, tandis qu’un autre est en cours de procédure. L’eau et l’électricité ne tiennent aussi qu’à un fil.

La situation dans les CAO est très contrastée. L’un pour les familles est ouvert et le personnel disponible pour résoudre les difficultés que rencontrent les personnes accueillies. L’autre accueillant des hommes seuls est complètement chapeauté par la préfecture et opaque. Sur quatre-vingts personnes accueillies, trente sont parties. Les autres CAO des environs, gérés par l’ADOMA (ex-SONACOTRA) sont fermés et opaques.

Pour ce qui est de la question litigieuse de l’application du règlement Dublin III aux personnes en CAO (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et là), à l’exception d’une famille la procédure qui prévoit le renvoi dans le pays responsable de l’examen de la demande d’asile et qui est généralement le pays d’entrée dans l’Union européenne (Bulgarie, Hongrie, Italie…) est appliquée. De manière générale sans assignation à résidence ni placement en rétention, les personnes concernées ayant le bon goût de disparaître.

Le dispositif géré par France Terre d’Asile pour tenir les mineur-e-s isolé-e-s étranger-ère-s à l’écart de leurs droits est particulièrement efficace, au point que Médecin du Monde, dont la logique d’intervention est pourtant de ne pas se substituer aux dispositifs de droit commun, en fait sont principal sujet d’intervention à Caen, à l’échelle d’une centaine de mineur-e-s concerné-e-s.

http://www.medecinsdumonde.org/fr/contact/normandie-0

 

britsoldiercaenCaen, 10 juillet 1944.

Délit de solidarité : quand la révolte enfle

25 mercredi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 5 Commentaires

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, Exilés, Italie, Paris, solidarité

La guerre aux citoyen-ne-s solidaires menée dans la fin de règne de François Hollande touche aux fondements de notre société. Peut-être comme l’Affaire Dreyfus en son temps. Qu’il s’agisse de Gwen à Paris ou d’Éric à La Roya, il s’agit bien fondamentalement de savoir dans quelle société nous voulons vivre.

 


https://www.change.org/p/mr-jf-carenco-pr%C3%A9fet-de-r%C3%A9gion-idf-pour-les-exil%C3%A9-e-s-contre-la-d%C3%A9mesure-p%C3%A9nale-p%C3%A9tition-en-soutien-%C3%A0-gwen-mallauran

« Pour les exilé-e-s, contre la démesure pénale : pétition en soutien à Gwen Mallauran

La politique de répression des luttes sociales et de la solidarité aux exilé-e-s se généralise en faisant de faits minimes autant d’affaires pénales.

Dans celle qui a suscité cette pétition, soutenue par plus de 100 personnalités, la démesure de l’autorité publique y outrage le bon sens : 29 heures de détention et d’importantes peines encourues et ce pour avoir exprimé une légitime colère…

PÉTITION :

Gwen Mallauran doit comparaitre le jeudi 2 février 2017 à 9h devant la 29ème chambre du TGI de Paris pour avoir « outragé » verbalement le préfet de région J-F Carenco, « dépositaire de l’autorité publique (…) en criant par trois fois ‘Carenco salaud’ » selon les « faits reprochés ».

Le 4 novembre dernier se déroulait, à grands renforts médiatiques, l’ultime démantèlement gigantesque d’un campement de réfugiés autour de la place Stalingrad à Paris, présenté comme une mesure favorable à leur accueil et à leur dignité. Seule face à l’hypocrisie de cette mise en scène, elle a manifesté sa colère.

À l’issue de 29 heures de détention, sa convocation devant le tribunal lui a été signifiée. Que cherche par là « l’autorité publique »?

La démesure de ces poursuites et leur sens politique dans notre contexte nous alertent. Elle était seule pour tenter de faire entendre une autre voix devant cette brutale évacuation. Nous savons trop que cette solitude résulte de nos difficultés à nous regrouper sur tous les fronts : nous ne voulons pas la laisser seule face à la répression.

Nous réclamons l’arrêt de toutes les poursuites à l’encontre de Gwen Mallauran.

 PREMIERS SIGNATAIRES : José Alcala, cinéaste, Pierre Alferi, écrivain, Guy Alloucherie, metteur en scène , Mathieu Amalric, cinéaste et comédien, Paul Avoine, dessinateur, Etienne Balibar, professeur émérite de philosophie, Université de Paris-Ouest, Gilles Bannier, cinéaste, Ludivine Bantigny, historienne, Emmanuel Barot, philosophe, université Jean Jaurès (Toulouse), Aurélien Barrau, astrophysicien, Professeur à l’université Grenoble-Alpes, Arno Bertina, écrivain, Julie Bertuccelli, cinéaste, David Bobée, metteur en scène, directeur du Centre Dramatique National de Normandie-Rouen, Pascal Bonitzer, scénariste et cinéaste, Lucie Borleteau, cinéaste et comédienne, Nicolas Bouchaud, comédien, Clara Bourreau, scénariste , Guillaume Brac, réalisateur, Nicole Brenez, professeur, Geneviève Brisac, écrivain , Rodolphe Burger, musicien , Olivier Cadiot, écrivain, Judith Cahen, cinéaste, Manuel Cervera-Marzal, sociologue, Patrick Chamoiseau, écrivain, Yves Citton, professeur de littérature, Laurent Cantet, réalisateur, Jean-Paul Civeyrac, réalisateur, Enzo Cormann, écrivain, Catherine Corsini, cinéaste, Marie Cosnay, écrivain, François Cusset, écrivain et historien, Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, Christine Delphy, directrice de recherche émérite, CNRS , Claire Denis, cinéaste, Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice, Alice Diop, cinéaste, Cédric Durand, économiste , Annie Ernaux, écrivain, David Faroult, universitaire, Philippe Faucon, réalisateur et producteur, Pascale Ferran, cinéaste, Geneviève Fraisse, philosophe, CNRS, Isabelle Garo, enseignante de philosophie, Rémo Gary, chanteur , Dyana Gaye, cinéaste, Stéphane Gérard, cinéaste, Fabrice Gobert, cinéaste , Alain Gomis, réalisateur, Yann Gonzalez, cinéaste, Dominique Grange, chanteuse engagée, Robert Guédiguian, cinéaste, Nacira Guénif, anthropologue, Chantal Jaquet, philosophe, professeur à l’université Paris Panthéon-Sorbonne , Helena Klotz, cinéaste, Stathis Kouvélakis, philosophe, King’s College Londres , Geoffroy de Lagasnerie, sociologue et philosophe, Paul Laverty, auteur et scénariste , David Lapoujade, philosophe, Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire, Ken Loach, cinéaste, Frédéric Lordon, chercheur CNRS, Philippe Malone, écrivain, Gilles Manceron, historien, Philippe Mangeot, professeur en littérature, Maguy Marin, chorégraphe, Tonie Marshall, cinéaste, productrice et comédienne, Corinne Masiero, comédienne et citoyenne de base, Laurent Mauvignier, écrivain, Elli Medeiros, chanteuse, Cyril Mennegun, cinéaste, Daniel Mermet, journaliste, Guillaume Meurice, humoriste, Stéphanie Murat, cinéaste et comédienne, Jean-Luc Nancy, philosophe, Mariette Navarro, dramaturge et écrivain, Olivier Neveux, professeur d’études théâtrales, Ens de Lyon, Helena Noguerra, chanteuse, Rebecca O’Brien, productrice de cinéma, Paul Otchakovsky-Laurens, éditeur , Véronique Ovaldé, écrivain, Yves Pagès, écrivain et éditeur, Ugo Palheta, sociologue, université Lille 3 , Marie Payen, comédienne, Benoit Peeters, écrivain et scénariste, Willy Pelletier, sociologue et coordinateur général de la Fondation Copernic, Antonin Peretjatko, cinéaste, Nicolas Philibert, cinéaste, Aude Picault, dessinatrice, Guillaume Pigeard de Gurbert, professeur de philosophie, Roland Pfefferkorn, sociologue , Nathalie Quintane, enseignante, écrivain, Jacques Rancière, philosophe , Sophie Reine, monteuse, Philippe Renonçay, écrivain, Michèle Riot-Sarcey, historienne, Christophe Ruggia, cinéaste , Céline Sallette, comédienne, Virginie Sauveur, réalisatrice  , Valentin Schaepelynck, enseignant-chercheur , Céline Sciamma, réalisatrice  , Jean-François Sivadier, metteur en scène et acteur, Bernard Stiegler, philosophe, Jacques Tardi, dessinateur, Etienne Tassin, professeur de philosophie, Université Paris Diderot, Enzo Traverso, historien , Lewis Trondheim, dessinateur, Frédéric Videau, cinéaste, Tanguy Viel, écrivain, Eric Vuillard, écrivain , Martin Winckler, médecin et écrivain »

 


 http://lesaf.org/vallee-de-la-roya-le-saf-solidaire-du-delit-dhumanite/

« VALLEE DE LA ROYA
LE SAF SOLIDAIRE DU DELIT D’HUMANITE

Le gouvernement n’assume pas son devoir d’humanité.

Il poursuit et harcèle ceux qui le remplissent à sa place.

Depuis plusieurs mois, des citoyens de la Vallée de la Roya, à la frontière italienne, ainsi que de nombreuses associations de défense des Droits de l’Homme, ne cessent d’alerter les pouvoirs publics, les autorités judiciaires, les représentants de l’Etat et du département, du drame humain qui se déroule sous leurs yeux.

La reconduction de l’état d’urgence a entrainé le rétablissement de la frontière entre l’Italie et la France, poussant des centaines d’exilés à se réfugier dans la Vallée pour pouvoir passer la frontière et demander l’asile en France.

Or, sans équipement, les risques qu’ils prennent sont importants et de plus en plus de réfugiés sont retrouvés dans un état sanitaire très préoccupant.

Parmi eux se trouvent de nombreux mineurs non accompagnés, livrés à eux-mêmes. L’application de la loi française doit amener à leur mise à l’abri par les services de l’Aide Sociale à l’Enfance ou à la saisine du juge pour enfants.

Mais au contraire, leur droit à être protégé est nié. Même munis de justificatifs d’ouverture d’une procédure de protection, ils font l’objet de « refus d’entrée », formalisés ou pas, puis de refoulements en Italie, parfaitement illégaux et contraires au droit international.

Devant ce déni de droit et d’humanité, des citoyens n’ont d’autre choix que de se substituer à la carence d’un Etat aveugle et sourd.

Ils sauvent la vie et rétablissent la dignité de ces hommes et femmes fuyant leurs pays. Ils accomplissent les gestes de première urgence : aide, hébergement, soins et conseils.

Ce sont ceux-là que l’Etat décide de poursuivre, de placer en garde à vue et de perquisitionner de manière gratuite et brutale.

La vallée est en état de siège, sillonnée par les forces de police, de gendarmerie et par l’armée.

Le SAF dénonce le non-respect des droits fondamentaux des mineurs et – la traque des citoyens solidaires.

Le SAF demande l’abandon des poursuites pour délit de solidarité

Le SAF exige l’application de la convention  européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et de la Convention Internationale des droits de l’Enfant et le respect par la France de ses engagements internationaux. »

 


https://citoyenssolidaires06.com/2017/01/23/mama-herrou-ecrit-au-procureur-la-frontiere-la-gestapo-laccueil-denfants-on-connait-ca-chez-les-herrou/

« Mama Herrou écrit au procureur. La frontière, la Gestapo, l’accueil d’enfants, on connait ça chez les Herrou…

Par csds06le23 janvier 2017 • ( 14 )

Malgré la couverture médiatique, les communiqués, les revendications, les interpellations, les procès des Citoyens Solidaires, on oublie que celui qui aide a reçu une éducation d’une manière ou d’une autre. Car les valeurs qu’il a reçu sont bien venues de quelque part et c’est pas la télé ou les discours qui forgent le cœur des gens.Avec ces procès en cascade, ce sont des personnes individuelles qui se présenteront à la barre, mais derrière il y a souvent une famille et quand une mère voit son enfant au tribunal elle est touchée en plein coeur.

La mère de Pierre-Alain s’était exprimée ici avant son procès et ensuite après le procès ici. Aujourd’hui c’est au tour de la mère de Cédric de s’adresser au procureur et il y a des moments ou il faudrait écouter les mamans.

Lettre de la mère de Cédric au procureur Jean-Michel Prêtre.

Monsieur le Procureur, je vous fais une lettre……

Je suis la mère de celui contre lequel vous vous acharnez. Ma grand-mère paternelle a elle aussi, en 1918 passé la frontière d’Italie à pied, par les montagnes elle a perdu le bébé qu’elle portait au cours de ce périple (peut être a-t-elle croisé à ce moment là les grands mères de messieurs Ciotti et Estrosi, qui sait ?), elle s’est louée telle une bête de somme pour tirer les « charetons » je me souviens d’elle avec la lanière de cuir qui lui barrait le torse… Ma mère quant à elle était allemande, ma sœur est née dans les geôles de la Gestapo, elles ont été toutes deux libérées par les Américains ; C’est ce sang là qui coule pour moitié dans les veines de mes deux fils que vous avez fait arrêté jeudi, l’autre moitié étant du pur sang de Bretagne… c’est têtu un Breton, et ça n’a pas peur des tempêtes.
S’ils ne sont pas Français « de souche » (c’est ce qui reste d’un arbre mort, non?) ils ont des racines profondes et vivantes dans ce pays qui est le leur et qu’ils aiment.
Pour que vous compreniez… nous avons été « famille d’accueil pendant 25 ans. Cédric avait 5 ans, Morgan 7, quand les premiers enfants sont arrivés. Ils ont partagé leurs jouets, leur table, leur maison, leurs parents avec 15 enfants délaissés, de toutes origines, certains battus, violés…..
Alors quand Cedric vous dit que ces enfants qu’il voit sur nos chemins et nos routes de la Roya, ce sont ses frères et ses sœurs, il ne vous ment pas. Et quand il interpelle si fort les services de l’ASE, c’est qu’il en connaît les rouages.
Nous avons quatre enfants puisque ils ont accepté d’intégrer deux de ces enfants à leur famille, ce sont leur sœur et leur frère à présent et nous en sommes très fiers !
Voilà monsieur le Procureur, et tous ceux qui le traite de passeur, de trafiquant d’êtres humains et de voleur, voilà à qui vous avez à faire.

Avec tout mon respect
Mama Herrou

« Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes  » Ghandi »

 

j_accuse

 

Quand Schengen s’en va en miettes

24 mardi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Balkans, Calais, Exilés, frontières, politiques migratoires, Union européenne

Renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l’Union européenne et utiliser les États voisins pour constituer un glacis de plus en plus profond qui tiennent les exilé-e-s à distance (accord avec la Turquie – voir ici, ici, ici et là, processus de Khartoum avec l’Afrique de l’est -voir ici, ici, ici et là, processus de Rabat avec l’Afrique de l’ouest), dans le but de restaurer la libre-circulation à l’intérieur de l’espace Schengen. C’est ce qu’affichent les institutions européennes.

Dans la réalité, le renforcement des contrôles aux frontières extérieures et la mise à distance des exilé-e-s par des accords avec les États de plus en plus loin de frontières extérieures se mettent bien en place, mais les contrôles aux frontières internes à l’espace Schengen se maintiennent et se pérennisent.

Le corridor humanitaire qui avait permis aux exilé-e-s d’atteindre, dans des conditions souvent difficiles, l’Allemagne et la Scandinavie au cours de l’année 2015 s’est refermé dès mars 2016. Les multiples frontières des Balkans sont venues faire obstacle à la route des exilé-e-s vers le centres de l’Europe, frontières extérieures de l’Union européenne, frontières entres États non membres de l’Union européenne, frontières entre États membres de l’espace Schengen et non-membres de l’espace Schengen (Slovénie / Croatie, Hongrie / Croatie, Hongrie / Roumanie), frontières entre États non-membres de l’espace Schengen (Roumanie / Bulgarie). Fermeture souvent matérialisée par l’érection de clôtures et de barbelés, et comprenant parfois la mobilisation de l’armée.

Mais cela ne semble pas avoir suffi, puisqu’à cette série d’obstacles est venu s’ajouter le rétablissement des contrôles à toute la série des frontières internes à l’espace Schengen qui suivaient : entre l’Autriche et la Slovénie d’une part, la Hongrie d’autre part, entre l’Allemagne et l’Autriche, entre de Danemark et l’Allemagne, dans les ports du sud et de l’ouest de la Suède et sur le pont de l’Øresund, donc à ses frontières avec l’Allemagne et le Danemark, entre la Norvège et l’Allemagne, le Danemark et la Suède. Il s’agit bien sûr de mesures transitoires qui doivent disparaître avec le renforcement des contrôles aux frontières extérieures.

http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-1723_fr.htm

Lesquelles mesures provisoires sont prolongées six mois plus tard.

http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-14115-2016-INIT/fr/pdf

À ces mesures qui durent toujours s’ajoutent d’autres cas de rétablissement des contrôles en raison « d’événements prévisibles ».

https://ec.europa.eu/home-affairs/what-we-do/policies/borders-and-visas/schengen/reintroduction-border-control_en

Dans le cas de Malte il s’agit de rétablir les contrôles pour empêcher les manifestations à l’occasion de réunions des instances européennes, entrave devenue classique à la libre expression démocratique.

Dans le cas de la France, on constate que grâce à un enchaînement de raisons diverses qui vont de la COP 21 au Tour de France et de l’Euro de football aux attentats, les contrôles aux frontières ont été rétablis pendant plus de 14 mois, du 13 novembre 2015 au 26 janvier 2017. Cette situation va encore être prolongée jusqu’au 15 juillet 2017, pour « menace terroriste permanente ». Autant dire que la France ne respecte plus les règles de l’espace Schengen de manière permanente.

À sa frontière nord-ouest, le Royaume-uni et l’Irlande, qui ne font pas partie de l’espace Schengen, maintiennent les contrôles à leur frontière, et le Royaume-uni utilise les États voisins, France, Belgique et Pays-bas, comme un glacis pour éloigner les exilé-e-s de ses frontières.

 

marey-saut-dun-hommeÉtienne-Jules Marey : Saut d’un homme.

Un mort ce samedi

24 mardi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 3 Commentaires

Étiquettes

Calais, Exilés, Frontière, mort

« 0 migrant à Calais » sonne comme un slogan publicitaire. Derrière la façade, la violence de la situation à la frontière continue. Johnsina, 20 ans, venu d’Éthiopie, est mort samedi dernier 21 janvier vers 8h du matin, écrasé sur l’autoroute par plusieurs camions. Il est le premier mort connu à la frontière britannique depuis le début de cette nouvelle année au cours de laquelle nous conterons à nouveau les morts à la frontière. Dix-sept personnes y étaient mortes en 2016. Ce n’est pas un compte, c’est à chaque fois une personne qui est morte.

http://www.lavoixdunord.fr/106743/article/2017-01-21/un-ethiopien-de-20-ans-meurt-ecrase-sur-l-a16-un-appel-temoin-lance

Un rassemblement de solidarité a eu lieu hier dimanche à Calais, comme après chaque décès.

 

Frontex, l’Union européenne et les expulsions

20 vendredi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Calais, Dublin, Exilés, expulsions, Frontex, politiques migratoires, Union européenne

Les enjeux que l’on rencontre à Calais et dans la politique migratoire française se retrouvent au niveau européen.

Alors que les autorités françaises viennent d’expulser deux personnes au Soudan, dont l’une avait été arrêtée pendant la destruction du bidonville de Calais, en un mois et demi, l’agence européenne Frontex annonce la constitution d’un « pôle expulsion » avec 690 agent-e-s chargé-e-s d’aider les États membres de l’Union européenne à organiser de manière plus efficace les expulsions de personnes étrangères.

http://frontex.europa.eu/news/frontex-creates-a-new-pool-of-return-experts-yWWYG1

La priorité de ce pôle sera d’augmenter les expulsions à partir de l’Italie et de la Grèce, les deux principaux pays d’entrée dans l’Union européenne. C’est là que cette politique rejoint les enjeux autour du règlement Dublin III, qui fait que le pays responsable d’une demande d’asile est le plus souvent le pays d’entrée dans l’Union européenne et qui prévoit le renvoi des personnes qui demandent l’asile dans un autre pays y soient renvoyée. La création dans le cadre de la politique de l’Union européenne de « hospots » en Italie et en Grèce fait que les empreintes digitales des personnes y sont prises de manière beaucoup plus systématique que par le passé. La Commission européenne prévoit que les renvois Dublin en Grèce pourront reprendre en mars prochain, après une interruption de plusieurs années due aux conditions d’accueil indignes dans ce pays et aux procédures d’asile inefficientes.

En parallèle, les autorités françaises augmentent les expulsions dans le cadre du règlement Dublin III, entre autres pour les personnes en Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là), et créent un dispositif d’hébergement dont l’une des missions est de préparer ces renvois, le PRAHDA. Les renvois Dublin peuvent déboucher sur des expulsions vers le pays d’origine, pour les personnes déboutées de leur demande d’asile, comme ça peut se voir avec la Norvège (autre pays d’entrée dans l’Union européenne, par le nord de la Russie). La mécanique de l’expulsion fonctionne alors parfaitement.

 

1-fotograma-de-faust-de-murnau

Froid – plus vif

19 jeudi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 6 Commentaires

Étiquettes

Calais, Exilés, solidarité

Alors que la température baisse dangereusement, des habitant-e-s de Calais ouvrent leur porte. Les dispositions légales obligeant l’État à ouvrir des lieux de mise à l’abri pour les personnes à la rue, quelque soit leur situation administrative et leur nationalité, ne sont pas respectées, au nom d’un objectif déconnecté de la réalité, « 0 migrant à Calais ». Heureusement que la solidarité est vivace.

Les appels xénophobes à s’occuper d’abord de « nos » SDF, français, se heurtent à la réalité. Mercredi 11 janvier, c’est une personne sans domicile de nationalité française qui a été retrouvée morte sous un abri-bus du quartier du Virval. Les xénophobes au grand cœur avaient dû l’oublier. La réalité, ce n’est pas les « SDF français » plutôt que les « migrants », la réalité des politiques publiques et des coupes budgétaires, c’est ni pour les « SDF français » ni pour les « migrants ».

http://www.nordlittoral.fr/14606/article/2017-01-11/un-sdf-retrouve-sans-vie

Dans un tract national sensé répondre à un communiqué concernant les violences policières, l’UNSA police reprend cette rhétorique xénophobe : « Alors que des dizaines de français, quels que soient leur origine, sexe ou religion, meurent chaque année de faim, de maladie ou de froid, dans l’indifférence la plus totale, l’UNSA Police s’interroge sur la propension qu’ont ces associations à défendre en priorité les clandestins… » Mais dans une ville dont les rues sont sillonnée jour et nuit par des patrouilles de police, on peut mourir dans la rue.

Cliquer pour accéder à 2017-01-12_compresse_violences_imaginaires_associations.pdf

 

Un texte d’un bénévole calaisien circule sur le net. Lisons-le :

« Hier soir, en quittant du boulot vers 18h30, avec ma collègue et bien couverts, gros manteaux, bonnets, écharpes et gants, nous nous dirigeons vers la voiture en grelottant de froid. Garée depuis le matin 7h, nous nous rendons compte qu’il a gelé en plein jour; les vitres de la voiture en témoignent. Alors, dans le froid, nous pulverisons de la bombe anti gel sur les vitres et commençons à les gratter. Aussi, une fois installés à bord du véhicule, nous nous rendons compte que malgré l’excellent entretien de la voiture de ma collègue , il a aussi gelé à l’intérieur. Alors nous grattons aussi les vitres à l’intérieur. Peu à peu, la visibilité apparaît et nous commençons peu à peu à ressentir la chaleur dans l’auto. Sur la route, j’aperçois pas mal de personnes qui préparent leur voiture à la nuit en installant des cartons sur le pare brise.
Ouf ! Nous rentrons chez nous !

Et puis, je repense au problème du mal logement ou du pas de logement du tout .
Je repense à cet homme que nous avons vu allongé mort la semaine dernière ! Je repense aux gens comme lui, aux exilés, bref je repense sans distinction aucune à toutes les personnes qui n’ont pas l’occasion de se réchauffer en se grattant la peau après avoir utilisé un spray antigel. Eux n’ont que le carton , et encore …
Je repense à des choses vues et revues : la police et des sociétés de construction , enfin, de démolition, répondant souvent aux ordres fous et dégradant des dirigeants du pays et de la ville ou n’agissant aussi souvent que de leur propre chef , détruisant des abris , des tentes, arrachant des couvertures des mains d’ Êtres humains.

À Calais, le concept  » zéro migrant » est né. Mais dans les faits, ils sont là ! Alors!
Qu’attend on pour construire la solidarité ?
Qu’ attendent les autorités de la ville pour réclamer sans délai la mise en place de mesures concernant un plan grand froid sans tâche ? Ce n’est pas en occultant une situation qu’elle s’arrange.
Réclamons des actions ! Décrochons nos téléphones , envoyons des emails , des fax, dérangeons nous et demandons l’ouverture d’un abri au moins pour l’hiver. Contactez vos mairies, préfectures … Osons leur demander ! Osons dire qu’en tant que citoyens, nous ne voulons plus cautionner ces actes, nous ne voulons plus être témoins de l’assassinat des gens des rues ! »

 

schaedeleer-hiverValerius de Schaedeleer : Hiver.

Expulsion vers le Soudan hier soir

19 jeudi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Exilés, expulsion, rétention, Soudan

M. Naji a donc été expulsé hier soir vers le Soudan à partir de l’aéroport Charles De Gaulle par un vol Qatar Airways, sur décision de la préfecture de Moselle (voir ici et là).

Ce genre de décision n’est pas unique de la part de cette préfecture, qui s’inscrit donc activement dans la politique gouvernementale d’expulsion vers tout pays, quelle que soit la situation (voir ici, ici, ici, ici et là). M. Ahmed, également soudanais, a été placé en rétention le 30 novembre 2016. Il a refusé deux fois de parler au consul du Soudan, empêchant ainsi son identification, ce qui lui a permis d’éviter l’expulsion. Il a été poursuivi en justice pour avoir fait obstacle à son expulsion, et a été condamné à un mois de prison avec sursis, et cinq ans d’Interdiction du Territoire Français.

Il est donc libre, puisque la durée maximale de rétention est de 45 jours, mais avec une Obligation de Quitter le Territoire Français avec le Soudan comme pays d’expulsion, qui est toujours applicable, plus une interdiction de territoire de 5 ans.

http://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-metz-ville/2017/01/14/metz-fuir-le-soudan-pour-aller-nulle-part

 

rixe-de-musisiciens-de-la-tour-3legerGeorges de La Tour : Rixe de musiciens.

← Articles Précédents

Passeurs d’hospitalités

Passeurs : font circuler la parole, et relient les êtres et les rives.

Hospitalités : les mille formes de l'accueil et de la rencontre entre les êtres.

Le bloguistan des Passeurs d’hospitalités

  • Passeurs d’hospitalités – English
  • Exilés dans les Balkans (fr)
  • Exiles in the Balkans (en)
  • Lampedusa – une île

Contact :

passeurs.dhospitalites (at) laposte.net

Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et être notifié par email des nouvelles publications.

Abonnement flux RSS

  • RSS - Articles

Articles récents

  • FEVRIER 2023 A CALAIS
  • JANVIER 2023 A CALAIS
  • DECEMBRE 2022 A CALAIS
  • NOVEMBRE 2022 A CALAIS
  • Une cinquantaine de soutiens entravent de nouveau l’expulsion du campement rue du Beau Marais à Calais
  • Blocage d’une opération d’expulsion quotidienne sur un lieu de vie à Calais
  • La marionette Amal arrivera bien à Calais Dimanche 17 octobre
  • A Calais, trois personnes entament une grève de la faim pour demander l’arrêt de la politique de harcèlement envers les personnes exilées.
  • « Ayez pitié des passants » Lettre d’un exilé de passage, sur la route de l’Angleterre
  • A Calais, suite au décès de Yasser, les personnes exilées appellent à une manifestation pour la paix.

Archives

  • mars 2023
  • février 2023
  • janvier 2023
  • décembre 2022
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • août 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • mars 2020
  • mai 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • septembre 2017
  • août 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • janvier 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • octobre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • février 2016
  • janvier 2016
  • décembre 2015
  • novembre 2015
  • octobre 2015
  • septembre 2015
  • août 2015
  • juillet 2015
  • juin 2015
  • mai 2015
  • avril 2015
  • mars 2015
  • février 2015
  • janvier 2015
  • décembre 2014
  • novembre 2014
  • octobre 2014
  • septembre 2014
  • août 2014
  • juillet 2014
  • juin 2014
  • mai 2014
  • avril 2014
  • mars 2014
  • février 2014

Articles récents

  • FEVRIER 2023 A CALAIS
  • JANVIER 2023 A CALAIS
  • DECEMBRE 2022 A CALAIS
  • NOVEMBRE 2022 A CALAIS
  • Une cinquantaine de soutiens entravent de nouveau l’expulsion du campement rue du Beau Marais à Calais
  • Blocage d’une opération d’expulsion quotidienne sur un lieu de vie à Calais
  • La marionette Amal arrivera bien à Calais Dimanche 17 octobre
  • A Calais, trois personnes entament une grève de la faim pour demander l’arrêt de la politique de harcèlement envers les personnes exilées.
  • « Ayez pitié des passants » Lettre d’un exilé de passage, sur la route de l’Angleterre
  • A Calais, suite au décès de Yasser, les personnes exilées appellent à une manifestation pour la paix.

Archives

  • mars 2023
  • février 2023
  • janvier 2023
  • décembre 2022
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • août 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • mars 2020
  • mai 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • septembre 2017
  • août 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • janvier 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • octobre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • février 2016
  • janvier 2016
  • décembre 2015
  • novembre 2015
  • octobre 2015
  • septembre 2015
  • août 2015
  • juillet 2015
  • juin 2015
  • mai 2015
  • avril 2015
  • mars 2015
  • février 2015
  • janvier 2015
  • décembre 2014
  • novembre 2014
  • octobre 2014
  • septembre 2014
  • août 2014
  • juillet 2014
  • juin 2014
  • mai 2014
  • avril 2014
  • mars 2014
  • février 2014

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Passeuses d'hospitalités
    • Rejoignez 955 autres abonné∙e∙s
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Passeuses d'hospitalités
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…