Le Tribunal administratif de Lille valide une nouvelle fois l’expulsion d’un lieu de vie d’exilé.e.s à Calais.


Le 29 janvier 2021, la Commune de Calais demande au juge l’autorisation d’expulser des habitants sous le pont Freycinet, avec une audience le 5 février au matin. La décision autorisant l’expulsion est rendue l’après-midi même. Une justice expéditive qui ne prend même plus la peine de faire croire à un semblant d’impartialité. Calais obtient le titre de « plus gros expulseur de France », haut la main, avec 742 expulsions entre le 1 er novembre 2019 et le 31 octobre 2020.


7 tentes ont été installées sous le Pont Freycinet, dans le centre-ville de Calais. 14 soudanais s’abritent sous ce pont, dont plusieurs mineurs et une personne âgée. Nous dénonçons les expulsions qui ne font qu’aggraver la situation, déjà précaire, des habitants de terrain (précarité matérielle mais aussi psychologique et physique).
Les expulser loin de Calais n’empêchera pas leur retour. Ces expulsions sont constitutives d’un harcèlement quotidien visant à éviter tout point de fixation sur le littoral tout en maintenant les personnes à la rue.


Nous demandons donc une prise en charge par l’État avec un logement inconditionnel et pérenne à Calais. « Notre plus grande revendication c’est un hébergement ! », témoigne un des défendeurs.


Nous dénonçons également cette justice expéditive et l’hypocrisie de ce système juridique qui ne prétend même pas au droit à un recours effectif et à une justice impartiale.

La Cabane Juridique

Photo : Julia Druelle