Encore une fois
Mardi 11 mai 2021, les personnes exilées et les associations actives à Calais ont eu pour la 3ème fois le plaisir de découvrir un référé mesures utiles demandant l’expulsion des lieux de vie des quais Tamise et Danube et du pont Faidherbe.
Demain, mardi 18 mai 2021 à 10 h 30, le Tribunal administratif de Lille devra trancher sur la nécessité et l’urgence d’expulser une nouvelle fois ce lieu.
La mairie, dans son habituel élan de civisme, motive son injonction judiciaire par plusieurs moyens plus aberrants les uns que les autres. On y trouve ainsi une supposée inaccessibilité de la porte d’accès d’un réseau d’assainissement, la présence « de très nombreux détritus », « de sérieux problèmes de sécurité, de salubrité, de tranquillité et d’atteinte à la dignité ».
Violents, vous dites ?
C’est pourtant bien cette mairie qui met en danger la vie des personnes exilées. Forte de son incapacité à proposer des conditions dignes de (sur)vie, celle-ci préfère exposer des supposées violences de la part de ces personnes. Elle justifie ainsi toute une politique de harcèlement permanent maintenant les personnes exilées à Calais dans des conditions de vie déplorables.
Ces pratiques, bien que masquées par des procédures dites légales, relèvent d’une violence insidieuse mais bien réelle. Le système d’errance activé par des politiques racistes et xénophobes relève d’une volonté précise : décourager les personnes exilées vivants à Calais afin de forcer leur éloignement.
Et la réalité ?
La mairie de Calais l’a déjà prouvé, elle n’a que faire de la réalité et de la nécessité de ces lieux de vie en raison de l’absence de solutions dignes et pérennes. Cela a notamment été démontré par le tribunal de Lille le 26 Mars 2021 concernant la demande d’expulsion du lieu de vie « BMX ». En effet le référé mesure utile a été rejeté en raison des motifs invoqués par la mairie qui résultent être insuffisants et fallacieux.
Ce nouveau référé mesures utiles s’inscrit donc dans un contexte plus global. Nous ne comptons plus les expulsions toutes les 48h ainsi que les expulsions « surprises » des différents lieux de vies, la démesure du dispositif policier, la surveillance et les violences quotidiennes sur les personnes exilées à Calais.
Nous ne cesserons jamais de combattre ces pratiques systémiques et continuerons de mettre tous les moyens en œuvre pour contrer les volontés politiques de ce système inhumain.
La Cabane Juridique
Crédit photo : Julia Druelle