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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives de Tag: campement

Vent d’expulsion à Tatinghem ?

06 vendredi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, campement, Exilés, expulsion, Saint-Omer

Deux autoroutes qui mènent au littoral, et des campement près des parkings où s’arrêtent les camions dans lesquels les exilé-e-s se cachent pour parvenir au Royaume-uni. L’autoroute qui va de Lille à Dunkerque puis Calais, avec un campement à Steenvoorde, celle qui va d’Arras à Calais, avec des campements à Angres, Norrent-Fontes et Tatinghem, et de manière plus occasionnelle à Choques. Il y a aussi des tentatives de passage plus en amont sur les autoroutes, en France et en Belgique, mais la situation y est moins connue, faute d’association qui se soit constituée ou impliquée localement autour de la découverte d’un campement.

Celui de Steenvoorde a été détruit le 7 juillet 2016. Des exilé-e-s essayent toujours de passer sur ce parking, mais vivent dans des conditions beaucoup plus précaires. Celui de Choques avait été détruit le 1er juin 2016. Celui de Norrent-Fontes a échappé au même sort grâce à un jugement favorable du tribunal de Béthune, qui a estimé que la destruction aggraverait la précarité des personnes et qu’aucune solution adaptée n’était proposée.

Le campement de Tatinghem, à côté de Saint-Omer, fait partie de cet archipel qui s’est créé suite au renforcement des contrôles dans le port de Calais (2000) et aux accès du Tunnel sous la Manche (2001), puis de la fermeture du Centre de Sangatte (2002). Situé dans un fossé, les conditions y ont longtemps été particulièrement difficiles, jusqu’à ce que les habitants et les associations les rendent un peu moins précaire, avec un plancher en palettes qui évite la boue et des cabanes plus solides.

https://goo.gl/maps/WfsxhGkPhS72

Une procédure d’expulsion est engagée pour son expulsion, les propriétaires du fossé ayant soudain considéré que ce campement qui existe depuis des années les gênait, ou plus probablement la police ou la sous-préfecture leur ayant suggéré de s’engager dans cette démarche.

Cliquer pour accéder à INDE_INDE_20161215_036-1.pdf

 

omer_et_son_serviteurOmer et son serviteur – XIe siècle.

Dieppe : expulsion hivernale

01 dimanche Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, campement, Dieppe, Exilés, expulsion, harcèlement

Le jugement d’expulsion des habitant-e-s, soit « de la vingtaine de migrants – pour la majorité des Albanais – et du SDF français » du campement de Neuville-lès-Dieppe a eu lieu lundi 26 décembre, l’expulsion mercredi 28.

http://www.paris-normandie.fr/region/a-dieppe-les-migrants-expulses-une-nouvelle-fois-AH7900211#.WGjh42fjIUQ

Dans un communiqué, l’association Itinérance Dieppe reprend les expulsions de l’année et les circonstances de celle-ci.

 

https://www.facebook.com/refugiestransmanchedieppe/

« PAS DE TREVE DE NOEL POUR LA « CHASSE » AUX MIGRANTS QUI SE POURSUIT A DIEPPE…

Au mépris des droits les plus fondamentaux de l’accueil et de l’humanité, la chasse aux migrants se poursuit à Dieppe et s’intensifie. Demain, 26 décembre, une nouvelle expulsion risque d’avoir lieu. Le jugement sera rendu dans la journée pour savoir si les 30 migrants qui vivent dans une friche industrielle autour du port seront à nouveau expulsés vers nulle part… Cette traque, qui frise le harcèlement, dure maintenant depuis près d’un an :

– La 1ère expulsion avait eu lieu le 1er avril : une centaine de migrants, avaient été expulsés de leurs campements situés sous les falaises, par le Syndicat Mixte du port de Dieppe, c’est-à-dire par la Région, le département, l’agglo et la Ville de Dieppe.

– 1er juillet 2016 : la Chambre de Commerce et d’Industrie de Dieppe expulse à son tour 120 migrants albanais qui vivent sous les falaises entre Dieppe et Puys, dans un campement humanitaire, érigé grâce aux dons de Médecins Sans Frontières.

Pendant l’été, les migrants se répartissent dans des petits campements diffus dans la Ville, dans les parcs et sur des terrains en friche, en dormant dans des petites tentes Quéchua. Le harcèlement des migrants continue alors : presque chaque nuit, les forces de l’ordre municipales et nationales viennent les déloger sous leurs petites tentes, confisquant leurs quelques biens personnels et leurs Quéchuas pour les intimider et les obliger à repartir. Les contrôles d’identité et les arrestations fleurissent.

– Novembre 2016 : la Chambre de Commerce ordonne à nouveau l’expulsion d’une trentaine d’albanais installés cette fois-ci sur un terrain au dessus des falaises, et la Mairie de Dieppe expulse également, manu militari, deux petits campements situés sur des terrains municipaux dans le quartier des Coteaux.

Avec l’arrivée de l’hiver, les conditions de vie se faisant de plus en plus rudes, les petites tentes Quéchua n’y suffisent plus. Une trentaine de migrants s’installe alors, début décembre, dans les bâtiments d’une usine désaffectée proche du port, sur un terrain clos et isolé. Loin des regards, ils ne gênent d’ailleurs personne, et sont un peu plus à l’abri de la pluie, du vent et du gel. Ils ont également un accès proche à de l’eau potable. C’est un terrain privé appartenant à une SCI qui, sans plus attendre, et probablement « bien conseillée » en haut lieu, engage une procédure accélérée d’expulsion. Grâce à une plaidoirie convaincante de Maitre Capitaine lors de l’audience du 15 décembre, la décision du Tribunal est ajournée au 26 décembre. Seront-ils donc jetés à la rue une nouvelle fois demain ?

A Dieppe, « on » traque et « on » chasse le migrant, surtout le migrant Albanais, en l’incriminant de tous les maux de la terre. Derrière ce « on », il y a principalement l’Etat et la Mairie de Dieppe, qui tiennent des discours discriminatoires, inadmissibles au regard des droits de l’homme, et qui rappellent des périodes très sombres de notre histoire. Des discours tenus par des « officiels », relayés également par certaines autres associations humanitaires et institutions locales, et qui flattent les plus bas instincts de la population. Ces discours ne peuvent qu’inciter au rejet et à la haine raciale et mettre de l’huile sur le feu.

Non ! Qu’on le crie haut et fort : les migrants albanais, qui bénéficient d’ailleurs pour la plupart de la protection liée à leur statut de demandeurs d’asile, ne sont pas des « mafieux » qu’il convient de persécuter ! La mafia albanaise existe, certes, mais comme il existe des mafias et des réseaux de passeurs parmi toutes les nationalités en situation de migration (afghans, kurdes, irakiens, etc…), dans tous les ports et tous les pays… Et les migrants Albanais, à Dieppe, en sont plutôt des pauvres victimes que des acteurs. Ils sont beaucoup plus à plaindre et à soutenir qu’à blâmer ou à persécuter… »

 

the-fishmarket-dieppe-1902-jpglargePissarro : Le marché aux poisson, Dieppe (2).

Victoire à Norrent-Fontes

12 mercredi Oct 2016

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Calais, campement, Exilés, expulsion, Norrent-Fontes, solidarité

Le bidonville de Norrent-Fontes, près d’un parking autoroutier en amont de Calais, à l’intérieur des terres, faisait l’objet d’une demande d’expulsion de la part de la commune, propriétaire d’une partie du terrain où il se trouve, et des propriétaires privés de l’autre partie (voir ici, ici, ici et là).

https://goo.gl/maps/dexkrJqAHYD2

Le tribunal de Béthune, saisi en référé (procédure en urgence) a rejeté la demande d’expulsion. Il a estimé d’une part que l’urgence n’était pas caractérisée puisque le campement existe à cet endroit depuis plusieurs années, et que les propriétaires n’ont pas de projets particuliers sur ces terrains. Il a d’autre part estimé que le droit de propriété sur ces terrains qui n’étaient utilisés était moins important que le dommage causé aux habitant-e-s du campement en cas d’expulsion sans solution, qui rendrait leur situation encore plus précaire. Le Défenseur des Droits s’était porté intervenant volontaire dans la procédure.

Une victoire qui évite le pire, mais qui laisse perdurer une situation indigne.

 

norrent-fontes-cabane-peinteParois d’une des cabanes du bidonville de Norrent-Fontes – photo Terre d’Errance.

Norrent-Fontes en résistance

11 dimanche Sep 2016

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Calais, campement, Exilés, expulsion, Norrent-Fontes, solidarité

La route s’éloigne du village au milieu des champs, puis on bifurque dans un chemin, et c’est là. À la bifurcation, un petit stand tenu par des bénévoles, des exilé-e-s et des exilé-e-s bénévoles. Pour souhaiter la bienvenue et indiquer le chemin.

Le campement de Norrent-Fontes est devenu deux avec l’augmentation de sa population. Les cabanons construits par Médecins du Monde en 2012 sont toujours au bout de chemin. C’est l’espace où habitent les femmes seules, permettant une certaine sécurité. Plus avant, dans le bois, un campement de cabanes, qu’habitent les hommes seuls et les couples.

De part et d’autre de ce dernier, un espace pour la nourriture, la boisson (sans alcool) et la rencontre, et un autre pour la musique et la rencontre. Et des gens très divers venus de toute la région pour exprimer leur solidarité et marquer leur résistance aux politiques de destruction et de rejet auxquelles sont confronté-e-s les exilé-e-s (voir ici et là).

Le campement de Norrent-Fontes est l’objet d’une procédure d’expulsion.

Vous pouvez manifester votre solidarité en étant présent-e-s à l’audience :

Mercredi 14 septembre à 14H, au tribunal de grande instance de Béthune, place Lamartine

https://goo.gl/maps/yQLqjU4UXgs

Et en signant la pétition :

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Monsieur_Bertrand_Cocq_maire_de_NorrentFontes_62_Pour_le_maintien_de_camp_dexiles_de_NorrentFontes/

 

nf2nf5Norrent-Fontes, Champs de résistance.

Ceux et celles de Steenvoorde

31 dimanche Juil 2016

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bidonville, Calais, campement, centres de répit, Exilés, expulsion, Steenvoorde

Le 11 juillet, le campement d’exilé-e-s de Steenvoorde https://goo.gl/maps/WAqaihVoJXP2, près d’un parking sur l’autoroute Lille – Dunkerque – Calais, a été évacué et détruit. Les habitant-e-s ont été forcé-e-s de monter dans des bus, sous la menace d’être arrêté-e-s et envoyé-e-s en centre de rétention pour être expulsées du territoire. Les bus les ont emmené-e-s vers un centre de répit, ou Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO), à Chardonnay en Bourgogne.

Vingt-trois personnes sur soixante-cinq se sont enfuies avant d’arriver à destination, profitant d’une halte. Les autres ont quitté le CAO dans les jours suivants.

Une partie des personnes sont revenues à Steenvoorde et vivent dans des conditions aggravées. La police les harcèle et empêche toute installation de tente ou construction de cabane. Elles dorment donc à la belle étoile.

http://www.lavoixdunord.fr/region/steenvoorde-quelques-migrants-reviennent-tenter-leur-chance-ia18b47675n3652505

D’autres sont venues à Calais. Comme les autorités empêchent la construction de nouvelles cabanes, elles vivent sous la tente.

Ces personnes continuent à essayer d’aller au Royaume-uni, certaines y sont peut-être déjà.

On notera en passant que les CAO devaient être des lieux où les personnes souhaitant réfléchir à leur projet migratoire pouvaient être hébergées sans condition préalable autre que de s’éloigner de la frontière britannique. Ils sont maintenant un outil de gestion des expulsions de campements. Lors de l’évacuation du campement de Chocques le 1er juin (voir ici et là), il a été proposé aux personnes expulsé-e-s de partir en CAO. Personne n’est monté dans le bus. À Steenvoorde, elles y ont été contraintes (sur quelle base légale ?)

L’article de La Voix du Nord nous apprend aussi l’existence d’un lieu de passage à Callicanes https://goo.gl/maps/GGRx53d5Udt, à la frontière belge. Ce sont des Afghans qui essayent de passer là (à Steenvoorde ce sont des personnes d’Afrique de l’est). Ceci témoigne de la multiplication et de la dispersion des lieux de passage depuis 2014 et l’augmentation du nombre d’exilé-e-s à la frontière britannique.

 

Norrent-Fontes : pétition et rassemblement contre l’expulsion

26 mardi Juil 2016

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Calais, campement, Exilés, expulsion, Norrent-Fontes, solidarité

Les élections municipales ont vu un changement de maire à Norrent-Fontes. On est passé d’un maire qui faisait son possible à l’échelle d’une petite commune pour améliorer les conditions de vie des exilé-e-s à un maire hostile. Après avoir interrompu l’approvisionnement en eau du campement, et avoir porté plainte pour infraction au code de l’urbanisme contre l’association Terre d’Errance qui reconstruisait des abris après un incendie, il a saisi le tribunal pour demander l’évacuation du campement.

L’audience aura lieu demain mercredi 27 juillet.

Terre d’Errance appelle à un rassemblement demain à 14h devant le tribunal de grande instance de Béthune, place Lamartine.

https://goo.gl/maps/yQLqjU4UXgs

Une pétition adressée au maire de Norrent-Fontes peut également être signée :

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Monsieur_Bertrand_Cocq_maire_de_NorrentFontes_62_Pour_le_maintien_de_camp_dexiles_de_NorrentFontes/

 

«Monsieur Bertrand Cocq, maire de Norrent-Fontes (62): Pour le maintien du camp d’exilés de Norrent-Fontes

Le camp de Norrent-Fontes, c’est 250 personnes qui errent, qui tentent de trouver refuge, qui essayent tant bien que mal de trouver un coin de paix transitoire.
250 êtres humains, comme vous, comme nous, qui méritent au même titre que tout le monde de vivre dans des conditions décentes.
250 individus, hommes et femmes, qui ont dû fuir, traverser les mers, subir des conditions d’exodes dramatiques pour échapper à des atrocités quotidiennes.
250 âmes en quête d’une vie normale, de sécurité, de stabilité.
250 déracinés qui cherchent de nouvelles racines pour se reconstruire ici ou ailleurs, parqués au milieu de terres où ils ont construit un semblant de dignité qui va leur être retiré.

Démanteler le camp, c’est obliger ces vies déjà brisées à un
nouvel exode, avec toujours plus de leur fardeau sur le dos.
Démanteler le camp, c’est promettre des lendemains encore
plus incertains.
Démanteler le camp, c’est surcharger encore plus les camps de Grande-Synthe et Calais, ces cages déguisées…
Démanteler le camp, c’est un peu plus condamner certaines vies à la mort

En signant cette pétition, vous lancez un appel fort aux dirigeants qui tolèrent l’inacceptable.
En signant cette pétition, vous témoignez votre soutien aux exilés de Norrent-Fontes et à tous les autres.
En signant cette pétition, vous réclamez un accueil digne pour tous les exilés! »

 

Norrent-Fontes abris

Expulsions : soutien aux habitant-e-s du campement de Norrent-Fontes

10 dimanche Juil 2016

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Calais, campement, Exilés, Norrent-Fontes, solidarité

Norrent-Fontes, village du Pas-de-Calais à proximité d’un parking d’autoroute, où des exilé-e-s essayent de monter dans des camions pour passer au Royaume-uni. Un campement maintes fois évacué et détruit, jusqu’à ce qu’en 2008 il s’installe sur un terrain municipal. Le maire d’alors favorise l’amélioration des conditions de vie. En 2012, des cabanons sont construits. 2014, changement de maire, celui-ci est hostile. Lorsque deux cabanons sont détruits par un incendie, il menace de poursuite l’association Terre d’Errance qui veut les reconstruire (voir ici, ici et là). Un campement de tentes s’installe sur un terrain voisin.

Le 24 juin dernier, les habitant-e-s du campement reçoivent par voie d’huissier une assignation dans le cadre d’une procédure d’expulsion lancée à la fois par le maire et ar les propriétaires du terrain voisin. L’audience, reportée, est prévue pour le 27 juillet.

Terre d’Errance et les autres associations intervenant auprès des habitant-e-s du campement invitent à écrire au maire et aux conseillers municipaux pour leur demander de renoncer à la procédure d’expulsion.

 

Vous pouvez télécharger une proposition de lettre ici.

À envoyer à la mairie, 2 rue du 11 novembre, 62120 Norrent-Fontes.

 

Voici le communiqué publié par les associations :

https://www.facebook.com/terrederrance/

« Norrent-Fontes: le cycle des expulsions ne doit pas reprendre.

Depuis la fin des années 90, des réfugiés fuyant les guerres et dictatures d’Érythrée, d’Éthiopie et du Soudan survivent dans les villages proches de l’aire de services de Saint-Hilaire-Cottes, sur l’A26, pour tenter d’entrer dans les camions en partance vers la Grande-Bretagne.

Vendredi 24 juin 2016, des huissiers sont venus sur le campement de Norrent-Fontes pour remettre aux exilé-es une assignation en référé à comparaître au tribunal de Grande Instance de Béthune à l’initiative, d’une part, de la commune pour la parcelle communale, et d’autre part, des multi-propriétaires pour la parcelle agricole. Cette assignation informait en effet les exilé-es présent-es qu’une procédure était en cours, celle-ci ayant pour objet leur expulsion et la destruction de leur lieu de vie.

Pourquoi maintenant ?

Rien n’explique cette décision soudaine. Une partie des terrains est occupée depuis 2008 et aucun événement notable ne s’est récemment produit.

Notons que, ces trois dernières années, l’État a financé des postes de travailleurs sociaux auprès des exilés. Nous notons que cette procédure survient dix jours après la fin de leur mission.

Que risque-t-il de se passer si l’expulsion est ordonnée ?

Comme toujours et partout depuis la destruction du camp de Sangatte, le cycle destructions / errance va reprendre :

Dans un premier temps, une partie des migrants se déplacera certainement à Calais, où les conditions sont encore plus difficiles et largement dénoncées par de nombreux rapports officiels (Défenseur des Droits, Unicef, Médecins Sans Frontière).

L’aire de l’autoroute de Saint-Hilaire Cottes continuera à être un lieu incontournable pour essayer de passer en Angleterre. Une partie des exilés reviendrait donc tenter de survivre dans les environs : l’expulsion ne fera que déplacer le problème en l’aggravant.

Il est regrettable que les autorités locales et préfectorales ne comprennent pas cela et s’en tiennent au discours facile et populiste de la destruction des abris, comme si les personnes qui survivent dans ces abris disparaissaient en même temps que les palettes, les bâches et les couvertures données par les habitants alentours.

En les expulsant de leurs abris d’infortune sans proposer de solutions réalistes, les autorités abîment un peu plus des personnes déjà très éprouvées par la vie.

Cela détruit l’idée même du droit d’asile ainsi que celle du vivre ensemble.

Nous demandons aux autorités et collectivités locales concernées par la présence de campements d’infortune d’ouvrir les yeux sur les conséquences des décisions qu’elles prennent en ne pensant qu’à court terme.

Nous demandons aux autorités d’ouvrir des discussions incluant l’ensemble des acteurs concernés: élus, exilés, associations, ainsi que les services publics de santé, de sécurité et d’accompagnement social. Des discussions qui auraient pour but de faire enfin respecter les droits fondamentaux de tous et de toutes et de sortir de cet engrenage couteux pour tous et à tous niveaux.

Nous continuerons à soutenir les exilés et à leur fournir de quoi s’abriter de la pluie et du vent, où qu’ils soient, et ceci tant que l’État ne se montrera pas responsable et respectueux de leurs droits fondamentaux.

Associations signataires :

Arras Solidarité Réfugiés – Barlin et Réfugiés – La Brique – ECNou – Gynécologues Sans Frontière – Secours Populaire de Vendin – Terre d’Errance »

Campement Norrent-FontesUn cabanon du campement de Norrent-Fontes. Photo Terre d’Errance.

Grande-Synthe : le culot du sous-préfet

05 mardi Juil 2016

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Asile, Calais, campement, droits, Dunkerque, Exilés, hébergement

Interpellé par les médias sur la note qu’il a fait afficher au camp de réfugié-e-s de Grande-Synthe, et qui change profondément la vocation et les règles de fonctionnement du camp, le sous-préfet de Dunkerque réplique en mentant effrontément.

Voici ses propos tels que rapportés par La Voix du Nord :

http://www.lavoixdunord.fr/region/grande-synthe-l-etat-pose-ses-conditions-a-ia17b47594n3610915#

« L’État cherche à installer un cadre légal à La Linière. Il n’y a pas de chasse aux migrants, mais il faut rappeler que l’installation sur le campement est temporaire. Si des migrants attendent sur le camp en espérant passer en Angleterre, il n’est pas fait pour eux. Le but du dispositif est qu’il y ait un roulement, une fluidité dans le système. Mais si les gens restent dans le camp volontairement, ils embolisent le système d’accueil. Le migrant qui arrive à La Linière, c’est pour s’y reposer. Il doit ensuite rejoindre un centre d’accueil et d’orientation pour faire une demande d’asile, acceptée à 99 %. D’ailleurs, depuis le 1er avril, 305 personnes de La Linière ont rejoint un CAO »

« L’État cherche à installer un cadre légal à La Linière » : faux. Ce camp de réfugié existe précisément parce que l’État ne respecte pas ses obligations légales. L’article L-445-2-2 du Code de l’action sociale et des familles prévoit en effet que « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. » Cet hébergement est inconditionnel (« toute personne »), c’est-à-dire accessible quel que soit le statut administratif de la personne (avec ou sans papiers) ou son projet migratoire. Un camp de réfugié-e-s a été mis en place par Médecins Sans Frontières et la municipalité de Grande-Synthe parce que l’État laissait les exilé-e-s de dans des conditions indignes. Ce camp ne répond pas aux normes françaises concernant l’hébergement d’urgence : l’État ne remplit toujours pas ses obligations légales.

S’agissant des personnes demandant l’asile, l’État a là encore des obligations qu’il ne remplit pas. La loi prévoit que ‘administration doit enregistrer une demande d’asile dans les trois jours maximum. En France, il faut plusieurs semaines à plusieurs mois, selon les préfectures. La demande enregistrée, l’État doit assurer des conditions d’accueil adéquates, et il existe un dispositif d’accueil des demandeur-se-s d’asile. Ni le camp de réfugié-e-s de Grande-Synthe, ni les « centres de répit », ou Centres d’Accueil et d’Orientation ne font partie de ce dispositif. Ils n’existent que pour pallier aux insuffisances du dispositif d’accueil des demandeurs d’asile, qui est sous-dimensionné depuis des années.

« Une demande d’asile, acceptée à 99 % » : faux. Le taux de réponses positives à une demande d’asile était de 52 % pour l’ensemble de l’Union européenne, et de 26 % en France, soit moitié moins. La moitié de la moyenne, 5 sur 20 en quelque sorte. De ce point de vue aussi, la France fait partie des pays qui font mauvais accueil aux personnes demandant l’asile. Le taux de réponses positives est de 37 % en première instance au Royaume-uni, moins que la moyenne européenne, mais nettement mieux que la France. En appel, le taux de réponses positives est 16 % en France et 31 % au Royaume-uni.

Vous pouvez télécharger ici la note d’Eurostat d’où sont tirés ces chiffres (en page 5).

Comment s’étonner dans ces circonstances qu’on veuille éviter la France et qu’on puisse préférer le Royaume-uni.

Et c’est avec nos impôts qu’est payé le sous-préfet pour nous mentir.

 

Steenvoorde : quand les fils du dialogue se renouent

22 mercredi Juin 2016

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Accueil, Calais, campement, Exilés, solidarité, Steenvoorde

Steenvoorde, village proche de l’autoroute qui va de Lille à Dunkerque et Calais, et d’un parking où des exilé-e-s venant d’Afrique de l’est tentent de monter dans des camions en partance vers le Royaume-uni. Un campement donc, et une municipalité, une paroisse, une association, Terre d’Errance Steenvoorde (https://testeenvoorde.wordpress.com/ et https://www.facebook.com/terreerrancesteenvoorde), qui essayent de rendre la vie moins difficile.

Avec l’augmentation du nombre d’exilé-e-s, là comme ailleurs à la frontière britannique, à partir du tournant de 2013 – 2014, l’adrénaline monte du côté des autorités municipales et étatiques. La salle paroissiale, qui accueillait les exilé-e-s le jour et dépannait parfois la nuit une personne blessée, malade ou enceinte, n’est tout-à-coup pas aux normes de sécurité.

Une pétition et quelques discussions plus tard, il semble que le dialogue se renoue pour préserver ce qui permettait simplement de rendre les conditions de vie moins indignes, comme en témoigne ce communiqué de Chrétiens en Monde Rural.

 

https://www.change.org/p/a-steenvoorde-les-conditions-de-vie-des-migrants-se-d%C3%A9t%C3%A9riorent/u/16993658?tk=r7RbmAHSR2LSaLl3yy3EMkgxiGHh1ntHTdOgWilT7mM&utm_source=petition_update&utm_medium=email

« 20 juin 2016 — COMMUNIQUE PRESSE

CHRETIENS EN MONDE RURAL
Le 19 avril 2016 suite à la publication d’un arrête du Maire de Steenvoorde, les chrétiens dans le monde rural (CMR) ont décidé de montrer leur désaccord en lançant une pétition intitulée
« A STEENVOORDE, les conditions de vie des migrants se détériorent »

Cette pétition a recueilli plus de 1700 signatures.

Une délégation du CMR a été reçue par Monsieur Eric ETIENNE Sous-préfet de Dunkerque ce mercredi 15 Juin 2016.

Le Sous-préfet de Dunkerque s’était rendu préalablement dans le petit bois où sont “entassé“ une centaine de migrants .Il a pu constater «le cloaque» dans lequel ils vivent.

Il a pris en compte les informations apportées par le CMR et affirmé la nécessité d’améliorer les conditions d’accueil des migrants essentiellement originaires de l’Afrique de l’Est.

Des objectifs à poursuivre ou à atteindre en matière de propreté, d’accès aux toilettes, de prévention des risques de violence et des risques sanitaires, de sécurisation de l’autoroute ont été clairement évoqués.

Dans un premier temps, le Sous-préfet s’est engagé à rencontrer les responsables de Terre d’Errance ainsi que le maire et le curé de Steenvoorde. Il va également mobiliser ses services afin d’évaluer la situation dans tous ses aspects pour pouvoir formuler des propositions.

Le CMR a demandé que ces propositions puissent être ensuite expliquées aux migrants et aux associations mobilisées autour de Terre d’Errance lors de rencontres où un dialogue puisse s’instaurer.
Pour les membres du CMR ces rencontres doivent se tenir rapidement pour éviter une dégradation rapide de la situation.

A ce jour Monsieur Bataille, Maire de Steenvoorde n’a pas encore répondu à la demande de rencontre sollicitée le 23 mai 2016.

L’Evêché a signé récemment une convention avec Terre d’Errance pour l’occupation des locaux et nommé un coordinateur Urgence-Réfugiés .Monseigneur Laurent Ulrich dans un courrier adressé le 14 juin “ a remercié la paroisse et l’association Terre d’Errance qui se sont mobilisés pour répondre à ce devoir d’hospitalité, dans le respect des engagements et des normes de sécurité fixées par les pouvoirs publics.

Merci aux signataires de la pétition qui a ce jour a permis au CMR de remettre du lien entre les différents acteurs concernés par l’accueil des migrants. »

 

Steenvoorde

 

23 mai à Cherbourg : rassemblement contre les expulsions

23 lundi Mai 2016

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campement, Cherbourg, Exilés, expulsion, logement, solidarité

L’association Itinérance Cherbourg appelle à un rassemblement :

Lundi 23 mai à 18h

au « Squat Nodez » 36 avenue Henri Poincaré

https://goo.gl/maps/S2Z5sqn8rus

Des exilés étaient accueillis dans des conditions précaires dans une chapelle désaffectée ces derniers mois, mais le bâtiment a été mis en vente et ils ont dû le quitter. Des bénévoles les ont donc aidés à s’installer sous tente sur le terrain où se sont succédé des campements d’exilés depuis 2007, pour interpeller les pouvoirs pouvoirs publics.

http://www.ouest-france.fr/normandie/cherbourg-octeville-50100/les-refugies-afghans-de-retour-dans-leur-squat-1052071

http://www.ouest-france.fr/normandie/cherbourg-des-migrants-de-retour-sur-le-lieu-de-lancien-squat-nordez-4232387

Deux jours après l’installation, la police a fait une rafle dans le campement.

http://www.ouest-france.fr/normandie/cherbourg-en-cotentin-50100/squat-nordez-cherbourg-11-migrants-arretes-par-la-police-4235773

La mairie les a mis en demeure ce samedi de quitter les lieux et menace d’entamer une procédure d’expulsion, sans proposer de solution d’hébergement.

http://www.cherbourg.maville.com/actu/actudet_-cherbourg-les-migrants-sommes-de-quitter-le-squat-nordez_dep-2983677_actu.Htm

 

 

Mairie expulsion Cherbourg

 

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Passeurs d’hospitalités

Passeurs : font circuler la parole, et relient les êtres et les rives.

Hospitalités : les mille formes de l'accueil et de la rencontre entre les êtres.

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