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Passeuses d'hospitalités

~ des exilé.e.s à Calais

Passeuses d'hospitalités

Archives de Tag: Dublin

Quand les mobilisations l’élargissent (6)

11 dimanche Juin 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, centres de répit, Dublin, Exilés, expulsions, Paris, solidarité

Les expulsions des personnes hébergées dans les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là) vers le pays responsable de leur demande d’asile selon le règlement européen Dublin III se multiplient. Les résistances aussi (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et là).

À Bordeaux, face aux expulsions et à de nouveaux placements en rétention ou en assignation à résidence, une cyberaction est diffusée et une action prévue le 14 juin à 17h30 place de la Bourse.

https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/soutienauxmigrants-1495.html

Dans le Calvados, une pétition est diffusée en soutien aux demandeurs d’asile hébergés au CAO de Bretteville-sur-Laize en instance d’expulsion vers l’Italie.

https://www.change.org/p/pr%C3%A9fet-du-calvados-soutenir-le-cao-de-bretteville-sur-laize

Dans le Gard, en plus des demandeurs d’asile du CAO du Vigan, ceux de Saint-Hippolyte-du-Fort sont menacés d’expulsion. Une pétition circule.

https://www.change.org/p/soutien-aux-r%C3%A9fugi%C3%A9s-soudanais-de-st-hippolyte-du-fort-et-le-vigan-30

 


 

À Bordeaux :

Une cyberaction : https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/soutienauxmigrants-1495.html

« Soutien aux migrants

Le site « Passeurs d’hospitalités » collecte les informations sur les mobilisations en cours en soutien aux demandeurs d’asile . Enfermés dans les CRA avant d’être mis dans des avions à destination d’une Italie où rien n’est prévu pour eux, condamnés de nouveau à l’errance, ils sont traumatisés.
De tous les coins de France montent – jusqu’au Président de la République nos protestations et nos appels.
Le silence des responsables est assourdissant. Sont-ils sourds ?
Faisons résonner nos voix encore plus fort.

Collectif de Défense du Droit d’Asile Bordeaux vendredi 2 juin 2017 des migrants du CAO de Mérignac.

Monsieur le Président de la République Français,

Nous sommes un collectif de citoyens, soutenus par de nombreuses organisations, apportant notre soutien aux migrants qui ont vécu six mois au Centre d’Accueil et d’Orientation de Mérignac. Tous sont en grande détresse psychologique depuis qu’il leur a été signifié pour la plupart d’entre eux que, n’étant passés par Calais, il leur est appliqué la Procédure « Dublin » comme le stipule « le règlement Dublin III ».

Nous sommes habitants de deux communes de la Métropole bordelaise : Talence et Mérignac. Fin 2016, le Préfet de la Gironde est venu personnellement nous demander de réserver le meilleur accueil à des migrants qui seraient incessamment hébergés dans nos communes jusqu’au printemps 2017, via deux CAO, celui de Talence géré par ADOMA et celui de Mérignac géré par le Diaconat.

Un grand nombre de bénévoles se sont organisés rapidement, ont mis à disposition leurs compétences, se sont fait un devoir et un plaisir de les accueillir, de les entourer, de les accompagner, de leur enseigner le français, en étant attentifs à tous et à chacun. A Talence il a même fallu une mobilisation citoyenne vigoureuse et massive pour contrer une offensive du Front National particulièrement haineuse. Les jeunes gens de ces deux CAO ont pu se reposer, créer des liens, faire des démarches administratives, progresser dans l’apprentissage de la langue française et s’intégrer sans le moindre heurt.

En mars 2017, Monsieur le Préfet de la Gironde Pierre DARTOUT est venu dire combien il était satisfait de la qualité de l’accueil que nous avions mis en place et a annoncé la fermeture des CAO de nos deux communes, dont celui de Mérignac le 10 mai.

Les jeunes du CAO de Talence ont été « dédublinés » et ont pu demander l’asile en France et y accomplir toutes leurs démarches. Le CAO de Mérignac accueillait lui 48 migrants qui n’étaient pas, pour la plupart, dans leur périple ô combien problématique (ce que vous n’ignorez pas), passés par Calais. Ils sont à ce jour, encore sous la Procédure « Dublin », hébergés pour quelques semaines dans un foyer, situé à Bordeaux et géré par ADOMA et Le Diaconat pour leur suivi administratif.

Depuis mars 2017, une grande majorité d’entre eux a reçu une lettre d’Information de la Préfecture, les informant de leur prochaine mise en Centre de Rétention Administrative et de leur prochain transfert en Italie. Depuis leur arrivée, tous se rendent à chacune de leur convocation à la Préfecture de Bordeaux, afin d’aller y signer leur récépissé attestant ainsi leur non-délit de fuite et leur adresse administrative. Ils doivent s’y présenter de façon régulière, néanmoins pour 11 d’entre eux, leur dernière convocation à la Préfecture leur a été fatale dans la mesure où ils ont été interpellés et placés au Centre de Rétention Administrative de Bordeaux. A ce jour, ils ont été notifiés d’’un arrêté préfectoral « Transfert Dublin » et sont menacés d’être expulsés vers l’Italie dans les tous prochains jours. Tous souhaitent déposer une demande d’asile en France.

Les accords de « Dublin » sont invoqués par les Préfets de nos départements, malgré la marge de manœuvre dont ils disposent légalement (art 17 Règlement « Dublin III »). Nous ne comprenons pas cette inégalité de traitements entre les demandeurs d’asile. Ils sont tous démunis, tous désireux de s’intégrer, tous effrayés à l’idée d’être renvoyés à l’errance et au danger dans des pays tels que l’Italie, porte d’entrée de l’UE, débordés par les demandes d’asile.

Certains Préfets, dont le notre, refusent de tirer les conséquences de l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 17 mars dernier, en faisant un usage accru et injustifié de placement en rétention de demandeurs d’asile qui n’ont jamais tenté de fuir, se sont toujours rendus aux convocations et ont une adresse réelle.

L’Italie, actuellement principal pays d’entrée européen, a adopté un décret le 28 mars 2017 qui remet profondément en cause les possibilités d’obtenir l’asile. Il prévoit entre autre pour les personnes ayant transité ou venant de pays considérés comme sûrs (par exemple la Turquie) de voir leur demande simplement rejetée ou traitée en procédure accélérée, des contrôles accrus pour les personnes ayant obtenu le statut de réfugié, et des limitations dans les possibilités de défense et de recours.

Nous nous associons à l’appel de l’Inter Collectifs Migrants Alpins auquel nous souscrivons intégralement : Vous avez annoncé, lors de votre élection, qu’il est de votre « responsabilité d’entendre la colère, l’anxiété et les doutes… exprimés ». Vous semblez aussi avoir pris la mesure du drame qui se joue aujourd’hui en Méditerranée et dans les pays d’Afrique dont sont issus ces rescapés qui viennent chercher chez nous la paix. Nous vous demandons que « la France fraternelle » accueille sur nos territoires les migrants « dublinés » tel que l’Allemagne a su le faire. Cela permettrait aux migrants qui le souhaitent de déposer leur demande d’asile en France là où ils sont accompagnés dans leurs démarches administratives et là où ils ont déjà montré leur capacité à s’intégrer. Leurs témoignages racontent mieux que nos mots combien leurs vies sont en mises en danger par ces retours en arrière…

L’effort de l’Italie est déjà considérable. Il représente le double de celui de la France si nous tenons compte des PIB par habitant et du nombre de demandeurs d’asile !

Monsieur le Président, nous vous invitons à prendre une mesure forte et exemplaire dès le début de votre mandat en annulant et en faisant cesser les demandes de transferts de « dublinés » que la France a formulées auprès d’un état voisin (11657 en 2015, puis 25963 en 2016… ). Nous serons à vos côtés pour montrer que la France a la capacité d’accueillir dignement ceux qui sont venus chercher la protection et la sûreté chez nous.

Le règlement européen du 26 juin 2013, dit « Dublin III », prévoit qu’un pays peut « dédubliner » les demandeurs d’asile en les autorisant à faire leur demande dans un pays européen autre que celui de leur entrée dans l’Union Européenne. L’Allemagne vient de suspendre le renvoi vers la Hongrie des réfugiés passés sur son territoire. La France peut également suspendre le « dublinage », d’autant que notre pays est très loin d’avoir rempli les engagements pris à l’égard de l’Union Européenne, puisque nous avons relocalisé environ 3000 demandeurs d’asile, au lieu des 30000 annoncés.

L’Etat doit agir pour donner, à toute personne contrainte de fuir son pays, le droit de trouver asile dans le pays de son choix.

Monsieur le Président nous voulons croire que vous aurez à cœur de faire ce geste d’humanité que nous attendons tous, citoyens de Talence et Mérignac, mais aussi d’Embrun dans les Hautes- Alpes, de Marseille, de Paris… et de bien d’autres. Mettez votre quinquennat sous le signe de la foi en l’Humanité. Les Migrants en ont le plus grand besoin. Et nous en tant que Citoyens en avons également terriblement besoin.

Dans l’attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

Collectif de Défense du Droit d’Asile des migrants du CAO de Mérignac et ses soutiens
RESF33, Association ARTS (Accueil Réfugiés Talence Solidarité), Mouvement des bénévoles du CAO de Mérignac, EELV Aquitaine, LDH33, AC !Gironde, Association AREVE (Accueil des Réfugiés en Val de l’Eyre), FSU 33, ASTI, Réseau universitaire bordelais AIME(Accueil et Insertion des Migrant-e-s et Exilé-e-s), Rénovation, Collectif pour l’égalité des droits, Tremplin (alphabétisation et soutien scolaire pour les mineurs isolés étrangers 33), La Cimade Bordeaux…
Collectif de Défense du Droit d’Asile des migrants du CAO de Mérignac
Bourse du travail, 44 cours Aristide Briand Resf 33 33075 Bordeaux Cedex

Possibilité de trouver le message à mettre directement sur le site de la Présidence :
http://mcinformactions.net/Lettre-ouverte-au-President-de-la-Republique-du-collectif-de-soutien-aux   »

 

Une action le 14 juin :

 


 

Dans le Calvados :

https://www.change.org/p/pr%C3%A9fet-du-calvados-soutenir-le-cao-de-bretteville-sur-laize

« soutenir le CAO de Bretteville sur Laize

Le collectif ACDA (Accueil Cingalais Demandeurs d’Asile) a besoin de votre aide. Les erythréens, accueillis au CAO de Bretteville sur Laize, risquent d’être reconduits en Italie selon la procédure de Dublin. Nous souhaitons qu’ils puissent rester en France aussi longtemps qu’ils seront en danger de mort dans leur pays. Ils se sont particulièrement bien intégrés, participant à toutes les actions menées par le collectif (cours de français, équipe de foot, sorties culturelles,…) et leur départ compromettrait gravement l’intégration de tous les demandeurs d’asile. »

 


 

Dans le Gard :

« Soutien aux réfugiés Soudanais de St Hippolyte du Fort et Le Vigan (30)

Lettre ouverte au Président de la République et aux élus,

Depuis le 21 décembre 2016 Mohamed, Oussam, Abdou ,Omar, Muqahsim, Abdallah, Hussain, Abdselkasin, Soulayman, Osman, Muhanad et Nour Eddine sont accueillis sur notre territoire cévenol. Durant ces cinq mois ils ont suivi des cours de français dispensés par des bénévoles, ont été invités à des repas, des promenades, des fêtes… Ils ont participé à la vie locale.

Il y a deux ans, ils avaient quitté leur pays en guerre. Des parents, des frères, des sœurs, des cousins, étaient morts. Eux voulaient VIVRE. Ils ont traversé plusieurs pays, se sont embarqués dans des bateaux de fortune. Entassés, ils ont survécu à la traversée. D’autres n’ont pas eu cette chance et font pleurer dans les chaumières au journal de 20h00. Ils ont débarqué en Italie et pénétrant dans l’espace européen ont reçu un coup de tampon. Ils ont traversé l’Italie, la France, et sont arrivés dans un squat à Stalingrad, Paris. La jungle a été démantelée, le squat de Stalingrad évacué . On leur a dit de monter dans des cars. Des centaines de cars…Avec une promesse : leur demande d’asile ne serait pas étudiée par l’Italie (rappelez-vous : le coup de tampon) mais par la France. Eux hésitaient : et si on leur mentait ? Mais ils ont cru aux promesses… Ils sont montés dans le car sans savoir où ils allaient. Ils ont vu défiler bien des paysages… Plus de 750 kilomètres… Ils se sont endormis… On leur avait promis…

Finalement, leur accueil dans nos petites villes cévenoles s’est fait tranquillement, entre l’indifférence de certains et la solidarité de dizaines d’autres. Ils ont appris le français, noué des liens d’amitié. Liberté, égalité, fraternité ;

Ils ont cru que ce n’était pas que des mots… Jusqu’au vendredi 2 juin 2017…

Ils ont reçu une décision de la préfecture les renvoyant en Italie. Liberté, égalité, fraternité, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. L’Italie, là où des dizaines de milliers de réfugiés débarquent… Une chance sur 10000 d’obtenir l’asile ; 9999 risques sur 10000 d’être renvoyés vers le Soudan, vers la guerre, vers la mort.

Ils ont fait appel de cette décision.

Pour que continuent à vivre les valeurs qui ont fait de la France le pays des Droits de l’Homme.

Liberté, égalité, fraternité, redonnons du sens à ces mots, redonnons du sens à la fraternité. Pour que la demande d’asile de Mohamed, Oussam, Abdou ,Omar, Muqahsim, Abdallah, Hussain, Abdselkasin, Soulayman, Osman, Muhanad et Nour Eddine soit étudiée par la France, pour que la promesse de la France soit respectée, soutenez notre démarche.

Les collectifs de soutien aux réfugiés de St Hippolyte du Fort et Le Vigan. »

 

Seurat : Port-en-Bessin, avant-port (marée haute).

 

Quand les mobilisations s’élargissent (5)

08 jeudi Juin 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, centres de répit, Dublin, Exilés, expulsions, Paris, solidarité

Alors que les violences policières s’aggravent à Calais, les mobilisations continuent (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et là) contre l’expulsion des demandeur-se-s d’asile hébergées en Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là) et placé-e-s en procédure Dublin (le règlement européen Dublin III sert à déterminer le pays européen responsable du traitement d’une demande d’asile, et prévoit le plus souvent le renvoi de la personne vers le pays d’entrée dans l’Union européenne).

À Bordeaux : vous pouvez lire ici le compte-rendu des mobilisations des 5 et 6 juin :

http://mcinformactions.net/Devant-le-Centre-de-Retention-de-Bordeaux-episode-du-5-juin-solidarite-avec-les

http://mcinformactions.net/Devant-le-Centre-de-Retention-de-Bordeaux-episode-du-5-juin-solidarite-avec-les

À Brest : suite à l’arrestation en préfecture et au placement en rétention de deux demandeurs d’asile en procédure Dublin, un rassemblement est organisé samedi 10 juin place de la Liberté.

https://zeropersonnealaruebrest.noblogs.org/post/2017/06/07/samedi-10-juin-rassemblement-stop-dublin/

À Briançon : les demandeurs d’asile en procédure Dublin se donnent plus de visibilité en s’installant mardi dernier devant la MJC. Un appel à un rassemblement de solidarité hier mercredi a été lancé.

http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2017/06/07/le-ras-le-bol-des-demandeurs-d-asile

À Tours : trois demandeurs d’asile hébergés en CAO ont entamé une grève de la faim face à la menace de l’association gestionnaire de mettre à la rue les personnes en procédure Dublin ou déboutées de leur demande d’asile.

http://larotative.info/greves-de-la-faim-et-menaces-d-2280.html

 


 

À Brest :

https://www.facebook.com/ZeropersonnealarueBrest/

https://zeropersonnealaruebrest.noblogs.org/post/2017/06/07/samedi-10-juin-rassemblement-stop-dublin/

« GUET-APENS!!

A Rennes, Suite à des notifications de décisions administratives des amis Irakiens se présentent en préfecture , sont arrêtés , placés au CRA (centre de détention administrative) à 17h .Ils seront dans l’avion à 10h demain , direction la Finlande .
pas de possibilité de défendre leurs droits : pas le temps de saisir le tribunal pour convocation déloyale

6 juin 2017
Ami O. raflé a Rennes Où es-tu?
Au CRA? Dans l’avion?
Où t’emmènent-ils?
En Italie? Certainement …!
Comme prévoient les accords de Khartoum : retour au Soudan?(la mort)

On dénonce .
On imprime .
On affiche partout .
Inondons ici, en France, en Europe
les empreintes du genre humain…dans un monde étranger d’humanité .

Rendez-vous ce samedi 10 juin à 11h
place de la « Liberté » Ici, Brest. »

 

 


 

À Briançon :

« Depuis hier matin, 6 juin 2017, quinze migrants ont entamé une grève de la faim à Briançon (Hautes-Alpes). Désertant les foyers des Centre d’Accueil et d’Orientation qui les hébergeaient depuis six mois, ils se sont installés avec toutes leurs affaires devant les portes de la MJC.
Menacés depuis plusieurs semaines de renvoi en Italie par la préfecture, ils veulent pouvoir déposer leur demande d’asile en France. Si cette demande n’est pas entendue, ils ont fait savoir qu’ils récupéreraient leur dossier et repartiraient à Paris, d’où le gouvernement était venu les chercher six mois plus tôt.
 
Leur histoire illustre la gestion absurde des migrants par l’Europe, et notamment les aberrations des accords de Dublin qui créent des situations d’attentes insoutenables, des parcours d’errance infinie et fabriquent des clandestins.

Ils sont arrivés à Briançon le 5 novembre. De Paris, en car, la nuit.
24 jeunes hommes apeurés sont descendus devant nous, qui avions préparé à manger pour les accueillir. Ils n’ont rien mangé, ils étaient fatigués, ils étaient inquiets.
Sur la carte ils avaient vu que Briançon est aux portes de l’Italie. Mais avant qu’ils ne montent dans le car, à Paris, on les avait tranquillisés :
« Nous ne vous renverrons pas en Italie. Vous allez être accueillis dans des petites villes des Hautes-Alpes où les maires et leurs habitants vont vous soutenir, vous aider. N’ayez pas peur. Et si vous acceptez de partir là-bas, vous pourrez déposer votre demande d’asile en France, les accords de Dublin ne pèseront plus sur vous. »
Ils sont montés dans le bus, avec de l’espoir.
Pour la première fois depuis de longs mois, ils auraient un toit, de quoi manger chaque jour, et surtout la possibilité d’une protection réelle, l’asile, qui semblait enfin tangible.
Nous, habitants des Hautes-Alpes qui nous sommes impliqués auprès d’eux, nous étions pleins d’espoir aussi. Heureux et fiers d’accueillir ces rescapés dans nos montagnes paisibles. Il fallait mettre de la gaieté, de la chaleur, de la légèreté dans ces vies naufragées. Nous avons fait tout notre possible, le cœur plein d’assurance, réjouis des liens d’amitié que nous approfondissions ensemble. Hassan, Abdallah, Ahmed, Ossoul, Adam, Hussein. Soudan, Erythrée, Tchad.
Tout était possible. Ils arriveraient à se remettre debout tout doucement, à regagner confiance en eux et en les autres.

Aujourd’hui, six mois plus tard, ils reçoivent les uns après les autres des avis d’expulsion vers l’Italie, au nom des Accords de Dublin.
Ils se sentent trahis, comme nous, perdus dans l’absurdité d’un système qui leur confère le statut d’errants perpétuels. Ils ont fui la mort, ont tout sacrifié et nous disent leur peur panique d’être renvoyés en Italie puis dans leur pays en guerre.

Ils se reconstruisaient, on les remet à terre.
Eux comme nous sont sans réponse :
Pourquoi les avoir accueillis pendant six mois dans des Centres d’Accueil et d’Orientation pour finalement les renvoyer à la rue en Italie ?
Hassan est l’un des premiers qui sera expulsé, début juin.
Il dit :
« Ici, on me propose un lit, mais aussi tous les cauchemars d’expulsion et de violence. Je ne peux pas dormir dans ce lit, je n’y trouve aucun repos. »
Il continue :
« Je ne suis pas venu chercher un toit et un peu de nourriture. La seule chose que j’attends est la protection de la France, le répit dans la guerre de ma vie. »

Pour mieux les écouter, je vous propose de lire le blog que nous avons créé pour eux et qui recueille leurs sentiments jour après jour. 

Paroles de Migrants

 

En automne 2016, le gouvernement français décide de démanteler deux camps de migrants devenus trop importants : Calais et Stalingrad. On propose à tous ces migrants d’être redirigés à travers la France en échange de quoi on leur promet de les dédubliner. (les accords de Dublin stipulent que c’est uniquement dans le premier pays européen traversé par le migrant que celui-ci a le droit de faire sa demande d’asile. Italie, Bulgarie et Grèce sont ainsi débordés par l’hypocrisie des autres pays européens qui refusent d’accueillir réellement les réfugiés.)
Les migrants venant de Calais ont tous été dédublinés et ont pu faire leur demande d’asile en France, ceux venant de Stalingrad ont attendu près de six mois, pleins d’espoir, avant de recevoir des notifications de renvoi en Italie. »

 


 

À Tours :

http://larotative.info/greves-de-la-faim-et-menaces-d-2280.html

Grèves de la faim et menaces d’expulsion au CAO Grandmont de Tours

Depuis le samedi 3 juin, trois résidents du CAO de Grandmont, géré par ADOMA, sont en grève de la faim. ADOMA a annoncé à quinze résidents dublinés ou déboutés qu’ils doivent quitter le CAO sous peine d’être évacués par la police, sans pour autant leur proposer de solution d’hébergement, alors que le 115 est saturé de demandes et laisse tous les jours des personnes à la rue.

C’est Sylvain Olivier, directeur local d’ADOMA, qui a réuni la semaine dernière les résidents lors d’une réunion extraordinaire. Selon ses mots, la quinzaine de résidents déboutés du droit d’asile ou sous le régime dit « de Dublin » devront quitter les lieux dans les semaines à venir, ou c’est la police qui viendra les expulser. Ces menaces arrivent en plein Ramadan et ne sont pas sans rappeler la fermeture du foyer Albert Thomas qui était survenue en pleines fêtes de fin d’année…

Refusant cette injonction, trois ressortissants du Soudan actuellement sous le régime de Dublin ont entamé une grève de la faim [1]. 60 personnes environ sont actuellement hébergées au CAO Grandmont de Tours, dont certains ont été orientés depuis Calais ou le quartier de la Chapelle, à Paris.

Tout comme à Saint-Pierre-des-Corps, c’est l’entreprise ADOMA qui gère le CAO mais pour autant, les règles n’y sont pas les mêmes : interdiction de se réunir pour prier, interdiction de faire des réunions, pas de salle télé, aucune convention avec une association pour les loisirs ou les cours de français contrairement à Saint-Pierre, des agents de sécurité qui tournent jour et nuit dans les couloirs… les résidents se sentent laissés pour compte et tenus à l’écart. Il leur a même été interdit d’installer un congélateur alors que les réfrigérateurs mis à disposition ne permettent pas de stocker la viande nécessaire, d’autant plus lors du Ramadan.

Il avait été annoncé que le CAO fermerait le 30 juin et aucune précision n’a été apportée depuis aux résidents, laissés dans un flou quotidien supplémentaire. Depuis les menaces d’expulsions par la police, les résidents ne dorment plus sereinement et la tension monte.

Les collectifs Albert Thomas ou de Saint Pierre se mobilisent pour soutenir les résidents et annoncent des manifestations courant juin.

contact : collectifalbertthomas@gmail.com

P.-S.
Deux anciens résidents du foyer Albert Thomas, relogés au CAO Grandmont, ont récemment été sortis de la procédure Dublin, pouvant ainsi déposer leur demande d’asile en France. Pour les autres résidents, cela prouve qu’il est possible de sortir de cette procédure.

Notes
[1] Pour la plupart des résidents concernés, le motif de cette menace d’expulsion est qu’ils ne se sont pas présentés à leur second rendez-vous en préfecture. Si ils se rendent à ce rendez-vous (comme précisé sur la convocation), cela signifie qu’ils acceptent d’être renvoyés dans le premier pays par lequel ils sont entrés en Europe. Les réfugiés ne se rendent donc pas à ce second rendez-vous car ils refusent simplement d’être expulsés.
Menacés d’expulsion dans tous les cas, les trois ressortissants Soudanais refusent cet étau qu’ils dénoncent en entamant une grève de la faim. »

 

 

Quand les mobilisations s’élargissent (4)

01 jeudi Juin 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, centres de répit, Dublin, Exilés, expulsions, Paris, solidarité

Suite des mobilisations contre la politique de non-accueil (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et là), autour des Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là) et des expulsions.

À Bordeaux, après un cercle de silence le 30 mai, une nouvelle manifestation le 31 mai, une autre aura lieu le 2 juin devant le centre de rétention. Cinq des onze exilés du CAO de Mérignac qui y étaient enfermés ont été expulsés vers l’Italie. Les six autres sont toujours en grève de la faim.

À Forcalquier, un rassemblement contre les expulsions est organisé par le Collectif Migrants 04 le 2 juin à partir de 16h place du Bourget.

À Nîmes, une journée d’information est organisée samedi 10 juin de 16h à 19h place Saint-Charles.

 


 

À Bordeaux :

Un compte-rendu de la manifestation du 31 mai :

http://mcinformactions.net/31-mai-Devant-l-hotel-de-Police-de-Bordeaux-solidarite-avec-les-demandeurs-d

Vous pouvez télécharger la lettre au président de la république ici.

Vous pouvez toujours signer la pétition :

https://www.change.org/p/monsieur-le-pr%C3%A9fet-de-la-gironde-pour-que-les-exil%C3%A9s-du-cao-de-m%C3%A9rignac-puissent-demander-l-asile-en-france

Prochain rendez-vous : vendredi 2 juin à 17h30 devant le CRA (Hôtel de police Mériadeck).

http://mcinformactions.net/Mercredi-31-mai-a-17h30-rassemblement-devant-le-Centre-de-Retention

 


 

À Forcalquier :

« Rassemblement contre les expulsions de migrants, Place du Bourguet, Forcalquier, 2 juin, à partir de 16h

Bonjour à Tou.te.s,

dans le cadre des mouvements de protestation qui ont lieu un peu partout en France en ce moment contre les Accords de Dublin* et les expulsions qui en résultent  et pour demander que tou.te.s les «dubliné.es » de France et de Navarre (et d’Europe…) aient la possibilité de demander l’Asile en procédure normale dans le pays de leur choix, nous avons décidé de nous mobiliser.
Nous avons décidé de nous rassembler sous les bureaux de la Mairie de Christophe Castaner, désormais porte-parole du gouvernement et secrétaire d’Etat, et candidat aux législatives. Peut-être qu’à l’approche des élections législatives nous aurons plus de chance d’être entendu…???

Nous voudrions lui rappeler les valeurs humanistes dont il s’est toujours réclamé et en profiter pour lui demander de porter notre parole aux instances qui ont l’air de ne pas entendre ce qu’il serait, aujourd’hui indispensable de faire : accueillir sans conditions toutes celles et ceux qui ont eu l’immense courage d’arriver jusqu’à nous.

Nous ne voulons pas nous adresser qu’à lui, bien sûr, nous savons bien ce qu’il en est de son courage politique et de ses ambitions personnelles.

Nous proposons d’en profiter pour afficher des informations sur la question du « dublinage » mais aussi plus générales (quelques chiffres…, les dernières nouvelles de la Méditerranée etc…). Si vous avez des idées, des banderoles et pancartes, elles sont bienvenues !

Nous vous proposons aussi des prises de paroles pour informer de ce qu’il se passe chez vous, autour de vous, dans les CAO dans lesquels vous êtes intervenu.e.s ou des témoignages d’accueil et d’organisation, enfin tout ce que chaque collectif a envie de transmettre.

Nous finirons avec un concert de La Famiglia Rubinetti qui est une bande de 7 chanteur.euse.s et musicien.nes venant de Montreuil, autour de l’Apéro!!!     Apportez de quoi !

Faites nous signe si vous voulez intervenir pour qu’on prépare un peu les prises de paroles et si vous avez besoin de logements dites le nous vite aussi.

ON COMPTE SUR VOUS!!! Et faites passer le message !!!

 

Collectif Migrants 04

 

* Les Accords de Dublin stipulent que tout migrant ou réfugié qui à qui on prend ses premières empreintes dans un pays faisant parti de l’Union Européenne, doit forcément demander l’asile politique dans ce pays-là et non pas dans un pays de son libre choix – d’où le fait, entre autres, que l’Italie et la Grèce se trouvent complètement submergées de réfugiés dans des conditions extrêmement difficiles et inhumaines. »

 


 

À Nîmes :

https://cevennessansfrontieres.noblogs.org/post/2017/05/30/rencontresdiscussion-contre-lisolement-et-les-expulsions-nimes-10-juin/

« Rencontres/discussion contre l’isolement et les expulsions – Nîmes 10 juin

Alors que des mobilisations ont lieu partout en France pour s’opposer aux accords Dublin et aux expulsions effectuées à partir des CAO, on répond à l’appel de la coordination des collectifs de soutien du Sud-est avec une journée d’infos organisée à Nîmes le samedi 10 juin de 16h à 19h (place Saint Charles).

Au programme : table de presse, rencontres avec les collectifs locaux, café et friandises ! A 17h30, une discussion est prévue (voir le texte ci-dessous) afin d’élargir les possibilités de s’opposer aux expulsions, mais aussi de renforcer les réseaux de solidarités et de luttes.

Toutes les personnes ou collectifs de la région en lutte contre les expulsions, l’enfermement et l’isolement face aux institutions sont les bienvenues pour venir témoigner et apporter des informations sur les situations qu’elles rencontrent par chez elles (nous contacter pour être hébergé).

D’autres mobilisations sont déjà annoncées : A Forcalquier, avec le collectif migrants 04 : Rassemblement vendredi 2 juin à partir de 16h place du Bourguet devant les bureaux du maire, nouveau porte-parole du gouvernement et secrétaire d’Etat. A Marseille, avec le Manba : Rassemblement mercredi 7 juin à 17h30 devant la préfecture.

Contre les expulsions : brisons l’isolement !

Rencontre-discussion sur les possibilités de s’opposer à l’isolement et aux expulsions

Ce n’est pas nouveau, les états de l’Union européenne dans leur traitement de la question migratoire s’appuient sur de nombreuses mesures coercitives leur permettant de bloquer ou de déplacer des populations entières à un endroit donné. Ils peuvent de la sorte invisibiliser ce qui représente pour eux un problème et se prémunir de toute protestation embarrassante. Nous l’avons vu par exemple lors de la récente grève de la faim des 21 demandeurs d’asile du centre d’accueil et d’orientation (CAO) d’Embrun, la première réaction de la préfecture des Hautes Alpes a été la menace de répartir les récalcitrants dans d’autres centres.

Pour cela, l’enfermement est rendu nécessaire et est pratiqué sous diverses formes. Il permet ainsi d’isoler, de maintenir à disposition, et d’échelonner selon le rythme voulu les personnes à expulser. De nombreux lieux remplissent ainsi cette fonction macabre de gestion et de tri des individus. Rendus opaques aux regards extérieurs, leur accès étant souvent limité ou contrôlé, ils sont pourtant l’antichambre des expulsions.

Rien que sur la ville de Nîmes, sont par exemples implantés un Centre de rétention administratif (CRA), deux CAO, des logements d’accueil d’urgence pour mineurs étrangers non accompagnés.. La création d’un centre en « résidence hôtelière » dans le cadre du programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile (PRAHDA) est prévue prochainement. Cela sans compter la maison d’arrêt où comme dans chaque prison des détenus sont confrontées à de difficiles renouvellements de titre de séjour et risquent la double peine (enfermement puis expulsion à la sortie).

A l’intérieur de ces lieux de privation de liberté partielle ou totale, la possibilité de faire valoir ses droits, d’être soutenu et conseillé au delà des services dépendants – ou en lien – avec les préfectures est évidemment plus compliquée. Peu d’associations ou collectifs y mettent un pied, peu d’informations directes circulent sur ce qu’il s’y passe. Les expulsions sont ainsi exécutées en silence…

Aussi, en criminalisant la question de l’accueil, de nombreuses personnes sont contraintes à la clandestinité, avec toutes les conséquences que cela comporte : crainte des contrôles et des arrestations, impossibilité de trouver un logement ou de travailler légalement… Combien de jeunes mineurs ont déserté le CAO de Monoblet à cause des lourdeurs administratives et du manque de perspectives pour leur avenir ? Que sont devenus les Soudanais des CAO de Nîmes s’étant vus remettre un ordre de renvoi en Italie ? Combien de familles poussées hors des centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) vivent aujourd’hui à la rue ?

Nous pensons que lutter contre les expulsions doit se faire au contact des personnes concernées et pour cela, nous voulons attirer l’attention sur celles étant de fait privées de soutien et de liberté. Pour cela, être présent à l’intérieur des murs, briser l’isolement, faire sortir les voix des personnes retenues est une première étape. Consolider des réseaux de soutien forts en est une seconde.

Si signer des pétitions et se rassembler devant les préfectures est un moyen ponctuel de visibiliser une situation, n’oublions pas que la lutte contre les expulsions est quotidienne, et dure dans le temps. Les premiers à en payer les frais n’ont d’ailleurs peu de possibilité de s’y opposer. Les personnes illégalisées ont besoin de ressources tant humaines que financières, et pour cela, l’organisation collective peut apporter des solutions.

Nous proposons ainsi un moment de rencontres et d’échanges afin de poursuivre et d’élargir les luttes existantes contre les expulsions et contre l’enfermement. »

 

Raoul Dufy : Londres, le Parlement.

Quand les mobilisations s’élargissent (3)

27 samedi Mai 2017

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Calais, centres de répit, Dublin, Exilés, expulsions, Paris, solidarité

Il s’agit d’un mouvement parti d’initiatives locales, qui tendent à se coordonner régionalement, et à échanger à une échelle plus large. La dispersion des exilé-e-s de Calais, puis de Paris et Grande-Synthe, sans la mise en place d’une politique d’accueil (ou plus exactement sans rompre avec la politique de non-accueil) a entraîné la dissémination des luttes et favorisé une possible convergence.

Aux mobilisations dont nous avons déjà rendu compte (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et là) , et dont la liste n’est sans doute pas exhaustive, s’ajoutent d’autres.

À Barcelonnette, l’association Solidaritat Ubaye, qui s’est d’abord mobilisé pour l’accueil des exilés hébergés dans le Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là) de la ville le sont maintenant contre la menace d’expulsion qui pèse sur certains d’eux vers le pays responsable de leur demande d’asile selon le règlement européen Dublin III. Une pétition a été mise en ligne :

https://www.change.org/p/bureau-solidaritatubaye-fr-non-a-la-d%C3%A9portation-des-r%C3%A9fugi%C3%A9s-demandeurs-d-asile-de-barcelonnette-c11ec245-6c0a-414c-bc73-c6e788d69d15

À Briançon, suite au refoulement illégal de six exilé-e-s, à l’arrestation d’une travailleuse sociale et à l’accident intentionnel provoqué par un véhicule de police qui percuté un manifestant, un nouveau rassemblement a lieu aujourd’hui 27 mai à 12h30 à la gare de Briançon.

 


 

Barcelonnette :

Vous pouvez télécharger la pétition papier ici.

« Communiqué de presse – Solidaritat Ubaye

Depuis novembre 2016, quarante demandeurs d’asile arrivés des camps de La Chapelle et de Stalingrad à Paris, ont intégré le Centre d’Accueil et d’Orientation de Barcelonnette, dans les Alpes de Haute Provence.

Originaires du Soudan, de Somalie et d’Érythrée, ils ont fui la guerre et sont passés par la Libye dans des conditions atroces et survécu aux tragiques traversées de la Méditerranée pour débarquer en Italie.

Après une prise d’empreintes digitales forcée en Italie, ces jeunes hommes sont venus chercher refuge et protection en France. Depuis leur intégration au CAO de Barcelonnette, et grâce aux actions de l’association Solidaritat Ubaye ils se sont intégrés, participent à des cours de français au moins 4 heures par semaine ainsi qu’à de nombreuses activités culturelles et sportives avec la population locale.

Des liens très forts de confiance et d’amitié réciproques se sont ainsi noués, participant de la reconstruction psychologique de ces jeunes profondément traumatisés , qui pour la plupart ont été torturés et soumis à des traitements dégradants.

Ils ont obtenu le 30 novembre 2016 une attestation de demandeurs d’asile à la Préfecture de Marseille après une nouvelle prise d’empreintes digitales.

Six d’entre eux sont convoqués à la Préfecture de Digne les Bains.

En raison de la directive européenne dite de “Dublin” qui prévoit éventuellement que cette demande doit être traitée dans le pays d’entrée en Union Européenne il va leur être signifié que leur demande d’asile doit être instruite en Italie.

Or les autorités françaises ont toute latitude pour ne pas appliquer cette Directive « Dublin ». Elles ne l’ont d’ailleurs pas appliquée lors du démantèlement de la jungle de Calais en novembre 2016.

Le risque, outre les conditions d’accueil déplorables en Italie, où les conditions d’instruction des demandes d’asile sont discutables, et où les demandeurs ne pourront pas bénéficier du même niveau en matière de protection , est l’expulsion vers leurs pays d’origine où une mort probable les attend.

Pour ces raisons, Solidaritat Ubaye demande instamment aux autorités compétentes et tout particulièrement au Préfet des Alpes de Haute Provence, de revenir sur l’application de la Directive Dublin et de commencer à instruire ces demandes d’asile de Barcelonnette.

Ces demandeurs d’asile ont accepté de rejoindre le CAO de Barcelonnette, et se sont parfaitement intégrés.

Ils apprennent la langue et la culture française, et devraient aujourd’hui retourner en Italie ?

Cela nous semble aberrant, pour des raisons d’abord humaines, mais également économiques.

Une pétition en ligne a déjà recueilli plus de 1200 signatures en trois jours.

Cette demande est parfaitement justifiée par la volonté et la réussite de l’intégration de ces jeunes dans la Vallée, leur désir de poursuivre le travail exemplaire accompli, et leur choix de vie qui consiste à s’accomplir en France.

Ces résultats sont un modèle qui honore l’ensemble des habitants de Barcelonnette et de la Vallée de l’Ubaye.

La pétition : https://www.change.org/p/bureau-solidaritatubaye-fr-non-a-la-déportation-des-réfugiés-demandeurs-d-asile-de-barcelonnette-c11ec245-6c0a-414c-bc73-c6e788d69d15?recruiter=54995161&utm_source=share_petition&utm_medium=facebook&utm_campaign=autopublish&utm_term=des-lg-share_petition-no_msg

Contacter l’association Solidaritat Ubaye : http://solidaritatubaye.fr »

 


 

À Briançon :

« Solidarité contre les expulsions !
Rassemblement samedi 27 mai à 12h30, à la gare de Briançon

Considérant que le mardi 23 mai, 6 personnes sont arrêtées à la gare de Briançon sous prétexte qu’elles ne possèdent pas les papiers qui leurs permettent de circuler légalement sur le territoire. Une travailleuse sociale qui les accompagnait est aussi arrêtée, ce qui a pour effet d’informer les réseaux de solidarité. Chose rare, car les reconduites à la frontière sont quotidienne. Les sans papiers sont emmenées aux locaux de la police de l’air et des frontières (PAF), à Montgenèvre, en vue d’être refoulés vers l’Italie. Une trentaine de personne se rassemble en solidarité devant les locaux de la PAF, et l’une d’elle est renversée par un véhicule de police (lire le témoignage de la personne concernée en pièce jointe).

Considérant qu’au moins une cinquantaine de personnes sont visées par le règlement Dublin sur le territoire des Hautes Alpes, c’est à dire qu’elles risquent une expulsion prochaine vers le premier pays d’Europe qui a relevé leurs empreintes, puis d’être renvoyées dans leur pays d’origine ou leurs vies sont en danger. Les migrants du CAO d’Embrun ont exprimé leur refus de ces expulsions en se mettant en grève de la faim pendant dix jours.

Considérant de plus que la PAF refoule quotidiennement des dizaines de personnes à la frontière, les poussant ainsi à des traversées de plus en plus dangereuses, d’autant que l’hiver est rigoureux et les passages de cols périlleux. Considérant enfin qu’un très faible nombre de demandes d’asile ou de titres de séjours sont acceptés, poussant ainsi les migrant.e.s à vivre dans la clandestinité, craignant les contrôles de police, l’enfermement et les expulsions.

Cette situation est pour nous insoutenable. Face à la détermination de la préfecture à expulser les exilé.e.s, nous affirmons que les Hautes Alpes ont toujours été un lieu de passage, de migration et de refuge.

Nous invitons toutes les personnes ainsi que les collectifs solidaires avec les migrant.e.s à se rassembler le samedi 27 mai à 12h30 devant la gare de Briançon, pour marquer notre solidarité contre les expulsions.

Nous proposons ensuite de se réunir en assemblée, afin de discuter dans l’apaisement de ces événements et d’imaginer ensemble les moyens pour empêcher les expulsions à venir.»

Vous pouvez télécharger le témoignage ici.

 

 

Quand les mobilisations s’élargissent (suite)

26 vendredi Mai 2017

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Calais, centres de répit, Dublin, Exilés, expulsions, solidarité

Luttes autour des Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là), mobilisations contre les expulsions, indignation devant les conditions du non-accueil : les mouvements locaux se croisent et s’additionnent (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici et là).

Avec Bordeaux, les Hautes-Alpes, Marseille et Paris, les Alpes de Haute-Provence et le Finistère.

Dans les Alpes de Haute-Provence, le Collectif de Solidarité avec les Réfugiés de Sisteron appelait le 24 mai à un rassemblement devant la préfecture de Dignes-les-Bains.

Dans le Finistère, le collectif Stop Dublin de Brest s’était déjà mobilisé contre les expulsions programmées de demandeurs d’asile en procédure Dublin hébergés au CAO de cette ville. Faute d’aboutir à une solution avec la préfecture, la Ligue des Droits de l’Homme lance une pétition et appelle à un rassemblement samedi 3 juin de 1h00 à 12h00, place de la Résistance à Quimper.

https://www.change.org/p/m-le-pr%C3%A9fet-du-finist%C3%A8re-m-le-pr%C3%A9fet-vous-pouvez-d%C3%A9dubliner-bcb9bbb0-6751-4349-9d25-622b18e9365c

 


 

Alpes de Haute-Provence :

Vous pouvez télécharger le tract du Collectif de Solidarité avec les Réfugiés de Sisteron ici.

« NON AUX EXPULSIONS DES DEMANDEURS D’ASILE.
DES PAPIERS POUR TOU.TES !

Le CAO de Sisteron a ouvert ses portes en octobre 2015 ; il devait constituer — comme l’avait dit le ministre de l’intérieur de l’époque dans une note datée du 7 décembre 2015 — un lieu de répit pour les nombreux réfugiés vivant alors à la rue, dans des bidonvilles, un lieu où aucune mesure coercitive ne serait prise contre eux.

Ce centre compte aujourd’hui 31 habitants de plusieurs nationalités (Soudanais, Érythréens, Afghans, Tchadiens), qui tous ont demandé l’asile en France en raison des persécutions dont ils étaient victimes dans leur pays. Ils sont parvenus chez nous au terme d’un périple long, éprouvant, dramatique ; sur la route, beaucoup d’entre eux ont vu mourir sous leur yeux un compagnon, un frère.

Ici ils ont commencé à se reconstruire, soigner leurs blessures, ils ont créé une collectivité amicale, tissé des liens, joué au foot, fait des balades, des fêtes, pris des cours de français, entourés de nombreux habitants solidaires.

Aujourd’hui 11 d’entre eux viennent d’apprendre qu’ils ne seraient pas admis à l’asile en France et voient peser sur eux la menace d’une expulsion vers un autre État européen (Italie, Allemagne, Norvège…) au motif d’un règlement européen inique (procédure « Dublin ») et dont les conséquences font renaître chez eux angoisses et pathologies diverses.

Ce règlement (n° 604/2013 UE) n’est pas d’application obligatoire et offre à chaque État membre en son article 17 la possibilité d’y déroger et d’examiner les demandes d’asile qui lui sont faites. Cette mesure discrétionnaire à d’ailleurs déjà été appliquée pour certains demandeurs d’asile récemment.

Ce qui a été fait pour quelques-uns doit l’être pour tous !
Tout en affirmant notre solidarité envers les demandeurs d’asile en lutte ici et là, partout en France, et notamment envers les grévistes de la faim d’Embrun, nous exigeons :

  • la levée immédiate de la procédure «Dublin» conformément au règlement 604/2013 en son article 17.
  • l’annulation des arrêtés préfectoraux de transfert pris à l’encontre des demandeurs d’asile.
  • l’accès pour tou.tes à l’asile en France. »

 


 

Finistère :

Un appel à rassemblement samedi 3 juin de 1h00 à 12h00, place de la Résistance à Quimper :

https://www.facebook.com/events/1515355748509096

Une page d’explication sur le « dédublinage » :

http://www.ldh-quimper.org/dedublinage/

Une pétition :

https://www.change.org/p/m-le-pr%C3%A9fet-du-finist%C3%A8re-m-le-pr%C3%A9fet-vous-pouvez-d%C3%A9dubliner-bcb9bbb0-6751-4349-9d25-622b18e9365c

« M. le Préfet, vous pouvez dédubliner !

C’est quoi, dédubliner ?
Cela veut juste dire : permettre à un migrant de déposer une demande d’asile en France, même s’il est en «procédure Dublin»

La «procédure Dublin» dit qu’une personne doit demander l’asile dans le premier pays européen où elle est entrée ou passée (ce qui n’est pas forcément son souhait).

Au moment du démantèlement du camp de Calais, le gouvernement a promis que les personnes qui acceptaient d’aller dans les «CAO» (Centre d’Accueil et d’Orientation) sortiraient de la «procédure Dublin», et pourraient donc déposer une demande d’asile en France.

Cette promesse a été globalement respectée dans le Finistère (merci !) et nous restons vigilants pour ceux qui ne le sont pas encore…

MAIS… les autres personnes (venant des camps de Grande-Synthe, Paris, ou étant dans d’autres hébergements d’urgence…) sont menacées d’expulsion de la France.

C’est une atteinte flagrante au principe républicain de l’égalité des droits !

Pour mieux comprendre, prenons par exemple les cas de Marwan et de Kamal*
(prénoms fictifs)

Marwan part du Soudan, passe par l’Italie, arrive à Calais et de là part en CAO à Brest : il est autorisé à demander l’asile en France.

Kamal part du Soudan, passe par l’Italie, arrive à Paris et de là part en CAO à Brest : il n’est pas autorisé à demander l’asile en France, la préfecture lui délivre un billet d’avion pour être expulsé vers l’Italie, où il est censé pouvoir demander l’asile.

Pourquoi est-ce si grave de devoir retourner en Italie ?
Parce que l’Italie ne peut assurer des conditions d’accueil dignes, au vu des arrivées très importantes sur son territoire, et surtout parce qu’il existe des accords entre l’Italie et le Soudan qui font craindre, à juste titre, que l’Italie n’expulse le réfugié vers le Soudan, qu’il a quitté parce que sa vie y était menacée.
Rapport Amnesty International

Une personne choisit de demander l’asile dans un pays pour des raisons objectives, et c’est en accord avec le respect des droits à la libre circulation inscrite dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (article 13).

M. le Préfet, vous POUVEZ rétablir cette égalité des droits !

Ce que nous vous demandons est en accord avec la loi : les accords de Dublin III vous permettent ce «dédublinage» :
Clause discrétionnaire énoncée à l’art. 17 al. 1 du Règlement de Dublin III :
« (…) chaque État membre peut décider d’examiner une demande de protection internationale qui lui est présentée par un ressortissant de pays tiers ou un apatride, même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères fixés dans le présent règlement. »

Nous ne vous demandons pas d’accorder le statut de réfugié à toutes ces personnes : nous vous demandons juste de leur permettre de déposer une demande d’asile. Cette demande sera examinée, acceptée ou refusée, mais ils auront au moins eu accès au droit fondamental de demande de protection de notre pays.

Vous aussi, vous souhaitez que M. le Préfet du Finistère permette aux personnes en procédure Dublin de déposer une demande d’asile ?
Signez déjà cette pétition en ligne, et vous pouvez venir pour le rassemblement qui aura lieu le samedi 3 juin, à 11h, place de la résistance à Quimper, afin de signer la pétition papier que nous remettrons ensuite à M. le Préfet du Finistère.

Signataire :
Ligue des Droits de l’Homme – Quimper
Ligue des Droits de l’Homme – Brest
Ligue des Droits de l’Homme – Concarneau
L’Auberge des Migrants
Utopia56 »

 

Théodore Caruelle d’Aligny : Sisteron.

Quand les mobilisations s’élargissent

25 jeudi Mai 2017

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Calais, centres de répit, Dublin, Exilés, expulsions, Paris, solidarités

Les mobilisations continuent contre la politique de non-accueil des exilé-e-s (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici et là), et tendent à élargir leur problématique.

À Bordeaux, où onze exilés sont en grève de la faim au centre de rétention où ils sont enfermés, un second rassemblement de soutien a eu lieu hier 24 mai, après celui du 19 mai.

Dans les Hautes-Alpes, à la suite de l’Appel d’Embrun, Tous Migrants publie un nouveau communiqué de presse en réaction à l’arrestation d’un travailleur social et d’un groupe d’exilés à la gare de Briançon.

À Marseille, le collectif Soutien Migrants 13 organise un rassemblement le 7 juin à 17h30 devant la préfecture, place Félix Baret, et appelle plus largement à une journée d’action.

À Paris, sans attendre le rassemblement revendicatif et festif du 2 juin, le collectif La Chapelle Debout donne rendez-vous ce soir à 18h porte de la Chapelle. Des collectifs proches des Républicains et la candidate de ce parti aux législatives ont en effet fait un coup médiatique sur la prétendue insécurité des femmes dans le quartier, qu’ils attribuent à la présence des « migrants ».

 


 

Bordeaux :

http://mcinformactions.net/Mobilisation-du-24-mai-pour-les-refugies-detenus-au-CRA-de-Bordeaux

Vous pouvez télécharger l’appel à mobilisation ici.

« 11 demandeurs d’asile enfermés au centre de rétention administrative de Bordeaux.

Après le rassemblement devant la Préfecture vendredi 19 mai 2017 et l’audience accordée à notre délégation, les jeunes soudanais demandeurs d’asile sont toujours privés de liberté au CRA (Centre de Rétention Administrative) et menacés d’expulsion vers l’Italie.

Ces demandeurs d’asile « dublinés » du CAO de Mérignac ont passé plusieurs mois en France, ils y ont appris le français, ils se sont insérés dans la vie locale, ont tissé des amitiés… tout cela pour être finalement arrêtés en Préfecture, mis en centre de rétention en attente d’une expulsion vers l’Italie où ils n’ont pas souhaité enregistrer leur demande d’asile.

Nous demandons :
– que ces jeunes retenus ne soient pas renvoyés en Italie
– qu’ils soient libérés du CRA de Bordeaux
– qu’ils puissent faire leur demande d’asile en France
– que ceux qui ont des rendez-vous ces prochains jours à la Préfecture ne soient pas à leur tour retenus et qu’ils puissent eux aussi effectuer leur demande d’asile en France.

Nous vous invitons tous à un nouveau rassemblement
Mercredi 24 mai 2017, à 12h
devant le CRA de Bordeaux
(Hôtel de police de Meriadeck, rue François de Sourdis)
Merci de relayer cet appel sur tous vos réseaux. »

 


 

Hautes-Alpes :

Vous pouvez télécharger le communiqué de presse ici.

« Communiqué de presse – Mouvement citoyen

Face aux reconduites expéditives à la frontière de migrants qui piétinent la loi française, et à l’hypocrisie de l’Etat dans la gestion de la question migratoire, le mouvement citoyen Tous Migrants appelle le Président Macron, élu depuis deux semaines, à tenir ses engagements en matière de droit d’asile et de solidarité européenne.

Tous Migrants demande de toute urgence une rencontre avec le Procureur de la République pour obtenir ses explications sur ces agissements illégaux des forces de l’ordre qui nous indiquent agir sur ses ordres.

Une réflexion urgente est lancée au sein du mouvement pour définir la forme pacifique la plus adaptée de solidarité inconditionnelle envers les migrants qui souhaitent demander l’asile en France.

RESUME DES FAITS : Hier en début d’après-midi, plusieurs migrants et un travailleur social dans l’exercice de sa fonction ont été arrêtés à la gare SNCF de Briançon, transférés à la police de l’air et des frontières (PAF) de Montgenèvre, où les ont rejoints une cinquantaine de citoyens pour leur signifier leur soutien. Après plusieurs heures de garde à vue, le travailleur social a été remis en liberté vers 20 h après un « rappel à la loi »… Quelques minutes plus tard, les citoyens ont assisté impuissants au renvoi forcé des étrangers en Italie par les forces de l’ordre françaises, en dépit de leur droit à demander l’asile. Ce départ a donné lieu à un comportement terrifiant du conducteur d’un véhicule de police qui a foncé sur la voie de gauche vers l’Italie, alors que quelques personnes s’étaient placées sur la chaussée. L’une d’elle a été heurtée.

Cet événement dénote un durcissement des instructions du Préfet des Hautes-Alpes et du Procureur de la République. Elle met aussi au jour la grande hypocrisie du système public de prise en charge des migrants. Face à cette situation, le mouvement citoyen Tous migrants :

1/ s’érige contre l’inégalité de traitement entre migrants, et le non respect des textes juridiques de droit à l’asile par les instances compétentes : L’événement d’hier illustre la distinction entre les « bons » migrants de CAO, qui peuvent entrer dans un processus administratif parce qu’ils viennent de Calais ou Paris (mais sont par ailleurs exposés au « dublinage » et renvoi en Italie ou ailleurs en Europe, un autre sujet) et ceux qui arrivent par leurs propres moyens à travers la montagne, au péril de leur vie, et à qui on nie le droit de demander l’asile en les reconduisant expéditivement en Italie sans leur signifier leurs droits et les laisser déposer leurs demandes

2/ rappelle à cette occasion l’importance d’adopter une approche citoyenne non-violente, déterminée par rapport à nos combats mais pacifiste dans sa méthode. De ce point de vue, le mouvement citoyen Tous Migrants ne saurait s’associer aux débordements ou provocations de certains militants, même si nous nous retrouvons sur la cause. Les citoyens doivent continuer à se mobiliser pacifiquement pour veiller au respect des droits humains fondamentaux, en particulier du droit d’asile qui découle principalement du préambule de notre Constitution et de la convention de Genève sur les réfugiés de 1951

3/ exhorte le président Macron à faire preuve de cohérence en concrétisant les engagements qu’il a pris lors de la campagne électorale, en matière de politique d’accueil mais aussi de soutien à une Union européenne plus harmonieuse. Ces engagements ne sont pas compatibles avec les libertés que s’octroient les forces de l’ordre, verbales et physiques, pour appliquer des instructions qui de surcroit sont illégales (un migrant a le droit de déposer une demande d’asile en préfecture, sans préjuger de la suite de la procédure – on ne peut l’en empêcher par une obstruction physique à sa démarche et sa reconduction sous escorte). Même si l’incident ne se situait pas dans le cas précis de dublinage, il touche à un problème commun avec le combat actuellement mené contre le dublinage (voir appel d’Embrun joint) : les agissements actuels ne sont pas conformes au souci affiché de solidarité européenne : reconduire des personnes dans un pays, l’Italie, déjà submergé par l’afflux de réfugiés est d’autant moins compréhensible dans le contexte du programme du président Macron nouvellement élu, qui a fait de la relance de l’esprit européen un de ses fers de lance.

4/ demande de toute urgence une rencontre avec le Procureur de la République pour obtenir ses explications sur :
– la conduite illégale de la PAF vis-à-vis des migrants qui passent la frontière pour demander asile en France,
– les mesures prises ou potentielles envers toute personne, quel que soit son statut, pouvant leur apporter une aide en toute humanité,
– le comportement grave et dangereux de certains éléments de la police des frontières dont nous avons été témoin.

Une réflexion urgente est lancée au sein du mouvement pour définir la forme pacifique la plus adaptée de solidarité inconditionnelle envers les migrants qui souhaitent demander l’asile en France.

Cette réflexion et cette mobilisation s’intégreront au cadre plus vaste des initiatives que nous allons amplifier au plan alpin, national et international avec les autres membres de l’inter collectif alpin, à la suite de l’Appel d’Embrun lancé le 18 mai dernier. »

 


 

Marseille :

« Appel de el Manba/SoutienMigrants13 à mobilisation contre les expulsions et l’isolement:

Contre les expulsions, brisons l’isolement !

La machine à expulser devient de plus en plus organisée :

La prise d’empreintes violente et forcée qui est imposée dans les « pays d’entrée » en Europe coupe de fait l’accès aux droit des demandeurs d’asile.

Depuis 2016, l’utilisation de la force lors de la prise d’empreintes des personnes migrantes, dans les territoires aux frontières internes de l’Europe (Italie, Hongrie, Grèce, …) devient quotidienne.

Du fait du Règlement Européen Dublin III, qui prévoit le renvoi des migrant-e-s vers les premiers pays d’Europe où ils et elles ont été enregistré-e-s, cette pratique de fichage forcé empêche les personnes fuyant guerres et dictatures de pouvoir déposer une demande d’asile dans le pays de leur choix.

En effet, les renvois des personnes dans les pays dits « d’entrée » deviennent désormais systématiques en France. Cette situation laisse nombre de personnes dans des conditions de vie insupportables, quand elles ne vire pas au cauchemar puisque, sous la pression de l’Union Européenne, les pays d’entrée – tout comme les pays avec un haut quota de refus de demandes d’asile – renvoient les personnes concernées vers leur pays d’origine, ceux-là mêmes que ces personnes ont fui. Ainsi, la Norvège a déjà approuvé des renvois en Afghanistan, l’Italie – et aujourd’hui la France – expulse vers le Soudan, sous l’aile des accords stipulés dernièrement entre chefs d’état européens et dictatures d’Afrique.

Les outils de contrôle des personnes « non-souhaitées » sur le territoire français se fondent sur une politique de dispersion et de non-transparence pour faciliter la mise en pratique des expulsions. Cette politique d’enfermement et d’isolement mise discrètement en place par l’État permet donc, à la fois, de limiter le contact et la communication entre personnes illégalisées et soutiens solidaires, de dissimuler sa sinistre politique de rejet et aussi de masquer les révoltes et protestations qui peuvent s’en suivre. Ce système coercitif destiné à maintenir dans l’ombre les personnes en attente de décision se matérialise physiquement partout sur le territoire dans ces divers lieux d’enfermement : centres de rétention, zones d’attentes aux frontières, aéroports et gares, prisons de droit commun pour les personnes refusant leur expulsion… Les nouveaux centres créés, tels les CAO ou les PRAHDA, remplissent également ces fonctions de concentration, contrôle et dissimulation. Leur gestion, déléguée à des associations concourantes sur des marchés publics, peut bien s’apparenter, pour ces dernières, à une collaboration, à un rôle de « tampon » entre les publics et l’État.

Les expulsions vers les pays d’origine augmentent. Depuis décembre 2016, une 30taine de Soudanais se sont vus menacés d’expulsion vers le Soudan, et certains d’entre eux l’on effectivement été. En effet, les autorités françaises ont entamé ces derniers mois des procédures d’expulsion pour un nombre croissant de demandeurs d’asile en provenance du Soudan sans prendre en compte la situation de guerre qui sévit dans plusieurs régions de ce pays et notamment au Darfour, dans les Monts Nouba, dans le Nil Bleu (le Quai d’Orsay déconseille fortement au ressortissants français de se rendre dans ces zones), ni les atteintes graves contre les droits de l’Homme dans l’ensemble du pays. La France semble ignorer que le général Omar El Bechir est le seul chef d’État en exercice qui soit poursuivi par le Tribunal Pénal International (TPI) pour des accusations de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La France ne semble plus se souvenir non plus que les dispositions des conventions internationales interdisent le renvoi d’un demandeur d’asile dans son pays d’origine, si cela doit mettre sa vie en danger.

On peut alors se demander pourquoi, alors que les conditions de vie dans les pays fuis par les demandeurs et demandeuse d’asile ne se sont pas améliorées voire ont même empiré, les expulsions vers leurs pays d’origines continuent d’augmenter.

La réponse c’est le profit.

Les profits de quelques uns à la tête des États européens et de certains des pays où les populations souffrent et qu’elles quittent en traversant les frontières les plus mortelles du monde.

Le profit au détriment des gens qui arrivent en France et en Europe après une traversée périlleuse de la Méditerranée et un voyage long et éprouvant à travers plusieurs pays avec les conséquences physiques et psychologiques que l’on peut imaginer sur ces personnes quittant leurs pays et leurs familles.

Arrivés en France, ils sont contraints de dormir dans les rues des grandes villes et déposent leur demande d’asile dans des conditions indignes malgré l’aide et les efforts déployés par les ONG.

Dans cette logique de profit, la politique des expulsions est donc intégrée dans une politique beaucoup plus large d’externalisation des frontières européennes dans des pays tiers (Libye, Turquie…) et les pays d’origine des demandeuses et demandeurs d’asile. Des accords (Accord de la Valette, Processus de Khartoum, Accord avec l’Afghanistan) facilitent les expulsions des demandeuses et demandeurs d’asile depuis l’Europe et donnent des fonds européens directement aux dictateurs de l’Afrique pour contrôler leurs frontières. L’exemple du financement direct d’une ancienne milice de Djanjawids (les acteurs principaux des violences au Darfour) qui contrôle la frontière du Soudan avec la Libye.

Les dictateurs de ce monde en profitent bien : sous couvert d’accords et des fonds européens ils peuvent cacher les violences contre leur population et améliorer leur image auprès de la communauté internationale.

Cela va se traduire cette année lors du G20 à Hambourg en Juillet et lors de la « Conférence d’Afrique » à Berlin en Juin. Ces deux événements ciblent officiellement « le partenariat international », ce qui signifie : plus de fonds et d’accords pour fermer les frontières.

MOBILISONS-NOUS CONTRE CETTE POLITIQUE
LIBRE CIRCULATION ET INSTALLATION POUR TOU.TE.S !!

Cette mobilisation n’entend pas se fixer sur des moyens d’actions, ou sur un discours politique particulier. La diversité des réalités locales engendre la diversité des pratiques, retrouvons nous autour d’un mot d’ordre clair et fort :

Contre les expulsions, brisons l’isolement !

Nous appelons à une journée d’action le 7 Juin, qui prendra la forme que chaque collectif ou individu jugera la plus opportune (manifestation, rassemblement, retransmission directe de témoignages de détenus à la radio, diffusion de lettres, collage d’affiches…).

À Marseille : Rassemblement le 7 Juin à 17h30 devant la Préfecture Place Félix Baret»

 


 

Paris :

https://www.facebook.com/CollectifLaChapelleDebout/

 

Paris : rassemblement le 2 juin porte de la Chapelle

22 lundi Mai 2017

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Asile, Calais, droits, Dublin, Exilés, hébergement, mineurs, Paris, politiques migratoires, solidarité

Pas plus que les précédentes, l’expulsion le 9 mai dernier des campements de la porte de la Chapelle à Paris, près du camp « humanitaire » (voir ici et là) mis en place par la mairie et l’État, n’a réglé quoi que ce soit. Les capacités d’accueil sont insuffisantes, la volonté d’accueil n’est pas au rendez-vous (voir ici, ici et là). Les droits des personnes ne sont pas respectés, et dès le soir de l’expulsion des exilé-e-s dormaient dans les mêmes parages dans des conditions encore plus précaires.

Alors que les interpellations se multiplient en lien avec les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là), le règlement européen Dublin III (voir ici, ici, ici, ici, ici et là), la situation des exilé-e-s à la frontière britannique, le collectif Solidarité Migrants Wilson invite à un rassemblement « revendicatif et festif » vendredi 2 juin de 18h à 23h porte de la Chapelle.

 

https://www.facebook.com/events/715311468648525/

« RASSEMBLEMENT LE 2 JUIN PORTE DE LA CHAPELLE

Nous invitons tous les Parisien.ne.s et les banlieusard.e.s, toutes les associations et les collectifs d’aide aux migrants à nous rejoindre
vendredi 2 Juin à partir de 18H00 à La Porte de la Chapelle
pour un rendez-vous revendicatif et festif.
Nous préparerons en musique le dîner tous ensemble avec les réfugiés.

Nous souhaitons interpeller les candidats aux élections législatives, les médias et l’opinion sur la situation à la Porte de la Chapelle, reflet des insuffisances et des drames qu’on retrouve sur tout le territoire.

Faites passer le mot à toutes les personnes sensées de votre entourage et à vos amis, tous les musiciens et les artistes sont les bienvenus quel que soit leur style, et toutes les petites mains pour cuisiner.
Venez surtout avec tout votre cœur et l’ouverture pour rencontrer et échanger 🙂

Tous ensemble, nous interpellerons les pouvoirs publics et demandons aux candidat.e.s aux législatives de se joindre à notre rassemblement et préciser de quelle manière ils comptent contribuer à faire appliquer les points suivants :

– La prise en charge par les autorités publiques de l’accueil des enfants et adultes migrants dans le respect de la dignité et des droits humains.

– Un plan d’urgence pour cet été, pour assurer les besoins élémentaires (nourriture hébergement et accès aux soins) et éviter des morts.

– L’application réelle du droit d’asile (Possibilité de déposer effectivement sa demande d’asile en France, l’arrêt des renvois vers des pays où l’intégrité des personnes n’est pas garantie. La remise en cause des accords de Dublin)

– Le respect des lois par ses représentants (la loi sur la protection des mineurs n’est pas appliquée et à Paris des centaines d’enfants et d’adolescents ne sont pas pris en charge. La Convention de Genève, et les accords de relocalisation, entre autres ne sont pas respectés)

– L’arrêt de la criminalisation de la solidarité sous quelque forme que ce soit. Les procès de personnes aidant les migrants se multiplient ainsi que les interdictions de distribution de nourriture. A Paris, les personnes distribuant la nourriture sont régulièrement soumises à des intimidations. »

 

Photo : collectif Solidarité Migrants Wilson.

CAO et Dublin – Appel d’Embrun – grèves de la faim à Embrun et Bordeaux

19 vendredi Mai 2017

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Calais, centres de répit, Dublin, Dunkerque, Exilés, expulsions, Paris, solidarité

À Embrun, vingt-et-un exilés hébergés au Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là) pour contester la menace de leur expulsion vers le pays responsable de leur demande d’asile selon le règlement européen Dublin, généralement le pays de leur entrée dans l’Union européenne.

Le mouvement de soutien (voir ici et là) élargit ses perspectives par un appel aux associations et collectifs investis sur le sujet en France et en Europe à rejoindre leurs revendications, par une lettre au nouveau président de la république, tandis que la préfecture des Hautes-Alpes reste fermée au dialogue et tente de disperser les grévistes de la faim en les transférant dans d’autres centres.

À Bordeaux, des demandeurs d’asile en procédure Dublin hébergés au CAO de Mérignac ont été enfermé au centre de rétention de Bordeaux suite à leur arrestation lorsqu’ils se rendaient à des convocations en préfecture. Ils sont onze maintenant en grève de la faim.

Un rassemblement a eu lieu aujourd’hui à midi devant la préfecture. Une lettre ouverte est envoyée à la préfecture et une pétition circule :

https://www.change.org/p/monsieur-le-pr%C3%A9fet-de-la-gironde-pour-que-les-exil%C3%A9s-du-cao-de-m%C3%A9rignac-puissent-demander-l-asile-en-france

 


 

Embrun :

Vous pouvez télécharger l’Appel d’Embrun ici.

Vous pouvez télécharger la lettre au président de la république ici.

 

« -Appel d’Embrun-

La Cimade 05 – Réseau Hospitalité 05 – Réseau Welcome 05 – Réseau Éducation Sans Frontières 05 – Tous Migrants – Icare 05 – Chemins Pluriels – Solidaritat Ubaye – Collectif Aspres sur Buech – Collectif Guillestre – Un toit, un Droit – Association
Bonvenon – Article 1er- Collectif de Solidarité avec les Réfugiés de Sisteron – Collectif Ensemble – La pastorale des migrants du diocèse de Gap.

Depuis de nombreux mois, nous sommes témoins des faits suivants :
⁃ reconduites forcées aux frontières de migrants et de mineurs isolés se trouvant sur le sol
français vers l’Italie.
⁃ reconduites forcées de migrants dits « dublinés » souhaitant demander l’asile vers d’autres pays européens.
⁃ militarisation des frontières
⁃ application d’un « délit de solidarité » envers les citoyens solidaires

Aujourd’hui :
⁃ À leur initiative, 21 migrants font la grève de la faim à Embrun depuis le 10 mai, suite à
la notification pour deux d’entre-eux d’expulsion le 23 mai vers la Norvège. Ils
revendiquent que la procédure Dublin soit levée pour l’ensemble de leur groupe
⁃ La santé mentale de nombreux migrants et demandeurs d’asile est mise à mal en raison
de l’incertitude quant à leur sort et l’angoisse d’être rejetés vers ce qu’ils ont du fuir
⁃ Des migrants se trouvent à nouveau en errance en France ou dans le pays où ils sont
renvoyés car sans solution de statut
⁃ Des mineurs isolés sont livrés à eux même dans les rues

Au final, le règlement de Dublin aboutit à la fabrique de clandestins.

Il est temps que la société civile européenne dise STOP à ces entraves aux droits qui sont au fondement de notre pays et de la construction européenne.

Nous appelons toutes les associations et autres collectifs nationaux qui luttent en faveur du respect des droits humains fondamentaux à s’unir et à solliciter de concert le nouveau gouvernement pour :
⁃ L’arrêt et l’annulation de toutes mesures d’expulsion au prétexte des accords de
Dublin ;
⁃ Le droit pour toute personne contrainte de fuir son pays de trouver asile dans le
pays de son choix.

Nous appelons les associations et autres collectifs européens qui luttent en faveur du
respect des droits humains fondamentaux à s’associer à notre requête auprès de leur
gouvernement respectif, car cette requête est celle de l’Europe dans son ensemble.

À Embrun, le 18 mai 2017 »

 

« Communiqué n°3 de l’Inter collectifs Migrants Alpin (1)

Malgré nos attentes, nos demandes argumentées, notre mobilisation, la grève de la faim des 21 personnes soudanaises et érythréennes engagée depuis le 10, l’entretien entre 2 responsables du collectif Icare (Embrun) et le secrétaire général de la préfecture n’a rien donné.

La Préfecture ne démord pas de ses injonctions envers les grévistes sommés de cesser leur grève de la faim et de son obstination à appliquer le règlement, gommant au passage sa responsabilité et son pouvoir discrétionnaire en matière de « dédublinage ». Aucune prise en compte de nos demandes ni de celles des grévistes. Pire, nous avons appris par ailleurs que 6 migrants, dont plusieurs grévistes, seront transférés demain à Gap à 10h.

Par conséquent, l’Inter collectifs décide d’appeler à un rassemblement dans le calme et la dignité demain matin dès 9h devant le CAO d’Embrun pour exprimer notre soutien aux grévistes et à l’ensemble des personnes en demande d’asile qui subissent les effets délétères des politiques actuelles.

D’autres initiatives seront engagées rapidement.

Nous appelons tous les collectifs de France, d’Italie et des autres pays européens à s’associer à ce combat pour le droit de toute personne contrainte de fuir son pays de trouver asile dans le pays de son choix et à soutenir la lutte pour la dignité et la vie en paix des 21 personnes en grève de la faim

Nous appelons le nouveau gouvernement à prendre en compte les demandes des milliers de citoyens engagés dans nos collectifs, à annuler toutes mesures d’expulsion engagées au prétexte des accords de Dublin, et à engager sans tarder une large concertation pour établir le droit pour toute personne contrainte de fuir son pays de trouver asile dans le pays de son choix.

(1) La Cimade 05 – Réseau Hospitalité 05 – Réseau Welcome 05 – Réseau Éducation Sans Frontières 05 – Tous Migrants – Icare 05 – Chemins Pluriels – Solidaritat Ubaye – Collectif Aspres sur Buech – Collectif Guillestre – Un toit, un Droit – Association Bonvenon – Article 1er- Collectif de Solidarité avec les Réfugiés de Sisteron – Collectif Ensemble – La pastorale des migrants du diocèse de Gap – Collectif Réfugiés du Vaucluse »

 


 

Bordeaux :

« Rassemblement devant la Préfecture (entrée principale côté Tram)
Vendredi 19 mai 2017, 12h

Pour exiger leur libération et le traitement de leur demande d’asile en France. »

Pétition de soutien :

https://www.change.org/p/monsieur-le-pr%C3%A9fet-de-la-gironde-pour-que-les-exil%C3%A9s-du-cao-de-m%C3%A9rignac-puissent-demander-l-asile-en-france

 

La lettre ouverte au préfet :

« Bordeaux, le mercredi 17 mai 2017

A Monsieur le Préfet de la Gironde

Objet : URGENT : demande de réexamen de la situation des personnes hébergées en CAO

Dix jeunes demandeurs d’asile, de nationalité soudanaise, sont actuellement retenus, dont certains depuis plus de huit jours, au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Bordeaux.

Ces personnes sont toutes issues du Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO) de Mérignac, transféré désormais à Bordeaux Ravezies.

Elles se sont présentées volontairement à leur rendez-vous aux guichets de la Préfecture, où elles ont été interpellées et conduites au CRA. D’autres, convoquées ces prochains jours aux guichets de la Préfecture, pourraient subir le même sort.

Ces jeunes sont enregistrés dans le cadre de la procédure d’asile « Dublin » car ils sont passés par l’Italie. Pourtant ces jeunes déclarent qu’ils ont été contraints de donner leurs empreintes en Italie. Tous y ont vécu dans des conditions difficiles et certains ont été victimes de mauvais traitements et/ou de violences.

Etant hébergés et encadrés par un CAO, dispositif créé par l’État afin de prendre en charge les centaines de personnes vivant dans les rues de Calais ou de Paris qui souhaitaient déposer en France une demande d’asile, nous ne comprenons pas la décision de les transférer en Italie et encore moins cette mesure de privation de liberté.

D’autres personnes hébergées en CAO ont été « dédublinées » et ont eu la possibilité d’accomplir toutes leurs démarches et procédures de demande d’asile en France.

Les personnes actuellement retenues au CRA de Bordeaux sont fragiles et désespérées de voir que leur accueil en CAO débouche sur une privation de liberté et leur renvoi en Italie.

Monsieur le Préfet, l’ensemble des signataires de ce courrier, représentant un large public de citoyens sensibles à la cause des personnes souhaitant se réfugier en France, au nom de l’égalité de traitement et de motifs exceptionnels et humanitaires, sollicitent de votre bienveillance :
– que ces jeunes retenus ne soient pas renvoyés en Italie
– qu’ils soient libérés du CRA de Bordeaux
– qu’ils puissent faire leur demande d’asile en France
– que ceux qui ont des rendez-vous ces prochains jours à la Préfecture ne soient pas à leur tour retenus et qu’ils puissent eux aussi effectuer leur demande d’asile en France.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, nos salutations respectueuses.

RESF 33 – ASTI Bordeaux – La Cimade – Association ARTS (Accueil Réfugiés Talence Solidarité) – AC!Gironde – EELV Aquitaine – UJFP Aquitaine – Ensemble ! Gironde – FSU33 – Médecins du Monde Délégation Aquitaine – Rénovation – AREVE. »

 

André Lhote : Entrée du bassin à flot, à Bordeaux.

Mobilisation autour des CAO – Dublin – suite (2)

16 mardi Mai 2017

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Asile, Calais, centres de répit, Dublin, Dunkerque, Exilés, expulsions, Paris, solidarité

Les exilé-e-s et leurs soutiens continuent de se mobiliser contre les placements en procédure Dublin et les expulsions vers le pays responsable de la demande d’asile selon le règlement européen Dublin III, et concernant les personnes hébergées en Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là).

Au Vigan et à Nîmes (Gard), une manifestation est prévue le jour où un demandeur d’asile est convoqué en préfecture : vendredi 19 mai, à 10h à la sous-préfecture du Vigan, à 14h à la préfecture de Nîmes. Et une pétition de soutien continue à circuler.

https://www.change.org/p/préfet-non-au-transfert-en-italie-de-nour-eddin

D’autres mobilisations sont prévues le 15 mai à Mende, le 20 à Saint-Jean–du-Gard, Alès et Nîmes, le 21 à Nîmes, le 27 à Alès.

À Auxerre (Yonne) une manifestation est également prévue le 19 mai à 17h devant la préfecture. Les exilés avaient publié en janvier une Lettre à l’intention des autorités françaises.

À Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence), le Collectif de Solidarité avec les Réfugiés diffuse une lettre publique au préfet.

On nous signale par ailleurs que des exilés qui avaient été envoyés en CAO dans le département du Nord suite à l’incendie du camp de réfugié-e-s de Grande-Synthe commencent à recevoir des arrêtés de transfert, prélude à leur expulsion vers d’autres pays européens dans le cadre du règlement Dublin III.

 


 

Le Vigan et Nîmes :

https://www.change.org/p/pr%C3%A9fet-non-au-transfert-en-italie-de-nour-eddin/u/20282327

« GRANDE JOURNEE DE MOBILISATION
VENDREDI 19 MAI 2017

Nour Eddin ne peut pas repartir en Italie
Alors qu’il en vient et souhaite rester ici.

10 H Sous-Préfecture du Vigan
Rassemblement de soutien
Remise des pétitions signées

12 H 15 départ groupé du Vigan
depuis l’ancienne gare (com.com.)

14 H Préfecture de Nîmes
accompagnement de NourEddin

C’est la première tentative d’application
de la procédure Dublin au CAO du Vigan

Notre mobilisation peut faire en sorte
qu’il n’y en ait plus jamais d’autre

signez la pétition :

https://www.change.org/p/préfet-non-au-transfert-en-italie-de-nour-eddin »

 


 

« Mobilisations Gard / Cévennes : amplifions la lutte contre les expulsions !

https://cevennessansfrontieres.noblogs.org/post/2017/05/10/journees-de-soutien-en-cevennes/

Alors que sur l’ensemble du territoire les procédures d’expulsion des personnes en Centres d’accueil et d’orientation (CAO) se multiplient, de nombreuses actions sont organisées pour s’y opposer : courriers à destination des préfectures, rassemblements, manifestations, ou grèves de la faim (1)…

C’est le cas dans le Gard et les Cévennes où différents collectifs agissent et se mettent en lien afin de renforcer le mouvement de soutien contre les expulsions.

Plusieurs initiatives sont prévues dans les prochains jours, d’autres sont à venir :

Mercredi 17 mai : Rassemblement à Mende pour protester contre l’expulsion d’Hafizullah Safi, rendez-vous devant la Cathédrale à 17h30

Vendredi 19 mai : Rassemblement à 10h devant la Sous-préfecture du Vigan en soutien à Nour Eddin, menacé d’être expulsé depuis le Cao du Vigan

Samedi 20 mai :
– à Saint Jean du Gard de 8h30 à 12h30 : Petit déjeuner de soutien aux familles accueillies, échanges et table d’infos sur la place du marché
– à Alès : Foire aux livres en soutien à Resf : de 10h à 18h à la bourse du Travail, quartier Rochebelle
– à Nîmes : Marche de soutien à tous les réfugiés, de la place Séverine jusqu’à la préfecture, départ 14h

Dimanche 21 mai : Fête afghane à Nîmes dès 12h (fraternité protestante – 7 rue Antoine Delon)

Samedi 27 mai : Cantine sans frontières à Alès dès 12h à la Rétive

(1) : 21 jeunes demandeurs d’asile du CAO d’Embrun (Hautes Alpes) se sont mis en grève de la faim pour protester contre l’ expulsion prochaine de deux de leurs camarades (voir ici : https://blogs.mediapart.fr/serge-betton/blog/120517/menace-dexpulsion-de-migrants-dans-les-hautes-alpes) »

 


 

Auxerre :

L’appel à manifester le 19 mai :

http://demandeursdasileen89.over-blog.com/2017/05/manifestation-le-19-mai-a-auxerre-contre-les-oqtf-et-dublin-dans-l-yonne.html

La lettre des demandeurs d’asile soudanais :

http://demandeursdasileen89.over-blog.com/2017/03/un-appel-des-demandeurs-d-asile-soudanais-d-auxerre.html

« Lettre à l’intention des autorités françaises,

Des demandeurs d’asile soudanais d’Auxerre, janvier 2017

Avant la guerre civile, nous vivions tranquillement dans notre pays. Puis les guerres se sont déclenchées partout dans notre province du Darfour et nous sommes devenus les victimes à la fois du gouvernement et des milices armées, et jusqu’à ce jour nous n’avons pas trouvé la paix car, malgré tous les appels au secours que nous avons lancés, nous avons perdu nos familles, nos proches.

Nous avons dû quitter la terre de nos aïeux en laissant derrière nous tous nos biens, tout ce qui nous est cher pour trouver un endroit pour continuer à vivre comme des êtres humains et nous sommes parvenus en Libye avec l’espoir d’y trouver refuge, de pouvoir y vivre et y travailler.

Mais là-bas aussi, la vie s’est révélée impossible du fait de la guerre entre les milices qui n’ont aucun sens de l’humanité. La vie y était tellement terrible que même dire les souffrances que nous avons endurées nous est impossible.

Alors, nous avons tenté de venir en Europe où nous avions l’espoir de trouver protection, la possibilité de vivre, et le respect des droits de l’Homme dont nous avions toujours entendu parler.

Mais venir en Europe est très dangereux, il faut prendre des risques, parcourir plus d’un millier de kilomètres en barque. Nous n’avions donc qu’une alternative : soit rester en Libye dans ces terribles conditions, soit prendre le risque de traverser la Méditerranée avec des chances infimes de survie.

Nous avons décidé d’aller en Italie. Après une dizaine d’heures de navigation, où nous avons frôlé la mort, nous avons été récupérés par les équipes de sauvetage et emmenés dans des camps. Mais là, nous avons été battus et privés de nourriture parce que nous refusions de donner nos empreintes!

Du fait de cette attitude de l’Italie envers nous, nous ne pouvions imaginer quel avenir nous aurions dans ce pays et pouvoir y trouver la protection et la vie que nous recherchions, c’est pourquoi nous avons décidé de nouveau de partir vers un autre pays qui serait certainement mieux pour nous, et ce pays était pour nous la France.

Après plusieurs tentatives, nous sommes parvenus sur le sol français, espérant y trouver la protection et la possibilité de vivre. La France nous a bien acceptés et beaucoup aidés et nous avons retrouvé ici des gens de tous les pays d’Afrique.

Nous avons effectué toutes les démarches nécessaires pour bénéficier de l’asile et pendant ces sept mois d’attente, nous avons fait tout notre possible pour apprendre le français, dans des conditions difficiles, sans activité et sans accompagnement.

Alors, nous avons été désespérés par la décision de nous renvoyer en Italie alors même que nos empreintes y avaient été prises de force.

Nous demandons la protection de la France. Nous espérons que l’Etat réexaminera nos dossiers et nous viendra en aide. »

 


 

Sisteron :

https://refugiescollectifsdromesud.wordpress.com/2017/05/14/lettre-publique-au-prefet-des-alpes-de-haute-provence-04/

« Lettre publique au préfet des Alpes de Haute Provence.

Sisteron le 14 mai 2017.

Monsieur le préfet,

Nous souhaitons par la présente vous alerter sur la situation des demandeurs d’asile de notre département, placés en procédure «Dublin», et pour une large majorité d’entre eux sous le coup d’un arrêté de transfert vers un autre État membre pris à leur encontre par la préfecture de Digne Les Bains.

Tout d’abord nous vous demandons, comme vous y autorise le règlement 604/2013 en son article 17, de bien vouloir suspendre cette procédure et accéder à la demande d’asile qu’ont adressée ces personnes à la France. Cette mesure dérogatoire a déjà été mise en oeuvre dans un passé récent pour les réfugiés venant de Calais par exemple. Nous soulignons ici une rupture d’égalité de traitement entre tel ou tel autre demandeur d’asile selon qu’il vivait à la rue à Calais, Paris ou Marseille.

Ces demandeurs d’asile sont arrivés dans les CAO du département confiants en les promesses de la France de ne pas y mettre en oeuvre de mesures coercitives, or ces arrêtés de transfert le sont clairement. Présents en France depuis de longs mois et souhaitant y rester, ces demandeurs d’asile sont pleinement intégrés à la vie locale et nous témoignons de leur profond désir de l’être plus encore.

Enfin, comme vous le savez, dans un rapport du 3 novembre 2016 Amnesty International dénonçait les conditions d’accueil et d’examen des demandes d’asile dans plusieurs États membres de l’UE, l’Italie notamment, qui n’hésite pas à expulser des demandeurs d’asile vers le Soudan — dont nous ne rappelons pas ici la situation catastrophique — au nom d’un accord inique entre ces deux pays.

Comptant sur votre célérité à réparer l’injustice qui pèse sur les demandeurs d’asile «dublinés» de notre département, et nous tenant à votre disposition pour vous rencontrer, nous vous adressons Monsieur le préfet nos respectueuses salutations.

Collectif de Solidarité avec les Réfugiés de Sisteron.

 

Témoignages des réfugiés «dublinés» de Sisteron.

Nous sommes arrivés du Soudan ou d’Afghanistan après un terrible parcours. Dans nos pays les problèmes sont grands et nos vies menacées. Pendant le voyage nous avions peur de mourir, en Libye ou ailleurs où nous avons été maltraités et emprisonnés, en mer où les traversées duraient parfois une semaine. Arrivés en Italie certains étaient malades ou blessés, laissés sans soins, battus parfois à coup de pied. Dans les camps italiens on a pris nos empreintes de force ; si on ne les donnait pas on ne pouvait pas sortir. Nous avions peu à manger, pas de vêtements chauds, beaucoup d’entre nous vivaient dans la rue. C’est pour cela que nous sommes venus en France, à Calais ou Paris, puis à Sisteron. Ici nous avons été bien accueillis, nous remercions la France pour cela. Nous avons commencé à apprendre le français, nous avons des amis, nous avons rencontré des lycéens à qui nous avons raconté nos histoires ; nous voulons rester ici. Avec la procédure Dublin nous sommes en grande insécurité, nous avons peur de retourner en Italie, en Allemagne ou en Norvège, nous avons peur qu’ils nous renvoient dans nos pays. Nous dormons mal.

S.M.R : Quand je suis arrivé en Italie la police italienne m’a arrêté et m’a emmené au camp de réfugiés le plus proche ; elle m’a demandé de déposer mes empreintes digitales. Je leur ai dit que je ne voulais pas rester en Italie, que je souhaitais aller en France, et ils m’ont précisé que cette prise d’empreintes était une mesure de sécurité, pas une démarche de demande d’asile. J’ai donc donné mes empreintes aux autorités italiennes. Ils m’ont gardé plusieurs jours dans le camp, j’étais malade, j’ai demandé à être soigné mais on ne m’a même pas donné un cachet. Le problème en Italie c’est l’énorme quantité de réfugiés qui y résident, dormant dans les rues, sur les routes ; et donc ils ne peuvent pas s’occuper de chacun de nous. Je suis heureux en France et je ne veux pas retourner en Italie.

H.S : Je suis arrivé d’Allemagne en 2015 ; là-bas j’étais resté 18 mois sans que l’on m’accorde l’asile et les autorités voulaient me renvoyer en Afghanistan. En Afghanistan la situation est très mauvaise sur le plan de la sécurité et dangereuse pour moi qui étais menacé de mort par les Talibans. C’est pourquoi j’ai fui l’Allemagne et suis arrivé en France pour y demander l’asile. Je suis heureux ici, en France et je ne veux pas retourner en Allemagne où l’on veut me déporter en Afghanistan.

O.U : Quand j’ai traversé la frontière italo-française la police italienne m’a arrêté et reconduit dans un camp italien. Quand je suis arrivé au camp ils ont pris mes empreintes de force en me disant que c’était pour des raisons de sécurité, pas pour l’asile. J’y suis resté une semaine, les conditions d’hébergement étaient très mauvaises, il faisait tellement froid, ils nous ont juste donné une couverture, la nourriture était très mauvaise. Après une semaine ils nous ont expulsés ; j’ai dormi dans la rue pendant sept jours et je suis entré en France. Je suis heureux en France et ne veux pas retourner en Italie.

G : Je suis arrivé d’Afghanistan en 2015 ; j’arrivais de Norvège où j’ai passé deux ans sans que l’on m’accorde l’asile. La Norvège voulait me renvoyer en Afghanistan, c’est pour cela que je suis venu en France.

et lien vers le film «lettre à Mr le préfet» tourné à Briançon :

https://vimeo.com/213479324 »

 

Chaïm Soutine : Jour de vent à Auxerre.

Mobilisation autour des CAO – Dublin – suite

13 samedi Mai 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 12 Commentaires

Étiquettes

Asile, Calais, centres de répit, Dublin, Dunkerque, Exilés, expulsion, Paris

Les procédure d’expulsion des personnes en Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là) se multiplient dans le cadre du règlement européen Dublin III, qui définit le pays responsable de l’examen d’une demande d’asile, le plus souvent le pays d’entrée dans l’Union européenne (voir ici, ici et là).

Au CAO d’Embrun (Hautes-Alpes), vingt-et-un demandeurs d’asile sont en grève de la faim face au risque d’expulsion prochaine de deux d’entre eux.

À Brest (Finistère), un rassemblement était organisé aujourd’hui en soutien à un demandeur d’asile soudanais qui risque d’être expulsé mardi prochain, et de deux autres assignés à résidence dans l’attente de leur expulsion. Une pétition a aussi été mise en ligne.

https://www.change.org/p/pr%C3%A9fet-du-finist%C3%A8re-brest-non-%C3%A0-l-expulsion-au-soudan-via-l-italie-droit-d-asile-en-france

Au CAO du Vigan (Gard), un demandeur d’asile soudanais est convoqué le 19 mai à la préfecture pour que lui soit notifiée la décision de réadmission en Italie. Une pétition de soutien est en ligne.

https://www.change.org/p/pr%C3%A9fet-non-au-transfert-en-italie-de-nour-eddin

 


 

Embrun :

https://blogs.mediapart.fr/serge-betton/blog/120517/menace-dexpulsion-de-migrants-dans-les-hautes-alpes

« Communiqué de presse commun

Les collectifs d’aide aux migrants des Hautes-Alpes et de Barcelonnette sont profondément préoccupés par l’expulsion prochaine de Aymen Mustafa et Hussain Maroof, deux jeunes soudanais accueillis au CAO d’Embrun depuis 5 mois et souhaitant demander l’asile en France.

Ces deux jeunes ont suivi des cours de français quotidiens, se sont présentés à tous les rendez-vous administratifs, se sont intégrés et ont tissé des liens d’amitié dans l’Embrunais. Ils vont être transférés vers la Norvège, pays dans lequel leur identité a été contrôlée pour la première fois dans l’espace où s’applique le règlement « Dublin III » (Union Européenne plus 4 pays associés).

La préfecture leur a remis leur convocation à l’aéroport pour le 23 mai.

La Norvège applique des conditions de demande d’asile très strictes et les renvois dans le dernier pays traversé avant la Norvège (ici la Russie) ou dans le pays d’origine sont fréquents, avec les mises en danger que cela suppose.

Au Soudan les risques de représailles, d’incarcération, de violences graves et d’exécution sont avérés en cas de retour des exilés.

Dans les semaines à venir, d’autres personnes exilées actuellement accueillies dans les Hautes-Alpes courent ce même risque de renvoi vers différents pays dont l’Italie, déjà à saturation à cause des traversées de la Méditerranée.

21 jeunes demandeurs d’asile accueillis au CAO d’Embrun ont entamé une grève de la faim pour protester contre ces décisions et demander la levée de la procédure.

En effet, le règlement Dublin III n’est pas obligatoire : certaines préfectures en France ont décidé de ne pas l’appliquer et de permettre aux demandeurs d’asile de déposer leur demande en France. L’Allemagne vient également de suspendre le renvoi vers la Hongrie des réfugiés passés sur son territoire.

Nous appelons à une grande manifestation citoyenne à Gap,

devant la préfecture, samedi 13 mai de 14h à 17h.

Le respect des droits humains fondamentaux implique le droit pour toutes les personnes contraintes à l’exil d’effectuer leur demande d’asile dans le pays de leur choix. En l’occurrence, ce choix est la France. Nous en sommes fiers ! Soyons-en dignes !

La Cimade – Réseau Hospitalité – Réseau Welcome – Réseau Un toit, un droit – Réseau Éducation Sans Frontières – Tous Migrants – Icare 05 – Solidaritat Ubaye – Collectif Aspres sur Buech – Collectif Guillestre – Maison Cézanne – Association Bonvenon »

 


 

« Rassemblement samedi 13 mai, 12h, place de la Liberté à Brest.

Expulsion Dublin vers Italie : Un soudanais a reçu aujourd’hui son billet d’avion de Brest à Rome, pour mardi prochain.
Si vous êtes dans le coin, venez le soutenir !
Il y a également 2 autres assignés à résidence, qui risquent de recevoir bientôt leurs billets vers l’Italie.
STOP DUBLIN !!
(C’est le second renvoi en 2 semaines, à partir de Brest.) »

Pétition de soutien :

https://www.change.org/p/pr%C3%A9fet-du-finist%C3%A8re-brest-non-%C3%A0-l-expulsion-au-soudan-via-l-italie-droit-d-asile-en-france

 


 

Le Vigan :

https://www.change.org/p/pr%C3%A9fet-non-au-transfert-en-italie-de-nour-eddin

« Pétition de soutien à Nour Eddin

Parcours de Nour Eddin :
Parti du Soudan (de la région du Darfour) en 2016, au péril de sa vie il arrive en Italie. Après quinze jours en centre de rétention, il rejoint des réfugiés comme lui à Paris au Métro la Chapelle où il vit dans des conditions précaires. Lors du démantèlement de ce campement, il est dirigé en Cévennes en Février 2017 et est accompagné au sein du CAO (centre d’accueil et d’orientation) du Vigan.
Se sentant pour la première fois en six ans en sécurité, il participe activement aux cours de Français (six heures hebdomadaires) donnés par des bénévoles et à la vie sociale et culturel de la ville.

La Préfecture de Nîmes lui applique la procédure Dublin III : il est convoqué le 19 mai en Préfecture pour se voir notifier sa réadmission en Italie.
Nour Eddin n’est pas attendu en Italie et l’idée de ce transfert le terrorise tant les conditions y sont mauvaises et ses chances de voir sa demande examinée en respect de ses droits fondamentaux sont minces.
Un renvoi au Soudan de par son appartenance ethnique le mettrait en grand danger.
Il veut pouvoir faire sa demande d’asile en France et ne plus être dans cette procédure de Dublin, comme cela a été fait pour d’autres réfugiés dans la même situation au Vigan.

C’est pourquoi, avec les personnes qui l’ont accompagné au Vigan, j’appuie cette demande et invite Monsieur le Préfet à faire usage de son pouvoir discrétionnaire, faculté qui lui est ouverte par l’article 17 du règlement de Dublin III en autorisant Nour Eddin à déposer sa demande d’asile en France. »

 

Jules-Achille Noël : Le Port de Brest.

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