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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

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Archives de Tag: état d’urgence

La Quinzaine des Passeurs d’hospitalités – La destruction du bidonville de Calais

20 mardi Juin 2017

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état d'urgence, bidonville, Calais, Exilés, expulsion, solidarité, violence

LA QUINZAINE DES PASSEURS D’HOSPITALITÉS

La destruction du bidonville de Calais

 

Vous pouvez télécharger La Quinzaine des Passeurs d’hospitalités – La destruction du bidonville de Calais ici.

 

La destruction de l’équivalent d’une ville de dix mille habitant-e-s, l’expulsion de ses habitant-e-s, leur dispersion sur l’ensemble du territoire, la médiatisation de cette opération comme une action humanitaire. La mise en place logistique, policière et médiatique. « Nous » sommes en capacité de faire « ça » aujourd’hui en France. À l’heure de l’état d’urgence permanent. Le fait appelle la réflexion.

Cette newsletter du blog Passeurs d’hospitalités reprend les billets publiés alors, qui témoignent du tournant qui a conduit à la décision détruire (page 2), de la mise en place de l’opération (page 3), de son déroulement (page 10), et brièvement de la situation qu’elle laisse (page 13).

Le tournant.

Rien ne semblait joué à la rentrée 2016, l’État semblait vouloir continuer les destructions partielles du bidonville, à commencer par les commerces et restaurants, un lieu d’accueil pour les mineur-e-s devait ouvrir à l’automne, l’embryon de scolarisation des enfants reprendre en septembre. Il semble bien que c’est l’emballement médiatique de la rentrée, lancé par Le Figaro, et la montée des pressions pour obtenir la destruction totale du bidonville qui aient emporté la décision.

La préparation.

C’est à nouveau Le Figaro qui lance la nouvelle du plan gouvernemental de création de centres d’hébergement pour les expulsé-e-s de Calais. Pour construire son image médiatique, le gouvernement s’assure le consentement d’une partie des acteurs associatifs, puis au fur et à mesure que celui-ci s’érode joue la division, jusque dans les conditions d’accès au site de l’opération. L’état d’urgence est utilisé pour empêcher les manifestations de protestation. Il réussit ainsi à rendre les voix critiques mal audibles. Au fil du temps du temps le dispositif policier se précise, pèse dès avant le début de l’opération sur le Calaisis et les approches du littoral depuis Paris, et les violations des droits qu’elle entraînera deviennent certaines.

La destruction du bidonville et la dispersion des exilé-e-s.

Tandis que quelques sept cents journalistes suivent pour la plupart les parcours guidés mis en place par les autorités, montrent quelques images d’incendie sans chercher à en comprendre le sens, et partent docilement lorsqu’on leur signifie que la messe est dite, l’envers du décor témoigne d’une violence sourde, de l’utilisation de l’état d’urgence à des fins répressives, d’un mépris profond des personnes et de multiples violations de leurs droits.

Au lendemain de la destruction

La situation que nous connaissons aujourd’hui à Calais était prévisible, si ce n’est annoncée, dès avant sa destruction. Elle a commencé à se mettre en place avant et pendant celle-ci, elle est constituée lorsqu’elle s’achève.

De la genèse de l’État policier

14 mercredi Déc 2016

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état d'urgence, Calais, Droits de l'homme, Exilés, Frontière

On ne peut pas dissocier la zone d’exception qui s’est constituée à Calais au fil des années de l’installation d’un état d’exception se pérennisant sur l’ensemble du territoire. Ainsi l’utilisation de la police pour une politique de harcèlement des exilé-e-s et dans une moindre mesure des aidant-e-s, politique qui passe par de multiples violations du droit, crée une situation d’impunité renforcée lorsque le gouvernement, impopulaire et affaibli, dépend de sa police pour imposer sa politique, comme on l’a vu notamment lors du mouvement d’opposition à la Loi travail.

Ainsi également de l’utilisation de l’état d’urgence pour les destructions successives de parties du bidonville de Calais jusqu’à la destruction finale, l’établissement d’une zone de protection permettant de tenir les témoins à distance à cette occasion, l’interdiction de manifestations, la pénalisation de la solidarité (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et là).

Ce détournement pour un autre but de mesures d’exception visant en principe à lutter contre le terrorisme est consacré par la nouvelle loi de prolongation de l’état d’urgence telle qu’adoptée aujourd’hui par l’Assemblée nationale, qui supprime par son article 2bis la référence au « renforcement de la lutte antiterroriste. »

De même, la disposition qui prévoyait la fin de l’état d’urgence (ou dans les faits l’adoption d’une nouvelle loi passant par le parlement pour le rétablir en cas de changement de premier ministre est amendée pour le faire durer au-delà des élections présidentielle et législative, dont les campagnes se dérouleront intégralement sous ce régime d’exception (article 3).

http://www.senat.fr/leg/pjl16-215.html

Mais des changements organisationnels moins visible jouent également un rôle important dans la construction de la situation. Le ministère de l’intérieur a ainsi pris au fil des années et de réforme en réforme un rôle de plus en plus central dans le fonctionnement de l’État. Il est donc nécessaire de prendre en compte ces éléments si on se pose la question d’autres politiques.

La réforme de l’organisation des administrations déconcentrées de l’État dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (2007 – 2010) fait passer d’un schéma où chaque ministère dispose de directions départementales et/ou régionales pour mettre en œuvre ses politiques, à des regroupements départementaux et régionaux de services sous l’autorité des préfets. Ceux-ci, qui sont sous l’autorité du ministre de l’intérieur, acquièrent donc un rôle central dans la mise en œuvre des politiques gouvernementales dans les territoires.

Le ministère de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale, créé en 2007, rassemble les services des différents ministères concernant la population étrangère. Il est supprimé en 2010, et les services qu’il regroupait sont intégrés au ministère de l’intérieur. Alors que chaque ministère avait une action concernant la population de manière globale, avec parfois une action spécifique concernant la population étrangère, c’est maintenant le ministère de l’intérieur qui concentre les services de l’action de l’État la concernant. Dans un contexte de politiques migratoires de plus en plus répressives, alors que c’est aussi le ministère de la police et des titres de séjour. Pour ce qui concerne le droit d’asile, l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) est également mis sous la tutelle du ministère de l’intérieur en 2010.

Dans la continuité d’une longue série de lois sécuritaires, l’état d’urgence en vigueur depuis plus d’un an et la réforme judiciaire de 2016 augmentent les pouvoirs de la police, des préfets et des procureurs au détriment des juges. De manière très discrète et sous couvert de réorganisation administrative, le décret du 5 décembre 2016 rattache le fonctionnement des juridictions à un nouveau service du ministère de la justice, le gouvernement s’ingérant ainsi dans le fonctionnement de l’institution judiciaire. En réaction, la cour de cassation a interpellé le ministre, et la polémique se poursuit.

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=268AB400F66D798F4C9C44F4BC727E03.tpdila19v_3?cidTexte=JORFTEXT000033538164&dateTexte&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000033537421

https://www.courdecassation.fr/venements_23/relations_institutionnelles_7113/matignon_7930/decret_5_decembre_2016_7931/decembre_2016_35652.html

Au-delà des effets juridiques, l’état d’urgence et la communication gouvernementale qui l’accompagne ont accru la stature du ministre de l’intérieur au sein du gouvernement, tout comme les deux passages successifs du poste de ministre de l’intérieur à celui de premier ministre (Manuel Valls puis Bernard Cazeneuve). Dans le second cas, le fait d’avoir des proches du président de la république aussi bien comme premier ministre et comme ministre de l’intérieur renforce encore l’axe sécuritaire.

 

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Calais – Paris : délit de solidarité sous état d’urgence

08 mardi Nov 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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état d'urgence, Calais, délit de solidarité, Exilés

Il y a eu à Calais une manifestante arrêtée le 27 juillet lors d’un rassemblement en hommage aux exilé-e-s mort-e-s à la frontière, interdit au nom de l’état d’urgence. Elle est poursuivie, l’audience, prévue le 16 octobre, a été reportée au 29 novembre.

Le 6 août à Paris était organisée contre les violences policières devenues quotidiennes contre les exilé-e-s. Le rassemblement était autorisé, mais deux personnes qui accompagnaient un groupe d’exilé-e-s qui s’y rendaient ont été arrêtées et accusées de participer à une manifestation illicite. Leur procès aura lieu demain mercredi au tribunal de grande instance de Paris.

Un rassemblement de soutien est organisé place du Châtelet de 9h à 14h.

Une pétition circule également :

https://www.change.org/p/procureur-de-la-r%C3%A9publique-du-tgi-de-paris-non-au-d%C3%A9lit-de-solidarit%C3%A9-relaxe-pour-aub%C3%A9pine-et-houssam

Le 26 octobre, Gaspar Gianz, journaliste du site Taranis News est arrêté à Calais alors qu’il couvre la destruction du bidonville. Il a fait trois demandes d’accréditation, auxquelles la préfecture n’a pas répondu, mais elle lui a envoyé les invitations aux points presse. La présence sans accréditation est interdite dans le périmètre des opérations au nom de l’état d’urgence. D’autres chefs d’inculpations viennent ensuite se relayer pendant sa garde-à-vue de 33 heures. Assigné à résidence à Strasbourg et interdit de séjour dans le Pas-de-Calais, il est de fait dans l’incapacité d’exercer son métier.

Il ne s’agit pas là à proprement parler de délit de solidarité, mais d’atteinte à la liberté de la presse.

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/10/29/un-journaliste-poursuivi-et-interdit-de-sejour-dans-la-jungle-de-calais_5022342_1653578.html

Ceci dans la droite ligne de la politique du ministre de la justice, et de la circulaire du 20 septembre « relative à la lutte contre les infractions commises à l’occasion des manifestations et autres mouvements collectifs » qu’il a adressée aux procureurs et pour information aux juridictions pénales, qui présente les différents outils à disposition pour réprimer la contestation de la politique gouvernementale, dont l’utilisation de l’état d’urgence.

 

bastilleVue de Paris – la Bastille.

Destruction du bidonville : farce à l’état d’urgence et mineurs en errance

29 samedi Oct 2016

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état d'urgence, bidonville, Calais, Exilés, expulsion, mineurs

La journée d’hier vendredi a commencé en farce. L’accès au site de l’expulsion et de la destruction du bidonville était réglementé par un arrêté pris au nom de l’état d’urgence publié le 23 octobre et affiché sur les lieux le soir pour le lendemain. Seules associations accréditées par la préfecture, et dans les listes nominatives fournies par ces associations les personnes que la préfecture a acceptées étaient autorisées à accéder au site. Les autres, témoins jugés gênants (voir ici et là), encourraient 6 mois de prison et 7500 € d’amende (le tarif état d’urgence de base). Physiquement, la police bouclait le site et contrôlait l’accès.

Un recours a donc été fait contre cet arrêté, qui devait être jugé hier vendredi à 10h au tribunal administratif de Lille. Pour empêcher le jugement, qui risquait de créer une jurisprudence défavorable contre les abus de l’état d’urgence, la préfète a abrogé l’arrêté jeudi soir avec effet vendredi matin à 8h, deux heures avant l’audience. Plus d’arrêté, plus d’urgence, donc plus de jugement, en référé (procédure d’urgence) tout au moins, il est encore possible de faire juger l’arrêté sur le fond, même s’il est abrogé.

On avait les abus de l’état d’urgence, on vient d’en avoir la farce. Les familles des victimes des attentats apprécieront.

Vous pouvez télécharger l’arrêté du 23 octobre ici.

Vous pouvez télécharger l’arrêté d’abrogation ici.

La journée s’est continuée avec l’annonce de la destruction de l’église du bidonville, qui faisait partie des constructions préservées par jugement du tribunal administratif en référé, qui avait estimé que la légalité de la destruction des espaces collectifs, dont les lieux de culte, devaient faire l’objet d’un jugement sur le fond.

En fait, elle n’a pas été détruite, c’est l’École Laïque du Chemin des Dunes, également protégée par le même jugement, qui l’a été. Des mineurs en errance y avaient dormi les nuits précédentes, en avaient été délogés par la police au petit matin chaque jour. Deux petits bulldozers ont éventré les bâtiments en roulant à fond de train, et ont été rejoints par un plus gros pour la suite du saccage. Les choses ont été détruites en moins de temps qu’il n’en avait fallu pour les construire.

Plus loin, entre les ruines du bidonville, près des dernières cabanes et des dernières tentes encore debout, des personnes vaquent à leurs occupations comme si la vie quotidienne était en train de continuer. Des mineurs hébergés dans le camp de containers voisin, qui préfère passer la journée là autour du feu plutôt que dans un lieu impersonnel où ils ne peuvent même pas se réunir autour d’un thé. Mais aussi des mineurs qui ne savent pas où aller. D’autres dorment en face de l’entrée du camp de containers, qui accueille déjà 1800 mineurs pour 1500 places.

Les équipes de France Terre d’Asile, qui est subventionnée pour faire des maraudes et entrer en contact avec les mineur-e-s et faciliter leur mise à l’abri, sont curieusement absentes. La Vie active, l’association missionnée par l’État pour gérer le camp de containers et le centre Jules Ferry à quelques centaines de mètres de là, est par ailleurs active dans le domaine de la protection de l’enfance. Elle oublie pourtant les procédures de signalement de ces mineurs en errance.

Au centre Jules Ferry, environs quatre cents femmes et enfants sont hébergés. Parmi elles, des mineures. Elles ne savent pas plus que le personnel du centre, et pas plus que les mineurs hébergés dans les containers, ce qui va leur advenir.

 

bidonv2Ce qui était la rue commerçante du bidonville.

bidonv1Quelques tentes et cabanes attendent encore la destruction à côté des ruines.

bidonv3Mineurs dormant devant le camp de containers.

 

Destruction du bidonville : in and out

24 lundi Oct 2016

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état d'urgence, bidonville, Calais, Exilés, expulsion, mineurs

Aujourd’hui, c’est le jour de l’image, celui où sont présent-e-s des centaines de journalistes, celui où peuvent enfin partir les personnes qui attendaient parfois depuis des semaines ou des mois, ayant fait le choix souvent par défaut de rester en France, une précieuse place dans un Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là). L’expulsion et la destruction à proprement parler ne commenceront que demain, la scène d’aujourd’hui est celle de personnes qui veulent partir, par choix ou par peur de la suite. Simplement, ce départ éclair pour raison d’expulsion rend des images de foules et d’exode, on a l’impression que des conditions plus dignes auraient pu être offertes dans un cadre plus apaisé.

rev1La file d’attente, dès avant le levé du jour.

rev2Comment se protéger quand on est là pour donner des images aux médias ?

poly3Vers 14h, des mineurs avant leur départ.

Mais derrière la machine à produire de l’image, la présence de témoins est soumise au bon vouloir de la préfecture, et il est encore une fois fait appel à l’état d’urgence. Pour être présent dans le large périmètre où se déroulent les opérations, il faut soit faire partie des « occupants ayant leur résidence principale au sein de la zone d’accès réglementé » – comprendre « les migrant-e-s », lesquel-le-s sont identifié-e-s au faciès, mais ça la préfecture n’a pas le droit de le dire – soit avoir une accréditation délivrée par la préfecture. Toute autre personne se trouvant sur les lieux est passible de six mois de prison et de 7500 € d’amende en vertu de la loi du 3 avril 1955 portant sur l’état d’urgence (on applique à une opération présentée comme humanitaire à Calais une législation adoptée dans le contexte de la guerre d’Algérie).

Vous pouvez télécharger l’arrêté préfectoral ici.

Certaines associations ont pu présenter des listes de personnes pour qu’elles puissent accéder au site. La préfecture a accepté certains noms, et pas d’autres. D’autres associations n’ont pas été acceptées, comme Emmaüs France, dont une délégation était présente ce matin à l’un des accès au site, sous prétexte que la demande aurait été faite trop tard. Pourtant, en 2014 lorsque l’augmentation du nombre d’exilé-e-s est devenue sensible à Calais, des communautés de toute la France ont acheminé des dons, ce qui a permis de faire face à une situation humanitaire grave avant l’arrivée des ONG internationales et des volontaires de toute l’Europe en 2015. Mais Emmaüs ne ménage pas ses critiques par rapport à l’action du gouvernement. L’association de défense des droits de l’homme Human Right Watch a également subi le même sort. Une délégation d’Avocats Sans Frontières a été refoulée ce matin à l’entrée du site. D’autres associations n’ont pas présenté de listes pour ne pas cautionner l’arbitraire préfectoral.

Reste que des personnes ont pris le risque d’être à l’intérieur pour témoigner de ce qui se passe. Nous devrons être vigilent-e-s à ce qu’il adviendra d’elles lorsque la police entrera dans le bidonville pour en chasser les occupants.

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Petit vademecum pour enterrer la liberté de manifester

19 mercredi Oct 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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état d'urgence, Calais, démocratie, Exilés, harcèlement policier, solidarité

Le ministre de la justice a publié le 20 septembre une circulaire « relative à la lutte contre les infractions commises à l’occasion des manifestations et autres mouvements collectifs » adressée aux procureurs et pour information aux juridictions pénales.

Cette circulaire est un inventaire des différentes ficelles qui sont à la disposition des procureurs pour sanctionner pénalement les personnes participants à des mouvements sociaux Elle cibe à la fois les manifestations, comme celles d’opposition à la loi Travail, les violences urbaines, et « les zadistes », qui viennent ainsi rejoindre dans le croquemitainarium sécuritaire « l’ultragauche » et « les noborders ». La publication de cette circulaire alors que le premier ministre annonce la destruction de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes à l’automne relève d’une coïncidence purement fortuite, et toute intention d’instrumentaliser la justice à des fins de répression politique serait indépendante de la volonté du gouvernement.

Du bon usage de l’État d’urgence.

Dans un pays où la liberté de manifestation est garanti par la constitution et ou l’organisation d’une manifestation est simplement soumise à déclaration, les moyens de réprimer l’organisation et la participation à une manifestation non déclarée sont malheureusement faibles : « La violation de ces dispositions ne constitue cependant qu’une contravention pour les participants et permet
uniquement l’interpellation des organisateurs, si ces derniers ont pu valablement être identifiés. »

Mais avec l’état d’urgence c’est beaucoup plus intéressant : « Les infractions constituent alors des délits punis de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende conformément à l’article 13 de la loi du 3 avril 1955 modifiée, qui s’applique aux organisateurs ainsi qu’aux participants. » Ce qui permet aussi le placement en garde-à-vue des contrevenant-e-s supposé-e-s.

Depuis le mois de février, toutes les manifestations de solidarité avec les exilé-e-s à Calais ont été interdites au nom de l’état d’urgence, et une militante est poursuivie pour sa participation à un rassemblement en hommage à un exilé mort à la frontière. Eh bien maintenant toute la France c’est comme à Calais, et toutes les formes d’opposition à la politique du gouvernement sont comme la solidarité avec les étranger-ère-s. L’égalité républicaine en quelque sorte.

Comment dissuader les gens de manifester ?

Toute manifestation désapprouvée par le gouvernement étant susceptible par essence d’être l’occasion de troubles à l’ordre public et de violences, il est utile de déployer un dispositif qui fasse bien sentir à tout-e participant-e qu’il et elle est un délinquant ou une délinquante potentiel-le : « En application des dispositions des articles 78-2 et 78-2-2 du code de procédure pénale, il appartient aux procureurs de la République de délivrer toutes réquisitions aux fins de contrôle d’identité, de visite de véhicules, d’inspection visuelle et de fouille de bagages, qui apparaîtront utiles pour la recherche et la poursuite d’infractions susceptibles d’être commises dans le cadre ou en marge de manifestations ou de tout mouvement collectif connu. Ces réquisitions doivent viser notamment les lieux des manifestations, mais aussi les axes principaux de circulation permettant de s’y rendre. »

Comme les manifestant-e-s sont des délinquant-e-s potentiel-le-s, des moyens « dédiés à
l’accomplissement des missions de police judiciaire » doivent être mobilisés, voire les douanes « en cas d’indices laissant présumer la participation d’individus armés aux manifestations organisées ».

Comment ne pas se tromper de coupable ?

Vous savez comment c’est, ça bouge de partout, et on ne sait plus vraiment qui tape sur qui. Et par malheur des policiers en viennent à accuser de violence la personne qu’ils viennent de tabasser. Et comme on ne forme pas assez les personnel de police aux faux témoignages, leurs dépositions sont souvent contradictoires, et quand il y a un-e avocat-e ou un-e juge un peu attentif-ve, ça ne passe pas. La circulaire propose une méthodologie de compilation permettant d’éviter au maximum ces contradictions.

Se donner les moyens de poursuivre.

La suite de la circulaire donne des directives d’organisation pour que les poursuites souhaitées puissent effectivement diligentées – et que notamment les procédures de comparution immédiate, sans préparation de la défense alors que le dossier à charge a été préparé par la police selon la méthodologie signalée ci-dessus, puissent prospérer. Y compris en l’absence de délit : « interpeller les auteurs avant qu’ils ne passent à l’acte ». L’affaire de Tarnac peut être rangée au rayon des pratiques archaïques, il n’y a même plus besoin de fers à béton sur des caténaires, une simple enquête de police et un juge d’instruction ouvert à la dimension imaginative suffisent.

« La situation particulière des fonctionnaires de police et des militaires de la gendarmerie nationale ».

Comme il y a deux poids, il y a deux mesures.

Violences sur agent de police ou gendarme : « Les faits commis au préjudice de personnes dépositaires de l’autorité publique 4 portent profondément atteinte aux valeurs de la République. Ils justifient qu’une attention particulière soit portée à ce type d’agissements et que les parquets fassent preuve à ce sujet d’une grande fermeté. […] La constatation de toute infraction de cette nature doit induire la plus grande rigueur dans les enquêtes diligentées, tant dans le cadre du traitement en temps réel que lors du suivi des enquêtes préliminaires ou des dossiers d’instruction, et les poursuites engagées. Cette exigence doit constituer une préoccupation majeure des parquets de vos ressorts. »

Violences par agent de police ou gendarme : ben alors ça dépend « Lorsque ces faits revêtent une qualification pénale, vous veillerez à mettre en œuvre une politique de saisine des services d’enquête adaptée en fonction de la qualité de la personne mise en cause, de la nature, de la gravité et de la sensibilité des faits dénoncés. » On peut s’arranger « Cette politique de saisine pourra être utilement concertée avec les autorités hiérarchiques de la police et de la gendarmerie. » On peut gérer ça en interne, surtout si c’est sensible « D’une manière générale, la complexité, la gravité et la sensibilité des faits sont des critères qui conduiront à distinguer les procédures pouvant être confiées à des services d’enquête généralistes et celles qui nécessitent la saisine de services spécialisés comme les inspections générales. » On peut s’arranger avec des sanctions disciplinaires, pourquoi déranger la justice « Elles dépendent essentiellement de la nature, de la gravité et de la complexité des faits, mais également des sanctions disciplinaires éventuellement prises à l’encontre des personnes mises en cause par leur autorité hiérarchique. » Mais s’il y a médiatisation il faut montrer qu’on fait quelque chose « Indépendamment de la complexité des actes d’enquête à réaliser, l’ouverture d’une information judiciaire pourra s’avérer opportune lorsqu’il apparaitra nécessaire de confier ces investigations à un juge d’instruction, notamment au regard de la médiatisation d’une affaire ou de la nécessité de donner aux victimes la possibilité de se constituer partie civile et de faire des demandes d’actes. »

Annexes.

Suit une liste des chefs d’inculpations susceptibles d’être utilisés contre les manifestant-e-s, y compris « les incriminations qui peuvent également s’avérer utile » histoire de ne rien oublier. Si une rubrique concerne « les infractions relatives aux atteintes aux forces de l’ordre », rien ne concerne les atteintes par les forces de l’ordre, étrange non ? On trouve ensuite une fiche destinée à limiter les contradictions dans les dépositions des agents des forces de l’ordre – sans mettre doute leur sincérité.

Vous pouvez télécharger la circulaire du 20 septembre 2016 ici. Lisez la, c’est aussi passionnant qu’un polar de flics ripous.

 

lecroquemitaineL’authentique portrait du croquemitaine en action, ou que font les zadistes la nuit.

Manifestation interdite : communiqués de la FSU et de Notre-Dame-des-Landes

03 lundi Oct 2016

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état d'urgence, bidonville, Calais, Exilés, expulsion, solidarité

L’interdiction de la manifestation de solidarité avec les exilé-e-s prévue le 1er octobre à Calais (voir ici et là) n’a pas fini de faire des vagues, tout comme l’utilisation abusive de l’état d’urgence pour faire taire toute remise en cause de la politique du gouvernement.

Il faut aller voir sur les médias britanniques et internationaux pour avoir une présentation un tant soit peu équilibrée de la manifestation du 1er octobre, les médias français reprenant pour l’essentiel la communication de la préfecture du Pas-de-Calais, diffusée par l’Agence France Presse.

 

Par un communiqué du 2 octobre, la FSU (Fédération Syndicale Unitaire) du Nord et du Pas-de-Calais dénonce cette situation.

Vous pouvez télécharger le communiqué de la FSU 59/62 ici.

Des militant-e-s et collectifs de soutien à la ZAD (Zone À Défendre) de Notre-Dame-des-Landes, dont l’expulsion a également été annoncée pour cet automne par le premier ministre, dans une logique de karchérisation des résistances avant l’élection présidentielle, expriment également leur solidarité avec les habitant-e-s du bidonville de Calais :

http://zad.nadir.org/spip.php?article4057

 

Pentax Digital Camera

 

La manifestation interdite

01 samedi Oct 2016

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état d'urgence, bidonville, Calais, Exilés, expulsion, solidarité

C’est encore une fois au nom de l’état d’urgence qu’a été interdite la manifestation de solidarité de ce 1er octobre.

Les bus venant de Paris ont été bloqués sur le parking autoroutier de Setques, près de Saint-Omer, à une trentaine de kilomètres de Calais.

Un début de manifestation s’est formé au départ du bidonville de Calais. Il a été bloqué au niveau du pont sous la rocade portuaire, avant d’être dispersé à coup de canon à eau et de grenades lacrymogènes.

Il y a urgence à rétablir la liberté d’expression en France.

 

Voici le communiqué publié par les organisateurs de la manifestation :

« Samedi 1e octobre, 14h45, aire de SETQUES, autoroute A26

Ayant pris acte de la décision du tribunal administratif de Lille de
vendredi 30 septembre, nous, les 177 personnes immobilisées par la
gendarmerie et la police nationale sur l’aire d’autoroute, avons
souhaité, suite à l’appel de la coalition internationale des
sans-papiers et des migrants, nous rendre à la « jungle » de Calais pour
rencontrer, discuter et exprimer notre solidarité aux migrant.e.s sur
place.
Nous dénonçons cette entrave supplémentaire aux libertés en général et
en particulier à la liberté de circulation.
Avec cette entrave nous prenons acte que la « jungle » de Calais devient,
du fait de l’État, une zone d’exclusion et de violations des droits.
Malgré l’immobilisation et les menaces nous restons mobilisé.e.s et
déterminé.e.s. Nous poursuivons la lutte pour l’égalité des droits pour
tout.e.s, pour l’ouverture des frontières et pour l’accueil dans la
dignité de tout.e.s les migrant.e.s.

CISPM
Anzoumane Sissoko

ADIF (Italia), ATMF, BAAM, Caravana a Grecia (España), CGA région
parisienne, CISPM, Collectif La Chapelle debout!, Collectif Quid’Autre,
Collectifs sans papiers et sans droits 26/07, Conseil National Des
Citoyens Hexagone et Outre-Mer – CNDC, CNT, Coordination Rhône-Alpes des
CSSD Rhône-Alpes, CPSE, CRER (Belgique), CSP75, DIEL, Droits devant !!,
FASTI, Fédération de Paris du MRAP, Fédération SUD Éducation, Fondation
Frantz Fanon, Kâlî, Liste des Sans Voix 18ème, Movimento Migranti e
Rifugiati (Italia), NPA, Obrim Fronteres a Valencia (España), RSA
(España), Réseau pour une gauche décoloniale, RUSF université Paris 1,
SNPES-PJJ/FSU, Solidaires Pas-de-Calais, SUD Éducation Paris, Survie,
USB (Italia), Union Syndicale Solidaires… »

 

manif-2016-10-01-setquesSur le parking autoroutier de Setques, où les bus venant de Paris ont été bloqués.

manif-2016-10-01-calaisLa manifestation au départ du bidonville de Calais bloquée sous le pont de la rocade portuaire.

1er octobre à Calais : manifestation, interdiction, recours

30 vendredi Sep 2016

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état d'urgence, bidonville, Calais, Exilés, expulsion, solidarité

Plus de trente organisations et collectifs ont appelé à une manifestation de soutien aux exilé-e-s demain à Calais, dans un contexte de menace de destruction du bidonville et de déplacement forcé de sa population.

https://www.facebook.com/events/1762640680685076/

http://cispm.org/

Contrairement au blocage de l’autoroute le 5 septembre dernier pour exiger la destruction du bidonville, qui avait été autorisé (le ministre de l’intérieur était venu rencontrer les organisateurs quelques jours avant), la manifestation de solidarité du 1er octobre a fait l’objet d’un arrêté préfectoral d’interdiction pour risque de trouble à l’ordre public et dans le cadre de l’état d’urgence.

Un recours contre cet arrêté d’interdiction a été introduit devant le tribunal administratif. L’audience aura lieu cet après-midi à 16h au tribunal administratif de Lille. Les organisateurs de la manifestation donneront une conférence de presse cet après-midi à 15h à la Bourse du Travail de Paris, 3 rue du Château d’eau.

L’appel à manifester est maintenu jusqu’à la décision du tribunal administratif.

 

appel-2016-10-01

L’hommage aux exilé-e-s mort-e-s interdit – une arrestation

28 jeudi Juil 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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état d'urgence, Calais, délit de solidarité, Exilés, Frontière, mort, politiques migratoires, solidarité

Les associations calaisiennes de soutien aux exilé-e-s appellent maintenant à un rassemblement le lendemain de l’annonce de chaque décès d’exilé-e-s, pour marquer notre refus de l’inacceptable. Le premier a eu lieu le 21 juillet, une quarantaine de personnes étaient présentes.

Le second a été interdit par un arrêté préfectoral pris au nom de l’état d’urgence, utilisé de manière systématique à Calais pour la répression à l’encontre des exilé-e-s (c’est entre autres au nom de l’état d’urgence qu’a été rasée la partie sud du bidonville), ou pour interdire toute manifestation sur le sujet (voir ici, ici et là).

Le prétexte pris est une manifestation organisée par l’extrême-droite qui n’a jamais eu lieu ni n’a été organisée. Mais on trouve aussi parmi les motivations de l’arrêté que « les manifestants sont susceptibles de mobiliser les migrants présents sur le camp de la lande visés par le mot d’ordre de cette association; que ceux-ci dont le nombre atteint 4500 individus font preuve de comportements violents ». Comme quoi un acte administratif peut devenir un vecteur de propagande xénophobe.

Alors que la police dispersait les personnes qui s’étaient malgré tout rassemblées pour rendre hommage à la personne morte dans la nuit de lundi à mardi, une manifestante a été arrêtée. Elle a passé la nuit en garde-à-vue. On est encore sans nouvelle.

Un nouveau décès a eu lieu dans la nuit de mardi a mercredi. Un rassemblement est donc prévu ce soir à 18h30 devant le parc Richelieu. Il n’a pas pour l’instant fait l’objet d’une interdiction.

 

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