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Passeuses d'hospitalités

~ des exilé.e.s à Calais

Passeuses d'hospitalités

Archives de Tag: frontières

Chasse aux migrant.e.s : mort d’une enfant

21 lundi Mai 2018

Posted by casoar2 in Non classé

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frontières, mort, police

Communiqué de Presse du 21 mai : « Une nouvelle fois la frontière a tué. Elle a déjà tué, trop souvent. Elle tuera encore si rien n’est fait. »

Mawda, une petite fille kurde de deux ans a été tuée par balle par un policier belge  le jeudi 17 mai 2018, à Mons en Belgique, après une course-poursuite sur l’E42. La petite Mawda est morte seule dans l’ambulance, alors que ses parents ont été empêchés de monter avec elle. 

Suite à l’annonce de sa mort, une manifestation spontanée a eu lieu le jour-même vers midi sur l’A16 à hauteur de Grande-Synthe, en France, où vivait la famille de Mawda. Le 18 mai, une manifestation a eu lieu à Bruxelles pour dénoncer les politiques migratoires meurtrières; ainsi qu’un rassemblement à Mons, en Belgique. Le 21 mai, des associations intervenant dans les Hauts de France ont publié un communiqué de presse.

En termes de politique de chasse aux migrant.e.s, et à une autre de nos frontières, ce drame n’est pas sans rappeler celui de B., jeune femme nigérianne de 21 ans, dont le corps a été retrouvé dans la Durance, dans les Hautes-Alpes, à côté de Briançon le 9 mai 2018. « B. est morte parce que la frontière ne peut pas être traversée en sécurité par les personnes sans papiers. B. n’est pas morte à cause de la montagne, par erreur, elle n’est pas morte dans la neige cet hiver. Elle est morte parce qu’elle était en train d’essayer d’échapper à la police, qui s’adonne de façon toujours plus violente à la chasse aux migrant·e·s. » Chronique d’une mort annoncée

***

La petite Mawda est la 6e personne connue morte à la frontière britannique depuis janvier 2018.

Sont morts également cette année à cause de la frontière britannique et de ceux qui la tiennent:

Le mercredi 28 mars, : Un jeune mineur érythréen de 16 ans, transféré à l’hôpital de Lille après avoir été renversé sur la rocade portuaire le vendredi 23 mars 2018.

Le 21 mars 2018 : M., un jeune homme de 22 ans, coincé entre deux containers au port de Zeebruges, en Belgique.

Le 17 mars 2018 : Un jeune homme afghan de 25 ans, poignardé à Calais.

Le 30 janvier 2018 :  Mohamed Ahmed, venu d’Oromia, percuté sur la E40 près de Jabbeke en Belgique alors que la police le pourchassait.

Le 8 janvier 2018 : S., un jeune érythréen, percuté sur la voie rapide à côté de Marck, dans le Pas-de-Calais.

***

« Une nouvelle fois la frontière a tué. Elle a déjà tué, trop souvent. Elle tuera encore si rien n’est fait. »

C’est la loi de la chasse aux migrant.e.s

 

L’élection présidentielle, pour ce qui concerne la situation des exilé-e-s

08 lundi Mai 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, frontières, politiques migratoires

Calais ne faisant plus la une des médias, la situation des exilé-e-s à la frontière britannique a pu être maintenue à l’écart de la campagne électorale. Une situation qui dure pourtant depuis trente ans, et qui s’est amplifiée de la frontière italienne à celle du Royaume-uni en passant par Paris.

On peut néanmoins trouver dans la profession de foi du candidat qui a remporté l’élection, Emmanuel Macron, des orientations dont on peut penser qu’elles se déclineront par rapport à la situation à la frontière. Sachant qu’il reste l’inconnue de la politique qui sera effectivement menée par le gouvernement qui sera issu de la future majorité parlementaire encore inconnue.

Vous pouvez télécharger la profession de foi ici.

En page 3 de la profession de foi, « Nos six chantiers pour la France », le premier de ces chantiers est ce lui de « la sécurité de la Nation », avec l’éducation et la culture, le travail, l’économie, la démocratie, l’Europe et l’international.

« Le premier chantier que je vous propose consiste à renforcer la sécurité de la Nation.

Notre sécurité à l’international s’inscrira dans une stratégie de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme islamiste. La sécurité intérieure passera par un investissement conséquent dans nos forces de l’ordre, leur réorganisation, mais aussi dans la vigilance que toute notre Nation doit retrouver. Assurer la sécurité, faire respecter sans concession notre laïcité, restaurer partout l’autorité de l’État. »

On peut s’interroger sur l’articulation entre « nos forces de l’ordre » et « la vigilance » de « toute notre Nation ». On peut penser à des dispositifs de surveillance comme les voisins vigilants, mais aussi aux quasi-milices qu’ont pu constituer des groupes d’extrême-droite comme à Calais pour être présents aux côtés de la police près du bidonville et de l’autoroute (voir ici, ici et là), ou les supporters du projet de barrage du Testet pour intimider les opposants au projet et prolonger l’action de la gendarmerie par d’autres moyens.

La page 4, « Voter pour Emmanuel Macron, c’est… » énumère une série de mesures concrètes, classées par rubriques.

Ainsi la rubrique « Renforcer un État qui protège :

  • 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires
  • Une nouvelle Police de sécurité quotidienne qui aura le droit d’éloigner les délinquants des zones où ils commettent des délits »

Le deuxième point est particulièrement intéressant, parce qu’il pose la question de savoir comment dans une « zone » donnée la police reconnaîtra les « délinquants » qu’elle aura le pouvoir « d’éloigner » (ou ? comment ?)

Ou le point 2 de la rubrique « Relancer une Europe protectrice :

  • 5 000 garde-frontières supplémentaires »

Une Europe protectrice, mais protège qui, quand des personnes meurent à ses frontières ou les franchissent au péril de leur vie pour demander sa protection ?

 

Albrecht Dürer : Tête de cerf percée d’une flèche.

L’âge des grilles

28 vendredi Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, frontières, Paris, Royaume-uni

Le TGV de Calais entre en Gare du Nord à Paris. Il longe une longue grille qui le sépare de la voie suivante, comme un prolongement des grilles qui enserrent les voies ferrées aux approches de la gare de Calais – Fréthun, qui est entre autres la dernière station avant le Tunnel sous la Manche pour les voyageur-se-s en partance pour le Royaume-uni. Du côté du hall de la gare, les grilles se transforment en un mur de verre, visuellement moins agressif.

Depuis quand ces grilles, prolongées d’un mur de verre, qui défendent les accès au Royaume-uni, sont-elles en place dans une gare parisienne ?

Une étrange négligence explique notre ignorance. Les plus anciens murs anti-migratoires empêchant l’accès au territoire des pays européens recensés dans les chronologies sont en Afrique et entourent les villes de Melilla et Ceuta, enclaves espagnoles sur le sol marocain. Elles datent de 1998 et 2001.

http://lesmurs.org/index.php/fr/26-000-km-de-mur/les-murs/chronologie

Le port de Calais s’entoure lui de grilles en 2000, suivi par le périmètre entourant l’accès au Tunnel sous la Manche, côté français, en 2001, et la gare de Calais – Fréthun en 2002. Suivent d’autre ports français de la Manche, Dieppe en 2001, Cherbourg et Roscoff en 2002. Ces murs au cœur de l’Europe sont absents des chronologies.

Cliquer pour accéder à chapitre_6.pdf

Le Protocole de Sangatte de 1991 prévoit, en amont même de l’ouverture du Tunnel sous la Manche (en 1994) des contrôles britannique à l’accès français au Tunnel sous la Manche, ainsi que des contrôles français du côté britannique. Un protocole additionnel de 2001 étend ces contrôles aux gares de Londres Saint-Pancras, de Lille Europe et de Paris – Gare du Nord.

Vous qui faites partie des plus de deux cents millions de voyageur-se-s qui passent chaque année en Gare du Nord, savez-vous quelle année un mur s’est érigé au cœur de la gare pour matérialiser la frontière avec le Royaume-uni, image érigée parmi nous des politiques migratoires britanniques et de la collaboration du gouvernement français ?

 

Plan d’Albert Mathieu-Favier pour un service de diligence par un tunnel sous la Manche, daté de 1802, avec d’énormes cheminées de ventilation.

La frontière et le non-droit

06 jeudi Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, frontières, harcèlement policier

On s’en souvient sans doute, les avocat-e-s étaient interdit-e-s d’accès dans le périmètre du démantèlement du bidonville de Calais, transformé en « zone de protection » par un arrêté de la préfète du Pas-de-Calais pris au nom de l’état d’urgence (voir ici et là). Attaqué en référé devant le tribunal administratif, l’arrêté avait été fort opportunément abrogé la veille au soir avant l’audience, le tribunal ne pouvant plus statuer en urgence sur l’arrêté abrogé.

C’est un exemple, à Calais, de la manière dont les autorités organisent la violation du droit à la frontière, en tenant à distance les professionnel-le-s qui peuvent accompagner les personnes dans l’accès à leurs droits.

Quand des avocat-e-s sont présent-e-s : un témoignage d’une autre frontière, la frontière franco – italienne.

 

http://citoyenssolidaires06.com/?p=3276

« Quand la parole de la République est bafouée !

Quand la gendarmerie devient une zone de non-droit… Voici ce qu’il s’est passé dans la Roya ce Jeudi 16 mars 2017. La parole de la république non respectée par une institution censée la protéger. Oui c’est inquiétant mais la justice, dernier pilier de notre bien fragile démocratie sera saisie. Le récit par Maître Zia Ouloumi du collectif d’avocat présent sur place.

« Quand la parole de la République est bafouée !
Ce jour(jeudi16 mars 2017) 4 demandeurs d’asile (3 adultes et un mineur Érythréens) qui se trouvaient en France ont été conduit à la Gendarmerie de Breil-sur-Roya pour y faire enregistrer leur demande d’asile.
En effet, selon l’Article L741-1 du CESEDA : « Tout étranger présent sur le territoire français et souhaitant demander l’asile se présente en personne à l’autorité administrative compétente, qui enregistre sa demande et procède à la détermination de l’Etat responsable en application du règlement (UE) n° 604/2013 du Parlement européen et du Conseil, du 26 juin 2013, établissant les critères et mécanismes de détermination de l’Etat membre responsable de l’examen d’une demande de protection internationale (…). »
Le même texte dispose que : « L’enregistrement a lieu au plus tard trois jours ouvrés après la présentation de la demande à l’autorité administrative compétente, sans condition préalable de domiciliation. Toutefois, ce délai peut être porté à dix jours ouvrés lorsqu’un nombre élevé d’étrangers demandent l’asile simultanément. »
Selon l’article R741-1 du CESEDA : « I.-Lorsqu’un étranger, se trouvant à l’intérieur du territoire français, demande à bénéficier de l’asile, l’enregistrement de sa demande relève du préfet de département et, à Paris, du préfet de police. »
L’association Roya citoyenne qui vient en aide humanitaire aux migrants littéralement « pris au piège » dans la Vallée de la Roya à la frontière Franco-italienne, a sollicité l’aide d’un collectif d’avocats pour organiser l’accès aux droits pour les demandeurs d’asile et notamment l’accès à l’enregistrement de leur demande par les autorités compétentes.
Après vérifications et consultations des acteurs de l’asile, il a été convenu de conduire des demandeurs d’asile Érythréens (3 adultes et 1 enfant de 5 ans) à la Gendarmerie de Breil-sur-Roya afin de leur permettre d’effectuer leur démarche de demande d’asile en France.
Un communiqué à été adressé 48 heures avant l’action qui devait se tenir à 11h.
Or, selon l’article R741-2 du CESEDA dans sa rédaction issue du décret du 21 septembre 2015: « Lorsque l’étranger présente sa demande auprès (…) des services de police ou de gendarmerie (…), la personne est orientée vers l’autorité compétente. (…) Ces autorités fournissent à l’étranger les informations utiles en vue de l’enregistrement de sa demande d’asile. Pour cela, elles dispensent à leurs personnels la formation adéquate. »
Les gendarmes avaient fermés les grilles d’entrée et ont demandé aux personnes de rejoindre les policiers de la PAF qui les attendaient plus bas affirmant que seul la Police aux frontières de Menton était compétente. Bien sûr plusieurs voitures et un fourgon de la PAF étaient présents et le commandant de la Gendarmerie a accompagné les militants et citoyens de la Roya aux voitures de la Police. Les demandeurs d’asile ont ainsi été remis aux policiers de la PAF et conduits à Menton (Poste de Garavan à la Frontière italienne).
Premier étonnement, les 4 demandeurs d’asile ont été priés de rejoindre le fourgon de la PAF pour être conduits librement vers Menton, ils. E pouvaient donc pas monter dans les voitures des militants. Leurs avocats ont été priés de venir par leur propre moyen sans être autorisés à se mettre à leurs côtés.
37 km plus tard, lorsque les avocats sont arrivés à Menton, ils ont trouvé 2 des personnes déjà en cours d’être auditionnées sans qu’ils puissent accéder à leurs clients ni assister à l’audition. Les policiers ont prétexté qu’il s’agissait d’une « audition de témoin » pour une enquête « judiciaire » mais qu’ils étaient « libres » bien qu’ « interdits de sortir » des locaux, par ailleurs fermés à clés. La représente de l’ANAFE et d’Amnesty International a sèchement été priée de sortir des locaux faute de les avoir prévenu 48 heures à l’avance !
Les avocats ont du insister pour demeurer sur les lieux dans le hall d’entrée auprès des demandeurs non auditionnées (audition tenue tour à tour, avec traduction par un des « témoins » lui-même demandeur d’asile qui parlait un peu anglais et un peu arabe et qui devait sans doute permettre de faire comprendre les questions des policiers. Car les érythréens parlent une langue « inconnue » pour les policiers).
Après 3 heures de blocages et auditions sans avocat ni Interprète des trois adultes, les demandeurs d’asile ont été placés dans une salle (pas une zone d’attente déclarée mais un local fermée avec toilettes mais sans téléphone, sans même la mention de numéros d’associations, etc.). Il a fallu encore insister pour que les avocats puissent accéder à leurs clients pendant… 5 mn avant que les policiers leur somment de sortir…
Un quart d’heure après que les avocats aient été coupés de leurs clients demandeurs d’asile déclarés, deux policiers sont venus remettre aux avocats 3 décisions de « refus d’entrée » (ci-joints) concernant leurs clients en précisant que ceux-ci auraient déjà été reconduits en Italie car leurs empreintes auraient été sorties du fichier Eurodac, consulté 3 heures plus tôt! Aucun autre document ni information n’a été fournie.
Face à la protestation des avocats, les policiers ont précisés avoir agi en « toute humanité » et sous le « contrôle » du procureur de la République !
Cela veut dire que la parole de la République n’a pas été respectée et qu’il est difficile de faire confiance aux institutions et aux autorités chargées d’une mission qu’elles ne connaissent même pas !
En effet, selon l’article 8 de la directive européenne 2013/32/ue du 26 juin 2013 relative à des procédures communes pour l’octroi et le retrait de la protection internationale (refonte), portant sur l’ « Information et conseil dans les centres de rétention et aux points de passage frontaliers »: « 1. S’il existe des éléments donnant à penser que des ressortissants de pays tiers ou des apatrides placés en rétention dans des centres de rétention ou présents à des points de passage frontaliers, y compris les zones de transit aux frontières extérieures, peuvent souhaiter présenter une demande de protection internationale, les États membres leur fournissent des informations sur la possibilité de le faire. Dans ces centres de rétention et points de passage, les États membres prennent des dispositions en matière d’interprétation dans la mesure nécessaire pour faciliter l’accès à la procédure d’asile.
2. Les États membres veillent à ce que les organisations et les personnes qui fournissent des conseils et des orientations aux demandeurs puissent accéder effectivement aux demandeurs présents aux points de passage frontaliers, y compris aux zones de transit, aux frontières extérieures. Les États membres peuvent prévoir des règles relatives à la présence de ces organisations et de ces personnes à ces points de passage et, en particulier, soumettre l’accès à un accord avec les autorités compétentes des États membres. Des restrictions à cet accès ne peuvent être imposées que, lorsqu’en vertu du droit national, elles sont objectivement nécessaires à la sécurité, l’ordre public ou la gestion administrative des points de passage, pour autant que ledit accès n’en soit pas alors considérablement restreint ou rendu impossible. »
Les policiers de la PAF de Mention sont-ils au moins au courant de ces textes ? Et le procureur de la République de Nice ?
Il est permis d’en douter… au regard de la tension palpable ce jour au poste de police de Menton et à l’impréparation et l’amateurisme des policiers en la matière.
Cela deviendrait risible s’il ne s’agissait du respect des droits fondamentaux de demandeurs d’asile bafoués dans la Partie même des droits de l’homme.
***
Voici les quelques observations relevées :
– PPA de BREIL n’existe pas
– heure notée 11h20 à Breil – fonctionnaire de police matricule d’un policier de la PAF MENTON
– on voit qu’il y avait trace d’une croix à la question du départ le plus rapidement possible qui semble effacée au blanco
– c’est Madame DESFAY (jeune femme seule) qui avait qq notions d’anglais et parlait un peu arabe; elle semble avoir même servi d’interprète pour les autres ?? C’est elle également qui a fait l’objet d’une « audition de témoin » .. »dans une enquête préliminaire » toujours sans avocat,
– l’enfant à 5 ans! … voir la date de naissance rapportée!!
– ils n’ont jamais formalisé de demande d’asile en Italie
– alors que c’est le même fonctionnaire pour les trois, les signatures ne sont pas identiques,
– ni les intéressés, ni l’interprète (et pour cause) n’ont signé
– ils ont été empêchés de sortir … quel statut? … détention arbitraire?
– pour Mme DESFAY, la notification du recours (3ème page) aurait été fait à Menton … à 11h40 , soit dix minutes après l’heure du contrôle à Breil (11h20) alors que l’arrivée à Menton a du se situer un peu avant 13h!!!
– nous n’avons pu les voir dans la salle (qui n’est pas une zone d’attente bien qu’appelée ainsi par les fonctionnaires que qq minutes) un policier en civil disant haut et fort qu’il fallait que les avocats dégagent.
Le refus d’entrée n’a aucune base légale à moins de considérer que toute la zone frontalière de la Vallée de la Roya est une frontière… les demandeurs d’asile ont été annoncé et demeuraient à Breil depuis plusieurs jours. Ils étaient donc déjà entrés en France et n’étaient plus à la frontière
– les policiers ne pouvaient procéder à l’enregistrement de la demande d’asile mais seulement informer et orienter les personnes vers l’autorité compétente. Il ne s’agissait pas d’une procédure de demande d’asile à la frontière
– la privation de liberté était manifeste (même si les policiers ont dit qu’ils étaient libres mais ne pouvaient sortir), totalement illégale et non fondée. Nous allons demander la communication de la procédure en portant plainte pour détention arbitraire
– il s’est agi d’une « interpellation » qui ne disait pas son nom au mépris des droits fondamentaux et un piège totalement déloyal qui permet de s’interroger sur le degré de confiance que les migrants peuvent mettre dans les institutions
– il faut interroger le parquet car les policiers ont dit que la procédure avait été validée par le parquet alors que ce n’est pas possible. Que lui auraient ils dit? Auraient ils dit qu’ils sont venus les chercher à la gendarmerie de Breil et qu’ils savaient qu’ils étaient demandeurs d’asile ?
Nous envisageons, un référé liberté contre le refus d’enregistrement et le refus d’entrée et le dépôt d’une plainte pour faux et usage de faux er détention arbitraire. Le défenseur des droits sera aussi informé. Forum réfugiés devrait également demander des explications à la préfecture et au parquet.
Zia OLOUMI
Docteur en droit
Avocat »

 

Jacques Callot : Les Grandes Misères de la guerre – Le pillage.

Délit de solidarité : procès demain 4 avril à Nice

03 lundi Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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délit de solidarité, Exilés, frontières, Italie

Les poursuites contre les personnes solidaires continuent, de la frontière italienne jusqu’à Calais (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et là). Demain 4 avril, c’est Francesca qui comparaîtra devant le tribunal de grande instance de Nice.

Pour la soutenir : rendez-vous de 13h à 17h devant le tribunal de grande instance, place du Palais de justice, à Nice.

https://www.facebook.com/events/269083503503891/

 

Voici le texte de l’appel à soutien :

« Un procès chez les fous !!! C’est ce Mardi 4 à Nice avec Francesca !!! 13h30

Les fous qui poursuivent Francesca en Justice !

Francesca ça fait des années qu’elle aide et agit dans des camps ici et à l’étranger alors quand elle dit quelque chose on tend un peu l’oreille parce qu’on se dit on a peut être quelque chose à apprendre.

Elle parle de la violence des frontières et des politiques migratoires et que l’on se fait manipuler par un cirque médiatique. Elle dit aussi que les deux dernières années, le dispositif des frontières est devenu de plus en plus brutal, avec les déportations systématiques vers des centres de tri ou même des expulsions vers des pays comme le Soudan, le Niger et d’autres dictatures et que entre l’Italie et la France, les épisodes de violence et les « accidents » mortels sont très, trop fréquents. C’est ce qu’il faut dénoncer collectivement, à l’intérieur et à l’extérieur du Tribunal et donner la parole à celles et à ceux qui subissent les frontières et qu’on les laisse passer.

Elle avait une famille avec un bébé dans sa camionnette quand elle s’est faite arrêtée (précisions ici http://citoyenssolidaires06.com/?p=61 ). Elle les sortait de ce merdier invivable, indigne, misérable. Cette façon de les trier, de les parquer, de les oublier. Ces endroits ou la vie est oubliée et ça peut durer 6 mois, un an ou 10 ans sans que ça pose de problèmes au système administratif car il considère des chiffres en oubliant l’humain.

Et pour la connaitre Francesca, il y a aussi ce court-métrage, une histoire incroyable. La première chose qu’on se dit, c’est comment ils ont pu filmer tout ça, tout est tellement … sur le moment ! En fait une équipe vidéo est venu faire un docu sur une situation et ils sont tombés sur cette histoire. Ils sont restés. Ils ont tout vu : comment une fille de 4 ans se retrouve sans sa maman ici dans le 06, et comment elle parvient à la retrouver grâce a quelques personnes que l’on remercie d’exister car les labyrinthes administratifs actuels ne savent pas accueillir une enfants de 4 ans et surtout retrouver sa maman perdu sur la route entre la Libye et quelque part. Ce documentaire LOZA a été vu des millions de fois.

https://vimeo.com/182203722

Rassemblement au TGI de Nice, Place du Palais de Justice ce mardi 4 avril à 13h30, pour soutenir Francesca, se rencontrer et s’organiser pour l’aide au réfugiés et aux solidaires. Ensemble nous sommes plus forts.

Hurriya ! »

 

 

La guerre à la solidarité, d’une frontière à l’autre

02 dimanche Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, délit de solidarité, Exilés, frontières, harcèlement policier, Italie, Paris, politiques migratoires, solidarité

Rendre la France inhospitalière pour dissuader les personnes qui y cherchent refuge et veulent construire leur vie, ou la traversent vers d’autres pays, tel est le principe de la politique du gouvernement. Cela commence sur le sol italien aux approches de la frontière française, notamment à Vintimille. Cela se continue le long d’un axe qui conduit à la frontière britannique, où les autorités françaises jouent pour le compte du Royaume-uni le même rôle que les autorités italiennes en amont. Un nœud important sur cette route, Paris, et un point de focalisation à la frontière britannique, Calais.

Les exilé-e-s sont les premier-ère-s à subir cette politique faite de violation des droits et violence, de harcèlement policier, d’arrestation et d’expulsion, de destruction d’effets personnels et de tout ce qui peut servir d’abri.

À Vintimille, trois bénévoles sont arrêtés par la police italienne alors qu’ils distribuent des repas aux exilé-e-s, puis contrôles à leur retour par la police française. Un autre bénévole français est passé en procès le 17 mars, il est dans l’attente du verdit qui sera rendu le 27 avril. Il avait pris une famille soudanaise dans sa voiture.

https://citoyenssolidaires06.com/?p=3282

https://www.change.org/p/d%C3%A9cideurs-politiques-en-mati%C3%A8re-d-immigration-r%C3%A9fugi%C3%A9s-%C3%A0-vintimille-une-condamnation-de-f%C3%A9lix-croft-serait-profond%C3%A9ment-injuste?source_location=minibar

Côté français, c’est Francesca qui passe en procès à Nice le 4 avril : « Rassemblement au TGI de Nice, Place du Palais de Justice ce mardi 4 avril à 13h30, pour soutenir Francesca, se rencontrer et s’organiser pour l’aide au réfugiés et aux solidaires. »

https://citoyenssolidaires06.com/?p=3309

À Paris, après le harcèlement policier contre les distributions de petits-déjeuners aux alentours du « centre humanitaire » ouvert par l’État et la mairie de Paris porte de la Chapelle (voir ici, ici, ici et là), c’est une interdiction des distributions de nourriture qui est annoncée par l’adjoint (communiste) au maire du 18e arrondissement, en accompagnement des dernières destructions de bivouacs et campements.

https://www.parisdexil.org/single-post/2017/03/23/Dans-les-rues-%C3%A0-Paris-

À Calais, après les douches (voir ici, ici, ici, ici et là), le harcèlement continue autour des distributions de repas (voir ici, ici, ici, ici et là).

 

Jacques Callot : Les Grandes Misères de la guerre – Pillage et incendie d’un village.

L’homme qui rit

01 samedi Avr 2017

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Calais, Exilés, frontières, politiques migratoires, premier avril

L’homme entre sur la piste. Il s’arrête au centre du faisceau de lumière. Il se découvre, il appuie son chapeau claque contre sa poitrine. Il déclame :

« Le ministre de l’intérieur promet que les expulsé-e-s de Calais ne seront pas dubliné-e-s »

(rires)

« Le ministre de l’intérieur suivant le précédent renouvelle la promesse de son prédécesseur »

(rires)

« Le ministre de l’intérieur déclare que la destruction du bidonville de Calais est une opération humanitaire qui s’est déroulée avec beaucoup d’humanité »

(rires)

« L’Union européenne s’émeut des des naufrages en Méditerranée »

(rires prolongés)

« Mon ennemi c’est la finance, le changement c’est maintenant »

(rires frénétiques)

« À Vintimille, à Paris, à Calais, la police empêche de distribuer des repas aux exilé-e-s »

(rires)

L’homme se passe compulsivement la main sur le visage, comme pour effacer le grand rire qui lui fend la face.

« À Calais, un exilé est mort renversé par un véhicule dont le conducteur ne s’est pas arrêté »

(rires)

L’homme agrippe les côtés de sa tête, comme pour s’arracher ce rire qui lui colle au visage.

« En Méditerranée, un jeune guinéen, 16 ans, a été retrouvé accroché à un bidon vide, les cent quarante-six autres personnes qui étaient sur le zodiac qui a chaviré ont disparu en mer »

(rires)

Le corps de l’homme se tord dans l’ombre tandis que sa face marquée du rire indélébile flotte dans le faisceau de lumière blanche.

(rires)

(rires)

(rires)

 

Victor Hugo : Le Fou (détail).

Quand Schengen s’en va en miettes

24 mardi Jan 2017

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Balkans, Calais, Exilés, frontières, politiques migratoires, Union européenne

Renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l’Union européenne et utiliser les États voisins pour constituer un glacis de plus en plus profond qui tiennent les exilé-e-s à distance (accord avec la Turquie – voir ici, ici, ici et là, processus de Khartoum avec l’Afrique de l’est -voir ici, ici, ici et là, processus de Rabat avec l’Afrique de l’ouest), dans le but de restaurer la libre-circulation à l’intérieur de l’espace Schengen. C’est ce qu’affichent les institutions européennes.

Dans la réalité, le renforcement des contrôles aux frontières extérieures et la mise à distance des exilé-e-s par des accords avec les États de plus en plus loin de frontières extérieures se mettent bien en place, mais les contrôles aux frontières internes à l’espace Schengen se maintiennent et se pérennisent.

Le corridor humanitaire qui avait permis aux exilé-e-s d’atteindre, dans des conditions souvent difficiles, l’Allemagne et la Scandinavie au cours de l’année 2015 s’est refermé dès mars 2016. Les multiples frontières des Balkans sont venues faire obstacle à la route des exilé-e-s vers le centres de l’Europe, frontières extérieures de l’Union européenne, frontières entres États non membres de l’Union européenne, frontières entre États membres de l’espace Schengen et non-membres de l’espace Schengen (Slovénie / Croatie, Hongrie / Croatie, Hongrie / Roumanie), frontières entre États non-membres de l’espace Schengen (Roumanie / Bulgarie). Fermeture souvent matérialisée par l’érection de clôtures et de barbelés, et comprenant parfois la mobilisation de l’armée.

Mais cela ne semble pas avoir suffi, puisqu’à cette série d’obstacles est venu s’ajouter le rétablissement des contrôles à toute la série des frontières internes à l’espace Schengen qui suivaient : entre l’Autriche et la Slovénie d’une part, la Hongrie d’autre part, entre l’Allemagne et l’Autriche, entre de Danemark et l’Allemagne, dans les ports du sud et de l’ouest de la Suède et sur le pont de l’Øresund, donc à ses frontières avec l’Allemagne et le Danemark, entre la Norvège et l’Allemagne, le Danemark et la Suède. Il s’agit bien sûr de mesures transitoires qui doivent disparaître avec le renforcement des contrôles aux frontières extérieures.

http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-1723_fr.htm

Lesquelles mesures provisoires sont prolongées six mois plus tard.

http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-14115-2016-INIT/fr/pdf

À ces mesures qui durent toujours s’ajoutent d’autres cas de rétablissement des contrôles en raison « d’événements prévisibles ».

https://ec.europa.eu/home-affairs/what-we-do/policies/borders-and-visas/schengen/reintroduction-border-control_en

Dans le cas de Malte il s’agit de rétablir les contrôles pour empêcher les manifestations à l’occasion de réunions des instances européennes, entrave devenue classique à la libre expression démocratique.

Dans le cas de la France, on constate que grâce à un enchaînement de raisons diverses qui vont de la COP 21 au Tour de France et de l’Euro de football aux attentats, les contrôles aux frontières ont été rétablis pendant plus de 14 mois, du 13 novembre 2015 au 26 janvier 2017. Cette situation va encore être prolongée jusqu’au 15 juillet 2017, pour « menace terroriste permanente ». Autant dire que la France ne respecte plus les règles de l’espace Schengen de manière permanente.

À sa frontière nord-ouest, le Royaume-uni et l’Irlande, qui ne font pas partie de l’espace Schengen, maintiennent les contrôles à leur frontière, et le Royaume-uni utilise les États voisins, France, Belgique et Pays-bas, comme un glacis pour éloigner les exilé-e-s de ses frontières.

 

marey-saut-dun-hommeÉtienne-Jules Marey : Saut d’un homme.

Paris : un camp inhumanitaire

02 vendredi Déc 2016

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Asile, Calais, Exilés, frontières, hébergement, Paris, solidarité

Paris est parfois présentée comme la banlieue de Calais, du point de vue de la migration vers le Royaume-uni. Plus précisément, un lieu où l’on arrive du fait de la centralisation du réseau de transport en France, ou l’on se renseigne, s’oriente, prend des contacts, attend une opportunité de départ, parfois aussi choisit de rester en France.

Par rapport à la frontière britannique, le renforcement des contrôles dans le port de Calais (2000) puis autour du Tunnel sous la Manche (2001), puis la fermeture du Centre de Sangatte (2002) renforcent ce rôle de lieu d’attente et de repli en cas de fortes pression policière sur les lieux de passage.

Les campements parisiens, qui apparaissent à la suite de la fermeture du Centre de Sangatte, dont le reflet de ce rôle de Paris dans les parcours migratoires, mais aussi de la politique de non-accueil des gouvernements français qui se traduit par une mise à la rue des personnes en demande de protection (mineur-e-s, demandeur-se-s d’asile), et du recul général de la solidarité publique qui conduit entre autre à un engorgement des dispositifs d’hébergement d’urgence et des formes de ségrégation de plus en plus prononcées dans l’accueil.

Comme à Calais, la politique menée est celle du déguerpissement, destruction des campements, avec ou sans arrestations, harcèlement policier. Dans le courant de l’année 2015, avec la médiatisation de l’arrivée en Europe des exilé-e-s et le courant de solidarité qu’elle suscite, le déguerpissement s’accompagne de la dispersion vers des lieux d’hébergements plus ou moins précaires, avec ou sans accompagnement, dans toute l’Île-de-France et au-delà. Ces lieux de dispersion sont progressivement devenus plus pérennes et ont été intégrés au dispositif des Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là), créés pour disperser les exilé-e-s de Calais, puis de Grande-Synthe près de Dunkerque.

C’est justement à Grande-Synthe qu’apparaît le premier camp humanitaire sur le territoire français (voir ici, ici et là). Créé par Médecins Sans Frontières et la municipalité pour pallier à une situation humanitaire catastrophique, sa mise en orbite médiatique en fait un objet désirable dans le paysage politique. Face à une « crise des réfugiés » fantasmée quant à son ampleur et son échelle par rapport au continent, il reproduit sur le sol européen l’action salvatrice des ONG occidentales face aux crises des tiers-mondes. Paré de cette aura, il fait passer comme évidence un instrument de ségrégation, et sert de voile à une répression renforcée.

De fait, suite à l’annonce au printemps par la maire de Paris qu’un ou des camps de réfugié-e-s allaient y être aménagés, le relogement de dispersion dans les CAO disparaît lors des expulsions de campements, qui redeviennent des mises à la rue sèches, accompagnées de rafles et de violences policières. Le feuilleton médiatique de l’ouverture du camp humanitaire au cours des six mois qui sépare l’annonce de l’ouverture du lieu (heureusement que les ONG sont plus rapides dans les zones de crise) recouvre la brutalité de la réalité (voir ici, ici et là).

Passée la destruction du bidonville de Calais, le camp ouvre enfin. À l’entrée une grosse bulle blanche, qui a mangé une bonne part du budget d’aménagement, et qui doit sans doute exprimer la rondeur d’un cocon accueillant. Une entrée et deux sorties à cette bulle, l’une vers le dedans l’autre vers le dehors. Retournent vers le dehors les couples, les familles avec enfant(s), les femmes, les mineur-e-s, et de manière générale les personnes qui n’envisagent pas de rester en France. Parfois ces personnes se seront vu proposer une solution d’hébergement plus ou moins précaire, et parfois auront dû attendre pendant des heures dans la bulle où il est interdit de manger. Pour les entrants, uniquement des hommes, la préfecture de police de Paris, qui était totalement incapable pendant des années d’enregistrer une demande d’asile en moins de plusieurs mois, organise en quelques jours la prise d’empreintes digitales et le placement éventuel en procédure Dublin qui marque l’enregistrement de la demande. Quatre cents places, une durée d’hébergement de dix jours au maximum, pas question de se poser pour réfléchir, et c’est très vite la dispersion dans des centres éloignés.

Remise à rue pour la majorité, et là le déguerpissement, le harcèlement policier et les rafles toujours, tri et dispersion pour les autres, telle est la logique du camp de Paris.

 

le-prisonnierLe Prisonnier, série télévisée des années 70. Un village factice, dont les habitant-e-s ont l’illusion de la liberté, autour de grosse bulles blanches guettent et rattrapent les personnes qui tentent de s’évader.

 

 

Délit de solidarité, ici et ailleurs

30 mercredi Nov 2016

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Belgique, Calais, délit de solidarité, Exilés, frontières, solidarité

La solidarité peut être réprimée sous différents chefs d’inculpations, et les procès se multiplient, pas seulement en France (voir ici, ici et là).

Mercredi 27 juillet, un rassemblement est prévu en hommage d’un exilé mort l’avant-veille. Devant l’augmentation du nombre de décès à la frontière, ça a été une décision inter-associative de tenir ce genre de rassemblement, par refus de la banalisation de ces morts. Celui-ci est interdit par la préfète du Pas-de-Calais au nom de l’état d’urgence. Les personnes venues au rassemblement se dispersent, mais l’une d’elle est arrêtée assez brutalement. Arrivée au commissariat, elle déclare spontanément qu’elle a un canif dans son sac. Traduction policière : rébellion, port d’arme et participation à un attroupement interdit sous l’état d’urgence.

Le procès a eu lieu hier 29 novembre. Le tribunal a relaxé sur les deux premiers chefs d’inculpation qui n’étaient pas constitués en droit, et a condamné à une amende de 400 € avec sursis pour le troisième. Même pas mal d’une certaine manière, mais ni la constitution d’un dossier à charge par la police, ni la violation du droit constitutionnel à manifester au nom d’un état d’urgence sensé servir à lutter contre le terrorisme ne posent problème devant un tribunal.

Demain à Nice, ce sera le procès d’un photographe qui faisait son travail trop près de la frontière italienne, sur le sujet trop sensible de la migration. Rappelons qu’à l’occasion de la destruction du bidonville de Calais, quatre journalistes britanniques ont été arrêtés et expulsés du territoire, et leur traducteur placé en rétention, et un journaliste français arrêté et assigné à résidence dans l’attente de son procès.

Voici ce que dit Ben Art Core de son procès :

« J’ai été arrêté le 05/08/2016 à Menton alors que j’étais dans l’exercice de mes fonctions en tant que photographe.

Les charges retenues contre moi : Délit de Solidarité
– Incitation à la révolte
– Aide directe ou indirecte, faciliter ou tenter de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France
– Outrage

Après mon procès verbal à la PAF (police aux frontières) de Menton (20h de GAV), je suis passé devant le Parquet de Nice (20h de GAV) avec une inculpation complètement modifiée: seule une charge d’outrage est retenue contre moi.

La PAF ayant (indirectement) reconnu leurs erreurs, les charges et les faits ont été modifiés, afin de conforter les agents de la PAF dans leurs bon droits et de justifier l’interpellation.

Je comparaitrai dès 8h30 au Tribunal de Nice (Vieux Nice)
Vous pouvez venir à partir de 11h me soutenir et montrer votre indignation face à cet état autoritaire et par solidarité avec toutes les personnes victimes de répression parce qu’elles sont solidaires des migrants !!! NON aux injustices et à la répression policière et soutien à tout(e)s les réfugié(e)s !

Soutien : LDH Nice, Collectif migrant 06 (Nice), Collectif migrant 13 (Marseille), Action Antifa 06 … »

https://www.change.org/p/solidarit%C3%A9-avec-les-solidaires/u/18612416?tk=hXRdAYPFTqslkcAj6Eq8bCvYoRvt7TKPZAkdTOd-zvQ&utm

À Bruxelles, ce sont des passagers d’un avion qui se sont levés parce qu’ils ont entendu les cris d’une personne qui étouffait à l’arrière de l’avion, que cette personne était un expulsé que la police essayait de faire taire. Et si la police a été obligé de renoncer à l’expulsion, elle a aussi obligé quelques personnes qui étaient dans l’avion à descendre et elles sont poursuivies pour rébellion.

Le procès de deux d’entre elles a lieu à Bruxelles demain 1er décembre.

 

À Calais comme ailleurs, le procès des personnes qui refusent l’inacceptable. À quand le procès de l’inacceptable ?

 

pont_hida_etchy_hokusaiHokusai : Paysans sur un pont dans les provinces frontalières de Hida et Etchu.

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