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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives de Tag: hébergement

Paris : rassemblement le 2 juin porte de la Chapelle

22 lundi Mai 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Asile, Calais, droits, Dublin, Exilés, hébergement, mineurs, Paris, politiques migratoires, solidarité

Pas plus que les précédentes, l’expulsion le 9 mai dernier des campements de la porte de la Chapelle à Paris, près du camp « humanitaire » (voir ici et là) mis en place par la mairie et l’État, n’a réglé quoi que ce soit. Les capacités d’accueil sont insuffisantes, la volonté d’accueil n’est pas au rendez-vous (voir ici, ici et là). Les droits des personnes ne sont pas respectés, et dès le soir de l’expulsion des exilé-e-s dormaient dans les mêmes parages dans des conditions encore plus précaires.

Alors que les interpellations se multiplient en lien avec les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là), le règlement européen Dublin III (voir ici, ici, ici, ici, ici et là), la situation des exilé-e-s à la frontière britannique, le collectif Solidarité Migrants Wilson invite à un rassemblement « revendicatif et festif » vendredi 2 juin de 18h à 23h porte de la Chapelle.

 

https://www.facebook.com/events/715311468648525/

« RASSEMBLEMENT LE 2 JUIN PORTE DE LA CHAPELLE

Nous invitons tous les Parisien.ne.s et les banlieusard.e.s, toutes les associations et les collectifs d’aide aux migrants à nous rejoindre
vendredi 2 Juin à partir de 18H00 à La Porte de la Chapelle
pour un rendez-vous revendicatif et festif.
Nous préparerons en musique le dîner tous ensemble avec les réfugiés.

Nous souhaitons interpeller les candidats aux élections législatives, les médias et l’opinion sur la situation à la Porte de la Chapelle, reflet des insuffisances et des drames qu’on retrouve sur tout le territoire.

Faites passer le mot à toutes les personnes sensées de votre entourage et à vos amis, tous les musiciens et les artistes sont les bienvenus quel que soit leur style, et toutes les petites mains pour cuisiner.
Venez surtout avec tout votre cœur et l’ouverture pour rencontrer et échanger 🙂

Tous ensemble, nous interpellerons les pouvoirs publics et demandons aux candidat.e.s aux législatives de se joindre à notre rassemblement et préciser de quelle manière ils comptent contribuer à faire appliquer les points suivants :

– La prise en charge par les autorités publiques de l’accueil des enfants et adultes migrants dans le respect de la dignité et des droits humains.

– Un plan d’urgence pour cet été, pour assurer les besoins élémentaires (nourriture hébergement et accès aux soins) et éviter des morts.

– L’application réelle du droit d’asile (Possibilité de déposer effectivement sa demande d’asile en France, l’arrêt des renvois vers des pays où l’intégrité des personnes n’est pas garantie. La remise en cause des accords de Dublin)

– Le respect des lois par ses représentants (la loi sur la protection des mineurs n’est pas appliquée et à Paris des centaines d’enfants et d’adolescents ne sont pas pris en charge. La Convention de Genève, et les accords de relocalisation, entre autres ne sont pas respectés)

– L’arrêt de la criminalisation de la solidarité sous quelque forme que ce soit. Les procès de personnes aidant les migrants se multiplient ainsi que les interdictions de distribution de nourriture. A Paris, les personnes distribuant la nourriture sont régulièrement soumises à des intimidations. »

 

Photo : collectif Solidarité Migrants Wilson.

Expulsion des campements de la Chapelle : quand l’insuffisance appelle la violence

09 mardi Mai 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, expulsion, hébergement, Paris

On ne le répétera jamais assez, une expulsion est toujours une violence. Même quand elle débouche sur un relogement. On est encerclé-e par la police, forcé-e à quitter forcé de quitter son abri et le lieu où bon an mal an on a établit des repères et une certaine impression de sécurité, on est trié-e, contraint-e de monter dans des bus, et on ne sait jamais vraiment où ces bus vont nous mener. Et ça c’est la version soft, sans violences physiques, sans destruction des effets personnels, sans arrestation. On peut imaginer d’autres manières d’accéder à un logement.

La ville de Paris et l’État ont mis en place porte de la Chapelle un dispositif « spécial migrant-e-s » d’accès à l’hébergement, hors des circuits de droit commun permettant l’accès à l’hébergement d’urgence pour les sans-abri, à une protection pour les mineur-e-s en danger, à la demande d’asile et au dispositif d’hébergement correspondant.

Mais ce lieu, 400 places sur place plus une structure d’accueil pour les personnes vulnérables à Ivry, est ridiculement sous-dimensionné, et engorgé par le manque de solutions d’hébergement en aval. C’est aussi un lieu de tri des personnes, donnant lieu à des pratiques dont la légalité est questionnée.

Alors des gens dorment dehors aux alentours, des bivouacs et des campements se forment.

Et puis un jour on les expulse. Tout-à-coup on a trouvé les places d’hébergement qui manquaient cruellement auparavant, et dont la disponibilité aurait permis – dans la mesure où elles sont adaptées aux besoins – d’héberger sans violence.

Expulsion donc ce 9 mai au matin, porte de la Chapelle. La précédente avait eu lieu le 9 mars, sans parler des plus petites opérations de déguerpissement. Entre les deux des conditions de vie indignes aux marges de la ville. Lesquelles réapparaîtront demain – ce soir même – un peu plus loin au besoin, en attendant la prochaine expulsion.

Bien sûr il serait possible dans le court terme d’augmenter la capacité d’accueil des camps de la porte de la Chapelle et d’Ivry et d’augmenter le nombre de place d’hébergement en aval de ce dispositif, tout en redonnant à l’ensemble une mission d’accueil inconditionnel. Ça éviterait que des gens se retrouvent à la rue, dès ce soir, et que des campements se reforment.

Et puis il faudrait que la marie de Paris et l’État se dotent des moyens de respecter la loi, en terme d’accueil inconditionnel des sans-abri, de protection des mineur-e-s et d’accueil des demandeur-se-s d’asile.

Il semble qu’on n’en prenne pas le chemin.

 

(Photos : Faty Tiah)

 

 

Pas d’humanité à Calais – dit le gouvernement

01 mercredi Fév 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, harcèlement policier, hébergement, solidarité

La concentration des exilés sur le site du bidonville de Calais a accompagné la politique 0 squats à Calais. Avec la destruction du bidonville, le mot d’ordre est 0 migrant à Calais. Ce qui se traduit par une pression policière, des contrôles au faciès, des arrestations, des placements en rétention, des expulsions, des violences. Et maintenant par le refus de toute mesure humanitaire, décision annoncée par les ministres de l’intérieur et du logement aux associations.

http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/01/30/migrants-le-gouvernement-refuse-tout-dispositif-humanitaire-a-calais_5071784_1654200.html

Chacune de ces étapes s’est accompagnée de promesses, pour désamorcer les oppositions possibles, voire obtenir la participation de certaines associations. Que les exilé-e-s seraient « toléré-e-s » sur le site où s’est construit le bidonville, ce qui a été interprète comme la promesse qu’ils et elles n’en seraient pas expulsé-e-s (voir ici et là). Que les personnes qui partaient en CAO (Centres d’Accueil et d’Orientation – voir ici, ici, ici et là) ne seraient pas placées en procédure Dublin, puis que si elles l’étaient elles ne seraient pas expulsées de force (voir ici, ici, ici, ici, ici et là). Qu’un dispositif humanitaire serait mis en place à Calais après la destruction du bidonville.

Il se trouve donc que des ministres peuvent mentir. Les tensions sont devenues très fortes entre les associations qui considéré les promesses ministérielles comme vérité vraie, et celles qui ont considéré à tout le moins qu’il fallait s’en méfier, et qui ont dénoncé les à côté négatifs qui se mettaient en place sans opposition notable. On est bien loin du printemps et du début de l’été 2014, quand les associations se mobilisaient toutes ensemble, avec leurs différences, face à deux vagues d’expulsion (voir ici, ici, ici, ici et là).

Nous sommes à Calais dans une situation pire qu’elle l’était par exemple en 2014. La réponse est-elle humanitaire ? Pour répondre dans l’urgence aux besoins de base, probablement. Mais l’État n’a pas tous les droits, il a aussi des devoirs, en terme d’hébergement d’urgence des personnes sans logis, de protection des mineurs en danger et de protection des réfugié-e-s. L’application du droit ferait disparaître les besoins humanitaires, et les personnes en exil ont des droits qui doivent être respectés. Et au-delà du droit, si nous voulons vivre dans une société solidaire, c’est à nous qu’il revient de la construire, en tenant compte que le gouvernement actuel ne va pas dans cette direction-là.

 

800px-joseph_mallord_william_turner_024Turner : La Jetée de Calais.

Paris : camps et cailloux

31 mardi Jan 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, camps, Exilés, expulsions, hébergement, Paris

Le problème, dans les villes, c’est les pauvres. Certains, sans logis, on l’outrecuidance de dormir dehors au vu et au su de tout de le monde. Alors, pour y remédier, il y a les dispositifs anti-dormir-là. Il y a bien sûr les grilles pour fermer certains espaces, tout un tas de choses pointues ou anguleuses qui empêchent de s’allonger sur le sol, ou ces élégantes choses qui pourraient ressembler à des accoudoirs et segmentent les bancs publics pour empêcher de s’y coucher. Ce matin, des blocs de pierre irréguliers ont été disposés sur un replat à côté de l’entrée du « camp humanitaire » de la porte de la Chapelle, à Paris.

https://goo.gl/maps/YzAmSbEUhjN2

En effet ce camp ridiculement sous-dimensionné de 400 places accueille pour une durée maximale de 10 jours, soit 40 entrées par jour. Les personnes non-admises, celles qui veulent être parmi les 40 premières à l’entrée le matin, dorment aux alentours, à la belle étoile ou à l’abri du pont des voies de chemin de fer. Parfois des montants fait de ce qu’on a pu trouver recouverts de couvertures esquissent une cabane.

Plus loin, en passant le périphérique, sur la Plaine Saint-Denis, des couchages sur des bancs (non munis d’accoudoirs anti-dormir-là) s’imbibent d’eau sous la bruine matinale. Rafle du matin ou personnes ayant laissé là leurs affaires pour tenter leur chance à l’entrée du « camp humanitaire » ? Sur une pelouse, des rectangles d’herbe jaunie, un morceau d’arceau de tente, un carton gorgé d’eau, marquent qu’il y avait là un campement. Depuis l’annonce de la création du « camp humanitaire », six mois avant son ouverture effective, les destructions de campements d’exilé-e-s, les rafles et les violences se sont aggravées (voir ici, ici, ici, ici et là), entraînant des déplacements vers la banlieue. Alors la politique de déguerpissement de tout ce qui peut ressembler à un campement a aussi passé le périphérique.

« Nu suntem praf » – « nous ne sommes pas de la poussière ». Revenu côté Paris, en longeant le boulevard Ney à l’ouest de la porte de la Chapelle, une fois passé sous le pont des voies de chemin de fer, cette banderole en roumain à côté d’autres en français parlant d’expulsion, accrochées aux grilles du chemin de fer de ceinture. En contrebas, deux rangées de cabanes de chaque côté d’une allée centrale sur l’emprise désaffectée de la voie de chemin de fer, un camp de Rrom-e-s en instance d’expulsion. Même politique de destruction qui pousse les personnes un peu plus loin – généralement pas trop loin, parce qu’un voisinage c’est l’école des enfants, le médecins traitant, des possibilités de travail, un tissu de liens pour des personnes souvent depuis plusieurs années en France.

https://www.facebook.com/batisseursdecabanes

 

paradisAdolpho Arellano : Le Paradis.

 

 

Travail social en question

27 vendredi Jan 2017

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Asile, Calais, centres de répit, Exilés, hébergement, solidarité

Un adolescent se défenestre du huitième étage et meurt. Une éducatrice parle publiquement des conditions de non-accueil auxquelles il était confronté avec soixante-douze autres mineurs isolés étrangers. Son employeur la convoque pour un entretien préalable à son licenciement.

Un rassemblement de soutien est prévu devant le siège de la Sauvegarde de la Marne à 9h30 lundi 30 janvier, RV 34 Grande Rue à Bezannes (banlieue de Reims).

https://www.facebook.com/association.admie/

Cette éducatrice, Ibtissam Bouchaara, assume ses positions et les explique dans un texte que nous reprenons ci-dessous, parce que les questions qu’il posent dépassent largement une situation singulière. Quel est le sens du travail social dans une politique de non-accueil ? Quel est le rôle, le positionnement du travailleur, de la travailleuse social-e ? Quand entre de plus en plus dans la mission des structures, des associations opératrices qui les gèrent après avoir répondu à des appels d’offre, de gérer le non-droit (les CAOMI – voir ici, ici, ici, ici et là), de préparer les expulsions (les centres PRAHDA qui se mettent en place), de mettre les gens à la rue sans solution (dans n’importe quel CADA en fin de prise en charge), de trier, soupçonner, éliminer les mineur-e-s parce qu’étranger-ère-s et isolé-e-s (dans beaucoup de services travaillant pour la protection de l’enfance).

Comment garder son éthique et le sens de son travail quand la pression se fait de plus en plus lourde ?

À la suite de ce texte, le communiqué de soutien de plusieurs associations et colletifs.

 


 

http://dormirajamais.org/ibtissam

« Résister pour les mineurs isolés, par Ibtissam Bouchaara.

Ibtissam Bouchaara est éducatrice à la Sauvegarde, association qui gère entre autres le Foyer Bellevue de Châlons-en-Champagne, où le jeune Denko Sissoko a trouvé la mort le 6 janvier 2017. Pour avoir apporté son témoignage sur la Radio primitive peu après cette tragédie, elle a été convoquée pour sanction disciplinaire, puis pour licenciement. Elle devra se présenter à sa direction le 30 janvier à 10 heures.Dans l’attente, elle définit sa position.J’avais à peine dix-sept ans sur les bancs de l’IRTS (Institut régional du travail social).
J’en ai trente-sept aujourd’hui et des kilomètres de vie se sont écoulés .
Mon parcours professionnel s’est fait au rythme de ces écorchés vifs, des adolescents en mal de parents, souvent rejetés, mal aimés ou dénigrés. Il a fallu que j’apprenne ce métier de tisserand du lien social entre ces adolescents et l’autre : le professeur, ses pairs, ses parents, soi-même et celui qu’on veut être. J’ai sûrement commis des erreurs, parfois perdu patience mais ce métier me prend au corps. Il m’a apporté des qualités humaines inestimables.
J’ai débuté ma carrière dans un foyer départemental et quelques semaines après mon arrivée, nous avons accueilli un mineur isolé.
C’était un cas rare à l’époque. Il était malade et sous dialyse .
Il était originaire du Cameroun. On ne lui a pas laissé de répit pour autant .
Un billet d’avion sans retour avait été pris et il avait été décidé qu’il retournerait au pays au mépris des lois françaises, des conventions internationales .
Je suis sortie de mon devoir de réserve que l’on doit même en tant que contractuelle.
Discrètement, contre l’ordre qui m’avait été donné, je l’ai mis en lien avec le milieu associatif.
Le département a été prié de respecter ses droits et il a continué sa vie paisible en France.
J’ai quitté le département, le devoir de réserve d’un fonctionnaire n’était pas compatible avec ma personnalité.
Quelques années plus tard, je l’ai croisé heureux et un peu plus adulte.
J’ai pris toute la mesure de la place des travailleurs sociaux auprès des personnes démunies.
Selon nos choix, notre degré de conscience et notre éthique, la vie des autres peut prendre un tout autre virage.
Alors oui, un soir du 23 décembre quand je mets les pieds dans un service de SAMIE(1) de mon association, en tant que déléguée du personnel, je ne m’attends pas à ce choc des frontières sur notre territoire.
Les chiffres sont terribles : 4 éducateurs, 73 jeunes.
Pas de veilleur de nuit pour leur sécurité, pas de psychologue pour soigner les traumatismes, pas de maîtresse de maison pour le côté maternel mais un mélange de mineurs avérés, d’autres en cours d’évaluations et d’adultes en difficulté qui vivent dans le même bâtiment.
Je ne m’attends pas à un si grand écart d’accompagnement pour une même mission.
Je ne m’attends pas à ce que l’Aide sociale à l’enfance alloue si peu de moyens à leur prise en charge, qu’on qualifie l’absence de veilleur de nuit comme de la semi-autonomie et qu’une association pour qui nous avons tant milité me soit devenue à ce point méconnaissable.
Le coup final a été porté par l’annonce du suicide d’un de leur pensionnaires quinze jours après mon passage. Quels que soit son âge, ses origines, son parcours migratoire ou la présence ou non d’un parent sur le territoire français, il doit rester à nos yeux un écorché vif comme les autres.
Si nos cours théoriques nous apprennent à accompagner des adolescents en mal de mère ou de père, avoir mal à sa patrie n’est pas une souffrance moindre qu’une autre.
Alors j’ai participé à la marche blanche de ce jeune Malien, j’ai exprimé mon désaccord sur la politique d’accueil de ces mineurs isolés et j’ai invité des instances à se saisir de cette question.
Dans le tourment, on voudrait me faire croire que je suis une salariée déloyale, nuisible ou encore mal intentionnée.
C’est à en perdre ses repères voire sa raison.
Des questions se bousculent. Mais comment le social a-t-il pu basculer vers la gestion et le management au détriment de nos missions premières ?
Si les éducateurs, qui sont l’interface entre la société et les oubliés, sont bâillonnés, qui va se faire le porte-parole des sans voix, des sans famille, des sans papier et sans repère ?
Mes propos publics ne sont que le reflet d’une liberté de parole, que nous avons tous en tant que citoyen, mais qui j’exerce de façon d’autant plus libre en tant qu’élue du personnel. La menace de licenciement, cette pression à travers des sous-entendus de diffamation ne me font reculer en rien sur le fait que l’accueil des mineurs isolés de ce service n’a pas été assez pensé en amont en termes de moyens.
À l’heure où il faut marcher au pas et faire du bénéfice, je décide de résister. Résister à ce social qui se veut gestionnaire. Résister afin que le social reste imperméable aux dérives politiques. Résister aux atteintes des droits fondamentaux.
En somme, que l’accueil des mineurs isolés, ici ou ailleurs, se fasse avec bienveillance et dans toute sa pluralité.Ibtissam, élue, éducatrice, citoyenne.

(1) Service d’accompagnement de mineurs isolés étrangers. »

 


 

http://dormirajamais.org/protection/

« Appel pour Ibtissam, le 30 janvier à 9h30, à Bezannes.

 

Protection de l’enfance ou atteintes aux droits de l’enfance en bande organisée ?

Le SAMIE créé en septembre 2015 accueille au foyer Bellevue à Châlons-en-Champagne des mineurs isolés étrangers dans un  ancien foyer de travailleurs immigrés transformé en résidence sociale. Les mineurs isolés partagent ce lieu d’hébergement avec d’autres résidents adultes qui sont dans une situation sociale précaire.

Il y a quelques semaines, une éducatrice, déléguée du personnel de l’association la Sauvegarde, a été alertée sur les conditions d’accueil de ces mineurs mis à l’abri par le département de la Marne. Les constatations observées lors de sa visite sont effarantes :

  • Un bâtiment non sécurisé, dans un quartier difficile de Châlons-en-Champagne avec des conditions d’hygiène dégradées (blattes dans les sanitaires, moisissures dans les chambres…)

  • Mélange de mineurs en attente d’évaluation, de jeunes confiés à la protection de l’enfance, et de majeurs en grandes difficultés sociales

  • Pas d’ailes distinctes entre les mineurs isolés et les autres résidents.

  • Pas d’espace commun passé 18h.

  • Pas de véritable cadre éducatif, lié à un manque de moyen cruel (4 éducateurs pour 73 mineurs)

  • Pas de numéro pour joindre quelqu’un en cas d’urgence, notamment la nuit.

  • Absence de personnel de nuit de 18h à 9h : les jeunes peuvent sortir la nuit et faire entrer des personnes comme bon leur semble.

  • Grand sentiment d’insécurité la nuit, les jeunes se cloîtrent dans leur chambre, terrorisés par des adultes en état d’ébriété

  • Mauvais accès aux soins médicaux, manque de suivi des jeunes en difficultés sanitaires et psychologiques

  • Désengagement des éducateurs qui expliquent aux jeunes qu’ils ne sont pas décisionnaires, l’ASE étant la tutelle.

  • Intervention récurrente de la police à l’intérieur du centre pour expulser ou arrêter les jeunes en fin de prise en charge.

  • Peu de relais pour préparer les sorties vers d’autres structures, notamment d’hébergement d’urgence, en fin de prise en charge ou d’arrivée à la majorité

  • Pas de scolarisation ni de cours de Français Langue Etrangère pour les jeunes en attente d’évaluation, parfois pendant plus de 4 mois. Pendant ce temps, les délais courent.

  • Mauvais accompagnement scolaire des jeunes scolarisés, pas d’aide aux devoirs, peu de travail sur le projet d’orientation

Au lendemain de la mort de Denko Sissoko, jeune résident du foyer qui s’est défenestré par peur de la police, Ibtissam a témoigné sur les conditions indignes d’accueil des jeunes au foyer Bellevue. Quelques jours plus tard, elle recevait de sa direction une convocation à un entretien préalable et elle risque aujourd’hui un licenciement, après 16 années au service de la Sauvegarde de la Marne !

Nous, travailleurs sociaux, associations de défense des droits, syndicats ou simples citoyen.ne.s sommes révoltés par le comportement de cette association qui au lieu de remettre en cause la manière dont elle gère une mission de protection de l’enfance, préfère contraindre au silence celles et ceux qui s’indignent et cherchent à améliorer la prise en charge de ces jeunes.

C’est pourquoi nous vous invitons à un rassemblement pendant l’entretien préalable d’Ibtissam devant le siège de la Sauvegarde de la Marne pour soutenir notre collègue.

Rassemblement de soutien à Ibtissam

Lundi 30 janvier à 9h30

Devant la Sauvegarde de la Marne

34 Grande Rue, 51430 BEZANNES

Appel soutenu par : Le GISTI, Réseau Education Sans Frontières (RESF), Le collectif Mandela 74, Solidaire Marne (Dominique Forestier, secrétaire départemental), L’ADMIE (Association de défense des mineurs isolés étrangers), La Boussole 02, Le BAAM (Bureau d’aide et d’accompagnement des migrants). »

Plus de plan grand froid pour les exilé-e-s à Calais ?

30 vendredi Déc 2016

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Calais, Exilés, hébergement

Au long des années de déguerpissement qui ont suivi la fermeture du Centre de Sangatte en 2002, les exilé-e-s n’ayant plus de lieu de mise à l’abri et étant chassé-e-s de lieu en lieu, la pression des associations a permis de gagner quelques améliorations.

Ainsi, au cours de l’hiver 2007 – 2008, après que l’État ait vainement été interpellé, la mairie de Calais réquisitionne l’ancien local du Bureau Calaisien de la Main d’Œuvre (BCMO) pour un accueil de nuit des exilé-e-s dans le cadre du plan grand froid. Cette mesure sera reconduite les années suivantes, malgré le changement de majorité municipale, en lien cette fois avec l’État.

Les pouvoirs publics ne fournissent que les murs, et c’est aux associations de gérer le lieu. Ce sont des bénévoles qui assurent l’accueil le soir, distribuent des cartons et une couverture pour tout couchage, passent la nuit sur place, assurent la fermeture le matin, distribuent le plus souvent un petit déjeuner, les personnes accueillies passant la journée dehors. Le lieu n’est ouvert que lorsque le plan grand froid est activé à son niveau 2, et referme aussitôt que la température remonte.

Les toilettes du BCMO restent fermées, sauf pour les bénévoles, sans doute qu’il ne faut pas salir, des toilettes chimiques sont installées pour les exilé-e-s à l’extérieur. Parfois la police arrête les personnes qui sortent pour s’y rendre, ou stationne devant.

Les conditions évoluent à partir de l’hiver 2013 – 2014. Une association d’insertion, Solid’R, est missionnée pour gérer le dispositif, sur une base professionnelle, avec un budget permettant d’améliorer les conditions d’Accueil. L’augmentation du nombre d’exilé-e-s à Calais au cours de l’année 2014 amène la préfecture à louer un hangar plus grand à partir de l’hiver 2014 – 2015.

http://www.lavoixdunord.fr/region/plan-grand-froid-a-calais-l-ouverture-du-hangar-pour-ia33b48581n2572644

Cet hiver rien ne semble prévu alors que le froid s’accentue. Après la fermeture du bureau d’enregistrement des demandes d’asile à la sous-préfecture de Calais, c’est une autre des mesures mises en place au fil du temps dont on constate la disparition suite à la destruction du bidonville.

 

1024px-pieter_bruegel_d-_a-_107Pieter Brueghel l’Ancien : Paysage d’hiver avec patineurs et trappe aux oiseaux.

 

Paris : un camp inhumanitaire

02 vendredi Déc 2016

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Asile, Calais, Exilés, frontières, hébergement, Paris, solidarité

Paris est parfois présentée comme la banlieue de Calais, du point de vue de la migration vers le Royaume-uni. Plus précisément, un lieu où l’on arrive du fait de la centralisation du réseau de transport en France, ou l’on se renseigne, s’oriente, prend des contacts, attend une opportunité de départ, parfois aussi choisit de rester en France.

Par rapport à la frontière britannique, le renforcement des contrôles dans le port de Calais (2000) puis autour du Tunnel sous la Manche (2001), puis la fermeture du Centre de Sangatte (2002) renforcent ce rôle de lieu d’attente et de repli en cas de fortes pression policière sur les lieux de passage.

Les campements parisiens, qui apparaissent à la suite de la fermeture du Centre de Sangatte, dont le reflet de ce rôle de Paris dans les parcours migratoires, mais aussi de la politique de non-accueil des gouvernements français qui se traduit par une mise à la rue des personnes en demande de protection (mineur-e-s, demandeur-se-s d’asile), et du recul général de la solidarité publique qui conduit entre autre à un engorgement des dispositifs d’hébergement d’urgence et des formes de ségrégation de plus en plus prononcées dans l’accueil.

Comme à Calais, la politique menée est celle du déguerpissement, destruction des campements, avec ou sans arrestations, harcèlement policier. Dans le courant de l’année 2015, avec la médiatisation de l’arrivée en Europe des exilé-e-s et le courant de solidarité qu’elle suscite, le déguerpissement s’accompagne de la dispersion vers des lieux d’hébergements plus ou moins précaires, avec ou sans accompagnement, dans toute l’Île-de-France et au-delà. Ces lieux de dispersion sont progressivement devenus plus pérennes et ont été intégrés au dispositif des Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là), créés pour disperser les exilé-e-s de Calais, puis de Grande-Synthe près de Dunkerque.

C’est justement à Grande-Synthe qu’apparaît le premier camp humanitaire sur le territoire français (voir ici, ici et là). Créé par Médecins Sans Frontières et la municipalité pour pallier à une situation humanitaire catastrophique, sa mise en orbite médiatique en fait un objet désirable dans le paysage politique. Face à une « crise des réfugiés » fantasmée quant à son ampleur et son échelle par rapport au continent, il reproduit sur le sol européen l’action salvatrice des ONG occidentales face aux crises des tiers-mondes. Paré de cette aura, il fait passer comme évidence un instrument de ségrégation, et sert de voile à une répression renforcée.

De fait, suite à l’annonce au printemps par la maire de Paris qu’un ou des camps de réfugié-e-s allaient y être aménagés, le relogement de dispersion dans les CAO disparaît lors des expulsions de campements, qui redeviennent des mises à la rue sèches, accompagnées de rafles et de violences policières. Le feuilleton médiatique de l’ouverture du camp humanitaire au cours des six mois qui sépare l’annonce de l’ouverture du lieu (heureusement que les ONG sont plus rapides dans les zones de crise) recouvre la brutalité de la réalité (voir ici, ici et là).

Passée la destruction du bidonville de Calais, le camp ouvre enfin. À l’entrée une grosse bulle blanche, qui a mangé une bonne part du budget d’aménagement, et qui doit sans doute exprimer la rondeur d’un cocon accueillant. Une entrée et deux sorties à cette bulle, l’une vers le dedans l’autre vers le dehors. Retournent vers le dehors les couples, les familles avec enfant(s), les femmes, les mineur-e-s, et de manière générale les personnes qui n’envisagent pas de rester en France. Parfois ces personnes se seront vu proposer une solution d’hébergement plus ou moins précaire, et parfois auront dû attendre pendant des heures dans la bulle où il est interdit de manger. Pour les entrants, uniquement des hommes, la préfecture de police de Paris, qui était totalement incapable pendant des années d’enregistrer une demande d’asile en moins de plusieurs mois, organise en quelques jours la prise d’empreintes digitales et le placement éventuel en procédure Dublin qui marque l’enregistrement de la demande. Quatre cents places, une durée d’hébergement de dix jours au maximum, pas question de se poser pour réfléchir, et c’est très vite la dispersion dans des centres éloignés.

Remise à rue pour la majorité, et là le déguerpissement, le harcèlement policier et les rafles toujours, tri et dispersion pour les autres, telle est la logique du camp de Paris.

 

le-prisonnierLe Prisonnier, série télévisée des années 70. Un village factice, dont les habitant-e-s ont l’illusion de la liberté, autour de grosse bulles blanches guettent et rattrapent les personnes qui tentent de s’évader.

 

 

À Calais, l’État en pleine hésitation

27 dimanche Nov 2016

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Asile, Calais, Exilés, hébergement

Alors que les contrôles au faciès continuent dans les gares, les parcs et les rues (voir ici, ici et là), et que la police exhibe les coûteuses technologies qu’elle utilise pour la chasse à l’homme, rien n’est clair quant à la suite de l’action de l’État à Calais.

http://www.nordlittoral.fr/7865/article/2016-11-26/au-coeur-de-la-chasse-aux-squats-en-helico-avec-les-gendarmes

La destruction du bidonville s’est accompagnée de l’évacuation des deux structures d’hébergement mises en place par l’État, le camp de containers et le lieu de mise à l’abri des femmes et des enfants dans le centre Jules Ferry. Les containers sont toujours en place, et personne ne sait s’ils vont être enlevés ou pas, et si une partie des salarié-e-s a été reclassée dans d’autres établissements de la Vie active, l’association gestionnaire de ces deux lieux, d’autres sont toujours employé-e-s sans avoir d’idée précise de ce que sera l’avenir.

Le bureau d’enregistrement des demandes d’asile à la sous-préfecture de Calais est fermé depuis le début de l’expulsion. Des personnes y ont des rendez-vous pris il y a plusieurs mois pour l’enregistrement de leur demande, ou pour le renouvellement de leur attestation de demande, ou ont un rendez-vous dans le cadre d’un placement en procédure Dublin, lorsqu’un autre pays est responsable de leur demande d’asile. Le guichet est fermé, personne ne sait s’il va rouvrir, la préfecture de région à Lille, qui devrait reprendre ces rendez-vous en cas de fermeture du bureau de Calais, renvoie sur le bureau fermé et fait preuve de toute la mauvaise volonté possible.

L’administration est aux abonnés absents, sans perspective, à moins qu’elle ne se résume aux forces de police, comme si la destruction du plus grand bidonville de France avait aussi retranché la ville du territoire français.

 

am-strande-feiningerLyonel Feininger : Sur la plage.

Des CAO au PRAHDA

26 samedi Nov 2016

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Asile, Calais, centres de répit, Dublin, Dunkerque, Exilés, hébergement, Paris

Le PRAHDA (Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile) a commencé à faire parler de lui avec l’augmentation des expulsions de demandeur-se-s d’asile en procédure Dublin vers le pays responsable de leur demande d’asile (le règlement Dublin III sert à déterminer le pays européen responsable d’une demande d’asile, le plus souvent le pays d’entrée dans l’Union européenne), en raison d’une de ses missions telles que définies par le marché public qui a été publié : « préparation du transfert des personnes sous procédure Dublin et suivi, le cas échéant, des personnes assignées à résidence dans ce cadre ».

http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2016/11/08/la-france-se-prepare-a-expulser-plus-de-migrants_5027326_1654200.html

Mais une lecture plus approfondie du marché public montre que le public visé est celui des CAO (Centres d’Accueil et d’Orientation – voir ici, ici, ici et là), c’est-à-dire non seulement des personnes dont la procédure de demande d’asile est en cours, mais aussi :

« Les publics éligibles à une prise en charge en PRAHDA sont :
– les personnes majeures qui n’ont pas encore déposé de demande d’asile, mais qui ont
manifesté l’intention de déposer de manière imminente une demande d’asile ou sont en
attente d’un enregistrement formel de leur demande d’asile auprès du guichet unique pour
demandeurs d’asile ;
– les demandeurs d’asile en cours de procédure en attente d’orientation vers les structures
relevant du dispositif national d’accueil adaptées à leur situation ;
– les personnes sous procédure Dublin, qui pourront y être assignées à résidence, dans l’attente
de leur transfert vers l’Etat responsable de l’examen de leur demande d’asile. »

Tout comme dans les CAO, les personnes n’ayant pas encore déposé une demande d’asile ont un mois pour prendre leur décision :

« Les personnes n’ayant entamé aucune démarche en vue de l’enregistrement d’une demande d’asile dans les 30 jours suivant leur arrivée en PRAHDA, feront l’objet d’une décision de sortie prononcée par l’OFII et devront immédiatement quitter la structure. »

Le sort des demandeur-se-s d’asile en procédure Dublin dans les CAO fait l’objet d’un double discours de la part du ministère de l’intérieur. D’un côté il est dit oralement aux associations qu’elles ne seront pas expulsées. De l’autre les trois circulaires et instructions adressées aux préfet-ète-s leur demandent de mettre à exécution les renvois Dublin (voir ici, ici et là). Dans les faits, la pratique consiste à assigner à résidence les personnes en voie d’expulsion en dehors du CAO, les préfectures ont des pratiques très variables, et la question fait l’objet de jeux complexes entre associations et administration.

Avec le PRAHDA, dont on peut penser qu’il va succéder au dispositif CAO, la question est tranchée au plus direct, assignation à résidence et préparation de l’expulsion dans les centres, de manière à systématiser les expulsions des personnes en procédure Dublin. À partir du moment où le ministère aura décidé de l’attribution de chacun des 12 lots du marché public à un prestataire, celui-ci aura 6 mois pour ouvrir le nombre de places convenu, 3531 au total.

Une clause du marché public prévoit de garantir l’opacité du dispositif et de contrôler l’accès des médias, sous peine de «résiliation du marché aux torts du titulaire » :

« Le titulaire saisit le ministère de l’Intérieur en cas de sollicitation de la part des médias.
Le titulaire s’engage à faire respecter ces obligations à l’ensemble de son personnel et, le cas échéant, à ses sous-traitants et fournisseurs. »

 

Vous pouvez télécharger le marché public PRAHDA ici.

 

275490-chasse-au-filetLa Grande Singerie du château de Chantilly : Chasse au filet.

La dernière décision du Défenseur des Droits, dans la perspective de la destruction du bidonville

19 lundi Sep 2016

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bidonville, Calais, droits, Exilés, harcèlement policier, hébergement, mineurs

Le Défenseur des Droits a assuré le suivi du rapport qu’il a publié en octobre 2015 à propos de la situation des exilé-e-s à Calais, qui constitue une boite à outils intéressante si on veut penser une évolution de la situation respectueuse des droits des personnes (voir ici, ici, ici et là).

La visite qu’il a effectuée sur le terrain le 30 juin a été suivie d’une déclaration qui rappelait dans quelles conditions une évacuation de la partie nord pouvait être respectueuse du droit (mise en place de « véritables solutions alternatives d’hébergement », continuité des soins, scolarisation des enfants).

Également issue de de cette visite, une décision un peu passée inaperçue au cœur de l’été, et qui mesure les avancées – ou leur absence – depuis le rapport d’octobre 2015.

C’est dans le domaine de la santé que sont relevées le plus d’évolutions positives, mais la décision rappelle l’importance des prestations encore mises en œuvre par des associations et la nécessité pour l’État de prendre le relais.

Concernant les mineur-e-s, le Défenseur des Droits avait publié une décision particulière en avril 2016. À part une ouverture concernant la réunification de mineur-e-s présent-e-s à Calais avec des membres de leur famille au Royaume-uni, il ne peut que constater l’augmentation de leur nombre et dans le bidonville et dans le camp de containers inadapté pour les accueillir. Il renouvelle donc sa préconisation d’un dispositif d’accueil de jour et de mise à l’abri pour l’ensemble des mineur-e-s présent-e-s sur le site.

Peu de changement sont constatés concernant les violences policières, et des investigations sont annoncées concernant des faits nouveaux. Des difficultés sont toujours constatées pour obtenir communication d’informations par le procureur de la république.

La décision constate l’insuffisance des moyens consacrés à l’information, l’accueil et l’accompagnement des demandeur-se-s d’asile, et les difficultés d’accès aux droits qui en découlent. On notera que la situation s’est dégradée depuis.

Concernant l’hébergement, et c’est ce qui est en lien le plus direct avec la perspective de la destruction du bidonville, la décision rappelle les conditions indignes dans le bidonville, le caractère inadapté et insuffisant du camp de containers, et les limites des Centres d’Accueil et d’Orientation (voir ici, ici, ici et là), qui n’ont pas vocation à se substituer au dispositif d’accueil des demandeurs d’asile ou au dispositif de droit commun d’hébergement des personnes sans abri.

Le Défenseur des Droits rappelle sa préconisation de lieux d’accueil de taille humaine (et pour cela de faire l’inventaire des bâtiments et terrains vacants du Calaisis) s’inscrivant dans le droit commun de l’hébergement d’urgence.

 

Vous pouvez télécharger la décision du Défenseur des Droits ici.

 

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