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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives de Tag: justice

L’homme qui a traversé le Tunnel à pied condamné, ou la Convention de Genève oubliée

25 samedi Juin 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Asile, Calais, Exilés, Frontière, justice, Royaume-uni

Abdul Haroun était arrivé en Angleterre en parcourant à pied le Tunnel sous la Manche le 4 août 2015 (voir ici, ici, ici, ici et là). Il a obtenu le statut de réfugié le 24 décembre 2015.

Mais il été poursuivi pour obstruction des voies ferrées en vertu d’une loi de 1861. Il vient d’être condamné à 9 mois de prison, qu’il a dans les fait effectués en détention préventive.

Pourtant, l’article 31 de la Convention de Genève sur les réfugiés prévoit qu’ils peuvent entrer par tout moyen sur le territoire d’un État pour y chercher protection. Il n’aurait donc pas dû être poursuivi et condamné.

Les juges ont argumenté sur la perturbation du trafic ferroviaire, mais aussi sur la menace terroriste et la sécurité nationale. La société Eurotunnel s’est félicitée du résultat du procès en raison de ses intérêts commerciaux.

Deux exilés iraniens qui avaient eux aussi traversé le Tunnel a pied ont été condamnés par le même tribunal à 14 mois de prison.

Et le droit d’asile a perdu.

https://www.theguardian.com/uk-news/2016/jun/22/sudanese-refugee-walked-through-channel-tunnel-pleads-guilty-abdul-haroun

https://www.theguardian.com/uk-news/2016/jun/22/abdul-haroun-prosecuted-rules-protect-refugees

 

 

 

Vive les violences policières !

04 samedi Juin 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, justice, violences policières

Regardez d’abord cette vidéo :

Sur les trois policiers qu’on voit jeter des « migrants » par-dessus la rambarde après les avoir molestés, un seul est passé en procès, le 24 mai. Le verdict a été rendu le 31 mai.

Le policier a été relaxé, le tribunal considérant que ses (leurs ?) gestes étaient légitimes et proportionnés.

http://actualites.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/23458-calais-poursuivi-violences-filmees-migrants-calais-vient.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20160601

Voili voilo.

Reste le procès portant sur la scène de la fin, quand un militant qui filme est plaqué au sol et lui aussi molesté – et la carte mémoire de sa caméra détruite, qui aura lieu 14 juin. Il est étonnant que les deux affaires aient été disjointes, puisqu’on peut penser que l’agression de ce militant qui était à distance en train de filmer était lié à la nature de la scène qu’il filmait. Mais comme il y a eu relaxe dans la première affaire, la destruction de la carte mémoire ne pourra pas être assimilée à la volonté de dissimuler un délit.

Voili voilo.

À propos de violences policières, voir aussi cette pétition. Elle se situe dans le contexte des manifestations contre la loi travail, mais la brutalité et l’impunité sont les mêmes. Pour rappeler que ça n’arrive pas qu’aux autres, et que nous devenons tou-te-s « migrant-e-s » quand nos gouvernants décident d’utiliser la violence.

https://www.change.org/p/pour-que-le-gouvernement-reconnaisse-les-violences-polici%C3%A8res

Voili voilo.

Elle est pas belle, la France ?

 

 

Squat du « Moulin blanc » : appel à soutien pour demain

31 jeudi Mar 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, délit de solidarité, Exilés, expulsion, justice, squats

Après une tentative rocambolesque d’audience hier mercredi, les huit personnes arrêtées dimanche dernier sur le toit du squat qui avait été ouvert dans les anciens locaux abandonnés depuis plusieurs années du Centre d’hébergement d’urgence « Le Moulin blanc » à Calais aura lieu demain vendredi à 14h.

L’ouverture de ce squat était une protestation contre la destruction de la partie sud du bidonville de Calais et l’expulsion de ses 3500 habitant-e-s (voir ici, ici, ici et là) et une occasion de rappeler le droit au logement pour toutes et tous.

Les personnes souhaitant les soutenir sont invitées vendredi 1er avril à partir de 13h30 devant le tribunal de grande instance de Boulogne/mer

https://goo.gl/maps/bw4fjhVT65S2

Le contentieux ne s’arrêtera en tout état de cause pas là, puisque la préfecture du Pas-de-Calais émet maintenant des Obligations de Quitter le Territoire Français (c’est-à-dire des décisions d’expulsions) contre les militants solidaires des exilé-e-s, ce qui concerne cinq des huit personnes arrêtées dimanche dernier.

Ce soir, jeudi 31 mars, se termine le trêve hivernale. Ce qui devrait entraîner 30 000 à 40 000 expulsions. Le droit au logement ne concerne pas que les exilé-e-s, et toute une partie de la population est frappée par la politique actuelle.

Différentes associations appellent à des manifestations à cette occasion ou ont publié des communiqués.

Le Secours catholique :

http://www.secours-catholique.org/actualites/mobilisations-contre-la-fin-de-la-treve-hivernale-0

Consommation Logement et Cadre de Vie :

https://blogs.mediapart.fr/edition/clcv-de-cote-dor/article/310316/fin-de-la-treve-hivernale-les-expulsions-sont-toujours-la-exigeons-un-moratoire

La Confédération Syndicale des Familles :

http://www.la-csf.org/spip.php?article973

Le Collectif des Associations Unies :

http://www.fnars.org/champs-d-action/hebergement-logement/actualites-accueil-hebergement-menu/6574-fin-de-la-tr%C3%AAve-hivernale-rendez-vous-le-30-mars-pour-une-mobilisation

Le Réseau Stop aux Expulsions Logement :

https://reselparis.wordpress.com/2016/03/31/bientot-la-fin-de-la-treve-hivernale-publie-sur-lobs-le-290316/

 

PARIS: Operation coup de poIng de la Fondation Abbe PierrePhoto RÉSEL.

Squat du « Moulin blanc » : péripéties d’un non-procès

31 jeudi Mar 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, délit de solidarité, Exilés, expulsion, justice, solidarité, squats

Huit personnes avaient été arrêtées sur le toit du squat ouvert dimanche dernier dans les locaux abandonnés où se trouvait anciennement le centre d’hébergement d’urgence du Moulin blanc (voir ici et là). L’ouverture de ce squat était une réponse à la destruction de la partie sud du bidonville de Calais et à l’expulsion de près de 3500 personnes (voir ici, ici, ici et là).

Trois personnes de nationalité française ont été libérées sous contrôle judiciaire en attente de l’audience qui devait avoir lieu aujourd’hui. Les cinq personnes de nationalité étrangère ont été placées en détention provisoire, les deux hommes au centre pénitentiaire de Longuenesse, près de Saint-Omer, les deux femmes à la maison d’arrêt de Sequedin, près de Lille.

Aujourd’hui jour de l’audience, les trois personnes libérées étaient présentes, les deux hommes détenus à Longuenesse avaient été amenés au tribunal sous escorte, mais aucune escorte n’avait été prévue pour les trois femmes détenues à Sequenin. Il leur a été proposé un procès par visioconférence, ce qu’elles étaient en droit de refuser, et ce qu’elles ont refusé. En effet, la comparution immédiate laisse très peu de temps pour préparer sa défense, et la rencontre avec l’avocat se fait en général au tribunal, juste avant l’audience, ce qui était là impossible.

L’audience a donc été repoussée à vendredi 1er avril, et les juges ont eu la sagesse de libérer tout le monde sous contrôle judiciaire, malgré le réquisitoire du procureur demandant le maintien en rétention.

Mais ce n’est pas tout. Les deux hommes de nationalité étrangère ont reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), la préfecture arguant qu’à partir du moment où ils étaient poursuivis ils étaient coupables d’un trouble à l’ordre public. Conception singulière de la présomption d’innocence. A priori les trois femmes n’auraient pas (encore ?) reçu d’OQTF.

C’est devenu une habitude de la préfecture du Pas-de-Calais de fulminer des OQTF à l’encontre de ressortissant-e-s d’autres pays européens solidaires des exilé-e-s. Suite à la manifestation du 23 janvier à Calais, trois manifestantes italiennes résidant en France avaient ainsi été placées en rétention pour être renvoyées en Italie. Suite aux violences policières qui ont eu lieu le premier jour de la destruction de la partie sud du bidonville de Calais (voir ici, ici, ici et là), deux bénévoles de l’association humanitaire L’Auberge des Migrants, un Britannique et une Allemande, avaient également été victimes d’une OQTF. Les tribunaux annulent ces décisions illégales de la préfecture, mais la menace reste, et la privation de liberté pour les personnes placées en rétention.

Le délit de solidarité (voir ici, ici, ici et là), sous des formes diverses, reste profondément ancré dans la tradition répressive française.

 

Délit solidarité

 

Bidonville : désamorçage, puis destruction

29 lundi Fév 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, justice, solidarité, violence

Mardi 23 février, l’État donne au tribunal administratif de Lille un certain nombre de garanties lui permettant d’obtenir la validation de son ordonnance d’expulsion, moyennant un certain nombre de réserves et de restrictions, comme l’engagement de procéder de manière progressive (attendu 12, page 15).

Vendredi 26 février, les ministres de l’intérieur et du logement reçoivent quelques associations. S’il est officiellement question des « centres de répit », les ministres assurent que l’évacuation du bidonville sera bien progressive et sans violence. Il s’agit de recréer le consentement qui a permis deux des trois destructions partielles du bidonville, pour construire le camp de container, et pour créer un no-mans-land (pour reprendre le terme des autorités) au sud et à l’ouest.

Lundi 29 février, la police et les bulldozers sont là pour commencer la destruction. La communication officielle annonce que seules les tentes et cabanes vides seront détruites. Dans les faits, la police et les bulldozers font déguerpir les habitant-e-s, et les cabanes ainsi vidées sont détruites. L’accès est interdit aux bénévoles et aux associations. Des arrestations de bénévoles présents dans le bidonville, parce qu’ils ou elles y vivent ou y étaient venu-e-s avant l’arrivée de la police, sont signalées. C’est grâce aux téléphones qu’ils est possible de savoir ce qui se passe et d’avoir des images (voir ici, ici et là).

 

Destruction bidonville 2016-02-29 2

Destruction bidonville 2016-02-29Photos prises par un bénévole présent sur les lieux.

Pétition en soutien à l’homme qui a traversé le Tunnel à pied

13 samedi Fév 2016

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Asile, Calais, Exilés, Frontière, justice, Royaume-uni

(Petition in English Bellow)

Le 4 août dernier, Abdul Haroun, un exilé soudanais, avait traversé le Tunnel sous la Manche à pied, déjouant les contrôles. Arrêté près de la sortie, il a été emprisonné et poursuivi en vertu d’une loi de 1861 sur les chemins de fer. Il a depuis été libéré dans l’attente de son procès, mais les poursuites n’ont pas été abandonnées (voir ici, ici et là). Sa situation témoigne d’une volonté des autorités de pénaliser le franchissement irrégulier de la frontière, que l’on retrouve aussi du côté français.

Une pétition est lancée par les soutiens britanniques d’Abdul Haroun pour que les poursuites à son encontre soient abandonnées.

https://www.change.org/p/attorney-general-jeremy-wright-qc-secretary-of-state-for-justice-michael-gove-mp-drop-all-charges-against-refugee-who-walked-through-the-channel-tunnel#petition-letter

 

(source : Migrants Rights Network)

« Pétition pour que les poursuites contre le réfugié du Tunnel sous la Manche soient abandonnées

Les soutiens d’un homme qui a obtenu le statut de réfugié au Royaume-uni, Abdul Haroun, disent que le poursuivre pour avoir traversé à pied le Tunnel sous la Manche n’est pas dans l’intérêt général. Ils ont lancé une pétition appelant le Parquet de la couronne à abandonner les poursuites à son encontre, le procès devant commencer le 20 juin, pendant la Semaine des Réfugiés.

Abdul, qui a obtenu l’asile de la part du Home Office la veille de Noël l’an dernier, doit comparaître devant le tribunal de Canterbury pour avoir prétendument provoqué une obstruction à une locomotive ou wagon après qu’il ait marché à travers le Tunnel sous la Manche pendant presque 12 heures, dans une obscurité presque totale, échappant à des trains à grande vitesse, avant d’être arrêté par la police britannique près de la fin du Tunnel à Folkestone.

Ses soutiens disent qu’en raison du fait qu’il n’existe pas de routes sûres et légales pour que les personnes demandant l’asile entrent au Royaume-uni, le Parquet de la couronne le poursuit en réalité pour entrée irrégulière. Selon eux, à la fois la législation internationale et les lois britanniques disent que le Royaume-uni ne doit pas poursuivre les réfugiés pour entrée irrégulière.

Vous pouvez signer la pétition ici. »

 

(from Migrants Rights Network)

« Petition to get Prosecution of Channel Tunnel Refugee Dropped

Supporters of a man granted asylum in the UK, Abdul Haroun, say prosecuting him for walking through the Channel Tunnel is not in the public interest. They have set up a petition calling on the Crown Prosecution Service to drop the case against him, which is due to start on 20 June during Refugee Week.

Abdul, who was granted asylum by the Home Office on Christmas Eve last year, is due to appear in court at Canterbury for allegedly causing obstruction to a railway engine or carriage after he walked through the Channel Tunnel for close to 12 hours, in near total darkness, evading high-speed trains, before being arrested by British police close to the end of the tunnel at Folkestone.

His supporters say that given that there are no safe or legal routes into Britain for people seeking refuge, in prosecuting Abdul Haroun for walking through the tunnel, the CPS is, in effect, prosecuting him for irregular entry. Both international and domestic law say Britain must not prosecute refugees for irregular entry, they say.

You can sign the petition here.

 

Abdul Haroun

 

 

Tribunal de Boulogne : c’est toujours mieux d’être français

26 mardi Jan 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, délit de solidarité, Exilés, justice, Liberté de circulation, rétention

À la fin de la manifestation de samedi dernier, une groupe de deux ou trois cents exilés va vers le port, quelques soutiens suivent, une partie des personnes réussissent à entrer dans le port, un groupe monte sur un bateau à quai. La police évacue le bateau.

Après un tri aux critères mystérieux, certaines personnes sont placées en garde-à-vue, et certaines d’entre elles déférées en comparution immédiate hier lundi devant le tribunal de grande instance de Boulogne/Mer. Quatre sont afghans, deux français, un soudanais, un syrien.

Les six exilés sont poursuivis en vertu de l’article L-5531-15 du code des transports :

« Est puni de six mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende le fait de s’introduire frauduleusement sur un navire avec l’intention de faire une traversée de long cours ou de cabotage international. »

Les deux Français sont poursuivis en vertu de l’article L-5531-16 du même code :

« Est puni de six mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende le fait de favoriser l’embarquement ou le débarquement d’un passager clandestin ou de le dissimuler.
Cette peine est doublée lorsque l’infraction est commise en bande organisée. »

Au départ avaient été évoquées des poursuites pour dégradation, il y a effectivement eu des grilles pliées pour entrer dans le port, mais aucun moyen de savoir par qui. Il a donc fallu trouver autre chose. Parmi les personnes qui sont entrées dans le port, certaines se seraient cachées, et le bruit court que certaines auraient réussi à passer en Angleterre cette nuit-là.

Mais les personnes qui sont montées en groupe sur un bateau à quai et en cours de déchargement, de manière visible, qui ont demandé à parler aux médias, quel espoir avaient-elles d’arriver à bord de ce bateau jusqu’au Royaume-uni ? Cet élan vers le port et vers un bateau à quai n’était-il pas d’abord un acte de revendication politique par rapport à leur volonté d’accéder au territoire britannique pour y reconstruire leur vie, en écho au slogan « no jungle » qui a retenti pendant la manifestation ?

Et c’est bien le sens politique de cet acte qu’il s’est agit ensuite d’effacer. Par le battage médiatique autour des « troubles » de fin de manifestation. Par les chefs d’inculpations retenus. Par le rôle de « facilitateurs » donné aux deux français dont le rôle réel n’a été que de suivre le mouvement. Comme si ces « migrants », sans doute pas encore bien entrés dans l’histoire, pour reprendre l’expression d’un ancien triste président, étaient incapables d’autonomie dans leurs actes et leur volonté. Comme s’il fallait des blancs pour les guider, ce qui renvoie aux débordements médiatiques sur les No Borders fomenteurs nécessaires de tous les troubles.

À propos de No Borders, on trouve sur le banc des accusés deux bénévoles de fraîche date venus participer à l’aide humanitaire à Grande-Synthe et Calais, l’un arrivé trois jours auparavant, et qui aura passé presque autant de temps en garde-à-vue et en détention préventive que sur le terrain.

Mais également derrière le chef d’accusation choisi se profile à nouveau la volonté de pénalisation du franchissement de la frontière. En effet, chaque nuit des exilé-e-s montent dans des camions qui s’embarquent dans des ferries, et en deviennent les passager-ére-s clandestin-e-s. Pénalisation qui s’oppose à l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui garantit le droit de quitter tout pays y compris le sien, et à la Convention de Genève, qui garantit aux réfugiés le droit de franchir toute frontière pour accéder au territoire de l’État dont ils demandent la protection.

Dépossédés de leurs actes, et bientôt dépossédés de la liberté de leurs corps. Les huit ont refusé la comparution immédiate, ce qui est de droit, et l’audience pour les juger a été fixée au 22 février. Les huit étaient sans domicile, mais avaient des attestations de personnes pouvant les héberger dans l’attente du procès, ce qui participe des garanties de présentation, garanties que la personne laissée libre se présentera à son procès. Les deux Français ont été libérés sous contrôle judiciaire. Les six étrangers ont été maintenu en détention jusqu’au procès. Un mois de prison pour des personnes présumées innocentes tant qu’elles n’ont pas été condamnées, alors qui des irrégularités ont été soulevées qui pourraient faire annuler toute la procédure.

À côté de cela, trois militantes italiennes ont été placées en rétention pour être expulsées vers l’Italie. Elles ne sont accusées de rien, sans quoi elles auraient été déférées elles aussi devant un tribunal. Elles jouissent comme citoyennes européenne de la liberté de circulation dans l’espace européen. Elles ont été enfermées dans un centre de rétention en raison de leur engagement politique, dans un parfait détournement de la loi.

 

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Des nouvelles de l’homme qui a traversé le Tunnel à pied

06 mercredi Jan 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Asile, Calais, Exilés, Frontière, justice, Royaume-uni

Dans la nuit du 4 août 2015, Abdoul Haroun était entré à l’intérieur du Tunnel sous la Manche. Bien que son entrée ait été détectée, il n’avait été arrêté que près de la sortie, au Royaume-uni. Il avait été emprisonné aussitôt, au titre d’une loi britannique de 1861 sur le chemins de fer (voir ici, ici et là). Ces poursuites participent d’une volonté de pénaliser le franchissement de la frontière et sa tentative, que l’on retrouve du côté français notamment avec un arrêté préfectoral détournant l’état d’urgence pour pénaliser la présence à pied le long de la rocade d’accès au port.

Or cette pénalisation du franchissement de la frontière contrevient à la Convention de Genève sur les réfugiés, qui prévoit que ceux-ci doivent pouvoir atteindre le territoire d’un État où ils peuvent trouver protection. L’enjeu dépasse donc une situation individuelle : le Royaume-uni, comme l’a fait la Hongrie, va-t-il criminaliser le franchissement de sa frontière, et donc criminaliser les personnes qui viennent sur son sol demander l’asile et ne peuvent pas y accéder par des moyens légaux ?

Élément nouveau, Abdoul Haroun vient d’obtenir le statut de réfugié au Royaume-uni, ce qui prouve la justesse de sa demande de protection.

Le jugement sera rendu le 18 janvier.

http://www.theguardian.com/world/2016/jan/04/sudanese-man-who-walked-into-the-uk-via-channel-tunnel-is-granted-asylum?CMP=twt_gu

En complément (éclairant) la réaction d’Eurotunnel :

http://www.nordlittoral.fr/accueil/eurotunnel-juge-regrettable-l-asile-accorde-au-ia0b0n272674?xtor=EPR-5&utm_source=mailing&utm_medium=email&utm_content=article-1&utm_campaign=newsletter-vdn

 

Refugees Welcome

Rafles et rétention : la justice annule les OQTF

23 mercredi Déc 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, droits, Exilés, Frontière, justice, politiques migratoires, rétention

La pratique d’arrêter des exilé-e-s à Calais pour les envoyer dans des centres de rétention partout en France, pour les relâcher le plus souvent après quelques jours, date d’il y a plus d’un an. Elle concernait principalement des nationalités « sensibles », pour lesquelles l’expulsion vers le pays d’origine est compliquée à mettre en œuvre (Soudan, Érythrée, Afghanistan…). Il s’agissait de petits groupes, aux alentours de cinq personnes. Beaucoup de Soudanais, qui semblaient particulièrement visés.

Avec la venue du ministre de l’intérieur à Calais le 21 octobre, la pratique a été décuplée. Il s’est agit de rafler une cinquantaine de personnes chaque jour, sur les lieux de passage ou lors de contrôles au faciès en ville et à la gare, de les envoyer dans des centres de rétention ayant une capacité suffisante, puis de libérer la plupart de ces personnes au bout de cinq ou six jours pour faire place à un nouveau groupe (voir ici, ici, ici, ici, ici et là).

Deux mois après, les rafles sont toujours quasi quotidiennes, mais les groupes ne sont plus d’une cinquantaine, mais de vingt à trente personnes.

La Contrôleuse Générale des Lieux de Privation de Liberté, après enquête, avait pointé l’illégalité de cet usage détourné de la rétention administrative.

Le tribunal administratif de Marseille confirme cette illégalité en annulant 37 Obligations de Quitter le Territoire Français.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/12/18/97001-20151218FILWWW00132-calaismigrants-la-justice-annule-des-arretes.php

Rien ne dit pour autant que la préfète du Pas-de-Calais arrête pour autant de violer la loi.

DSCN8762Départ vers une centre de rétention sur l’aéroport de Mark, à côté de Calais.

D’un bricolage calaisien à l’État d’urgence

30 lundi Nov 2015

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Calais, délit de solidarité, Droits de l'homme, Exilés, justice, solidarité

Jeudi 12 novembre, Calais, en fin d’après-midi. Un jeune homme sort d’un local associatif pour fumer une cigarette sur le trottoir. Des policiers en civil l’abordent, lui demandent ses papiers et l’arrêtent. Il fera 48h de garde-à-vue avant d’être placé en rétention provisoire pour être déféré devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer en comparution immédiate lundi 16 novembre. Comme c’était son droit, il a refusé la comparution immédiate, il est assigné à résidence en attendant son procès qui aura lieu le 14 décembre.

Ce jeune homme est accusé d’avoir été l’instigateur des tensions entre exilés et policiers qui ont eu lieu en début de semaine sur la rocade autoroutière menant au port de Calais et autour du bidonville. Dès le lundi, le ministère de l’intérieur et la hiérarchie policière, relayée par certains médias, accuse « l’ultra-gauche », et le mouvement No Border, d’être à l’origine de ces tensions qualifiées « d’émeutes ». Des bénévoles humanitaires britanniques avaient été arrêtés dans le bidonville dans la nuit de lundi à mardi, puis relâchés.

Cette réactivation du spectre de l’ultra-gauche à la veille de la COP 21 et des manifestations pour le climat était suspecte. L’avenir nous a prouvé que nous avions raison. L’État d’urgence a permis de passer de la tentative artisanale à Calais à l’interdiction de manifester et à des arrestations bien plus larges dans les mouvements écologistes.

Pour l’instant, la priorité du gouvernement est de faire taire les opposants politiques à l’occasion de la COP 21 – en s’occupant par la même occasion de quelques squats militants. On ne sait pas quelle serait la suite pour Calais. On ne peut qu’être pessimiste en suivant les propos tenus prônant la fermeture des frontières – comme si elles étaient ouvertes – et assimilant migrants et terroristes, au moins en puissance. On peut qu’être pessimistes pour ce qui concerne les militants que nous sommes quand on voit le retour en force ces derniers mois du délit de solidarité (voir ici, ici, ici et là).

 

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  • Hommage aux personnes exilées qui sont décédées en tentant d’atteindre l’Angleterre

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