• Accueil
  • À propos
  • Documents
  • Liens
  • Le point sur
  • Les cahiers
  • Newsletter

Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives de Tag: mineurs

Paris : rassemblement le 2 juin porte de la Chapelle

22 lundi Mai 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 9 Commentaires

Étiquettes

Asile, Calais, droits, Dublin, Exilés, hébergement, mineurs, Paris, politiques migratoires, solidarité

Pas plus que les précédentes, l’expulsion le 9 mai dernier des campements de la porte de la Chapelle à Paris, près du camp « humanitaire » (voir ici et là) mis en place par la mairie et l’État, n’a réglé quoi que ce soit. Les capacités d’accueil sont insuffisantes, la volonté d’accueil n’est pas au rendez-vous (voir ici, ici et là). Les droits des personnes ne sont pas respectés, et dès le soir de l’expulsion des exilé-e-s dormaient dans les mêmes parages dans des conditions encore plus précaires.

Alors que les interpellations se multiplient en lien avec les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là), le règlement européen Dublin III (voir ici, ici, ici, ici, ici et là), la situation des exilé-e-s à la frontière britannique, le collectif Solidarité Migrants Wilson invite à un rassemblement « revendicatif et festif » vendredi 2 juin de 18h à 23h porte de la Chapelle.

 

https://www.facebook.com/events/715311468648525/

« RASSEMBLEMENT LE 2 JUIN PORTE DE LA CHAPELLE

Nous invitons tous les Parisien.ne.s et les banlieusard.e.s, toutes les associations et les collectifs d’aide aux migrants à nous rejoindre
vendredi 2 Juin à partir de 18H00 à La Porte de la Chapelle
pour un rendez-vous revendicatif et festif.
Nous préparerons en musique le dîner tous ensemble avec les réfugiés.

Nous souhaitons interpeller les candidats aux élections législatives, les médias et l’opinion sur la situation à la Porte de la Chapelle, reflet des insuffisances et des drames qu’on retrouve sur tout le territoire.

Faites passer le mot à toutes les personnes sensées de votre entourage et à vos amis, tous les musiciens et les artistes sont les bienvenus quel que soit leur style, et toutes les petites mains pour cuisiner.
Venez surtout avec tout votre cœur et l’ouverture pour rencontrer et échanger 🙂

Tous ensemble, nous interpellerons les pouvoirs publics et demandons aux candidat.e.s aux législatives de se joindre à notre rassemblement et préciser de quelle manière ils comptent contribuer à faire appliquer les points suivants :

– La prise en charge par les autorités publiques de l’accueil des enfants et adultes migrants dans le respect de la dignité et des droits humains.

– Un plan d’urgence pour cet été, pour assurer les besoins élémentaires (nourriture hébergement et accès aux soins) et éviter des morts.

– L’application réelle du droit d’asile (Possibilité de déposer effectivement sa demande d’asile en France, l’arrêt des renvois vers des pays où l’intégrité des personnes n’est pas garantie. La remise en cause des accords de Dublin)

– Le respect des lois par ses représentants (la loi sur la protection des mineurs n’est pas appliquée et à Paris des centaines d’enfants et d’adolescents ne sont pas pris en charge. La Convention de Genève, et les accords de relocalisation, entre autres ne sont pas respectés)

– L’arrêt de la criminalisation de la solidarité sous quelque forme que ce soit. Les procès de personnes aidant les migrants se multiplient ainsi que les interdictions de distribution de nourriture. A Paris, les personnes distribuant la nourriture sont régulièrement soumises à des intimidations. »

 

Photo : collectif Solidarité Migrants Wilson.

Quand le conseil départemental délaisse les mineurs (suite)

25 mardi Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Calais, Exilés, mineurs, violence

La distribution de repas d’hier soir lundi s’était terminée par l’intervention policière quotidienne (voir ici, ici et là) entrave à l’activité humanitaire mais aussi entrave à l’application d’une décision de justice, celle du tribunal administratif de Lille suspendant les arrêtés municipaux antI-repas. Mais elle s’est aussi terminée sur des bagarres entre adolescents ayant consommé trop d’alcool. La police s’est prudemment repliée et a laissé les bénévoles et les exilés gérer la situation.

Les bagarre se sont amplifiées pendant la nuit. Les bénévoles présent-e-s, d’Utopia 56, de Salam et de la Cabane juridique, n’ont pas pu faire grand’ chose d’autre que de véhiculer les premiers blessés vers l’hôpital en attendant l’arrivée tardive des pompiers. La police est essentiellement intervenue à distance, en tirant des grenades lacrymogènes (et des grenades assourdissantes selon certains témoins).

Ces bagarres ont principalement impliqué des adolescents. Plusieurs dizaines de mineurs vivent dehors, dans des conditions extrêmement précaires, dans un environnement de violence, et sont confinés dans les interstices péri-urbains par l’action même des associations sensées les aider.

L’Aide Sociale à l’Enfance, qui est sous la responsabilité du président du conseil départemental, et qui a l’obligation de protéger les mineur-e-s en danger, est aux abonnés absents. France Terre d’Asile, qui est missionné par le département pour aller à la rencontre de ces jeunes, est invisible.

La consommation d’alcool a augmenté ces derniers temps, tandis que l’augmentation du nombre de personnes rend plus problématique l’accès à des services de base, douches, accueil de jour. La situation était donc devenue explosive, elle a explosé la nuit dernière, pour les plus jeunes.

 

Goya : Saturne dévorant un de ses enfants.

Le président du conseil départemental, la police et les mineurs qui trinquent

24 lundi Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Calais, Exilés, harcèlement policier, mineurs, solidarité

Distribution de repas, zone industrielle des Dunes, lundi 24 avril, 18h. Beaucoup de monde, beaucoup d’Afghans, pas mal de mineurs, surtout d’Afrique de l’est. Arrivée d’une voiture de police. Les policiers deviennent un peu intrusifs, mais une courte averse les fait rentrer dans leur voiture. La distribution aurait pu bien se passer (voir ici, ici, ici, ici et là).

La pluie cesse, Les policiers reviennent un peu plus nombreux, et surtout beaucoup plus excités. Ils se ruent d’abord, flashball au poing, pour éteindre les quelques braises d’un feu que des exilés avaient allumé un peu avant la distribution, plus pour se rassembler autour que pour se réchauffer. Ils se ruent ensuite vers deux véhicules qu’ils jugent probablement garés étrangement, et dont ils photographient les plaques d’immatriculation. Le propriétaire d’un des véhicules subit un contrôle d’identité.

Rien de tel que la mesquinerie pour saper l’autorité, et la situation commence à nous faire deviner sous les uniformes de dangereux anarchistes tout attachés à décrédibiliser les institutions.

Les policiers persistent donc dans l’effort. Jugeant que la situation culmine dans l’intolérable, il jugent urgent d’appeler des renforts. Surviennent donc par ordre d’apparition la BAC (Brigade Anto-Criminalité), puis les CRS.

Il devient alors loisible de procéder à des contrôles d’identité. De bénévoles, surtout quand ils ou elles filment l’intervention policière. Des mineurs sont mis à l’écart et gratifiés de palpations de sécurité ainsi que d’une proposition de mise à l’abri à Saint-Omer, à trente kilomètres de Calais. Les mineurs ayant décliné l’offre, ils sont relâchés, la police ne va pas s’encombrer la vie à signaler des mineurs en danger à l’aide sociale à l’enfance et au procureur de la république.

Certains des mineurs avaient beaucoup bu, et avec le stress lié à la pression policière, commencent à se battre. N’écoutant que leur courage, les policiers se replient sous le couvert de leurs flashballs, et laissent les bénévoles et les potes desdits mineurs gérer la situation. Voyant que la situation de stabilise – ou pas – ils montent dans leurs véhicules et partent. Non sans avoir arrêté un mineur qui leur avait fait un fuck. Il est actuellement en garde-à-vue.

Clou de la représentation, en partant un policier balance à une bénévole : « vous pourriez quand même les empêcher de boire ».

Sans doute un autre anarchiste, qui ne croit ni aux institutions ni aux lois faisant obligation à l’aide sociale à l’enfance sous l’autorité du président du conseil départemental de protéger les mineurs en danger.

Ou un réaliste : vous en connaissez, vous des présidents du conseil départemental socialistes qui se souvient des mineur-e-s isolé-e-s étranger-ère-s ? Vous n’avez qu’à voir à Paris, alors dans le Pas-de-Calais…

Et vous savez qu’il y a plus de mineurs à la rue dans la France d’aujourd’hui qu’il n’y en avait dans la Roumanie post-Ceaucescu ?

 

Jacques Callot : La Tentation de Saint-Antoine.

Quand les autorités hésitent et cognent

21 vendredi Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 11 Commentaires

Étiquettes

Calais, Exilés, harcèlement policier, mineurs, solidarité, violences policières

Suite à la récente saisine du Défenseur des Droits et de la Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté de nombreux faits de violence et de violations des droits, en particulier à l’encontre de mineur-e-s, et aux questions des médias sur le harcèlement policier à l’occasion des distributions de repas (voir ici, ici, ici, ici et là), les choses ont paru se calmer. Pendant deux ou trois jours, la police a été présente à proximité des distributions de repas, mais sans les interrompre ni procéder à des contrôles et des arrestations sur les lieux mêmes.

Ce calme était sans doute l’attente des consignes, et les consignes sont arrivées, sans qu’on sache à quel niveau sont prises les décisions.

Hier soir, la distribution de repas a été interrompue par de fourgons de CRS gyrophare allumé, sous la supervision de responsables du commissariat de Calais. Ils on déclaré que la distribution était terminée puis ont procédé à un contrôle d’identité des exilé-e-s, dont certain-e-s étaient encore en train de manger, suivi de quatre arrestations, dont un mineur à peine adolescent qui a été traîné sur deux cents mètres par six CRS. Au-delà de la brutalité voulue, les mineurs n’ont pas à justifier de la régularité de leur séjour, ils sont en situation régulière parce que mineurs, il n’y avait donc pas de base légale à son arrestation. Les quatre exilés arrêtés ont été relâchés rapidement, ce qui montre que leur arrestation n’avait pas d’autre but qu’une démonstration de force.

Plus tard, une équipe de bénévoles de l’association Salam a été contrôlée, identités et véhicule. Les policiers, agressifs, leur ont dit qu’ils et elles n’avaient pas le droit de distribuer du thé dans ce secteur ni le droit de rester là (nous sommes pourtant sur la voie publique).

Des bénévoles de l’association Utopia 56 qui faisait une maraude nocturne a été contrôlée pendant plus deux heures et demie, identité et véhicule. Lors d’un contrôle d’identité, la personne ne peut être empêchée d’aller et venir que le temps strictement nécessaire au contrôle. Au-delà, il s’agit d’une privation de liberté qui relève d’un autre cadre encadré par la loi. Les bénévoles ont donc été empêchés d’aller et venir de manière tout-à-fait illégale.

Au même moment, les CRS faisait une battue dans les parties boisées de la zone industrielle des Dunes, chassant les migrants. Ils ne voulaient sans doute pas que les bénévoles soient témoins de ce qu’ils faisaient. On ne sait pas encore s’il y a eu des arrestations.

 

Turner : Ulysse se moquant de Polyphème.

Incendie du camp de Grande-Synthe : mineurs à l’abandon

13 jeudi Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 4 Commentaires

Étiquettes

Calais, droits, Dunkerque, Exilés, mineurs

Le camp de réfugié-e-s de Grande-Synthe, près de Dunkerque, était un objet contradictoire. Il avait été créé par la municipalité et Médecins Sans Frontières pour répondre à une situation matérielle désastreuse sur le site où se trouvait auparavant et depuis plusieurs années un campement d’exilé-e-s. Situation désastreuse en raison de l’augmentation très rapide du nombre d’exilé-e-s, passé de moins de cent personnes au printemps 2015 à près de trois mille en novembre de la même année. Mais aussi en raison de l’intervention de l’État, la police contrôlant les accès et bloquant l’apport de tentes et de matériaux permettant de construire des abris (voir ici et là). L’État a tenté d’empêcher l’ouverture du nouveau camp de réfugié-e-s aux normes internationales (voir ici et là), puis a accepté de le financer et a changé les règles d’accueil, selon une logique de déni que de nouvelles personnes puissent arriver et que la capacité d’accueil doivent accompagner les variations du nombre de personnes accueillies (voir ici, ici, ici et là). Or, après une baisse pendant plusieurs mois, le nombre de personnes a doublé à la suite de la destruction du bidonville de Calais fin octobre 2016. Depuis, la situation s’est dégradée, jusqu’à l’incendie final dans la nuit du 10 au 11 avril derniers. Au-delà de ces vicissitudes, la question reste posée s’il faut créer des camps de réfugié-e-s en France, l’un des pays riches de la planète, où existent déjà des dispositifs d’accueil aussi bien pour les demandeur-se-s d’asile et réfugié-e-s, les mineur-e-s ou les personnes sans logis.

On savait qu’il y avait des mineur-e-s isolé-e-s dans l’ancien campement, sur le site du Basroch, mais leur visibilité est devenue plus grande avec la création du camp de réfugié-e-s sur le site de la Linière, au moins pour les associations qui y intervenaient. Parce que dans ce camp financé par l’État, qui a missionné pour le gérer une association, l’AFEJI, active entre autres dans le domaine de la protection de l’enfance, les mineur-e-s isolé-e-s sont resté-e-s mêlé-e-s aux adultes et en dehors de tout cadre de protection. Comme si dans ce camp de réfugié-e-s la loi française ne s’appliquait pas (voir ici et là).

Et quand le camp brûle suite à des confrontations violentes entre exilé-e-s, aucune mesure n’est prise pour les mineur-e-s. Les un-e-s ont été relogé-e-s dans des gymnases, mélangé-e-s avec les adultes, toujours hors de tout cadre légal. Les autres se sont dispersé-e-s, ont simplement disparu, sans aucun suivi.

Quatre associations pressent le gouvernement britanniques d’accueillir dans l’urgence ceux et celles de ces mineur-e-s qui pourraient entrer légalement au Royaume-uni si les procédures le permettant étaient en place :

http://www.helprefugees.org.uk/news/charities-call-government-urgently-transfer-80-children-dunkirk-ruins-uk/

Elles constatent aussi que « actuellement aucune mesure n’a été prise par les autorités françaises ou britanniques pour un hébergement sûr des enfants non accompagnés du camp de Dunkerque, créant un risque réel que les enfants disparaissent dans le chaos. »

 

Victor Hugo : Paysage aux trois arbres.

Mineurs de Calais au Royaume-uni

11 mardi Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Calais, droits, Exilés, Frontière, mineurs, Royaume-uni

Il s’agit d’une note courte, de quatre pages, rédigée par Greater Manchester Immigration Aid Unit (Unité d’Aide Immigration du Grand Manchester), sur les mineurs arrivés de Calais dans la région de Manchester.

Elle présente les conditions d’accueil au Royaume-uni et les difficultés rencontrées par les jeunes concerné-e-s, ce qui est intéressant pour notre compréhension et pour les informations que nous donnons aux mineur-e-s sur ce qui les attend de l’autre côté de la Manche.

Elle revient aussi sur les traces psychologiques, dont ces enfants peuvent être porteurs, des violences subies sur le parcours, en particulier à Calais. Parmi ces violences, la destruction du bidonville – du lieu où ils habitaient – et pour ceux envoyés dans les CAOMI (Centres d’Accueil et d’Orientation pour mineurs – voir ici, ici, ici, ici et là) l’incertitude quant à leur avenir dans laquelle ils ont été laissés dans ces centres.

Elle nous donne aussi une information importante pour notre perception de la situation à la frontière. Sur 40 mineur-e-s venu-e-s de Calais qui se sont adressé-e-s au GMIAU en janvier et février 2017, 18 ont passé la frontière dans le cadre de procédures légales, 22 ont passé illégalement la frontière. Au niveau des arrivées en passant légalement la frontière, on est dans le contexte de la procédure mise en place par le Home Office à l’occasion de la destruction du bidonville de Calais. On est aussi dans un contexte où les autorités françaises et britanniques proclament que la frontière est étanche et impossible à franchir illégalement.

Ce qui pose une série de questions. Même quand les autorités britanniques mettent en place une procédure extraordinaire permettant à des mineur-e-s d’accéder légalement au territoire britannique, plus de la moitié des mineur-e-s (sur les 40 dont la situation sert de base à la note du GMIAU) y entre illégalement.

Mais dans le même temps, si à un moment donné presque la moitié des mineur-e-s ont pu accéder légalement au territoire britannique sur la base de critères liés à la législation européenne (règlement Dublin III) et à une décision du parlement britannique (amendement Dubs), les procédure mises en place ne devraient-elles pas être pérennes ?

Or, aujourd’hui, rien n’est en place pour que les exilé-e-s mineur-e-s bloqué-e-s à Calais puissent accéder aux procédures leur permettant d’entrer légalement au Royaume-uni. La seule possibilité existante, aujourd’hui, c’est de se cacher dans les camions.

 

Vous pouvez télécharger la note du GMIAU (en anglais) ici.

 

Richard Estes : Le Camion de glaces.

 

Intimidation policière : un militant arrêté pendant une rafle

30 jeudi Mar 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, Exilés, harcèlement policier, mineurs, solidarité

Rafles, violences physiques et verbales, gazage des personnes et des couvertures, tel est le quotidien pour les exilé-e-s à Calais. Alors des militant-e-s essayent d’être là, caméra à la main, pour témoigner.

Ce matin vers 8h, rafle d’un groupe d’une trentaine d’exilés qui dormaient enroulés dans des sacs de couchage ou des couvertures, sur un tas de gravier. La plupart sont mineurs. Une vingtaine d’entre eux sont arrêtés.

Un militant de la Cabane juridique de Calais filme la scène. Il est arrêté et placé en garde-à-vue pour « occupation d’un terrain privé en vue d’y installer un domicile » (rappelons qu’il s’agit d’un tas de gravier dans un zone industrielle).

Si les exilés arrêtés ont été relâchés, Renaud est toujours en garde-à-vue à l’heure où nous écrivons.

Vous pouvez le soutenir en téléphonant au commissariat pour demander de ses nouvelles : 03 21 19 13 17. Merci par avance.

 

Deux nouvelles expulsions programmées vers le Soudan

21 mardi Mar 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 6 Commentaires

Étiquettes

Calais, Exilés, expulsion, mineurs, Soudan

Il s’agit d’un mineur soudanais qui quitte le foyer où il était pris en charge en France pour tenter sa chance vers le Royaume-uni. Il est arrêté, dit qu’il est majeur pour éviter d’être renvoyé en foyer. Du coup, il est enfermé en rétention, au centre de Oissel près de Rouen, qui est souvent utilisé pour les expulsions vers le Soudan parce que les tribunaux de Rouen remettent moins en cause que d’autres les décisions de l’administration.

Il est enfermé en rétention alors que mineur (rappelons que légalement tout mineur est en situation régulière sur le territoire), et il risque d’être expulsé au Soudan.

http://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/metropole-rouen-normandie/rouen/rouen-mineur-soudanais-somme-quitter-territoire-1215185.html

 

Il s’agit d’un homme soudanais, à peine arrivé en France, arrêté à la gare de Marseille Saint-Charles, qui n’a pas eu le temps de faire les démarches pour demander l’asile, dont la demande d’asile au centre de rétention est traitée selon une procédure expéditive et rejetée. Il a refusé une première fois d’embarquer à bord d’un vol pour Khartoum. Un nouveau vol est programmé pour ce mercredi 22 mars.

 

Voici un texte diffusé par les personnes qui le soutiennent :

http://mars-infos.org/au-cra-de-marseille-on-prepare-une-2192

« Depuis le 13 février Ahmed, réfugié Soudanais, interpellé à la gare saint Charles en descendant du train à peine quelques heures après son arrivée en France, est détenu*** au centre de rétention administrative de Marseille.

LES AUTORITÉS FRANÇAISES SE MOBILISENT POUR ORGANISER SON EXPULSION.
ELLES ONT POUR CELA LE SOUTIEN TOTAL DES AUTORITÉS SOUDANAISES QUI ONT DÉLIVRÉ UN LAISSER-PASSER CONSULAIRE – document qui permet l’expulsion de la personne qui ne présente pas de documents d’identité officiels.

Ahmed issu d’une minorité persécutée par l’Etat de Khartoum et est cherché par le gouvernement de Khartoum. Il risque la mort si il est remis entre les mains des autorités de cet Etat.

Mais le préfet, ses hiérarchiques inférieurs et supérieurs, l’Etat, les agents et les juges, n’y voient pas d’inconvénient. «Pas de grief» dans le jargon judiciaire.

Selon de le représentant de la préfecture : « Tout va bien au Soudan, le problème c’est le Darfour, y a deux Soudans, on est un pays civilisé, quand même, il faut pas se méprendre, on renvoie «dans des pays sûrs». «Le Soudan est un pays sûr». On renvoie à Khartoum. »

Peu importe le fait que le gouverneur de cet état soit poursuivi pour crimes contre l’humanité, génocide et crimes de guerre. Peu importe que si Ahmed a dû partir c’est bien en raison de persécutions de ce même Etat qui, bien sûr, va le «réadmettre», comme il réadmet tous les opposants au régime qui lui sont présentés par la France.
Pour la prison, la torture, l’exécution.

Mais ça, c’est des histoires, n’est ce pas? Les doutes comme les consciences sont vite évacués par le désormais classique : monsieur est un migrant économique. Pourquoi? «Ça se voit». La Justice tranche : «ça se voit».

Une première expulsion a été tentée la semaine passée, Ahmed a refusé de monter dans l’avion. Sa détention au CRA a été prolongée pour permettre une nouvelle tentative d’expulsion dans un prochain avion prévu dans la semaine prochaine. Il a déposé une demande d’Asile dans le CRA – qui a été refusée par l’OFPRA (dont les taux déjà exhorbitants de refus sont aggravés en rétention). Or,il faut savoir qu’aucune demande d’asile a été accordée depuis le CRA jusqu’à présent. Cela veux dire que Ahmed n’a jamais eu la possibilité de demander l’asile en France. Il a fait appel à la décision auprès de la CNDA mais cet appel n’est pas suspensif, et il peut être déporté à tout moment. Et qu’après la CNDA lui accorde le statut de réfugié. Trop tard. Tant pis ?

L’autre jour, un ami érythréen dit : « ils feraient mieux de nous tuer ici, directement, que de renvoyer là bas. Surpris, on demande pourquoi, et l’ami répond, parce que là bas, la mort, c’est certain. Si ils les tuaient ici, au moins, les familles, elles sauraient ce qui est arrivé, elles pourraient retrouver le corps, faire le deuil. Là-bas, tu ne sauras jamais comment … »

La reprise des expulsions vers le Soudan comme l’Afghanistan ne sont pas anodines – elles s’inscrivent dans un contexte de délégitimation croissante des demandeurs d’asile et d’un croissant refus de leur accorder la protection asilaire. Or, afghans et soudanais composent les deux communautés nationales qui demandent le plus l’Asile en France.
D’où l’intérêt de lever le tabou au sujet de leur déportation.

une fois de plus, c’est sous notre nez dans les rides de notre ville, là, nulle part et pourtant un nœud du monde mondialisé, un nœud de la violence institutionnelle, administrative et banale, de l’infinie et indicible violence nationale, boulevard des peintures, au Canet à cinq minutes du métro Bougainville, Marseille, quatorzième.

une fois de plus c’est dans notre nom, notre nom du silence, le nom de ceux qui sont identifiés française et français, de ceux qui sont identifiés «légaux» au séjour,

jusqu’à quand ?

Si Ali refuse sa seconde expulsion, il risque d’être jugé pour « refus d’obtempérer à une décision de justice ». Et condamné à la prison. Après la prison, retour au CRA, retour à l’expulsion.

Si Ali accepte son second expulsion, il va être remis aux autorités soudanaises, qu’il a fui. Il va être remis à la mort.

Tu vois le paysage ?

(*** Pour information : Cette détention s’apparente à une détention illégale, par dessus le marché. Si nous pouvons passer sur l’illégalité en défendant l’illégitimité totale de la détention et de la déportation – la justice française ne le peut pas, en théorie. Deux juges (Juge des Libertés et de la Détention, Juge Administratif au Tribunal Administratif) cautionnent la légalité de la décision d’expulsion et de la décision de maintien en CRA. Or, les lois nationales, européennes comme les conventions internationales prescrivent que toute personne a le droit de formuler une demande d’asile. Arrivant dans le pays, un demandeur d’asile intercepté par la police française ne doit donc pas être placé en CRA mais envoyé à un rdv avec la préfecture pour enclencher ses démarches.
UNE PERSONNE ARRETEE pour la premiere fois PAR LA POLICE FRANÇAISE QUI N’A PAS ENCORE D’OQTF DOIT POUVOIR DEMANDER L’ASILE PENDANT L’INTERPELLATION OU PENDANT L’AUDITION AU COMMISSARIAT ET DONC ÊTRE RELACHÉE faire ses démarches en milieu libre). »

 

Pour mémoire, la situation des droits de l’homme au Soudan exposée par Human Rights Watch :

https://www.hrw.org/fr/news/2016/09/08/lettre-concernant-la-situation-des-droits-de-lhomme-au-soudan

 

Face à la mer

19 dimanche Mar 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Calais, Exilés, mineurs, solidarité

Sur les mille neuf cents cinquante mineur-e-s expulsé-e-s du bidonville de Calais et jeté-e-s dans le chaos des CAOMI (Centres d’Accueil et d’Orientation pour mineurs – voir ici, ici, ici, ici et là), plus de la moitié, plus de mille, ont disparu sans laisser de trace, et sans faire l’objet d’aucune mesure de protection.

Aujourd’hui, les mineur-e-s qui sont à Calais, revenu-e-s des CAOMI ou nouvellement arrivé-e-s, sont à la rue, dorment enroulé-e-s dans des couvertures, sont gazé-e-s et harcelé-e-s par la police.

Certain-e-s ont de la famille au Royaume-uni et pourraient passer légalement la frontière. Mais l’information, l’accompagnement et les démarches administratives sont rendus plus difficile par la traque policière et la fermeture du bureau d’enregistrement des demandes d’asile à la sous-préfecture de Calais.

Ce dimanche matin, comme l’année dernière, une action d’interpellation des autorités a eu lieu sur la plage de Calais, face à la mer et aux côtes anglaises, à l’initiative de l’artiste calaisienne Veronika Boutinova.

« Lancer de bébés 2017

Une jolie bande de mariées cette année, Calaisiennes, Lilloises, comédiennes, citoyennes qui se sont jointes à moi pour l’action « J’épouse la cause des migrateurs et des Mineurs Isolés Etrangers ».

Nous avons marché vers la mer et l’Angleterre pour interpeller par-delà les vagues féroces Theresa May sur le rapprochement familial des enfants dans la migration qui désirent rejoindre leur père, leur mère, leurs frères ou oncles vivant sur le territoire britannique. »

 

Calais : la journaliste Haydée Sabéran, une salariée du Secours catholique et sept mineurs arrêtés devant les douches

15 mercredi Fév 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 11 Commentaires

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, Exilés, harcèlement policier, mineurs, solidarité

Comme si la préfète du Pas-de-Calais voulait célébrer sa promotion comme préfète de la région Normandie (http://www.lavoixdunord.fr/119050/article/2017-02-15/la-prefete-fabienne-buccio-quitte-le-pas-de-calais), après une nouvelle expulsion d’un Soudanais au Soudan et le risque d’expulsion d’un Érythrée vers ce même pays, une opération de police qui allie la chasse aux mineurs, la chasse aux personnes solidaires et la chasse aux journalistes.

La mise en place par le Secours catholique de douches pour les exilé-e-s sans-abris avait déjà déclenché l’hostilité de la mairie de Calais (voir ici et là). L’État se lance maintenant dans la course contre les douches. Cet après-midi, trois fourgons de CRS sont garés en face de l’entrée. À l’arrivée de la fourgonnette du Secours catholique, les policiers contrôlent et arrêtent les personnes présentes, sept mineurs qui viennent prendre une douche, Mariam Guerey, salariée du Secours catholique, et Haydée Sabéran, journaliste à Libération, qui couvre le terrain calaisien depuis de nombreuses années.

https://twitter.com/HaydeeSaberan

Lors de tout contrôle, les CRS réfèrent à leur hiérarchie par radio. L’arrestation des mineurs, de la salariée du Secours catholique et de la journaliste a donc été validé par la hiérarchie. Toutes ces personnes ont été emmenées à la brigade s’occupant de la répression des activités des « passeurs », ce qui veut dire que pesaient sur la salariée du Secours catholique et sur la journaliste dans l’exercice de leurs fonctions les charges prévues par l’article L 622-1 du CESEDA (Code de l’Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile) qui prévoit que « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 Euros ».

Alors bien sûr, à l’arrivée au commissariat, le ton a changé, la possible garde-à-vue s’est transformée en audition libre, et tout le monde a été relâché – relâché pour les mineurs, ça signifie non seulement ne pas avoir pris de douche, mais se retrouver à la rue, ce qui est symptomatique de la manière dont la police considère la protection de l’enfance en danger (voir ici et là).

Il n’en reste pas moins que la menace est claire, tant pour les personnes solidaires que pour les journalistes, à partir du moment où une journaliste connue n’est pas dans les parages.

Le combat pour l’accès à l’hygiène de base continue, puisque la mairie de Calais vient de publier un arrêté interruptif des travaux, qui est caduc puisque les douches sont installées et qu’aucuns travaux ne sont au cours. Ça fera tout au moins du contentieux qui donne l’impression de faire quelque chose, et entrave d’autant la solidarité.

 

tractopelle-grue-construction2Yang Yongliang : From the New World (détail).

 

← Articles Précédents

Passeurs d’hospitalités

Passeurs : font circuler la parole, et relient les êtres et les rives.

Hospitalités : les mille formes de l'accueil et de la rencontre entre les êtres.

Le bloguistan des Passeurs d’hospitalités

  • Passeurs d’hospitalités – English
  • Exilés dans les Balkans (fr)
  • Exiles in the Balkans (en)
  • Lampedusa – une île

Contact :

passeurs.dhospitalites (at) laposte.net

Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et être notifié par email des nouvelles publications.

Abonnement flux RSS

  • RSS - Articles

Articles récents

  • DECEMBRE 2022 A CALAIS
  • NOVEMBRE 2022 A CALAIS
  • Une cinquantaine de soutiens entravent de nouveau l’expulsion du campement rue du Beau Marais à Calais
  • Blocage d’une opération d’expulsion quotidienne sur un lieu de vie à Calais
  • La marionette Amal arrivera bien à Calais Dimanche 17 octobre
  • A Calais, trois personnes entament une grève de la faim pour demander l’arrêt de la politique de harcèlement envers les personnes exilées.
  • « Ayez pitié des passants » Lettre d’un exilé de passage, sur la route de l’Angleterre
  • A Calais, suite au décès de Yasser, les personnes exilées appellent à une manifestation pour la paix.
  • Pour la collecte des déchets sur les lieux de vie des personnes exilées du Calaisis.
  • Hommage aux personnes exilées qui sont décédées en tentant d’atteindre l’Angleterre

Archives

  • janvier 2023
  • décembre 2022
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • août 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • mars 2020
  • mai 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • septembre 2017
  • août 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • janvier 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • octobre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • février 2016
  • janvier 2016
  • décembre 2015
  • novembre 2015
  • octobre 2015
  • septembre 2015
  • août 2015
  • juillet 2015
  • juin 2015
  • mai 2015
  • avril 2015
  • mars 2015
  • février 2015
  • janvier 2015
  • décembre 2014
  • novembre 2014
  • octobre 2014
  • septembre 2014
  • août 2014
  • juillet 2014
  • juin 2014
  • mai 2014
  • avril 2014
  • mars 2014
  • février 2014

Articles récents

  • DECEMBRE 2022 A CALAIS
  • NOVEMBRE 2022 A CALAIS
  • Une cinquantaine de soutiens entravent de nouveau l’expulsion du campement rue du Beau Marais à Calais
  • Blocage d’une opération d’expulsion quotidienne sur un lieu de vie à Calais
  • La marionette Amal arrivera bien à Calais Dimanche 17 octobre
  • A Calais, trois personnes entament une grève de la faim pour demander l’arrêt de la politique de harcèlement envers les personnes exilées.
  • « Ayez pitié des passants » Lettre d’un exilé de passage, sur la route de l’Angleterre
  • A Calais, suite au décès de Yasser, les personnes exilées appellent à une manifestation pour la paix.
  • Pour la collecte des déchets sur les lieux de vie des personnes exilées du Calaisis.
  • Hommage aux personnes exilées qui sont décédées en tentant d’atteindre l’Angleterre

Archives

  • janvier 2023
  • décembre 2022
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • août 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • mars 2020
  • mai 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • septembre 2017
  • août 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • janvier 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • octobre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • février 2016
  • janvier 2016
  • décembre 2015
  • novembre 2015
  • octobre 2015
  • septembre 2015
  • août 2015
  • juillet 2015
  • juin 2015
  • mai 2015
  • avril 2015
  • mars 2015
  • février 2015
  • janvier 2015
  • décembre 2014
  • novembre 2014
  • octobre 2014
  • septembre 2014
  • août 2014
  • juillet 2014
  • juin 2014
  • mai 2014
  • avril 2014
  • mars 2014
  • février 2014

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Passeurs d'hospitalités
    • Rejoignez 956 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Passeurs d'hospitalités
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…