Trois jours après le début du confinement général, toujours aucune mise à l’abri n’a été décidée pour les nombreux exilés dans les campements du littoral nord.

Mercredi, la préfecture des Haut de France a annoncé la mise en place « dans les prochains jours » d’une procédure de détection et d’orientation des cas suspects vers des centres de « desserrement », mais uniquement chez les personnes présentant déjà des symptômes. Lors d’une réunion à distance, jeudi 19 mars, la sous préfecture a confirmé ce choix. Une mise à l’abri préventive pour ceux vivants dans ces camps insalubres n’est donc pas envisagée.

Alors que les exilés ne sont autorisés à se déplacer qu’aux alentours du campement au titre du confinement, Antoine Nehr, coordinateur au sein de l’association Utopia 56, dénonce la poursuite de la politique répressive du gouvernement. « Les evictions du terrain continuent. Depuis plusieurs jours, les gens n’ont plus accès à l’électricité car elle a été coupée. Le seul accès actuellement reste les générateurs amenés par les associations. C’est d’autant plus inquiétant que les téléphones portables sont plus nécessaires que jamais : pour obtenir des informations, appeler le Samu et rester en contact avec ses proches. »

« Même dans un contexte de crise, les autorités continuent d’appliquer cette politique extrêmement hostile qui met en danger la vie de plusieurs centaines de gens. La situation s’empire au moment où il est urgent de demander un hébergement digne pour ces personnes, déplore-t-il. C’est incompréhensible ».