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Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives Mensuelles: octobre 2016

Calais – les amis, ne partez pas

30 dimanche Oct 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, solidarité

Calais donne une impression de vide après la destruction du bidonville. Sûr, ce n’est plus « the place to be ». Pourtant, il reste un peu moins de deux mille cinq cents exilé-e-s (mille huit cents mineurs dans le camp de containers, quatre cents femmes et enfants dans le centre Jules Ferry, un nombre indéfini dormant devant les containers, s’abritant dans ce qui n’a pas encore été détruit du bidonville, ou se cachant dans la ville et ses alentours. C’est équivalent au maximum qu’ait connu le Centre de Sangatte, et c’est une situation qui ne s’est pas retrouvée à Calais avant 2014.

La situation de ces personnes reste incertaine, comme est incertaine la situation de celles qui sont parties vers les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là). Ici, les rafles continuent dans les rues et les parcs, ainsi que les contrôles au faciès et les arrestations dans les gares. Les risques d’expulsion vers des pays comme l’Afghanistan et le Soudan sont réels.

Et puis des gens continueront à vouloir aller au Royaume-uni. On ne sait pas comment ils se répartiront entre les différents lieux de passage en fonction des difficultés et des techniques utilisées (en 2010, il y a eu presque autant d’exilé-e-s à Ostende qu’à Calais par exemple), mais on sait que globalement la situation sera similaire à ce qu’on a connu lors de précédentes expulsions.

Une solidarité extraordinaire s’est manifestée depuis toute l’Europe à partir de l’été 2015. Il est important qu’elle ne tarisse pas. Même si Calais disparaît des écrans de télévision après la destruction du bidonville, nous ne devons pas être les dupes de la politique spectacle. La question des exilé-e-s et de la frontière reste entière. Un nombre important de personnes restent là, à Calais et dans les autres campements, d’autres viendront, d’autres reviendront, obligées de quitter Calais à cause de l’expulsion.

Ne partez pas, ou revenez-nous après de brèves vacances. Loin maintenant des caméras votre solidarité reste importante.

 

Pentax Digital Camera

 

Destruction du bidonville : le point sur les mineurs

29 samedi Oct 2016

Posted by passeursdhospitalites in Le point sur

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bidonville, Calais, droits, Exilés, expulsion, mineurs

Une expulsion est une violence pour tout le monde, et s’il s’était agit d’une opération humanitaire concernant les habitant-e-s du bidonville de Calais l’État aurait envoyé des travailleurs sociaux et non des policiers, et aurait pris le temps de trouver des solutions adaptées aux situations diverses des personnes concernées.

Mais parmi les habitant-e-s du bidonville et des deux structures d’État, le camp de containers et le lieu de mise à l’abri des femmes au centre Jules Ferry, ce sont les mineur-e-s ont subi les plus graves violations de leurs droits et les plus graves violences (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici et là).

Actuellement, mille huit cents mineurs sont à l’abri dans le camp de containers, qui a une capacité d’accueil de mille cinq cents places, donc dans une situation d’entassement. Les mineurs que nous avons interrogés ne savent pas ce qui va suivre pour eux. Plusieurs dizaines de mineurs dorment dehors, devant le camp de containers, dans les tentes et cabanes encore non-détruites du bidonville, ou en ville, dans les rues et les parcs.

Il y a des mineures isolées dans le lieu de mise à l’abri des femmes et des enfants du centre Jules Ferry, mais la plus grande opacité règne sur leur nombre et leur avenir. Ni elles ni apparemment le personnel du centre Jules Ferry ne savent jusqu’à quand celui-ci va rester ouvert, et ce qui va advenir des personnes hébergées.

Depuis mercredi, des mineurs ont été emmenés en bus vers des CAOMIE (Centre d’Accueil et d’Orientation pour Mineurs Isolés Étrangers) créés pour l’occasion hors du cadre légal de la protection de l’enfance. Pas à pas le gouvernement applique la préférence nationale en sortant certaines catégories d’étranger-ère-s du droit commun. Initialement, devaient être hébergés dans le camp de containers les mineurs déclarant avoir de la famille au Royaume-uni et répartis dans les CAOMIE les autres. mais dans les faits, les containers ont d’abord été remplis, puis des bus ont emmené les mineurs vers les CAOMIE, sans prise en compte de leurs perspectives d’avenir. Rien ne montre qu’une réunification familiale avec le Royaume-uni sera possible à partir des CAO MIE.

Mais le tri entre « mineurs » et « majeurs » s’est fait au faciès, puis par un entretien de moins de cinq minutes. Des mineurs ont donc été considérés comme majeur par cette procédure expéditive ont donc été envoyés dans des centres pour adultes. Des bénévoles des associations qui ont participé à l’opération d’expulsion ont aussi fait monter dans les bus vers les CAO adultes des mineurs, « parce que c’était mieux pour eux d’être à l’abri ». On ne sait pas du tout si une fois dans les CAO adultes les mineurs pourront faire reconnaître leur minorité. Parmi eux, des mineurs qui étaient suivis par une association calaisienne, qui faisaient l’objet d’une OPP (Ordonnance de Placement Provisoire, permettant leur mise à l’abri dans le Pas-de-Calais), qui avaient entamé des démarches de réunifications familiale avec le Royaume-uni. Ces démarches ont été interrompues et on ne sait pas si elles pourront être renouées, ni mêmes si les personnes concernées seront un jour reconnues comme mineures. On ne soulignera jamais assez combien les associations qui ont participé à cette opération d’expulsion ont participé à son indignité et aux violations des droits dont elle a été l’occasion.

Une pétition circule pour les droits des mineur-e-s. Merci de la signer et de la diffuser :

https://www.change.org/p/florence-prudhomme-pour-l-ecole-la%C3%AFque-du-chemin-des-dunes-alerte-urgence-enfants-et-mineurs-en-danger

Cette situation était tout-à-fait prévisible et prévue, ainsi que le montre la lettre ouverte du Syndicat de la Magistrature au ministre de la justice datée du 24 octobre, premier jour de l’expulsion :

http://www.syndicat-magistrature.org/Evacuation-de-la-Jungle-de-Calais.html

Prévision corroborée par l’observation du début de l’opération d’expulsion par la Cabane juridique, association présente au sein bidonville depuis février 2016 pour l’information et l’accompagnement juridique des exilé-e-s, dans une lettre ouverte ouverte au Défenseur des Droits :

Vous pouvez télécharger la lettre ouverte de la Cabane juridique ici.

Les choses n’ont fait qu’empirer depuis.

 

elcd-vanille-ikeaL’École Laïque du Chemin des Dunes. Photo : Vanille Ikea.

Destruction du bidonville : farce à l’état d’urgence et mineurs en errance

29 samedi Oct 2016

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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état d'urgence, bidonville, Calais, Exilés, expulsion, mineurs

La journée d’hier vendredi a commencé en farce. L’accès au site de l’expulsion et de la destruction du bidonville était réglementé par un arrêté pris au nom de l’état d’urgence publié le 23 octobre et affiché sur les lieux le soir pour le lendemain. Seules associations accréditées par la préfecture, et dans les listes nominatives fournies par ces associations les personnes que la préfecture a acceptées étaient autorisées à accéder au site. Les autres, témoins jugés gênants (voir ici et là), encourraient 6 mois de prison et 7500 € d’amende (le tarif état d’urgence de base). Physiquement, la police bouclait le site et contrôlait l’accès.

Un recours a donc été fait contre cet arrêté, qui devait être jugé hier vendredi à 10h au tribunal administratif de Lille. Pour empêcher le jugement, qui risquait de créer une jurisprudence défavorable contre les abus de l’état d’urgence, la préfète a abrogé l’arrêté jeudi soir avec effet vendredi matin à 8h, deux heures avant l’audience. Plus d’arrêté, plus d’urgence, donc plus de jugement, en référé (procédure d’urgence) tout au moins, il est encore possible de faire juger l’arrêté sur le fond, même s’il est abrogé.

On avait les abus de l’état d’urgence, on vient d’en avoir la farce. Les familles des victimes des attentats apprécieront.

Vous pouvez télécharger l’arrêté du 23 octobre ici.

Vous pouvez télécharger l’arrêté d’abrogation ici.

La journée s’est continuée avec l’annonce de la destruction de l’église du bidonville, qui faisait partie des constructions préservées par jugement du tribunal administratif en référé, qui avait estimé que la légalité de la destruction des espaces collectifs, dont les lieux de culte, devaient faire l’objet d’un jugement sur le fond.

En fait, elle n’a pas été détruite, c’est l’École Laïque du Chemin des Dunes, également protégée par le même jugement, qui l’a été. Des mineurs en errance y avaient dormi les nuits précédentes, en avaient été délogés par la police au petit matin chaque jour. Deux petits bulldozers ont éventré les bâtiments en roulant à fond de train, et ont été rejoints par un plus gros pour la suite du saccage. Les choses ont été détruites en moins de temps qu’il n’en avait fallu pour les construire.

Plus loin, entre les ruines du bidonville, près des dernières cabanes et des dernières tentes encore debout, des personnes vaquent à leurs occupations comme si la vie quotidienne était en train de continuer. Des mineurs hébergés dans le camp de containers voisin, qui préfère passer la journée là autour du feu plutôt que dans un lieu impersonnel où ils ne peuvent même pas se réunir autour d’un thé. Mais aussi des mineurs qui ne savent pas où aller. D’autres dorment en face de l’entrée du camp de containers, qui accueille déjà 1800 mineurs pour 1500 places.

Les équipes de France Terre d’Asile, qui est subventionnée pour faire des maraudes et entrer en contact avec les mineur-e-s et faciliter leur mise à l’abri, sont curieusement absentes. La Vie active, l’association missionnée par l’État pour gérer le camp de containers et le centre Jules Ferry à quelques centaines de mètres de là, est par ailleurs active dans le domaine de la protection de l’enfance. Elle oublie pourtant les procédures de signalement de ces mineurs en errance.

Au centre Jules Ferry, environs quatre cents femmes et enfants sont hébergés. Parmi elles, des mineures. Elles ne savent pas plus que le personnel du centre, et pas plus que les mineurs hébergés dans les containers, ce qui va leur advenir.

 

bidonv2Ce qui était la rue commerçante du bidonville.

bidonv1Quelques tentes et cabanes attendent encore la destruction à côté des ruines.

bidonv3Mineurs dormant devant le camp de containers.

 

Calais : appel à la solidarité

28 vendredi Oct 2016

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, solidarité

Depuis les premières personnes exilées remarquées errant dans les rues de Calais ou dormant dans le terminal ferry dans les années 1980 et 1990, toute une partie de la population calaisienne a manifesté sa solidarité et apporté son soutien aux naufragé-e-s de la frontière.

Après la parenthèse du Centre de Sangatte (de 1999 à 2002), les exilé-e-s se sont à nouveau trouvé-e-s à s’abriter dans des blockhaus ou des bâtiments abandonnés, sous des bâches, des tentes ou des cabanes dans des friches et des bois, chassé-e-s par la police. À nouveau les Calaisien-ne-s solidaires se sont mobilisé-e-s.

Depuis le printemps 2015, l’éloignement et le regroupement des exilé-e-s au-delà de la rocade de contournement, l’arrivée d’ONG internationales et de bénévoles de toute l’Europe, le financement par l’État d’un centre de jour et d’un camp de containers ont pu faire croire que la solidarité des habitant-e-s de Calais était moins utile.

Aujourd’hui, le bidonville de Calais est détruit, le centre de jour et le camp de containers sont promis à la fermeture, des exilé-e-s dorment dans les rues et les parcs, ou sous les abris qu’ils et elles trouvent, chassé-e-s par la police.

À nouveau c’est à nous, habitant-e-s de Calais et des environs, d’apporter aide et soutien à ces personnes en errance.

 

Pentax Digital CameraCalais, juillet 2014, après des expulsions.

rafle1Calais, hier, après l’expulsion du bidonville.

Destruction du bidonville : des mineurs emmenés de force

27 jeudi Oct 2016

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, mineurs

Les personnes présentes ont parlé d’arrestation : les mineurs qui ont dormi devant le camp de container, à côté du bidonville, dans le bidonville lui-même et dans les cabanes de l’École Laïque du Chemin des Dunes, qui a survécu à la destruction de la partie sud bidonville, ont été emmenés ce matin de gré ou de force par la police, comme le montre cette vidéo de Help Refugees :

 

Il semble qu’ils soient envoyés dans les CAOMIE, les Centres d’Accueil et d’Orientation (voir ici, ici, ici et là) pour les Mineurs Isolés Étrangers, un peu partout en France.

Alors, c’est bien, sauf la manière dont ils ont été embarqués, sauf que… sauf que au départ les mineurs devaient être répartis entre ceux qui disent avoir de la famille au Royaume-uni, hébergés dans le camp de containers (et pas dormant devant) dans l’attente du traitement de leur demande de réunification familiale par les autorités britanniques, et les autres, envoyés dans les CAOMIE.

Ni le camp de containers ni les CAOMIE ne sont des structures habilitées à recevoir des mineurs, et tout cela se passe dans la plus grande illégalité. Mais au moins il y avait un semblant de cohérence. Là on remplit les containers, puis on expédie les autres mineurs dans des centres partout en France, sans aucune information quant à la suite.

Ce matin, les choses ont l’air chaotiques. Des pelleteuses détruisent les abris. Des personnes attendent à l’extérieur de partir en CAO, la fatigue et le désespoir au visage. Un groupe de mineurs circule à bicyclette, l’air à la rigolade. D’autres cherchent où aller dans la grande friche qu’est devenue l’ancienne zone sud du bidonville. D’autres arrivent avec leur bagage, de Paris ou d’ailleurs.

Au moment où la police a raflé les mineurs qui dormaient à l’École Laïque du Chemin des Dunes, deux bénévoles qui étaient présents ont aussi été arrêté-e-s. Un peu plus tard dans la matinée, un point presse a eu lieu près du bidonville, notamment sur le thème de l’interdiction d’accès au périmètre des opérations. Plusieurs personnes ont essayé d’entrer dans le périmètre, trois ont été arrêtées.

Ce matin également, la police a informé les quelques centaines de personnes qui ont dormi dans le bidonville qu’elles avaient le choix entre partir en CAO et être arrêtées et envoyées en rétention. Un groupe a déjà été transféré du centre de rétention de Coquelles vers celui de Strasbourg, et un autre envoyé directement vers celui de Vincennes.

Les arrestations ont également commencé en ville.

 

coquellesCoquelles, sa zone commerciale, son commissariat de la police aux frontières, sa salle de tribunal pour les audiences liées au centre de rétention, son centre de rétention, ses grilles autour du périmètre du tunnel.

Destruction du bidonville : images de l’indignité

27 jeudi Oct 2016

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bidonville, Calais, centres de répit, Exilés, expulsion, mineurs

Quelques centaines d’exilé-e-s ont dormi cette nuit dans ce qui reste du bidonville de Calais, entre la destruction par les autorités et les incendies. Parmi ces personnes, les mineur-e-s qui n’ont pas été enregistré-e-s hier. Ces personnes font sans doute partie des « déchets des zones laissées libres par les migrants » qu’une « entreprise de nettoyage » est chargée de « nettoyer », comme dit la préfète du Pas-de-Calait dans son communiqué d’hier. Il n’y aura plus de bus vers les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là), l’enregistrement des mineurs a été arrêté, et la préfecture a annoncé dès le début de l’expulsion que les personnes qui auraient refusé de partir seraient arrêtées et envoyées en centre de rétention pour être expulsées du territoire, éventuellement vers leur pays d’origine (Afghanistan, Soudan, Érythrée, pour prendre les principales nationalités).

C’est donc à cela que nous risquons d’assister aujourd’hui.

Plus le temps avance, plus le caractère indigne de cette opération d’expulsion présentée comme « humanitaire » devient visible, comme le montrent par exemple ces images.

indign6Les heures d’attente pour accéder au hangar où se font le tri et l’enregistrement des personnes.

indign4Dans les bus emmenant les exilé-e-s vers les Centres d’Accueil et d’Orientation, les sièges étaient recouverts de housses en plastique, au cas où « ces gens-là » saliraient ou mettraient des maladies.

Quand aux conditions d’accueil dans certains Centres d’Accueil et d’Orientation, cette dépêche de Jungle News, créée par Arte-tv qui transmet des informations depuis le bidonville, se passe de commentaire :

https://www.facebook.com/junglenewsfr/

« Conditions d’accueil indignes dans certains CAO ?

Un exilé soudanais, réfugié politique, mais qui n’avait d’autre choix que de vivre dans la Jungle de Calais faute de logement, avait décidé de prendre un bus dès lundi matin pour un CAO. Il a fait parvenir ces photos de Feuguerolles, dans l’Eure, où il est « logé » avec 45 camarades d’infortune.
Jungle News a été autorisé, comme les autres médias, à visiter certains CAO, sélectionnés par les services de l’État, mais pas tous. À la vue de ces photos, nous demandons qu’une liste complète de ces centres soit transmise à la presse et aux associations, et que nous puissions indépendamment enquêter sur les conditions d’accueil des migrants et des réfugiés. »

indign1

indign2

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Destruction du bidonville : il ne se passe rien et tous les enfants sont à l’abri, sauf…

26 mercredi Oct 2016

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, mineurs, solidarité

Officiellement tout est réglé, juste quelques personnes à mettre dans les bus, et tous les mineurs sont à l’abri. Comme ceux qui ont dormi sous un pont cette nuit, ou ces adolescents afghans croisés ce matin en centre-ville.

Ce matin, des femmes accompagnées d’enfants ont à nouveau manifesté, demandant « UK help us ».

 

L’enregistrement des derniers mineurs (apparemment 300 mineurs non enregistrés vers midi) semblait problème, et la préfecture veut visiblement rendre moins visibles les pratiques scandaleuses de ces derniers jours.

Le communiqué de la préfecture donne une définition particulière de l’expulsion des quelques milliers de personnes qui restaient dans le bidonville et la destruction de leur lieu de vie précaire : « Depuis le mardi 25 octobre, une entreprise de nettoyage intervient sur le camp de la Lande afin d’évacuer les déchets des zones laissées libres par les migrants. »

Selon ce communiqué, 5604 personnes auraient été mises à l’abri et 233 accueillies au Royaume-uni sur les 8143 recensées à la mi-octobre.

Chose bizarre, sur 1291 mineur-e-s non-accompagné-e-s recensé-e-s à la mi-octobre, 1200 (pile tout rond ?) auraient été accueilli-e-s dans le camp de container, 233 admis-e-s au Royaume-uni, ce qui fait déjà 1433, aucun-e n’aurai été envoyé-e dans les centres d’accueil pour mineurs en France (CAOMIE) ? Quid des quelques 300 encore non-enregistré-e-s à la mi-journée ?

Concernant les mineur-e-s, État n’a pas trop bien l’air de savoir quoi. Dommage.

 

mineurs1Hier mardi, les enclos pour mineurs.

Destruction du bidonville : circulez, les choses sérieuses commencent

26 mercredi Oct 2016

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, solidarité

Au moment où la préfète du Pas-de-Calais annonce à BFMTV qu’il n’y a plus personne dans le bidonville, plusieurs centaines de personnes au moins y sont encore. De nombreux SMS on circulé dans la nuit et la matinée disant que ce sont des « Blancs » (comprendre des Européens) qui ont allumé les incendies qui se multiplient, mettant dans cette période de tension les militant-e-s qui sont resté-e-s sur place en danger. Beaucoup ont donc quitté les lieux dans la matinée, ce qui correspond à l’objectif des autorités : pas de témoins. De même, annoncer que le bidonville est vide, c’est dire aux journalistes « vous pouvez partir, il n’y a plus rien à voir ».

Des fourgons utilisés pour les arrestations ont été vus roulant dans la direction du bidonville. L’expulsion musclée commence donc, les regards extérieurs ne sont pas souhaités. Déjà hier, au moment où les journalistes ont été interdits d’entrée au bidonville, et ce matin, l’expulsion s’est faite au gaz lacrymogène. Des arrestations sont maintenant probables.

Chacun cherche à avoir des nouvelles d’ami-e-s ou de connaissances restées à l’intérieur, et l’inquiétude est grande.

Ce matin, un exilé soudanais devait être expulsé vers le Soudan à partir du centre de rétention de Metz. Il était à son 45e (et dernier selon la loi) jour de rétention. Il a été arrêté bien avant que l’expulsion du bidonville de Calais ne commence, mais c’est un signal d’alerte qu’il faut prendre en compte.

Avec la fin de l’évacuation du bidonville, peut-être aujourd’hui ou demain, commenceront sans doute les rafles dans et autour de Calais, un nombre indéterminé de personnes s’étant dispersées aux alentours.

Les choses donc ne font que commencer.

 

calaisaction1Photo Calais Action https://www.facebook.com/calaisaction/

 

Destruction du bidonville : fini de jouer

26 mercredi Oct 2016

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, mineurs

Les départs « volontaires » sous la menace commençaient à se tarir, et surtout l’organisation chaotique du dispositif commençait à le rapprocher dangereusement de l’implosion.

On est donc cet après-midi passé en mode expulsion musclée et destruction. Quelques soixante-dix fourgons de CRS, accompagnés d’autres variétés de police (PAF, BAC) ont encerclé le bidonville et expulsé les habitant-e-s d’un premier secteur, qui a aussitôt été détruit.

L’accès au bidonville a été interdit à la presse, malgré les garanties données par la préfecture.

 

Cet après-midi, les CRS ont obligé les personnes qui attendaient pour être enregistrées au hangar de tri d’où se font les départs vers les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là) à s’asseoir par terre pour mieux les contrôler. Vers 16h il leur a été annoncé qu’il n’y aurait plus de départs aujourd’hui. Pas de chance pour les personnes dont la cabane venait d’être détruite.

 

Mais ce sont les mineur-e-s qui trinquent le plus violemment, et ce depuis le début. D’abord on va arrêter d’écrire mineur-e-s, parce que les mineures, sous prétexte que quelques-unes ont été acceptées au Royaume-uni la semaine dernière au titre du regroupement familial, ont complètement disparu du viseur. Si tant est que les autorités se soient jamais préoccupées d’elles. Elles sont toujours là, mais pour le moment invisibles.

Les mineurs, donc. Il y a donc cette longue queue pour accéder au hangar où se fait le tri pour le départ vers les CAO et les CAOMIE (pour les Mineurs Isolés Étrangers). Il y a un premier tri des mineurs au faciès, toi tu es mineur, toi tu es majeur. Puis un entretien de moins de cinq minutes (la queue est longue) par un-e salarié-e de France Terre d’Asile et un officiel britannique pour confirmer la minorité, et orienter. Les mineurs qui déclarent avoir de la famille au Royaume-uni vont rester dans le camp de containers qui jouxte le bidonville en attendant que les autorités britanniques statuent sur leur sort. Les autres partent vers le CAOMIE.

Mais pour mettre des mineurs dans le camp de containers il a fallu vider des places, puisqu’il y avait déjà des gens dans les containers. On a donc envoyé les CRS pour les expulser. Mais parmi les personnes expulsées il y avait des mineurs, qui se sont donc retrouvés sans abris et ont dû aller s’enregistrer au camp de containers.

Et puis il y a eu un moment où il y a eu trop de mineurs et pas assez de places libérées, alors cent cinquante mineurs ont dû dormir par terre dans les parties communes du camp de containers. Et puis il y a les mineurs qui étaient déjà dans une procédure de regroupement familial au Royaume-uni, qui ont dû quand même faire la queue pour être enregistrés à nouveau et avoir accès au camp de containers, mais qui n’ont pas forcément été reconnus mineurs au tri au faciès, qui ne sont donc pas admis dans les containers, et qui ne savent plus où ils en sont. Les mineurs qui étaient suivis par une association qui a perdu leur trace dans ce chaos. Il y a les mineurs qui appellent les associations parce qu’en besoin de comprendre ce qui leur arrive, parce que perdus, parce qu’en besoin de repères. Parce que considérés comme majeurs et obligés de monter dans un bus pour une destination qu’ils n’ont pas comprise.

Alors, ce matin les jeunes étaient révoltés par ce qu’ils percevaient comme injustes. La tension est montée, les CRS appelés comme réponse au sentiment d’injustice des jeunes. Dans le hangar, ils les ont maté à coup de matraque sur les cuisses et les genoux, loin du regard des journalistes.

Cette nuit, ce sont les mosquées du bidonville qui ont ouvert leur porte aux mineurs sans abri. Leur communauté veille sur eux. En attendant que les bulldozers détruisent tout.

 

poly6Les démolisseurs.

poly7Les médias.

poly8Les exilés. Photos et légendes : association Polyvalence.

Destruction du bidonville : le matin du chaos

25 mardi Oct 2016

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bidonville, Calais, Exilés, expulsion, mineurs

Dernière nouvelle : une manifestation de femmes hébergées au centre Jules Ferry est en cours. Elles se dirigent vers le hangar où lieu le tri et l’enregistrement des personnes dans le cadre de l’expulsion avec une banderole demandant la protection du Royaume-uni.

 


Alors que 70 cars de police, accompagnés de journalistes, viennent de boucler le bidonville pour en commencer l’expulsion, le programme d’évacuation mis en place par le gouvernement avait ce matin sombré dans le chaos.

Depuis des mois, les personnes qui veulent aller en Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là) sont confrontées à une pénurie de places et à une gestion indigne de cette situation. Concrètement, à chaque départ de bus pour quarante ou cinquante personnes, cent cinquante à deux cents attendaient parfois en ayant dormi sur le trottoir, le tri se faisant au faciès et les laissé-e-s pour compte étant chassé-e-s par la police. S’ajoutent le stress de l’expulsion, et la confusion dans laquelle les mineur-e-s se trouvent ballotté-e-s entre des décisions contradictoires.

Les mineur-e-s en particulier étaient particulièrement révolté-e-s hier, et ont vivement interpellé les associations qui suivaient jusqu’alors leur situation et qui se trouvent désarmées devant les incohérence du dispositif mis en place par les autorités.

La longue queue devant le hangar où se fait le tri et l’enregistrement pour partir vers les CAO et CAOMIE (CAO pour Mineurs Isolés Étrangers) est donc houleuse, tourne à la bousculade et à la bagarre. La préfète annule la conférence de presse prévue ce matin et les CRS sont envoyés en force – c’est visiblement le seul dispositif prévu par les autorités pour s’occuper des mineur-e-s.

La situation est d’autant plus tendue pour les autorités que la Contrôleuse Générale des Lieux de Privation de Liberté, une autorité indépendante, est présente dans le hangar et questionne le dispositif. Il semble en effet que les personnes qui entrent dans le hangar ne soient plus libres d’en sortir autrement qu’en montant dans des bus dont elles ne pourront pas s’écarter pendant les haltes du trajet, et qu’elles sont donc privées de liberté hors de toute légalité.

Face à cette situation dégradée, le Haut Commissariat aux Réfugiés, qui étant présent en observateur, a décidé de se retirer, comme il l’a fait en Grèce dans les hot-spots mis en place par le gouvernement grec et l’Union européenne.

Le dispositif mis en place par les autorités a donc implosé par lui-même par ses propres incohérences, l’indignité des conditions d’enregistrement, la mauvaise organisation et les multiples négations des droits.

La démonstration de force médiatisée commençant cet après-midi va venir recouvrir cet échec, la violence apparaissant pour les autorités comme l’ultime recours pour paraître maîtriser la situation.

 

poly3Hier lundi, les CRS « gérant » les mineur-e-s.

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