Étiquettes
Calais donne une impression de vide après la destruction du bidonville. Sûr, ce n’est plus « the place to be ». Pourtant, il reste un peu moins de deux mille cinq cents exilé-e-s (mille huit cents mineurs dans le camp de containers, quatre cents femmes et enfants dans le centre Jules Ferry, un nombre indéfini dormant devant les containers, s’abritant dans ce qui n’a pas encore été détruit du bidonville, ou se cachant dans la ville et ses alentours. C’est équivalent au maximum qu’ait connu le Centre de Sangatte, et c’est une situation qui ne s’est pas retrouvée à Calais avant 2014.
La situation de ces personnes reste incertaine, comme est incertaine la situation de celles qui sont parties vers les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là). Ici, les rafles continuent dans les rues et les parcs, ainsi que les contrôles au faciès et les arrestations dans les gares. Les risques d’expulsion vers des pays comme l’Afghanistan et le Soudan sont réels.
Et puis des gens continueront à vouloir aller au Royaume-uni. On ne sait pas comment ils se répartiront entre les différents lieux de passage en fonction des difficultés et des techniques utilisées (en 2010, il y a eu presque autant d’exilé-e-s à Ostende qu’à Calais par exemple), mais on sait que globalement la situation sera similaire à ce qu’on a connu lors de précédentes expulsions.
Une solidarité extraordinaire s’est manifestée depuis toute l’Europe à partir de l’été 2015. Il est important qu’elle ne tarisse pas. Même si Calais disparaît des écrans de télévision après la destruction du bidonville, nous ne devons pas être les dupes de la politique spectacle. La question des exilé-e-s et de la frontière reste entière. Un nombre important de personnes restent là, à Calais et dans les autres campements, d’autres viendront, d’autres reviendront, obligées de quitter Calais à cause de l’expulsion.
Ne partez pas, ou revenez-nous après de brèves vacances. Loin maintenant des caméras votre solidarité reste importante.