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Passeuses d'hospitalités

~ des exilé.e.s à Calais

Passeuses d'hospitalités

Archives Mensuelles: novembre 2015

D’un bricolage calaisien à l’État d’urgence

30 lundi Nov 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, délit de solidarité, Droits de l'homme, Exilés, justice, solidarité

Jeudi 12 novembre, Calais, en fin d’après-midi. Un jeune homme sort d’un local associatif pour fumer une cigarette sur le trottoir. Des policiers en civil l’abordent, lui demandent ses papiers et l’arrêtent. Il fera 48h de garde-à-vue avant d’être placé en rétention provisoire pour être déféré devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer en comparution immédiate lundi 16 novembre. Comme c’était son droit, il a refusé la comparution immédiate, il est assigné à résidence en attendant son procès qui aura lieu le 14 décembre.

Ce jeune homme est accusé d’avoir été l’instigateur des tensions entre exilés et policiers qui ont eu lieu en début de semaine sur la rocade autoroutière menant au port de Calais et autour du bidonville. Dès le lundi, le ministère de l’intérieur et la hiérarchie policière, relayée par certains médias, accuse « l’ultra-gauche », et le mouvement No Border, d’être à l’origine de ces tensions qualifiées « d’émeutes ». Des bénévoles humanitaires britanniques avaient été arrêtés dans le bidonville dans la nuit de lundi à mardi, puis relâchés.

Cette réactivation du spectre de l’ultra-gauche à la veille de la COP 21 et des manifestations pour le climat était suspecte. L’avenir nous a prouvé que nous avions raison. L’État d’urgence a permis de passer de la tentative artisanale à Calais à l’interdiction de manifester et à des arrestations bien plus larges dans les mouvements écologistes.

Pour l’instant, la priorité du gouvernement est de faire taire les opposants politiques à l’occasion de la COP 21 – en s’occupant par la même occasion de quelques squats militants. On ne sait pas quelle serait la suite pour Calais. On ne peut qu’être pessimiste en suivant les propos tenus prônant la fermeture des frontières – comme si elles étaient ouvertes – et assimilant migrants et terroristes, au moins en puissance. On peut qu’être pessimistes pour ce qui concerne les militants que nous sommes quand on voit le retour en force ces derniers mois du délit de solidarité (voir ici, ici, ici et là).

 

Chronique de tensions annoncées

29 dimanche Nov 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, Exilés, Frontière, harcèlement policier

Une nouvelle fois cette semaine, cette fois deux jours de suite, des tensions sur la rocade autoroutière qui conduit au port, et qui surplombe le bidonville de Calais.

Les raisons sont connues. Les nouvelles grilles autour du port et le long de la rocade, et surtout la quasi disparition des embouteillages sur la rocade, ont rendu le passage plus difficile par le port. Les tentatives de passage sans passeurs se sont principalement reportée sur le périmètre du Tunnel sous la Manche. Là aussi disparition des embouteillages, puis nouvelles grilles, renforts de police. Retour à la rocade d’accès au port, cette fois en ralentissant au besoin les camions. Riposte de la police, situation parfois tendue, bombardement indifférencié par la police du bidonville qui est au bas de l’autoroute, jets de pierre par des habitants.

Situation qualifiée d’émeute, qui est en réalité le résultat prévisible et annoncé des choix faits et imposés par les autorités.

Dès l’annonce à la rentrée 2014 du projet de plate-forme de service dans ce qui était alors le centre de loisirs Jules Ferry, la localisation à proximité du port et de l’autoroute attire l’attention. Il n’était pas encore question de concentrer les exilé-e-s, alors dispersés dans plusieurs campements et squats dans l’agglomération, sur un terrain à proximité (voir aussi ici, ici et là).

https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/09/17/le-projet-de-centre-de-jour-est-il-serieux/

La concentration sous la menace des exilé-e-s sur l’emplacement du bidonville actuel a commencé fin mars 2015 et s’est achevée le 21 septembre dernier par l’évacuation des derniers campements du centre de Calais, et la destruction au bulldozer de la partie du bidonville qui débordait à l’ouest de la rocade autoroutière, comme pour marquer par la violence où se trouvait la frontière (voir ici, ici, ici, ici et là).

https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2015/03/31/communique-contre-les-expulsions/

Le terrain était connu comme marécageux, venteux, particulièrement inhospitalier. Les associations avaient attiré l’attention sur le risque de tensions résultant de la concentration d’autant de personnes dans un même lieu et dans des conditions matérielles dégradées. Ces tensions n’ont d’ailleurs pas tardé à apparaître. Et il était clair dès le départ que la situation empirerait à la mauvaise saison.

https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2015/03/17/jules-ferry-la-garenne-ou-les-autorites-veulent-creer-un-bidonville/

Il était clair également qu’avec l’installation de grilles le long de la rocade le bidonville deviendrait facilement un piège dans lequel les exilé-e-s pourrait se trouver coincés. C’est ce qui est arrivé quand à la suite de la visite du ministre de l’intérieur à Calais le 21 octobre la présence policière autour et dans le bidonville est devenue oppressante, entravant l’action humanitaire (voir ici, ici et là). Et quand la police s’en prend plus particulièrement aux femmes et aux enfants, il est clair que ses provocations vont susciter des réactions (voir ici et là).

D’un côté l’État, qui a le lendemain de la dernière visite du ministre de l’intérieur, le 21 octobre, jeté 460 policiers et gendarmes de pus dans la mêlée, fait monter les tensions et la violence. De l’autre, la maire de Calais réitère ses appels à une intervention de l’armée.

http://www.lavoixdunord.fr/region/calais-nouvelles-tensions-entre-migrants-et-crs-a-la-ia33b48581n3182572

http://www.liberation.fr/france/2015/11/26/heurts-a-calais-la-maire-demande-une-reprise-en-main-securitaire-rapide-de-la-jungle_1416349

 

jules lightContrairement à ce qu’on pensait en mars dernier, quand ce plan a été fait, et de manière étrange, les grilles installées se printemps le long de l’autoroute s’arrêtent au niveau de la rue des Garennes, c’est-à-dire au niveau du bidonville, laissant à partir de là l’autoroute accessible. D’où l’abcès de fixation actuel.

 

Centres de répit : les expulsions commencent

28 samedi Nov 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Asile, bidonville, Calais, Exilés, logement

C’était une crainte depuis l’apparition de ces « centres de répit » (voir ici, ici et là), que les autorités appellent plutôt maintenant « centres de mise à l’abri » : que les demandeur-se-s d’asile en procédure Dublin (*) qui iraient dans ces lieux d’hébergement soient expulsé-e-s vers un autre pays de l’Union européenne.

La lecture de la circulaire aux préfets du 9 novembre était venue confirmer cette crainte.

Celle-ci est devenue certitude : 7 demandeurs d’asile syriens ont été renvoyés en Italie. Ils étaient hébergés dans le centre de répit d’Istres. Ils ont été emmenés directement du centre à l’aéroport, sans passer par un centre de rétention.

L’expulsion de 6 autres demandeurs d’asile hébergés au centre de répit de Blois est prévue pour ce lundi.

Ces expulsions commencent alors que le nombre de candidats au départ de Calais a fortement baissé. Le dispositif a joué son rôle, faire baisser (ou empêcher d’augmenter) le nombre d’exilé-e-s à Calais, ne pas améliorer les conditions de vie à Calais en prétextant que des solutions de relogement sont proposées. Maintenant qu’il a perdu son attractivité, les expulsions peuvent commencer.

Les exilé-e-s à qui on a fait croire qu’ils ou elles seraient hébergé-e-s sans condition, qui montent dans des bus sans en connaître la destination, sont maintenant pris-e-s au piège, notamment ceux et celles qui sont en procédure Dublin. En effet, dans les conditions normales, si les autorités françaises ne les expulsent pas vers le pays responsable de leur demande d’asile dans un délais de 6 mois, la France devient responsable de leur demande d’asile. Mais si les personnes sont considérées comme en fuite, ce délais passe à 18 mois. Et les personnes qui quitteront un centre de répit pour éviter une expulsion seront dans cette situation.

Risquent également l’expulsion les personnes qui seront déboutées de leur demande d’asile et celle qui sont sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Les centres de répit ne sont pas précisément des lieux  où l’on est à l’abri.

 

(*) Le règlement Dublin III est un texte européen qui sert à déterminer quel est le pays responsable de l’examen d’une demande d’asile. Il s’agit le plus souvent du pays d’entrée dans l’Union européenne, la prise des empreintes digitales et leur enregistrement dans la base de donnée européenne Eurodac faisant foi.

 

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Quand les enfants trinquent

27 vendredi Nov 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, mineurs, politiques migratoires, violences policières

Une bénévole est inquiète. Elle a rencontré un homme, Afghan, avec un enfant kurde de trois ans. Le reste de la famille est passé en Angleterre, le gamin a été séparé des autres, il est resté derrière. L’homme est inquiet, lui aussi : comment aider cet enfant à arriver en Angleterre pour rejoindre sa famille.

Il y a bien un dispositif géré par France Terre d’Asile pour le compte de l’Aide Sociale à l’Enfance, mais il est conçu pour quelques dizaines de jeunes, quand il y en a quelques centaines il est aux abonnés absents.Alors trouver des conseils, savoir quoi faire, puis retrouver cet Afghan qui n’a pas de téléphone parmi les six mille habitants du bidonville de Calais.

Les enfants prennent cher dans la guerre que le gouvernement mène contre les exilé-e-s de Calais. Au moindre problème sur l’autoroute qui surplombe le bidonville – rappelons que le moyen privilégié qu’ont les exilé-e-s pour passer la frontière est de se glisser dans ou sous le camions qui embarquent sur les ferries ou sur les navettes ferroviaires qui traversent le Tunnel sous la Manche – la police bombarde le bidonville de grenades lacrymogènes. Aux premières loges, à un bout du bidonville les familles kurdes, à l’autre bout, juste sous l’autoroute, des familles érythréennes. Alors les pères ripostent avec ce qu’ils ont sous la main, des pierres, et s’interposent lorsque la police en tenue anti-émeute s’approche trop près des habitations, matraque et gazeuze à la main. On parle d’émeute, quand un incident avec quelques personnes qui tentent de ralentir les camions sur l’autoroute tourne à l’attaque en règle contre les habitations en contrebas et que les habitants ripostent.

Lorsque des familles veulent manifester pacifiquement pour dénoncer les conditions dans lesquelles elles sont contraintes à vivre, c’est encore la gazeuze qui entre en action, les policiers aspergeant enfants et adultes, comme une provocation, comme s’ils cherchaient la confrontation.

Lorsqu’un bénévole britannique craque et tente de faire passer la frontière à une gamine pour qu’elle rejoigne sa famille, il risque 5 ans de prison et 30 000 € d’amende. Une pétition de soutien peut être signée ici :

https://www.change.org/p/non-%C3%A0-l-emprisonnement-de-roblawrie-qui-a-voulu-sauver-une-enfant-de-calaisjungle

Lorsque les policiers trouvent des exilé-e-s dans les camions, ils trient au faciès les mineurs des adultes, relâchant les premiers arrêtant les seconds. Les mineurs se retrouvent alors seuls dans le bidonville. Les rafles qui ont suivi la dernière visite à Calais de Bernard Cazeneuve ont aggravé cette situation. D’où les messages que reçoivent les associations calaisiennes, pour retrouver un fils ou une fille, un petit frère ou une petite sœur, et veiller à sa sécurité.

Lors que le tribunal administratif condamne l’État à des mesures minimales pour assurer la salubrité du bidonville et à recenser les mineurs en danger pour saisir l’Aide Sociale à l’Enfance de la situation, l’État fait appel du jugement. Le Conseil d’État a confirmé la décision du tribunal administratif ce lundi. L’État avait 48h pour l’appliquer. Rien. Appliquer un jugement, se soumettre à la loi ? Aider l’enfance en danger ?

D’ailleurs, qui est un enfant ? Comment trier, comment exclure ? Toutes les instances scientifiques disent que les tests osseux ne sont pas fiables pour évaluer l’âge, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes. Bref, impossible de dire sur la base de cette méthode si quelqu’un a plus ou moins de 18 ans. Qu’importe, le parlement vient de consacrer dans la loi les expertises osseuses. La gazeuse pour celles et ceux qui habitent le bidonville, le couperet contre celles et ceux qui ont l’outrecuidance de demander la protection des autorités françaises.

https://www.youtube.com/watch?v=upyoX-MRsNk&feature=youtu.be

Ci-dessous le communiqué du Réseau Éducation Sans Frontières :

 

http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article53315

« Tests d’âge osseux : la procédure Rossignol légalisée

Les événements dramatiques du 13 novembre et leurs suites nous ont dissuadés de commenter immédiatement la décision de l’assemblée nationale d’autoriser l’utilisation des tests d’âge osseux sur les mineurs isolés étrangers. Le gouvernement n’avait pas eu cette décence. L’émotion soulevée par les attentats de Paris et St-Denis ne l’a pas empêché de faire adopter par l’assemblée nationale ce qui s’appelle désormais la procédure Rossignol :le détournement d’un examen médical pour réaliser des économies en jetant des enfants à la rue.

Des amendements présentés par des députés de tous les groupes de gauche, communistes, écologistes, radicaux et socialistes demandaient que soit interdit le recours aux tests d’âge osseux pour attribuer un âge civil aux mineurs isolés étrangers. Ces tests comportent en effet, selon toutes les autorités médicales, scientifiques et éthiques, une marge d’erreur de 18 mois à deux ans qui les rend incapables de déterminer avec un minimum de fiabilité l’âge d’un individu entre 16 et 20 ans. Chacun le sait, Madame Rossignol compris. Mais la volonté de faire des économies au détriment d’une population sans défense (de très jeunes gens puisque mineurs, sans famille et sans relations puisqu’isolés et étrangers de surcroit) et une façon sournoise de s’opposer aux immigrés font qu’on ne s’embarrasse pas de ces détails. Au prétexte d’encadrer ces tests, on les inscrit dans la loi. Les prétendues garanties introduites dans le texte n’en sont évidemment pas. Le fait que le mineur doive donner son accord pour que ces examens soient pratiqués est une amère plaisanterie : les refuser est systématiquement interprété comme un aveu de mensonge et entraîne la mise à la rue immédiate. La ministre le sait, la ministre s’en fout. Les tests osseux ne peuvent être ordonnés que par un magistrat… ce qui était déjà le cas !

Ils ne peuvent être utilisés qu’en dernier recours, soutient Madame Rossignol. C’est faux, chacun le sait, elle la première. Dans les faits, en dehors de la production de documents d’identité, les tests d’âge osseux sont souvent la première et la seule « preuve » de la majorité d’un jeune. Pour la ministre, quand on n’a pas de réponse adaptée à un problème, il suffit d’avoir recours à une solution qu’on sait fausse et malfaisante !

La solution existe pourtant : que les jeunes soient pris en charge quelques mois avec les moyens d’entrer en relation avec leur pays d’origine pour en faire venir les documents établissant leur identité.

La procédure Rossignol est donc pour le moment entrée dans la loi. Des centaines de gamins vont la subir et en payer très cher les effets : mis à la rue avec leur sac du jour au lendemain puisque déclarés majeurs sans aucun secours. L’Aide sociale à l’enfance les chasse comme majeurs mais le 115 et le SAMU social ne les prennent pas plus en charge car leurs documents d’identité les disent mineurs !

Pour autant, la bataille n’est pas finie. De nouvelles actions destinées à dénoncer la procédure Rossignol seront lancées dans les prochains jours. »

 

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Calais, du 2 au 17 décembre : Moving beyond borders

26 jeudi Nov 2015

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Calais, Europe, Exilés, frontières, Migration, politiques migratoires, solidarité

Après Bruxelles, l’exposition interactive de Migreurop « Moving beyond borders » sera présentée à Calais, à la bibliothèque universitaire, du 2 au 17 décembre. À voir et à faire connaître.

Vous pouvez télécharger le flyer en français ici.

After Brussels, Migreurop’s interactive exhibition « Moving beyond borders » will be in Calais, at the University library, December 2 to 17. To see and to share.

You can download the flyer in English here.

 

– English below –

FR http://www.migreurop.org/article2601.html

« COMMUNIQUE de PRESSE

25 novembre 2015

___________________________________________________________________________

« MOVING BEYOND BORDERS »

 

UNE EXPOSITION ITINERANTE

de Migreurop

et mise en scène par la compagnie Etrange Miroir

 

A la Bibliothèque de l’Université du Littoral – Côte d’Opale (Bulco) de Calais

du mercredi 2 au jeudi 17 décembre 2015

 

Interactive, multimédia et accessible à tou.te.s, l’exposition vise à lutter contre les préjugés et les idées reçues sur les migrant.e.s ainsi qu’à dénoncer les politiques de mise à l’écart des exilé.e.s jugé.e.s indésirables sur le territoire européen.

Cette exposition, mise en scène par la compagnie Etrange Miroir, s’intéresse aux parcours des migrant.e.s et pointe les dispositifs responsables de leur périlleuse traversée, dans le Sahara, en mer Méditerranée et/ou aux frontières orientales de l’Union européenne.

Mise en place dans le cadre des campagnes Open Access Now et Frontexit de Migreurop, « Moving Beyond Borders » (MBB) est un outil de sensibilisation « tout public » inscrit dans une perspective à la fois militante et artistique. Elle vise à permettre le partage de dix ans d’observations et de recherches sur les entraves, les injustices et les violations des droits des personnes migrantes. Elle entend aussi promouvoir une autre vision du monde, où la liberté de circulation serait garantie pour toutes et tous, et à ce titre constituer un vecteur de changement social au profit d’une société plus juste et plus équitable.

L’exposition itinérante MBB propose une approche multimédia des réalités migratoires. Des cartes, pour saisir les parcours des personnes et la façon dont les contrôles aux frontières se déplacent et s’externalisent. Des photographies, pour illustrer les conséquences d’une gestion sécuritaire de la question migratoire, telle qu’elle s’observe en Europe et au-delà. Des paysages sonores, pour accompagner et mettre en relief les supports visuels. L’exposition est constituée de cinq modules interactifs, les trois premiers touchant des réalités contemporaines, les derniers imaginant deux scenarios opposés quant aux possibles évolutions futures des politiques migratoires européennes.

 

Etrange Miroir, le réseau Migreurop, la BULCO, la Plate-forme de Services aux Migrants, le Carrefour de la Solidarité et le Secours Catholique Nord-Pas-de-Calais vous invitent à découvrir l’exposition « Moving Beyond Borders » (MBB).

 

Pour plus d’informations : expombb@gmail.com

Visuels sur demande.

 

Sites web: Migreurop | Etrange Miroir | Bulco
Pages FB:
Moving Beyond Borders, Stage – Calais 2015 | Migreurop | Etrange Miroir | Bulco

REGARDER LE TEASER EN LIGNE : https://vimeo.com/146229544

 

>> BIBLIOTHEQUE DE L’UNIVERSITE DU LITTORAL – COTE d’OPALE
(190 Rue Ferdinand Buisson, 62106 Calais)


A partir de 6 ans – entrée libre

Du mercredi 2 au jeudi 17 décembre 2015

HORAIRES D’OUVERTURE :

Du lundi au mercredi : 7 h 45 – 19 h 00

Les jeudis et vendredis : 7 h 45 – 18 h 00

Les samedis : 9 h 00 – 12 h 00

Nocturne le mardi 8 décembre 2015, jusque 20 h 00 »

 

EN http://www.migreurop.org/article2602.html

« PRESS RELEASE

November 25th, 2015

___________________________________________________________________________ 

« MOVING BEYOND BORDERS »

AN ITINERANT EXHIBITION

by Migreurop

designed by Etrange Miroir

 

At the “Bibliothèque de l’Université du Littoral – Côte d’Opale” (Bulco) of Calais

From Wednesday, December 2 to Thursday, December 17, 2015

 

Interactive, multimedia and accessible to all, the exhibition aims to fight prejudices about migrants and to denounce the policies that marginalise migrants as “unwanted” on European territory.

This exhibition, designed by Etrange Miroir, explores the journeys of migrants and highlights the measures, which are responsible for their perilous crossing of the Sahara, the Mediterranean Sea and/or the Eastern borders of the European Union.

Set up as part of Migreurop’s Open Access Now and Frontexit campaigns, Moving Beyond Borders (MBB) is an awareness-building tool, open to the general public, observing migration from both a militant and artistic angle. Its aim is to share knowledge, accumulated over the last 10 years, of the obstacles, injustice and violation of migrants’ rights, as well as to highlight a new vision of the world in which freedom to circulate would be guaranteed to one and all and would be a means of transforming the current social order into a fairer and more just model of society.

This itinerant MBB exhibition offers a multimedia approach to the realities of migration. Maps, to provide an overview of the routes people take and the way in which border control moves and is outsourced. Photographs to illustrate the consequences of security-based management of the migration issue, as observed in Europe and beyond. Soundscapes to accompany and emphasize the different elements exhibited. The exhibition is made up of five interactive modules, the first three dealing with contemporary facts, while the last modules show two imaginary and opposing scenarios of the potential development in European migration policy.

Etrange Miroir, Migreurop, the BULCO, the Plate-forme de Services aux Migrants, the Carrefour de la Solidarité and the Secours Catholique Nord-Pas-de-Calais invite you to discover the exhibition “Moving Beyond Borders” (MBB).

 

Info: expombb@gmail.com

Visuals available on request.

 

Websites: Migreurop | Etrange Miroir | Bulco

FB pages: Moving Beyond Borders, Stage – Calais 2015 | Migreurop | Etrange Miroir | Bulco

WATCH THE TEASER ONLINE: https://vimeo.com/146761786

 

>> BIBLIOTHEQUE DE L’UNIVERSITE DU LITTORAL – COTE d’OPALE

(190 Rue Ferdinand Buisson, 62106 Calais)

 

From 6 years old – Free entrance

From Wednesday, December 2 to Thursday, December 17, 2015

OPENING HOURS:

Monday to Wednesday: 7.45 am to 7pm

Thursday & Friday: 7.45 am to 6 pm

Saturday: 9 am to 12 am

Night opening on December 8, until 8 pm. »

 

Affiche FR

 


Centres de répit : la circulaire

24 mardi Nov 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Asile, bidonville, Calais, Exilés, logement

Beaucoup de questions se posaient concernant les centres de répit apparus suite à la visite du ministre de l’intérieur à Calais le 21 octobre dernier, et vers lesquels des exilé-e-s partent en bus de Calais (voir ici, ici et là). Quinze jours après leur création (ce qui témoigne de l’absence d’anticipation et du caractère improvisé du dispositif) parait une circulaire des ministères de l’intérieur et du logement adressée aux préfets, et qui en donne le mode d’emploi.

Vous pouvez télécharger la circulaire ici.

Cette circulaire commence par un mensonge, au chapitre « Finalité des centres de mise à l’abri » du vade maecum qui l’accompagne : « chaque migrant présent à Calais doit pouvoir, s’il en manifeste le souhait et s’il renonce à rejoindre illégalement le Royaume-Uni, se voir proposer une mise à l’abri ailleurs que dans le Pas-de-Calais, sans que cette offre soit nécessairement conditionnée par le dépôt préalable d’une demande d’asile. »

Dans le faits, les « clients » de cette proposition d’hébergement sont d’abord les centaines de  demandeurs d’asile et personnes ayant déjà obtenu le statut de réfugié qui habitaient le bidonville faute de proposition d’hébergement. Le bidonville de Calais était un lieu où étaient stockés des demandeurs d’asile et des réfugiés que l’État n’hébergeait pas, contrairement à ses obligations. Cette opération a été d’abord une opération de déstockage, l’État satisfaisant enfin à ses obligations légales tout en essayant de masquer qu’il ne les respectait pas.

Pire, 6 demandeurs d’asile sont partis hier dans un bus de cinquante places vers le VVF (Village Vacances Familles) de Sainte Suzanne (dans la Mayenne ?), en attendant d’être envoyés dans des CADA (Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile), pas nécessairement dans la même région. En fait, les derniers bus ont surtout été remplis par des demandeurs d’asile en attente de CADA. Certains n’ont d’ailleurs pas très bien compris pourquoi on les changeait de destination.

Nous avions une inquiétude par rapport à ces centres de répit (les autorités ont changé de terminologie en cours de route, et la circulaire parle de centres de mise à l’abri) : est-ce que les demandeurs d’asile en procédure Dublin qui s’y rendront seront expulsés ou non ?

Le règlement Dublin III permet de déterminer le pays responsable d’une demande d’asile, le plus souvent le pays d’entrée dans l’Union européenne, le versement des empreintes digitales dans le fichier Eurodac faisant foi. Si quelqu’un demande l’asile en France et que ses empreintes ont été prises mettons en Bulgarie, la France peut la renvoyer en Bulgarie, mais si elle ne le fait pas, elle devient responsable de la demande d’asile au bout de 6 mois. Dans le bidonville de Calais, des centaines de demandeurs d’asile en procédure Dublin attendant la fin des 6 mois pour que la France doive examiner leur demande d’asile.

La circulaire est claire, les préfets doivent expulser les personnes en procédure Dublin vers le pays responsable de leur demande d’asile, comme par exemple la Bulgarie, la Hongrie ou l’Italie. Il est donc déconseillé aux personnes qui ne veulent pas être renvoyées dans ces pays, qui ne respectent généralement pas les droits des demandeurs d’asile et réfugiés, et/ou ne leur offre pas de possibilité d’intégration, de se rendre dans les centres de répit, qui sont pour eux des centres de tri et d’expulsion.

Par ailleurs, l’orientation que trace la circulaire est celle d’un accueil pendant un mois, au terme duquel les personnes devront choisir entre la demande d’asile en France et l’aide au retour « volontaire » dans leur pays d’origine.

Sachant que les personnes sont envoyées dans des lieux souvent isolés, ou elles auront difficilement accès à des sources d’information et à des conseils juridiques indépendants. Il est également demandé aux préfectures de veiller à leur désinformation, par exemple « vous veillerez également à ce que les migrants soient dissuadés de se rendre à nouveau à Calais, en soulignant que les passages depuis ce site vers le Royaume-Uni sont actuellement impossibles. » Mensonge encore, ça passe mal difficilement, mais tous les jours nous avons des échos de personnes qui sont passées.

En clair, les centres de répit servent à déstocker les demandeurs d’asile et réfugiés laissés dans le bidonville alors qu’ils auraient dû être hébergés, à expulser les demandeurs d’asile en procédure Dublin, et à isoler des exilé-e-s pour leur faire prendre des décisions parfois contraires à leur volonté et parfois contraires à leur intérêt (demander l’asile en France ou retourner au pays).

Tout cela, après avoir parcouru des milliers de kilomètres et risqué sa vie, pour dormir un mois dans un lit. Alors certes, dans le lot, certains trouveront dans les centres de répit une ouverture pour construire leur avenir, mais pour combien pour qui ils signifieront expulsion ou choix contraint.

 

Pentax Digital CameraUn graffiti sur un des murs qui parlent de l’Occupation Galou, squat ouvert à Calais le 12 juillet 2014 (voir ici, ici et là).

Deux photos et des questions de nombre

24 mardi Nov 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, Frontière, politiques migratoires

La première photo date du 29 juillet 2015.

La population du bidonville est alors estimée aux alentours de 3000 habitant-e-s.

«Selon le dernier décompte, début juillet, de la préfecture du Pas-de-Calais en France, environ 3.000 migrants…»

Dans le même article, Eurotunnel parle de 5000 personnes :

«le PDG d’Eurotunnel, a, lui, avancé mercredi le chiffre de 5.000 migrants»

http://www.nordlittoral.fr/faits-divers/une-migrante-meurt-renversee-par-une-voiture-sur-l-a16-ia0b0n228368

C’est l’époque aussi où des chiffres comme 1500 ou 2000 tentatives de passages sont avancées pour le seul Tunnel sous la Manche.

http://www.francetvinfo.fr/france/nord-pas-de-calais/migrants-a-calais/calais-un-migrant-meurt-en-tentant-d-emprunter-le-tunnel-sous-la-manche_1019739.html

Voici la photo :

Jungle vue du ciel 29-07-2015Photo NrBb

Dans cet article de la Voix du Nord, du 23 novembre, on voit une photo qui doit dater d’en gros une semaine, puisqu’on y voit les tentes de la protection civile installées pour y transférer les habitants de zone du bidonville détruite pour faire place au camp de containers annoncé par le premier ministre, et on voit le dôme blanc du théâtre qui a déménagé pour la même raison. Nous ne pouvons pas reprendre la photo sur le blog, merci de cliquer sur le lien pour la voir :

http://www.lavoixdunord.fr/region/migrants-de-calais-le-conseil-d-etat-confirme-la-ia33b48581n3178023

Selon les informations « dévoilées » par les autorités le 16 octobre, le nombre d’habitant-e-s du bidonville serait alors passé à 6000 :

http://www.lavoixdunord.fr/region/calais-explosion-demographique-a-la-jungle-ou-ia33b48581n3110011

Si la photo qui accompagne l’article date du même moment, le bidonville semble un peu moins étendu et un peu moins dense que sur celle qui accompagne l’article du 23 novembre.

Les autorités ont ensuite (article du 18 novembre) annoncé une baisse du nombre d’habitant-e-s à 4500 (constat que les autorités attribuent au bien-fondé de leur politique, et que l’observation du terrain ne permet pas de vérifier) :

http://www.lavoixdunord.fr/region/calais-comment-l-etat-recense-le-nombre-de-migrants-de-ia33b48581n3157713

Ce qui est certain et ce qui frappe, c’est le changement du bidonville entre la photo du 29 juillet et celle accompagne l’article du 23 novembre. Selon les chiffres officiels, la population est sensée avoir doublé de fin juillet (3000 habitant-e-s) à mi-octobre (6000 habitant-e-s). Ce qu’on voit en comparant les deux photos, c’est une augmentation beaucoup plus forte.

À ce stade, on ne fait plus dire aux chiffres ce qu’on veut. On invente les chiffres dont on a besoin pour raconter ce qu’on veut.

Bidonville de Calais : le Conseil d’État confirme le jugement du tribunal administratif

23 lundi Nov 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Asile, bidonville, Calais, droits, Exilés, logement, mineurs, santé, solidarité

Des habitant-e-s du bidonville de Calais, Médecins du Monde et le Secours catholique avaient saisi le tribunal administratif en référé (donc selon une procédure d’urgence) en raison de la carence de l’État et de la mairie à apporter des solutions à la situation des exilé-e-s vivant dans le bidonville de Calais.

Le tribunal avait écarté la plupart de leurs demandes, mais avait néanmoins ordonné à l’État et à la commune un minimum en terme d’accès à l’eau potable, de ramassage des déchets et de sanitaires, d’accès pour les secours, ainsi que de recensement des mineurs en danger.

Ce minimum était encore trop pour l’État et la commune, qui ont fait appel.

Le Conseil d’État a confirmé aujourd’hui le jugement du tribunal administratif.

http://www.conseil-etat.fr/Actualites/Communiques/Migrants-a-Calais

Il faudra suivre la manière dont l’État et la commune appliqueront cette décision de justice.

Mais au-delà des questions subsistent.

« Il a relevé que les autorités publiques font actuellement et continueront à faire dans les prochains mois de nombreux efforts pour l’hébergement ainsi que pour la prise en charge sociale, médicale et psychologique des personnes les plus vulnérables vivant sur le site. Il a estimé,  dans ces conditions, que le juge des référés du tribunal administratif avait eu raison de juger que des mesures de sauvegarde n’étaient pas nécessaires sur ce point. » : le Conseil d’État comme le tribunal administratif considère que les mesures prises ou annoncées par l’État seront suffisantes. L’avenir nous le dira, mais on peut en douter, surtout si après une diminution probable du nombre de nouvelles personnes arrivant à Calais pendant l’hiver, ce nombre augmentait à nouveau à partir du printemps. Les juges semblent se contenter d’une absence d’anticipation, et de mesures palliatives tardives et insuffisantes.

« Il appartient en tout état de cause aux autorités titulaires du pouvoir de police générale, garantes du respect du principe constitutionnel de sauvegarde de la dignité humaine, de veiller, notamment, à ce que le droit de toute personne à ne pas être soumise à des traitements inhumains ou dégradants soit garanti » : on peut douter que les mesures a minima ordonnées par le juge soient suffisantes vu la gravité de la situation. Certes le juge des référés a une compétence limitée aux mesures d’urgence, mais dans ce cas il faut pousser la démarche juridique plus loin pour que les autorités remplissent leurs obligations.

« Il a alors estimé, tout comme le juge des référés de première instance, qu’aucune carence caractérisée ne pouvait être reprochée aux autorités publiques en ce qui concerne la nutrition des personnes présentes sur le site : le centre « Jules Ferry » distribue des repas et de nombreux migrants pourvoient à leurs besoins  alimentaires soit grâce aux associations présentes sur le site, soit par leurs propres moyens » : c’est finalement l’action des associations qui permet à l’État de ne pas être condamné sur ce point. Ambiguïté qui n’est pas simple à résoudre. Ce n’est pas qu’une question de calories, il y a une différence qualitative entre la solidarité citoyenne qui s’exprime à travers les associations et les services mis à en place par l’État dans des lieux entourés de grilles et dont l’accès est interdit aux citoyens, comme le centre Jules Ferry et le futur camp de containers de 1500 places annoncé par le premier ministre.

 

Le bidonville, entre camp et feu

22 dimanche Nov 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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bidonville, Calais, Exilés, politiques migratoires, solidarité

À l’entrée de ce qui est devenu la rue commerçante du bidonville, trois personnes cassent la croûte au milieu de l’ossature en bois d’une cabane en construction. Ils offrent un verre de jus de fruit et entament la conversation. Ils sont kurdes et construisent un restaurant. Ce n’est pas eux qui tiendront le restaurant, ils construisent pour se faire un peu d’argent. Un Soudanais vient et parle avec eux en anglais. Il viendra aussi travailler pour quelques euros quand les matériaux nécessaires à la suite du chantier seront là.

Né de la volonté de relégation des pouvoirs publics, le bidonville de Calais est devenu le quartier le plus dynamique de la ville, le seul en tout cas où des restaurants et des commerces ouvrent et s’agrandissent. Les exilé-e-s sont pour la plupart issu-e-s des classes moyennes, voire supérieures, de leur pays (et découvrent en arrivant en Europe ce que c’est que vivre dans un bidonville ou être à la rue). Si certain-e-s arrivent à Calais sans argent, beaucoup en ont, au moins pour payer leur passage, et pour leur vie quotidienne. Lorsque la ville est loin apparaissent sur place des magasins, des restaurants, des bars – discothèques, des boulangeries, des coiffeurs, permettant d’avoir accès au nécessaire. À ce stade de développement, on peut supposer qu’il y a des investisseurs ou des prêteurs, permettant la création ou l’agrandissement de ces commerces, et il y a une main d’œuvre rémunérée pour la construction.

Des lieux de culte ont aussi été construits, une église et des mosquées, et plus en lien avec les associations et groupes de bénévoles des écoles, une école d’art, une bibliothèque, un théâtre, des dispensaires, un point d’information.

Tout ceci, apparu en quelques mois, témoigne d’un dynamisme qui fait regretter que ces personnes ne soient pas accueillies et soient empêchées de trouver leur place dans la société dite normale. Quel contraste entre cette créativité et la morosité économique de la ville de Calais.

À l’est du bidonville, un espace est en cours de terrassement pour faire place aux 120 préfabriqués voulus par le premier ministre. Ils seront entourés d’une clôture, l’accès en sera limité et contrôlé. Plutôt que de s’appuyer sur la créativité des exilé-e-s pour améliorer les conditions de vie et d’habitat de tous et toutes, la logique des pouvoirs publics est de créer de l’uniformité, du contrôle et de la dépendance. Un quartier auto-construit du bidonville a ainsi été détruit et ses habitants relogés dans des tentes de la protection civile pour libérer l’espace.

Plus à l’ouest, près de l’église, quarante à cinquante tentes et cabanes ont brûlé cette nuit. C’est le deuxième incendie en dix jours. L’utilisation de bougies pour l’éclairage et le chauffage à l’intérieur des tentes, les feux à l’extérieur, le vent qui facilite la propagation, l’incendie est le compagnon récurent de l’habitat précaire. Le tribunal administratif avait le 2 novembre ordonné à l’État et à la commune entre autres mesures d’urgence d’aménager sous 8 jours des accès pour les secours. L’État et la commune ont préféré faire appel du jugement plutôt que d’appliquer ces mesures de bon sens. Résultat, trois personnes brûlées ont été hospitalisées.

 

DSC00147 léger12 novembre, tandis que les équipes de la Vie active vont d’un abri à l’autre pour convaincre les habitants de partir du périmètre où va être installé le nouveau camp, les bulldozers circulent déjà entre les cabanes.

Calais, après le 13 novembre, sortir de l’ornière, aller de l’avant

21 samedi Nov 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Calais, Exilés, Frontière, politiques migratoires, solidarité

Les attentats du 13 novembre à Paris et ceux de Beyrouth, Bamako, Saint-Denis et ailleurs questionnent profondément la situation que nous vivons à Calais et à la frontière britannique.

Le ministre de l’intérieur vient à Calais le 21 octobre, et annonce le déploiement dès le lendemain de 460 policiers et gendarmes. Des exilé-e-s sont arrêté-e-s chaque jour et envoyé-e-s par car ou par avions dans des centres de rétention aux quatre coins de la France, pour être libéré-e-s après cinq jours et remplacé-e-s par d’autres. Un hélicoptère survole pendant des heures le bidonville de Calais ou le périmètre du Tunnel sous la Manche, de jour ou de nuit.

Une telle débauche de moyens se justifie-t-elle ? Est-ce là la priorité s’il s’agit d’assurer la sécurité des personnes en France ?

À Calais (voir ici, ici, ici et là), Antibes ou Norrent-Fontes (voir ici et là), des personnes solidaires avec les exilé-e-s sont poursuivies. Sont utilisées des infractions au code de l’urbanisme, l’article 622-1 du Code de l’Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile (le fameux « délit de solidarité » qui n’a pas été aboli malgré une retouche de la loi en décembre 2012), l’incitation à l’émeute en agitant le spectre de « l’ultragauche ».

Est-ce là l’ennemi qu’il faut poursuivre aujourd’hui ?

À Calais et à Grande-Synthe, près de Dunkerque, des exilé-e-s manifestent en hommage aux victimes du 13 novembre. Les personnes qui manifestent savent ce que signifient le terrorisme, la guerre ou la violence d’État, qu’elles viennent de Syrie ou d’Érythrée, du Soudan ou d’Iran, d’Irak ou de Somalie, du Yémen ou de Libye. Elles le font aussi par la plus élémentaires des civilités qui est d’adresser des condoléances aux familles dans le malheur.

http://www.liberation.fr/france/2015/11/17/dans-la-jungle-de-calais-on-va-nous-prendre-pour-des-terroristes_1414224

Elles sont confrontées à un régime de brutes, qui leur répond par les contrôles au faciès, les arrestations, les violences policières, les gazages, à commencer par femmes et enfants.

http://www.nordlittoral.fr/faits-divers/manifestation-de-migrants-lundi-l-utilisation-du-gaz-ia0b0n260774

Elles sont confrontées à des autorités qui les traquent dans leur moindre présence dans la ville, changeant les règles d’accès à la médiathèque parce qu’elles y ont accès à internet (voir ici et là), demandant le déménagement de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (sic) parce qu’elles y font la queue pour demander l’asile, changeant les règles d’accès à la piscine parce qu’elles viennent y nager.

http://www.lavoixdunord.fr/region/migrants-de-calais-des-mesures-prises-pour-eviter-leur-ia33b48581n3167998

Le choc n’est-il pas suffisamment fort pour nous dire qu’il y a mieux à faire ?

Cesser la chasse aux migrant-e-s, cesser la chasse aux aidant-e-s, ce n’est évidemment pas là qu’est l’ennemi.

Prendre des mesures d’urgence pour passer l’hiver le mieux possible.

Préparer un accueil dans la ville et dans des lieux de taille humaine.

Interpeller le voisin britannique sur la fermeture absurde de ses frontières, nuisible avant tout pour son propre avenir.

N’est-ce pas avant tout de cela dont notre société a besoin aujourd’hui ?

 

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