(Via la cabane juridique, publié ce matin)
Ce matin dès 8h00 a eu lieu une opération « humanitaire/policière » #humanitéfermeté au quai de la gendarmerie à Calais. Neuf fourgons de C.R.S., des officiers de la PAF et des agents de l’Office Français d’Immigration et Intégration, étaient présents pour opérer l’expulsion de la quarantaine d’exilés dormant sous le pont. Ces derniers ont pu choisir entre un hébergement temporaire loin de Calais (22 personnes) ou une interpellation (au moins 9 personnes dont des mineurs isolés).
Alors qu’elle observait l’opération sur le quai opposé, une bénévole a été interpellée, placée en garde à vue pour rébellion, puis libérée cet après midi.
Pour rappel, les expulsions continuent à Calais, les affaires des exilé-e-s et leurs couchages sont confisqués, dégradés ou détruits. Ce soir, il pleut encore.
Les observateurs-ices sont toujours les bienvenu-e-s.
Continuellement la mairie de Calais s’oppose à la présence des indésirables en centre ville, refuse ouvertement la décision du Conseil d’Etat, et annonce tout faire pour voir cesser les distributions de nourriture du centre ville. L’interdiction a pourtant été levée par le Tribunal Administratif de Lille.
Le dispositif de mise à l’abris fonctionne de façon opaque.
Aucune information concernant les départs des bus n’est donnée, pas même aux personnes exilées : ni les heures et lieux de départs, ni les destinations ne sont connues.
Les personnes expulsées ont donc le choix entre monter dans un bus vers une destination inconnue ou un placement en rétention. Tenant à distance les témoins, quelques soutiens présents sur place. Ceci constitue plutôt une mesure d’éloignement qu’une invitation à la remise en question d’un projet migratoire…
Ajoutons à cela que les demandes d’asile ne peuvent plus se faire à Calais.
10 mois après l’évacuation de la Jungle, la politique visant à décourager et invisibiliser les personnes continue de prévaloir sur une politique intelligente d’accueil, respectueuse des droits fondamentaux et des projets des personnes exilé-e-s.
Les associations annoncent aujourd’hui plus de 700 exilé-e-s présents autour de Calais.
Photo : campement du Quai de la Gironde, été 2014