30 juillet 2020 : 

Il ne restait qu’une centaine d’exilés à l’arrivée de la police ce matin au Bois Dubrulle, déserté de ses occupants. Refusant d’être éloignés de force, marqués par la violence de l’expulsion du 10 juillet dernier, une majorité d’occupant.e.s a préféré « s’auto-expulser » et sauver de la destruction leurs duvets, leurs tentes et leurs effets personnels.

Les exilés encore présents, désorientés et hagards ont été poussés dans des cars par un imposant dispositif policier (11 cars de CRS, renforcés de quelques cars de gendarmerie mobile) venu encercler les huit hectares du bois.

Selon les associations, hier encore, ce sont plus de 800 personnes qui s’abritaient dans ce lieu malgré l’absence d’eau et de sanitaires. Parmi elles une quarantaine de femmes, dont certaines enceintes, et une dizaine d’enfants en bas âge. Indistinctement ces personnes ont été frappées par cette nouvelle évacuation forcée, désorientées et résignées face à la précarité de leurs conditions de vie.

Les personnes ont alors cherché à se réfugier ailleurs, beaucoup sont allés à proximité de l’hôpital  de Calais et de campements existants. Mais la police a poursuivi le démantèlement des lieux de vie du bois Dubrulle par une expulsion des habitants de la zone de l’hôpital, exacerbant encore les bouleversements générés par l’instabilité. Trois bus ont donc quitté Calais en direction des CAES, mais de nombreuses personnes restent en errance dans les rues et les parcs du centre ville. 

L’évacuation du 10 juillet et la visite du ministre de l’intérieur le 12 ont marqué la suppression des services vitaux tels que l’accès à l’eau, à la nourriture, à l’hygiène et aux soins, qui n’ont pas été rétablis depuis. Pourtant le nombre de personnes exilées sur le territoire Calaisien n’a pas diminué malgré les dispersions successives. Les personnes reviennent et reviendront. 

Rayon de soleil dans le bois désert. Crédit photo Matt Payne : @imagesbymattpayne