Aujourd’hui des personnes solidaires se sont mobilisées pour dénoncer les restrictions d’eau et d’accès à l’hygiène pour les personnes exilées à la frontière anglaise.

Les soutiens ont symboliquement pris une douche sur la place d’Armes en face du marché et ont affichés des pancartes pour interpeller les Calaisien.nes, leur proposant de venir à leur rencontre pour discuter et recueillir leurs impressions.
Quelques chants et revendications ont été joyeusement scandé « de l’eau et des douches pour tout le monde ! », sous l’oeil de la police, attentive à faire respecter les limites d’un périmètre qu’elle avait accordé. Si les forces de l’ordre ont laissé l’action se dérouler, le Général De Gaulle par contre, s’est vu retirer sa pancarte manu militari.
Les personnes solidaires ont alors gaiement couru au travers d’un mur de carton symbolisant la frontières, avant de se disperser tranquillement.

En effet, depuis le confinement (voir ici) et le 10 juillet (et ici), la situation sanitaire s’est dégradée à Calais pour les personnes à la rue et dans les jungles en périphérie.
L’accès à l’eau potable, aux sanitaires et aux douches s’est restreint :


– d’une part les personnes ont été dispersées et éloignées des points d’eau.
Aujourd’hui, hommes et femmes doivent marcher en moyenne 1h pour remplir des jerricans qu’ils auront à porter en pleine canicule. 

– d’autre part l’état a diminué ses services, par l’intermédiaire de La Vie Active, qui ne permet pas un accès suffisant à l’hygiène et à l’eau pour près de 1500 personnes.
Après avoir stoppé son activité pendant 10 jours, les services ont été rétablis mais de manière limitée : si une navette fait de nouveau des allez et retour vers des douches et qu’un camion vient distribuer de l’eau, c’est seulement depuis des lieux précis et une plage horaire très restreinte. 

Ce dispositif ne permet de prendre en charge qu’une petite partie de la population et l’accès à l’eau est donc très inégal pour les personnes.
Ce manque d’hygiène touche tout le monde, aussi bien des hommes que des femmes, des adolescents et de jeunes enfants. 

Au vu de l’inefficacité passée et présente de cette politique visant à éloigner les personnes de Calais, nous continuons de nous interroger quant à l’obstination de l’état à user de cette stratégie violente. Celle-ci ne fait qu’augmenter la précarité mais n’a jamais diminué le nombre de personnes à Calais. Elle n’empêche pas non plus les passages vers l’Angleterre. 

Photos : Abdul Saboor