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Les expulsions de squats et de campements se succèdent et se ressemblent, depuis la fermeture du Centre de Sangatte en 2002. Mais il aurait été possible – et il est toujours possible – de faire autrement.

La circulaire du 26 août 2012  sur les évacuations de campements précise : « Dans les situations dans lesquelles une évacuation d’urgence n’est pas engagée, le délai entre l’installation des personnes, la décision de justice et l’octroi du concours de la force publique doit être mis à profit, pour engager, dès l’installation du campement, et chaque fois que les circonstances locales le permettent, un travail coopératif afin de dégager pour les personnes présentes dans ces campements des solutions alternatives.

C’est donc dès octobre 2013 pour les campements de la rue Lamy et de la place Henri Barbusse, et dès novembre 2013 pour le campement du bassin de la Batellerie, que l’État aurait dû engager la concertation et rechercher des solutions. Là, l’État a été interpelé pendant deux mois par les associations à propos de l’augmentation du nombre de mineurs, de la gale et de la dégradation des conditions générales, et réagit dans l’urgence et sans apporter de solution.

Les préfets ont également reçu pour instruction dès 2012 de recenser les logements vides en vue de leur réquisition éventuelle pour loger les sans-abri. Le préfet a donc eu le temps de localiser les 500 logements vides de l’OPH, ceux propriété de la mairie de Calais, ainsi que les autres bâtiments vides appartenant à des institutions diverses, au bénéfice des Calaisiens sans logis ou habitant un logement insalubre, comme des exilés.

Le conseil régional ayant dès le début affiché qu’il ne souhaitait pas l’expulsion, il aurait pu dès l’automne engager le dialogue avec les associations pour améliorer les conditions de vie (ramassage des déchets, accès à l’eau, toilettes), et interpeler le préfet sur le relogement des personnes et la résorption de ces bidonvilles. Dans l’urgence, il peut encore proposer un terrain où installer un camp de réfugié en attendant des solutions plus pérennes.

Le traitement de la gale aurait dû être précédé d’un diagnostic lieu par lieu, et l’opération pour être un succès aurait dû se dérouler dans un climat de sérénité et de confiance – donc pas dans le cadre d’une expulsion.

De même qu’elles dispersent les personnes atteintes de la gale, les autorités éclatent les problèmes sans les résoudre.

Il aurait été possible dès l’installation des campements de mettre en place une démarche progressive pour créer des conditions dignes d’accueil. À défaut et dans l’urgence, il reste la possibilité de trouver un ou des terrains pour une installation provisoire avec un minimum de conditions d’hygiènes mises en place.

Il ne serait pas trop tard pour changer d’orientation et passer à une option plus constructive que l’expulsion sans solution. peut-être le gouvernement s’est-il dit au cours de sa réunion de crise qu’en résolvant les problèmes plutôt que les aggraver, il pourrait regagner de la confiance plutôt qu’en perdre.

 

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