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Au fur-et-à-mesure que les exilés reviennent à Calais et que les associations reprennent contact avec eux, nous avons de nouveaux éléments sur la situation. Il est par contre difficile d’évaluer le nombre de personnes concernées. Les uns et les autres sont en effet dispersés dans Calais et aux alentours, voire plus largement dans la région.

Une partie des exilés ont bien été emmenés en bus du lieu de distribution des repas dans différentes villes jusqu’à Paris, où les policiers leur simplement dit de descendre. À aucun moment ils n’ont été dans un commissariat. A priori aucun document ne leur été remis en lien avec la privation de liberté qui leur a été infligée.

D’autres ont été emmenés dans des commissariats à Coquelles, Lille, Dunkerque, Saint-Omer, Boulogne, et libérés hier en fin de journée. Certains sont porteurs d’un document en trois feuillets avec des cases à cocher correspondant à différentes questions, qui tient probablement lien d’examen de la situation individuelle. Des problèmes de traduction ont été rencontrés (des Érythréens confrontés à un traducteur en arabe) et des entraves à la demande d’asile (quelqu’un qui déclare au commissariat qu’il souhaite demander l’asile et à qui les policiers répondent que c’est impossible parce qu’il va être renvoyé dans son pays).

Des mineurs ont reparus, mais pas tous. Certains sont très jeunes, une douzaine d’année (le bel âge pour vivre à la rue). Comme les autorités ne se soucient d’eux que pour les arrêter, il faudra rapidement que nous réussissions à savoir où ils sont et à renouer le contact avec eux (spécial remerciement au président du conseil général, responsable de la protection de l’enfance, pour qui ces gosses ne sont pas des humains mais un problème migratoire).

Quelques femmes ont réapparu, mais là encore on ne sait où sont les autres. Certaines étaient enceintes et proches de l’accouchement, d’autres avaient des enfants de moins de six ans, on aimerait avoir de leurs nouvelles.

Il est plus facile de compter les gens lorsqu’ils sont en centre de rétention, on a donc les chiffres : 206 personnes, soient 37 au centre de rétention de Lille-Lesquin, 20 à Rennes, 20 à Metz, 30 à Oissel (près de Rouen), 17 à Palaiseau, 20 à Plaisir, 62 au Mesnil-Amelot (ces trois derniers en région parisienne). On a de premiers retours sur des décisions d’expulsion vers l’Afghanistan ou le Soudan. Ils doivent faire appel devant le tribunal administratif dans les 48h suivant leur arrivée au centre de rétention, souhaitons que les informations que nous avons données à Calais aient circulé et qu’ils aient les bons réflexes.

Les renforts de policiers et de gendarmes mobiles ont quitté Calais tôt ce matin. Il semble se confirmer que les policiers avaient pour consigne d’éloigner les militants et les journalistes au besoin par la violence, d’où l’usage important et immédiat de gaz lacrymogènes, et les arrestations à fin d’intimidation.

 

Pentax Digital Camera

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Pentax Digital CameraMercredi 2 juillet en fin de journée, le campement saccagé après le départ de la police. Le lieu est gardé par un vigile et son chien.

Pentax Digital CameraJeudi 3 juillet, le lieu nettoyé, comme si de rien n’était. Ici ont vécu et espéré jusqu’à sept cents hommes, femmes et enfants. Ils avaient choisi d’occuper ce lieu pour revendiquer leur droit de vivre comme des êtres humains. Où qu’ils et elles soient aujourd’hui, libres ou enfermé-e-s, ils et elles sont toujours debout.