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Menacer des Soudanais ou des Érythréens de les renvoyer vers le pays, où ils risquent la torture ou la mort, c’est un moyen de les dissuader de passer en France. Les autorités ont déjà employé ponctuellement ce moyen de dissuasion dans le passé, elles le font de manière constante depuis le début de l’été (voir ici et ), Comme à l’occasion de la rafle du 2 juillet à Calais, au cours de laquelle plus de six cents personnes ont été arrêtées et plus de deux cents placées en rétention (voir ici).

Le plus souvent ces tentatives d’expulsion n’aboutissent pas, ce qui n’est pas forcément important puisqu’il s’agit surtout de faire peur. En dernier recours, la Cour Européenne des Droits de l’Homme intervient. Pourtant un Soudanais a été renvoyé le 17 septembre avant que la réponse de la CEDH n’arrive (voir ici). Et il est de plus en plus probable que le gouvernement veuille faire sauter les derniers verrous, c’est dans ce sens que va la circulaire du 11 mars 2014, et l’un des buts assumé de la réforme de l’asile est bien de renvoyer plus facilement les personnes qui recevront une réponse négative.

Un appel à mobilisation vient d’être lancé. Il est encore ouvert à signature. Merci de le relayer largement.

 

Des expulsions scandaleuses de la France vers le Soudan

 

Le 17 septembre 2014, vers 22h30, le gouvernement français a expulsé un ressortissant soudanais à Khartoum, capitale du Soudan (voir : http://www.france-terre-asile.org/component/flexicontent/124-slider/9781-cp-faut-il-renvoyer-vers-le-soudan-). Et ce, malgré les recommandations de la Cour européenne des droits de l’homme qui, quelques semaines plus tôt, avait demandé et obtenu la suspension de l’éloignement de trois personnes soudanaises enfermées au CRA de Vincennes et en instance d’expulsion vers Khartoum.

Depuis le début de l’été, selon l’Assfam (Association Service Social Familial Migrants) qui travaille au centre de rétention administratif de Vincennes souligne que, depuis le 1er juillet 2014, 44 Soudanais ont été détenus au CRA de Vincennes. Elle affirme également que des places d’avion sont quasi systématiquement réservées pour les ressortissant-e-s soudanai-e-s et érythréen-nes en direction du Soudan. Vols qui ne doivent leur annulation qu’au bon vouloir des ambassades des pays en question s’ils ne délivrent pas le laissez-passer demandé par la France. Pour mener à bien sa politique migratoire, la France doit donc demander la collaboration de l’ambassade du Soudan et même faire pression sur elle. Elle collabore ainsi avec le président soudanais Omar al Bashir, criminel de guerre génocidaire, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la cour pénale internationale..

Cette expulsion s’inscrit dans un contexte politique européen et national particulièrement répressif à l’égard de la population migrante. Les tentatives répétées d’expulsion et les arrestations collectives d’exilés à Calais, à Paris, autour de La Chapelle et de la Gare du nord ne sont, en effet, pas sans lien avec le durcissement de l’Europe forteresse. Les déclarations récentes de Bernard Cazeneuve et de son homologue britannique sur leur volonté d’intensifier la répression à Calais, notamment par l’organisation de « vols groupés » « co-financés », en sont un exemple. Dans cette hypothèse, Khartoum ne sera sans doute pas la seule destination scandaleuse des futurs « charters ».

Les tentatives d’expulsion répétées vers le Soudan et leur succès récent prouvent la dérive répressive et criminelle de l’Europe et de la France qui méprisent totalement les droits humains et ne respectent pas les textes fondateurs comme la convention de Genève ou la déclaration universelle des droits de l’Homme. Le Soudan n’a pas la réputation d’avoir toutes les caractéristiques des fameux «pays sûrs» (label déjà fortement contestable) où la France pourrait s’assurer que la dignité humaine de la personne expulsée sera respectée !

Il nous semble crucial de ne pas attendre que les expulsions au Soudan se répètent et se systématisent pour réagir. Ne laissons pas la France collaborer une fois de plus avec un régime politique criminel. Ne laissons pas la France externaliser la condamnation à mort de ressortissants soudanais en les renvoyant dans un pays qu’ils ont fuit pour sauver leurs vies !

En France et en Europe, nous sommes un certain nombre à nous mobiliser contre cette politique migratoire répressive, pour la fermeture des centres de rétention et la fin des expulsions : il faut que ça continue !

Nous vous invitons donc à organiser des manifestations décentralisées devant les centres de rétention en France et ailleurs !

Vous pouvez aussi faire part de votre indignation aux orchestrateurs de ces pratiques et leurs collaborateurs en inondant leurs boites mails et en passant des coups de fils :

Matignon :
Manuel Valls : premier-ministre@pm.gouv.fr

Ministère de l’Intérieur :
Cabinet du ministre,
Téléphone : 01 49 27 49 27 (standard, demander le Cabinet), Fax : 01 40 07 13 90 (Directeur de Cabinet)
E-mail : bernard.cazeneuve@interieur.gouv.fr
Secrétaire général : Michel LALANDE michel.lalande@interieur.gouv.fr
Directeur de cabinet : Thierry MORVAN : eric.morvan@interieur.gouv.fr et Pierre-Antoine MOLINA : pierre-antoine.molina@interieur.gouv.fr
Chef de cabinet : Gabriel KUNDE : gabriel.kunde@interieur.gouv.fr et sec.chefcab@interieur.gouv.fr
Conseiller Immigration : Raphael SODINI : raphael.sodini@interieur.gouv.fr
Directrice de l’accueil, de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité à la direction générale des étrangers en France : Muriel NGUYEN : muriel.nguyen@interieur.gouv.fr
Directeur général des étrangers en France : Benoit BROCART benoit.brocart@interieur.gouv.fr
Directeur général de la sécurité intérieur (DGSI) : Patrick CALVAR patrick.calvar@interieur.gouv.fr
Contacts ambassade du Soudan :

Téléphone local: (01) 4225.5571
international : +33.1.4225.5571
Fax local: (01) 4563.6673
international : +33.1.4563.6673

La compagnie aérienne qui collabore avec ces expulsions :

Agence de Paris
Qatar Airways
24/26 Place de la Madeleine (Entrée au 7 rue Vignon)
+33 1 70 95 05 80

Si vous être un collectif, une association ou une autre organisation et que vous souhaitez signer ce communiqué, vous pouvez envoyer un mail à l’adresse suivante :

contrelesexpulsions@gmail.com

Signataires :

Calais Ouverture et Humanité, Salam Nord/Pas-de-Calais, Le Réveil Voyageur, L’Auberge des Migrants, Muriel WOLFERS, Ligue des Droits de l’Homme, section Montreuil-Romainville, Itinérance Cherbourg, FSU, Le 9ème Collectif des Sans-Papiers, Yves Hazemann, animateur de l’émission RESF sur Radio Fréquence Paris Plurielle 106.3, Marie-Claude Saliceti, animatrice du site informaction, Terre d’Errance Norrent-Fontes, Valérie Peter, militante dans les luttes des sans papiers dans les Alpes maritimes, Collectif un Toit un Droit Rennes, RESF