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Beaucoup d’énergie a été mise ces dernières journées à atténuer les tensions entre communautés. Imaginez que vous étiez il y a un mois en Libye, vous avez traversé la Méditerranée, vous avez été enfermé une quinzaine de jours dans un centre d’identification et d’accueil en Italie, vous êtes remonté vers le nord, vous arrivez à Calais, le lieu où dormir est un terrain bitumé avec des auvents et entouré de grilles, ça ressemble à un camp, où il n’y aurait pas assez de tentes, pas assez de couvertures, et un seul repas par jour. Comment faire comprendre à chacune de ces personnes qu’il s’agit d’un espace de lutte occupé dans un contexte d’expulsion pour obtenir des conditions meilleures ?

De la même façon, ces personnes qui viennent directement de Libye sont confrontées pour accéder aux lieux de passage au racket d’une partie de ceux qu’on appelle les passeurs, mais aussi débarquent par groupes de vingt ou quarante sur les parkings, perturbant les plans plus organisés et plus discrets des autres.

Toutes ces tensions se retrouvent au lieu de distribution des repas, et ont rendu difficile la poursuite des discussions sur la suite du mouvement d’occupation et de grève de la faim.

Une réunion a enfin eu lieu ce soir lundi pour envisager la suite.

Mercredi 18 juin, le préfet invite les associations à 10h30 et les médias à 12h à entendre les décisions prises par l’État concernant la situation des exilés dans le Nord – Pas-de-Calais. Ceci a lieu à Arras, pour s’éloigner du contexte calaisien, éviter une éventuelle manifestation, diluer les questions posées à Calais, jouer le cas échéant les associations extérieures à Calais auxquelles l’État donnerait des gages, contre les associations et les exilés calaisiens.

Les associations ne se laisseront pas diviser, et sont prêtes à favoriser la participation de portes-paroles des exilés à la réunion en préfecture.

Les exilés, de leur côté, hésitent à venir en préfecture, craignant que le leurs représentants soient arrêtés, mais remettront probablement aux associations un message adressé au préfet. Et ils invitent les médias à venir les rencontrer à 15h au lieu de distribution des repas pour connaitre leurs réactions face aux décisions de l’État. Cette rencontre sera suivie soit d’une fête, soit d’une manifestation.

 

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