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Ils était quatre dans ce camion. Un freinage brusque, la cargaison se renverse, il meurt écrasé. Un jeune irakien de vingt ans. On n’en sait pas plus pour l’instant, ils n’étaient pas forcément montés à Calais.

http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/un-migrant-retrouve-mort-dans-un-camion-pres-du-port-de-calais_1104683.html

C’est la quinzième mort connue depuis le début de l’année. Quinze et non quatorze comme disent les médias, qui oublient Samir, mort peu après sa naissance. Sa mère avait eu un accident lors d’une tentative de passage alors qu’elle était enceinte, elle a accouché très prématurément d’un enfant qui n’a pas survécu, c’était un bébé, il est enterré au cimetière sud de Calais. Ce n’était pas une fausse couche.

Il y a des femmes enceinte qui essayent de passer toutes les nuits, il y a des accidents. Les fausses couches, personne ne les compte.

On pourrait aussi parler de cet Afghan qui marchait une nuit au bord de l’autoroute avec un groupe d’ami. Un camion a foncé sur eux et a redressé au dernier moment. Pour faire peur, les exilé-e-s disent que c’est assez fréquent. Sauf que cette fois la remorque est venu taper contre la rambarde, entre la rambarde et la remorque il y avait la jambe de cet Afghan. Il a été amputé. On pense à Sameh, un autre Afghan, en 2009. Il essayait de monter dans un camion sur un parking près de Dunkerque, le chauffeur l’a vu, accéléré brusquement. Sameh est tombé. Le chauffeur a fait une marche arrière, puis une marche avant, le camion est passé deux fois sur les jambes de Sameh, puis est parti. Ces choses-là, on ne les compte pas, on ne les compte plus.

Parler des personnes qui sont mortes à la frontière, c’est rendre compte d’une petite partie des violences que ces femmes, ces hommes, ces enfants, subissent du fait des politiques menées à cette frontière.