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La préfecture a communiqué à la presse hier en fin de journée qu’elle invitait les associations à une réunion concernant la situation des exilés le 18 juin. Les associations n’ont pas encore reçu l’invitation et l’ont appris par le journal. Une manière un peu cavalière de communiquer, souhaitons qu’il y ait derrière une volonté réelle de reprendre le dialogue. Pas un mot par contre de la demande des exilés de reprendre les discussions avec cette même préfecture.

Les associations se sont du coup rencontrées cet après-midi, avant de rencontrer les exilés au lieu de distribution des repas. Les discussions continueront demain, pour laisser le temps aux différentes communautés de délibérer, avec pour thème l’attitude à avoir vis-à-vis de la préfecture et des actions pour la journée mondiale des réfugiés le 20 juin.

Les Soudanais ont également discuté de rejoindre la grève de la faim, mais n’ont pas encore pris leur décision.

Ce matin, un jeune Érythréen revient le menton ensanglanté d’une tentative de passage. Les policiers qui l’ont pris l’ont frappé. Sept Égyptiens sont également rentrés pendant la nuit après avoir été tabassés par la police. Selon les témoignages recueillis ces derniers jours, les policiers impliqués dans les violences, qu’ils soient agent de la police aux frontières ou CRS, ne portent pas de numéro de matricule, ce qui rend difficile leur identification. Ces brutalités répétées sont trop fréquentes pour ne pas correspondre à des instructions de la hiérarchie.

Deux femmes et un enfant de trois ou quatre ans arrivent en début de soirée. Elles peuvent théoriquement aller à la maison du boulevard Victor Hugo, ancien squat ouvert par No Border et dont la gestion a été reprise par l’association d’insertion Solid’R. Mais il s’agit d’une maison qui serait normalement habitée par une famille avec deux enfants. Quand la décision de la reprise par Solid’R a été prise, elle accueillait 35 femmes et enfants. Aujourd’hui, elle en accueille plus de 60. L’État ne donne aucune visibilité sur la pérennité de cette structure d’accueil précaire au-delà du 30 juin, sachant qu’un changement de lieu est devenu absolument nécessaire.

L’après-midi a été chaude sur l’asphalte du lieu de distribution des repas. Le lieu revit le soir. Des parties de foot s’improvisent. Une projection se prépare à la nuit tombée.

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