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La rue des Mouettes, dans la zone industrielle des Dunes, à proximité du bidonville de Calais. Une rue bordée d’usines, entourées de grilles surmontées de barbelés. Il est aux alentours de 10 heures du matin.
D’un côté de la rue, quelques couvertures et sacs de couchages témoignent que des gens ont passé la nuit là pour être les premiers à se présenter au matin pour prendre le bus qui part vers un « centre de répit », ou Centre d’Accueil et d’Orientation, où peuvent aller les exilé-e-s qui le souhaitent sans préalablement avoir à demander l’asile (voir ici, ici, ici et là).
De l’autre côté de la rue, un groupe attend, assis sur une bordure de béton : les heureux élus qui partirons par le bus du jour. Un bus est garé là. Nous sommes après le tri entre les heureux élus et les autres. Autour, un groupe de personnes en jaquette rouge fait barrage, dans un état de patience ou d’énervement variable. Entre ce côté de la rue et l’autre, plusieurs dizaines d’exilés négocient, protestent, tentent de rejoindre le groupe des élus. Des policiers sont là aussi, en retrait ou au contact selon l’humeur.
Puis vient le moment d’en finir avec tout ça. Les policiers repoussent ceux qui espéraient encore faire partie de ce voyage, ou restaient là simplement pour protester contre l’injustice qu’ils ressentent. Les policiers poussent jusqu’à ce que ceux qui ne sont pas admis au départ se dispersent. Le départ peut alors se faire.
Et la chose se répète jour après jour, chaque jour de départ vers les centres dits d’accueil et d’orientation.
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