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Depuis le week-end des 24 et 25 octobre, la présence policière est devenue pesante autour du bidonville d’État. Ce d’autant plus que l’attitude des policiers relève d’un arbitraire affiché. Il s’agit visiblement de montrer qu’ils ont le pouvoir de décider qui peut accéder au bidonville, voire en sortir, au mépris de toute règle et de toute loi.

Quelques témoignages de bénévoles :

 » Je venais apporter de la nourriture et des couvertures. À côté de moi, des évangélistes anglais apportaient des bibles, ils ont pu passer sans problème, moi j’ai été interdit d’accès.  »

 » Les policiers ont bloqué les exilé-e-s qui voulaient sortir du bidonville, leur demandaient pourquoi ils et elles voulaient passer, et ne les laissaient pas passer si le motif ne leur paraissait pas bon. Une heure plus tard, tout le monde pouvait passer sans problème.  »

Aujourd’hui, les CRS qui faisaient le filtrage à l’entrée du chemin des Dunes n’avaient pas leurs matricules visibles, et motivaient l’interdiction de circuler sur la voie publique par « les instructions ».

Selon les heures, les policiers et les humeurs, il faut pouvoir prouver qu’on fait partie d’un association, ou simplement se soumettre un contrôle d’identité. Ou pouvoir prouver qu’on fait partie partie de telle association, et on passe, mais pas de telle autre, sans ça on est bloqué. Il semble que certaines associations, mais pas toutes, peuvent fournir à leurs bénévoles un pass avec le nom, le prénom et le numéro d’immatriculation du véhicule, ce qui permet à la police de constituer un fichier des bénévoles et des véhicules. Parfois on peut passer à pied ou à vélo sans problème, parfois il faut décliner son identité et expliquer le motif de sa présence. Parfois les contrôles sont à tous les accès, parfois seulement d’un côté.

Le prétexte est bien sûr de lutter contre les passeurs. Dont il est bien connu qu’il se présentent bien gentiment aux contrôles de police pour qu’on les arrête. Cet après-midi, une élégante Mercedes sport était garée au beau milieu du bidonville. Un généreux donateur sans doute. L’intimidation vise bien entendu les bénévoles et les Calaisien-ne-s solidaires, et c’est bien les liens de solidarité entre les habitant-e-s du bidonville et la population qu’il s’agit de casser.

Aujourd’hui en fin d’après-midi, une douzaine de fourgons de CRS sont garés rue des Garennes près de l’entrée du bidonville, ainsi que deux véhicules banalisés. Une vingtaine de CRS en tenue anti-émeute entrent dans le bidonville, tandis qu’une dizaine en casque et bouclier restent sous le pont, et d’autres dans les véhicules. D’après un exilé présent, la police entre fréquemment dans le bidonville, mais pas comme ça. D’après une bénévoles, ils viennent souvent comme ça, en mode « cow-boy ».

 

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