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La coutume a commencé à s’installer à la suite de l’expulsion des derniers campements du centre-ville, le 21 septembre 2015. Les policiers avaient alors bombardé le bidonville de Calais de grenades lacrymogènes, après avoir gazé les exilé-e-s qui essayaient de monter sur l’autoroute. Ces bombardements au gaz sont devenus quasi-quotidiens, soit à l’occasion de tentatives de passage, mais aussi d’une gratuité parfaite, comme à minuit le jour de l’an. Il s’agit de mettre dans une situation d’insécurité permanente les personnes qui s’abritent dans ce lieu où les autorités avaient dit qu’elles seraient tolérées, et où des associations trop crédules avaient participé à les emmener.

Une pétition a d’ailleurs été mise en ligne :

https://www.change.org/p/bernard-cazeneuve-stop-throwing-cs-gas-into-calais-jungle

Les témoins, comme toujours, sont importants (voir ici et ), comme ceux qui ont filmé ces images diffusées sur le net :

https://www.youtube.com/watch?v=OQCP_inka-Q

http://www.liberation.fr/france/2016/01/07/la-nuit-a-calais-les-crs-arrosent-la-jungle-de-lacrymogenes_1424987

On y voit les nuages de gaz recouvrir les habitations, des grenades tomber au milieu des commerces du bidonville, ou entre les cabanes à plusieurs centaines de mètres de la rocade menant au port, et autour de 2’50 les gaz envahissant le chemin des Dunes, à l’autre bout du bidonville, où se trouve une personne seule.

https://goo.gl/maps/QU4SkKRzALw

À cette ouverture d’année en violence sur le terrain répondent les propos de la préfète du Pas-de-Calais, qui annonce l’objectif de deux mille « migrants » à Calais à la fin de l’hiver. ce qui revient à dire qu’il y a plus de cinq mille corps en trop dans le bidonville, qu’il faudra mettre ailleurs de gré ou de force. Or le nombre d’exilé-e-s à Calais ne se décide pas dans un bureau de la préfecture à Arras. Certes la mauvaise saison ralentit les traversées de la Méditerranée centrale vers l’Italie, et la traversée des Balkans est rendue plus difficile par l’hiver et par les clôtures que les différents États installent à leurs frontières. Mais les pays scandinaves ayant fermé leur frontière, des personnes en nombre indéterminé vont se réorienter vers le Royaume-uni. Et la politique française de non-accueil étant ce qu’elle est, rester ici reste peu attractif.

http://www.lavoixdunord.fr/region/calais-en-2016-apres-l-ouverture-du-camp-humanitaire-ia33b48581n3252882

La direction du port de Calais surenchéri en demandant la création d’un no-mans-land entre la rocade d’accès au port et le bidonville, ce qui implique la destruction d’une partie de de celui-ci, doublée pourquoi pas de l’autre côté par autre no-mans-land le long du chemin des Dunes et de la route de Gravelines.

http://www.nordlittoral.fr/calais/jungle-jean-marc-puissesseau-a-rencontre-le-ministre-cazeneuve-ia0b0n272741

http://www.lavoixdunord.fr/region/migrants-de-calais-les-abris-de-la-jungle-eloignes-ia33b48581n3259772

Pour compléter le tableau, trois blindés de gendarmerie viennent d’arriver à Calais.

http://www.nordlittoral.fr/faits-divers/un-vehicule-blinde-a-calais-pour-renforcer-les-dispositifs-ia0b0n273248

Leur efficacité militaire est questionnable. Ils sont sans doute là d’abord pour impressionner. Les exilé-e-s pour qu’ils et elles déguerpissent de Calais. Et les responsables associatifs pour qu’ils y contribuent. Certains d’entre eux ont aidé les autorités à amener les exilé-e-s sur le terrain où se trouve maintenant le bidonville, et portent une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Continueront-ils dans la même voie ?

 

Guerre psychologique