Étiquettes

, , , , , ,

Les mobilisations continuent contre la politique de non-accueil des exilé-e-s (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici et ), et tendent à élargir leur problématique.

À Bordeaux, où onze exilés sont en grève de la faim au centre de rétention où ils sont enfermés, un second rassemblement de soutien a eu lieu hier 24 mai, après celui du 19 mai.

Dans les Hautes-Alpes, à la suite de l’Appel d’Embrun, Tous Migrants publie un nouveau communiqué de presse en réaction à l’arrestation d’un travailleur social et d’un groupe d’exilés à la gare de Briançon.

À Marseille, le collectif Soutien Migrants 13 organise un rassemblement le 7 juin à 17h30 devant la préfecture, place Félix Baret, et appelle plus largement à une journée d’action.

À Paris, sans attendre le rassemblement revendicatif et festif du 2 juin, le collectif La Chapelle Debout donne rendez-vous ce soir à 18h porte de la Chapelle. Des collectifs proches des Républicains et la candidate de ce parti aux législatives ont en effet fait un coup médiatique sur la prétendue insécurité des femmes dans le quartier, qu’ils attribuent à la présence des « migrants ».

 


 

Bordeaux :

http://mcinformactions.net/Mobilisation-du-24-mai-pour-les-refugies-detenus-au-CRA-de-Bordeaux

Vous pouvez télécharger l’appel à mobilisation ici.

« 11 demandeurs d’asile enfermés au centre de rétention administrative de Bordeaux.

Après le rassemblement devant la Préfecture vendredi 19 mai 2017 et l’audience accordée à notre délégation, les jeunes soudanais demandeurs d’asile sont toujours privés de liberté au CRA (Centre de Rétention Administrative) et menacés d’expulsion vers l’Italie.

Ces demandeurs d’asile « dublinés » du CAO de Mérignac ont passé plusieurs mois en France, ils y ont appris le français, ils se sont insérés dans la vie locale, ont tissé des amitiés… tout cela pour être finalement arrêtés en Préfecture, mis en centre de rétention en attente d’une expulsion vers l’Italie où ils n’ont pas souhaité enregistrer leur demande d’asile.

Nous demandons :
– que ces jeunes retenus ne soient pas renvoyés en Italie
– qu’ils soient libérés du CRA de Bordeaux
– qu’ils puissent faire leur demande d’asile en France
– que ceux qui ont des rendez-vous ces prochains jours à la Préfecture ne soient pas à leur tour retenus et qu’ils puissent eux aussi effectuer leur demande d’asile en France.

Nous vous invitons tous à un nouveau rassemblement
Mercredi 24 mai 2017, à 12h
devant le CRA de Bordeaux
(Hôtel de police de Meriadeck, rue François de Sourdis)
Merci de relayer cet appel sur tous vos réseaux. »

 


 

Hautes-Alpes :

Vous pouvez télécharger le communiqué de presse ici.

« Communiqué de presse – Mouvement citoyen

Face aux reconduites expéditives à la frontière de migrants qui piétinent la loi française, et à l’hypocrisie de l’Etat dans la gestion de la question migratoire, le mouvement citoyen Tous Migrants appelle le Président Macron, élu depuis deux semaines, à tenir ses engagements en matière de droit d’asile et de solidarité européenne.

Tous Migrants demande de toute urgence une rencontre avec le Procureur de la République pour obtenir ses explications sur ces agissements illégaux des forces de l’ordre qui nous indiquent agir sur ses ordres.

Une réflexion urgente est lancée au sein du mouvement pour définir la forme pacifique la plus adaptée de solidarité inconditionnelle envers les migrants qui souhaitent demander l’asile en France.

RESUME DES FAITS : Hier en début d’après-midi, plusieurs migrants et un travailleur social dans l’exercice de sa fonction ont été arrêtés à la gare SNCF de Briançon, transférés à la police de l’air et des frontières (PAF) de Montgenèvre, où les ont rejoints une cinquantaine de citoyens pour leur signifier leur soutien. Après plusieurs heures de garde à vue, le travailleur social a été remis en liberté vers 20 h après un « rappel à la loi »… Quelques minutes plus tard, les citoyens ont assisté impuissants au renvoi forcé des étrangers en Italie par les forces de l’ordre françaises, en dépit de leur droit à demander l’asile. Ce départ a donné lieu à un comportement terrifiant du conducteur d’un véhicule de police qui a foncé sur la voie de gauche vers l’Italie, alors que quelques personnes s’étaient placées sur la chaussée. L’une d’elle a été heurtée.

Cet événement dénote un durcissement des instructions du Préfet des Hautes-Alpes et du Procureur de la République. Elle met aussi au jour la grande hypocrisie du système public de prise en charge des migrants. Face à cette situation, le mouvement citoyen Tous migrants :

1/ s’érige contre l’inégalité de traitement entre migrants, et le non respect des textes juridiques de droit à l’asile par les instances compétentes : L’événement d’hier illustre la distinction entre les « bons » migrants de CAO, qui peuvent entrer dans un processus administratif parce qu’ils viennent de Calais ou Paris (mais sont par ailleurs exposés au « dublinage » et renvoi en Italie ou ailleurs en Europe, un autre sujet) et ceux qui arrivent par leurs propres moyens à travers la montagne, au péril de leur vie, et à qui on nie le droit de demander l’asile en les reconduisant expéditivement en Italie sans leur signifier leurs droits et les laisser déposer leurs demandes

2/ rappelle à cette occasion l’importance d’adopter une approche citoyenne non-violente, déterminée par rapport à nos combats mais pacifiste dans sa méthode. De ce point de vue, le mouvement citoyen Tous Migrants ne saurait s’associer aux débordements ou provocations de certains militants, même si nous nous retrouvons sur la cause. Les citoyens doivent continuer à se mobiliser pacifiquement pour veiller au respect des droits humains fondamentaux, en particulier du droit d’asile qui découle principalement du préambule de notre Constitution et de la convention de Genève sur les réfugiés de 1951

3/ exhorte le président Macron à faire preuve de cohérence en concrétisant les engagements qu’il a pris lors de la campagne électorale, en matière de politique d’accueil mais aussi de soutien à une Union européenne plus harmonieuse. Ces engagements ne sont pas compatibles avec les libertés que s’octroient les forces de l’ordre, verbales et physiques, pour appliquer des instructions qui de surcroit sont illégales (un migrant a le droit de déposer une demande d’asile en préfecture, sans préjuger de la suite de la procédure – on ne peut l’en empêcher par une obstruction physique à sa démarche et sa reconduction sous escorte). Même si l’incident ne se situait pas dans le cas précis de dublinage, il touche à un problème commun avec le combat actuellement mené contre le dublinage (voir appel d’Embrun joint) : les agissements actuels ne sont pas conformes au souci affiché de solidarité européenne : reconduire des personnes dans un pays, l’Italie, déjà submergé par l’afflux de réfugiés est d’autant moins compréhensible dans le contexte du programme du président Macron nouvellement élu, qui a fait de la relance de l’esprit européen un de ses fers de lance.

4/ demande de toute urgence une rencontre avec le Procureur de la République pour obtenir ses explications sur :
– la conduite illégale de la PAF vis-à-vis des migrants qui passent la frontière pour demander asile en France,
– les mesures prises ou potentielles envers toute personne, quel que soit son statut, pouvant leur apporter une aide en toute humanité,
– le comportement grave et dangereux de certains éléments de la police des frontières dont nous avons été témoin.

Une réflexion urgente est lancée au sein du mouvement pour définir la forme pacifique la plus adaptée de solidarité inconditionnelle envers les migrants qui souhaitent demander l’asile en France.

Cette réflexion et cette mobilisation s’intégreront au cadre plus vaste des initiatives que nous allons amplifier au plan alpin, national et international avec les autres membres de l’inter collectif alpin, à la suite de l’Appel d’Embrun lancé le 18 mai dernier. »

 


 

Marseille :

« Appel de el Manba/SoutienMigrants13 à mobilisation contre les expulsions et l’isolement:

Contre les expulsions, brisons l’isolement !

La machine à expulser devient de plus en plus organisée :

La prise d’empreintes violente et forcée qui est imposée dans les « pays d’entrée » en Europe coupe de fait l’accès aux droit des demandeurs d’asile.

Depuis 2016, l’utilisation de la force lors de la prise d’empreintes des personnes migrantes, dans les territoires aux frontières internes de l’Europe (Italie, Hongrie, Grèce, …) devient quotidienne.

Du fait du Règlement Européen Dublin III, qui prévoit le renvoi des migrant-e-s vers les premiers pays d’Europe où ils et elles ont été enregistré-e-s, cette pratique de fichage forcé empêche les personnes fuyant guerres et dictatures de pouvoir déposer une demande d’asile dans le pays de leur choix.

En effet, les renvois des personnes dans les pays dits « d’entrée » deviennent désormais systématiques en France. Cette situation laisse nombre de personnes dans des conditions de vie insupportables, quand elles ne vire pas au cauchemar puisque, sous la pression de l’Union Européenne, les pays d’entrée – tout comme les pays avec un haut quota de refus de demandes d’asile – renvoient les personnes concernées vers leur pays d’origine, ceux-là mêmes que ces personnes ont fui. Ainsi, la Norvège a déjà approuvé des renvois en Afghanistan, l’Italie – et aujourd’hui la France – expulse vers le Soudan, sous l’aile des accords stipulés dernièrement entre chefs d’état européens et dictatures d’Afrique.

Les outils de contrôle des personnes « non-souhaitées » sur le territoire français se fondent sur une politique de dispersion et de non-transparence pour faciliter la mise en pratique des expulsions. Cette politique d’enfermement et d’isolement mise discrètement en place par l’État permet donc, à la fois, de limiter le contact et la communication entre personnes illégalisées et soutiens solidaires, de dissimuler sa sinistre politique de rejet et aussi de masquer les révoltes et protestations qui peuvent s’en suivre. Ce système coercitif destiné à maintenir dans l’ombre les personnes en attente de décision se matérialise physiquement partout sur le territoire dans ces divers lieux d’enfermement : centres de rétention, zones d’attentes aux frontières, aéroports et gares, prisons de droit commun pour les personnes refusant leur expulsion… Les nouveaux centres créés, tels les CAO ou les PRAHDA, remplissent également ces fonctions de concentration, contrôle et dissimulation. Leur gestion, déléguée à des associations concourantes sur des marchés publics, peut bien s’apparenter, pour ces dernières, à une collaboration, à un rôle de « tampon » entre les publics et l’État.

Les expulsions vers les pays d’origine augmentent. Depuis décembre 2016, une 30taine de Soudanais se sont vus menacés d’expulsion vers le Soudan, et certains d’entre eux l’on effectivement été. En effet, les autorités françaises ont entamé ces derniers mois des procédures d’expulsion pour un nombre croissant de demandeurs d’asile en provenance du Soudan sans prendre en compte la situation de guerre qui sévit dans plusieurs régions de ce pays et notamment au Darfour, dans les Monts Nouba, dans le Nil Bleu (le Quai d’Orsay déconseille fortement au ressortissants français de se rendre dans ces zones), ni les atteintes graves contre les droits de l’Homme dans l’ensemble du pays. La France semble ignorer que le général Omar El Bechir est le seul chef d’État en exercice qui soit poursuivi par le Tribunal Pénal International (TPI) pour des accusations de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La France ne semble plus se souvenir non plus que les dispositions des conventions internationales interdisent le renvoi d’un demandeur d’asile dans son pays d’origine, si cela doit mettre sa vie en danger.

On peut alors se demander pourquoi, alors que les conditions de vie dans les pays fuis par les demandeurs et demandeuse d’asile ne se sont pas améliorées voire ont même empiré, les expulsions vers leurs pays d’origines continuent d’augmenter.

La réponse c’est le profit.

Les profits de quelques uns à la tête des États européens et de certains des pays où les populations souffrent et qu’elles quittent en traversant les frontières les plus mortelles du monde.

Le profit au détriment des gens qui arrivent en France et en Europe après une traversée périlleuse de la Méditerranée et un voyage long et éprouvant à travers plusieurs pays avec les conséquences physiques et psychologiques que l’on peut imaginer sur ces personnes quittant leurs pays et leurs familles.

Arrivés en France, ils sont contraints de dormir dans les rues des grandes villes et déposent leur demande d’asile dans des conditions indignes malgré l’aide et les efforts déployés par les ONG.

Dans cette logique de profit, la politique des expulsions est donc intégrée dans une politique beaucoup plus large d’externalisation des frontières européennes dans des pays tiers (Libye, Turquie…) et les pays d’origine des demandeuses et demandeurs d’asile. Des accords (Accord de la Valette, Processus de Khartoum, Accord avec l’Afghanistan) facilitent les expulsions des demandeuses et demandeurs d’asile depuis l’Europe et donnent des fonds européens directement aux dictateurs de l’Afrique pour contrôler leurs frontières. L’exemple du financement direct d’une ancienne milice de Djanjawids (les acteurs principaux des violences au Darfour) qui contrôle la frontière du Soudan avec la Libye.

Les dictateurs de ce monde en profitent bien : sous couvert d’accords et des fonds européens ils peuvent cacher les violences contre leur population et améliorer leur image auprès de la communauté internationale.

Cela va se traduire cette année lors du G20 à Hambourg en Juillet et lors de la « Conférence d’Afrique » à Berlin en Juin. Ces deux événements ciblent officiellement « le partenariat international », ce qui signifie : plus de fonds et d’accords pour fermer les frontières.

MOBILISONS-NOUS CONTRE CETTE POLITIQUE
LIBRE CIRCULATION ET INSTALLATION POUR TOU.TE.S !!

Cette mobilisation n’entend pas se fixer sur des moyens d’actions, ou sur un discours politique particulier. La diversité des réalités locales engendre la diversité des pratiques, retrouvons nous autour d’un mot d’ordre clair et fort :

Contre les expulsions, brisons l’isolement !

Nous appelons à une journée d’action le 7 Juin, qui prendra la forme que chaque collectif ou individu jugera la plus opportune (manifestation, rassemblement, retransmission directe de témoignages de détenus à la radio, diffusion de lettres, collage d’affiches…).

À Marseille : Rassemblement le 7 Juin à 17h30 devant la Préfecture Place Félix Baret»

 


 

Paris :

https://www.facebook.com/CollectifLaChapelleDebout/