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Il s’agit d’un mouvement parti d’initiatives locales, qui tendent à se coordonner régionalement, et à échanger à une échelle plus large. La dispersion des exilé-e-s de Calais, puis de Paris et Grande-Synthe, sans la mise en place d’une politique d’accueil (ou plus exactement sans rompre avec la politique de non-accueil) a entraîné la dissémination des luttes et favorisé une possible convergence.

Aux mobilisations dont nous avons déjà rendu compte (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ) , et dont la liste n’est sans doute pas exhaustive, s’ajoutent d’autres.

À Barcelonnette, l’association Solidaritat Ubaye, qui s’est d’abord mobilisé pour l’accueil des exilés hébergés dans le Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et ) de la ville le sont maintenant contre la menace d’expulsion qui pèse sur certains d’eux vers le pays responsable de leur demande d’asile selon le règlement européen Dublin III. Une pétition a été mise en ligne :

https://www.change.org/p/bureau-solidaritatubaye-fr-non-a-la-d%C3%A9portation-des-r%C3%A9fugi%C3%A9s-demandeurs-d-asile-de-barcelonnette-c11ec245-6c0a-414c-bc73-c6e788d69d15

À Briançon, suite au refoulement illégal de six exilé-e-s, à l’arrestation d’une travailleuse sociale et à l’accident intentionnel provoqué par un véhicule de police qui percuté un manifestant, un nouveau rassemblement a lieu aujourd’hui 27 mai à 12h30 à la gare de Briançon.

 


 

Barcelonnette :

Vous pouvez télécharger la pétition papier ici.

« Communiqué de presse – Solidaritat Ubaye

Depuis novembre 2016, quarante demandeurs d’asile arrivés des camps de La Chapelle et de Stalingrad à Paris, ont intégré le Centre d’Accueil et d’Orientation de Barcelonnette, dans les Alpes de Haute Provence.

Originaires du Soudan, de Somalie et d’Érythrée, ils ont fui la guerre et sont passés par la Libye dans des conditions atroces et survécu aux tragiques traversées de la Méditerranée pour débarquer en Italie.

Après une prise d’empreintes digitales forcée en Italie, ces jeunes hommes sont venus chercher refuge et protection en France. Depuis leur intégration au CAO de Barcelonnette, et grâce aux actions de l’association Solidaritat Ubaye ils se sont intégrés, participent à des cours de français au moins 4 heures par semaine ainsi qu’à de nombreuses activités culturelles et sportives avec la population locale.

Des liens très forts de confiance et d’amitié réciproques se sont ainsi noués, participant de la reconstruction psychologique de ces jeunes profondément traumatisés , qui pour la plupart ont été torturés et soumis à des traitements dégradants.

Ils ont obtenu le 30 novembre 2016 une attestation de demandeurs d’asile à la Préfecture de Marseille après une nouvelle prise d’empreintes digitales.

Six d’entre eux sont convoqués à la Préfecture de Digne les Bains.

En raison de la directive européenne dite de “Dublin” qui prévoit éventuellement que cette demande doit être traitée dans le pays d’entrée en Union Européenne il va leur être signifié que leur demande d’asile doit être instruite en Italie.

Or les autorités françaises ont toute latitude pour ne pas appliquer cette Directive « Dublin ». Elles ne l’ont d’ailleurs pas appliquée lors du démantèlement de la jungle de Calais en novembre 2016.

Le risque, outre les conditions d’accueil déplorables en Italie, où les conditions d’instruction des demandes d’asile sont discutables, et où les demandeurs ne pourront pas bénéficier du même niveau en matière de protection , est l’expulsion vers leurs pays d’origine où une mort probable les attend.

Pour ces raisons, Solidaritat Ubaye demande instamment aux autorités compétentes et tout particulièrement au Préfet des Alpes de Haute Provence, de revenir sur l’application de la Directive Dublin et de commencer à instruire ces demandes d’asile de Barcelonnette.

Ces demandeurs d’asile ont accepté de rejoindre le CAO de Barcelonnette, et se sont parfaitement intégrés.

Ils apprennent la langue et la culture française, et devraient aujourd’hui retourner en Italie ?

Cela nous semble aberrant, pour des raisons d’abord humaines, mais également économiques.

Une pétition en ligne a déjà recueilli plus de 1200 signatures en trois jours.

Cette demande est parfaitement justifiée par la volonté et la réussite de l’intégration de ces jeunes dans la Vallée, leur désir de poursuivre le travail exemplaire accompli, et leur choix de vie qui consiste à s’accomplir en France.

Ces résultats sont un modèle qui honore l’ensemble des habitants de Barcelonnette et de la Vallée de l’Ubaye.

La pétition : https://www.change.org/p/bureau-solidaritatubaye-fr-non-a-la-déportation-des-réfugiés-demandeurs-d-asile-de-barcelonnette-c11ec245-6c0a-414c-bc73-c6e788d69d15?recruiter=54995161&utm_source=share_petition&utm_medium=facebook&utm_campaign=autopublish&utm_term=des-lg-share_petition-no_msg

Contacter l’association Solidaritat Ubaye : http://solidaritatubaye.fr »

 


 

À Briançon :

« Solidarité contre les expulsions !
Rassemblement samedi 27 mai à 12h30, à la gare de Briançon

Considérant que le mardi 23 mai, 6 personnes sont arrêtées à la gare de Briançon sous prétexte qu’elles ne possèdent pas les papiers qui leurs permettent de circuler légalement sur le territoire. Une travailleuse sociale qui les accompagnait est aussi arrêtée, ce qui a pour effet d’informer les réseaux de solidarité. Chose rare, car les reconduites à la frontière sont quotidienne. Les sans papiers sont emmenées aux locaux de la police de l’air et des frontières (PAF), à Montgenèvre, en vue d’être refoulés vers l’Italie. Une trentaine de personne se rassemble en solidarité devant les locaux de la PAF, et l’une d’elle est renversée par un véhicule de police (lire le témoignage de la personne concernée en pièce jointe).

Considérant qu’au moins une cinquantaine de personnes sont visées par le règlement Dublin sur le territoire des Hautes Alpes, c’est à dire qu’elles risquent une expulsion prochaine vers le premier pays d’Europe qui a relevé leurs empreintes, puis d’être renvoyées dans leur pays d’origine ou leurs vies sont en danger. Les migrants du CAO d’Embrun ont exprimé leur refus de ces expulsions en se mettant en grève de la faim pendant dix jours.

Considérant de plus que la PAF refoule quotidiennement des dizaines de personnes à la frontière, les poussant ainsi à des traversées de plus en plus dangereuses, d’autant que l’hiver est rigoureux et les passages de cols périlleux. Considérant enfin qu’un très faible nombre de demandes d’asile ou de titres de séjours sont acceptés, poussant ainsi les migrant.e.s à vivre dans la clandestinité, craignant les contrôles de police, l’enfermement et les expulsions.

Cette situation est pour nous insoutenable. Face à la détermination de la préfecture à expulser les exilé.e.s, nous affirmons que les Hautes Alpes ont toujours été un lieu de passage, de migration et de refuge.

Nous invitons toutes les personnes ainsi que les collectifs solidaires avec les migrant.e.s à se rassembler le samedi 27 mai à 12h30 devant la gare de Briançon, pour marquer notre solidarité contre les expulsions.

Nous proposons ensuite de se réunir en assemblée, afin de discuter dans l’apaisement de ces événements et d’imaginer ensemble les moyens pour empêcher les expulsions à venir.»

Vous pouvez télécharger le témoignage ici.