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Pour faciliter l’expulsion finale, monter la pression, pour amener un maximum de personnes à partir d’elles-mêmes, à s’auto-expulser.

La pression avait déjà monté ces dernières semaines, avec une augmentation des contrôles au faciès et des arrestations dans les gares, des prises d’empreintes digitales, parfois de force, une multiplication des placements en rétention (la capacité du centre de rétention de Coquelles, à côté de Calais, a été augmentée de 20 places) et des expulsions, le quota de 80 arrestations par jour à Calais décidé par le gouvernement.

http://police.unsa.org/vie-des-regions/regions-province/article/nord-audience-dzpaf-nord

Les rafles vont s’accentuer à partir de la semaine prochaine. Le centre de rétention administrative d’Hendaye, près de la frontière espagnole, qui était fermé, rouvrira mardi prochain pour « accueillir » des exilés arrêtés à Calais. Plus largement, l’ensemble des centres de rétention de métropole auraient pour priorité d’enfermer et sans doute d’expulser les personnes transférées de Calais.

Il y a un an, au moment où le ministre de l’intérieur en visite à Calais annonçait la création de « centres de répit » (voir ici et ), qui allaient ensuite être rebaptisés Centres d’Accueil et d’Orientation (voir ici, ici, ici et ), débutaient des rafles quotidiennes de 50 exilé-e-s envoyé-e-s dans des centres de rétention partout en France (voir ici et ). Cela avait duré deux mois. C’est ce schéma qui va être remis en place à partir de la semaine prochaine. D’un côté beaucoup plus de départs « volontaires » vers les Centres d’Accueil et d’Orientation, de l’autre des rafles et des envois en rétention dans toute la France, probablement à une plus grande échelle que l’an dernier (campagne présidentielle oblige, il faut montré qu’on est capable), et probablement avec beaucoup plus d’expulsions effectives, notamment vers les pays d’origine. Le nouvel accord entre l’Union européenne et l’Afghanistan et les avancées du processus de Khartoum devraient le permettre.

Le report de la date annoncée de l’expulsion effective du bidonville, telle qu’annoncée dans les médias, profite donc au gouvernement. Devant la menace des arrestations et placements en rétention, des exilé-e-s partiront du bidonville, mouvement qui a déjà commencé, alors que le gouvernement n’a a priori pas réussi à mobiliser suffisamment de places d’hébergement en CAO. Et détail logistique non négligeable, à partir de mercredi 19 octobre les vacances scolaires permettent la réquisition des autocars affectés au transport scolaire, indispensables pour transporter en quelques jours dix mille personnes dans toute la France.

Signe de la décomposition du paysage associatif dans ce contexte, le président de l’association SALAM déclare « nous sommes dans la confiance » face à l’opération prévue par le gouvernement.

http://www.francetvinfo.fr/france/nord-pas-de-calais/migrants-a-calais/jean-claude-lenoir-president-de-l-association-salam-pour-le-demantelement-de-la-jungle-de-calais-faisons-confiance-au-gouvernement_1869799.html

 

arton2013-e1b57