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bidonville, Calais, Exilés, hébergement, politiques migratoires
La contradiction dans laquelle s’est enfermé le gouvernement est de vouloir inciter les exilé-e-s à demander l’asile en France, tout en leur montrant par tous les moyens qu’ils et elles n’y sont pas les bienvenu-e-s.
Le système des centres de répit (voir ici, ici, ici et là) où sont envoyées les personnes qui acceptent de s’éloigner de Calais rencontre ses limites. Certain d’entre eux marchent bien. Mais là où il n’y a pas d’accompagnement adéquat, là où le centre d’hébergement est perdu en pleine campagne, sans contact avec l’extérieur, lorsque les personnes pensent que décidément leur projet n’est pas en France, alors les gens partent et rentrent vers Calais.
Iffendic est un charmant village de la campagne bretonne, et le Domaine de Trémelin un site sans doute riant à la belle saison, à une demie-heure de marche du village https://goo.gl/maps/HjPYt9A3fZP2 . Les exilés afghans qui ont été emmenés là de Calais par temps d’hiver ont refusé de descendre du bus et demandé à être accueillis en ville, là où il y a d’autres humains. Le commissariat de Saint-Brieuc a pourvu à leur accueil humanitaire. L’article ne dit pas s’ils ont été hébergé ailleurs ensuite, sont revenus à Calais, ou ont profité de leur voyage en Bretagne pour essayer de passer par les ferries à Saint-Malo.
Avec une réelle volonté d’intégration, ce système pourrait pourtant avoir son utilité. À condition que le but ne soit pas de vider Calais n’importe comment, mais de permettre à des personnes de reconstruire leur vie en France dans de bonnes conditions.
Le 8 janvier la préfète du Pas-de-Calais a intimé aux habitant-e-s du bidonville de déguerpir d’une bande de 100 mètres le long de la rocade menant au port et de la route de Gravelines https://goo.gl/maps/Uw28XSaF8xn. Le 19 janvier, un arrêté pris au nom de l’état d’urgence est venu donner une base juridique à l’expulsion des récalcitrants. Les travaux de terrassement ont commencé pour transformer cette bande de 100 mètres en « no-mans-land », pour reprendre le terme des autorités.
Plus bas, nous reproduisons avec son autorisation le témoignage d’Olivier Leclerc, architecte, sur le camp de container installé parmi les autorités au milieu du bidonville.
Un quartier du bidonville évacué par ses habitants. En haut à gauche, les grilles qui bordent la rocade.
Débris rassemblés des grenades lacrymogènes lancées chaque nuit sur le bidonville.
Partie terrassée du no-mans-land.
La butte de terre qui entourera le bidonville.
Témoignage d’Olivier Leclerc :
« Nous sommes allés vendredi dans le nouveau camps « la Vie Active » censé gérer la crise des migrants dans la « Jungle » de Calais. Un alignement de containers numérotés, une implantation purement technique en dépit du bon sens par rapport au site et au programme extrêmement sensible. Visiblement un centre qui doit accueillir 1500 personnes conçu sans architecte.
En face, la Jungle, construite au fils du temps par les migrants, les ONG et écoles d’architectures, finit par trouver son âme, celle de la « Ville-Monde » dans laquelle vivent irakiens, afghans, érythréens, soudanais, britanniques, belges, français.
140 personnes sont aujourd’hui hébergées dans ces containers. Mais ces logements sans douches sans cuisines mais avec un contrôle d’accès biométrique de la paume de la main sont vides. Les migrants sont là pour passer, mais pas pour s’installer dans ce camps concentrationnaire et policier.
Comment notre société arrive-t-elle à proposer d’entasser des corps vivants dans des containers ? »
Pourquoi a Vie Active a -t-elle été choisie face à la Croix Rouge, alors que cette association para départementale n’a pas d’expérience humanitaire? Arrangement entre amis, favoritisme ?
A reblogué ceci sur Raimanetet a ajouté:
serons nous les prochains ?
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