• Accueil
  • À propos
  • Documents
  • Liens
  • Le point sur
  • Les cahiers
  • Newsletter

Passeurs d'hospitalités

~ des exilés à Calais

Passeurs d'hospitalités

Archives de Tag: délit de solidarité

Calais : aspects du délit de solidarité

21 mercredi Juin 2017

Posted by passeursdhospitalites in Le point sur, Non classé

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, Exilés, politiques migratoires

Avec des périodes plus ou moins tendues, des priorités qui peuvent varier, la répression de la solidarité s’est installée de manière permanente dans le paysage calaisien.

En 1999, avant l’ouverture du Centre de Sangatte, face à l’augmentation du nombre d’exilé-e-s et au durcissement de la politique britannique, les autorités françaises hésitent sur la conduite à tenir. Des lieux de mise à l’abri provisoires son ouverts puis fermés, dans l’intervalle la police chasse les exilé-e-s et la préfecture met la pression sur les associations. Ainsi au mois de juillet le sous-préfet menace les associations de poursuites pénales si elles continuent de distribuer de la nourriture et d’apporter une aide aux exilé-e-s qui campent dans le parc Saint-Pierre, en centre-ville. Mais c’est à partir de la fermeture du Centre de Sangatte fin 2002 que les poursuites pénales sont utilisées comme moyen de répression et d’intimidation.

Ces poursuites répondent à plusieurs objectifs.

Elles participent à un déplacement du regard et de la problématique. La situation ne serait pas due à des questions de frontière et de liberté de circulation. Les exilé-e-s viendraient à Calais parce qu’il aurait à côté un centre d’hébergement, à Sangatte. C’est ainsi qu’est justifiée la fermeture du centre et la destruction du hangar qui l’abritait. Dans la même logique, l’action solidaire est désignée comme la cause de la présence des exilé-e-s. Cette rhétorique revient en force depuis la destruction du bidonville avec les « points de fixation » qu’il faut faire disparaître pour faire disparaître les exilé-e-s, cet élément de langage désignant l’action des associations, douches, distributions de repas. La pénalisation de l’action des bénévoles et militant-e-s, coupables désigné-e-s de la situation qu’il faut faire cesser, participe de cette logique.

Il s’agit aussi de réduire l’action associative lorsqu’elle fait obstacle à l’action des pouvoirs publics. Notamment lorsqu’il s’agit de témoigner, filmer, documenter, mais aussi ouvrir des squats, s’opposer à des expulsions, construire des abri. Entre le camp No Border de juin 2009 et les débuts du bidonville de Calais en avril 2015, ce sont essentiellement de militant-e-s de ce mouvement qui sont la cible des poursuites, des intimidations et souvent des violences physiques, sans que cela suscite de réaction du reste du tissu associatif. Les poursuites utilisent principalement le registre de l’outrage à agent, rébellion, violence sur agents, ou dégradation s’agissant de l’ouverture de squat. L’état d’urgence apporte de nouveaux outils, permettant jusqu’à l’interdiction des manifestations et rassemblements sur la voie publique.

Les poursuites pénales participent aussi d’une stratégie visant à contraindre et contrôler l’action associative, notamment autour du bidonville de Calais. Elles complètent d’autres actions s’appuyant sur une présence policière de plus en plus importante aux accès, comme la verbalisation des véhicules, l’obligation de laissez-passer pour accéder au bidonville par le chemin des Dunes, l’interdiction d’amener des matériaux servant à la construction de cabanes après l’incendie du 25 août 2016 sauf autorisation de la sous-préfecture. En parallèle s’ajoute au comité de pilotage du centre Jules Ferry, auquel participent des associations choisies par l’état, la mise en place d’une coordination de l’action des associations dans le bidonville gérée par l’ONG ACTED, missionnée par l’État pour ce faire.

Notons au passage que les dix-huit mois d’existence du bidonville de Calais ont été une période répressive particulièrement dense, avec trente cas recensés de poursuites pénales ou d’enfermement en rétention en vue d’expulsion du territoire. À l’exception du cas très médiatisé du britannique Rob Lawrie, cela n’a pas suscité de réaction particulière des principales associations, impliquées dans une relation complexe avec l’État faite de cogestion de la situation, de négociation contrainte et de conflictualité.

Une compréhension plus complète de la situation se heurte à un défaut de vision, lié à une représentation racialisée de la situation. Dans les représentations usuelles, le passeur est étranger, masculin, on lui accole généralement les épithètes « sans scrupules » et « au business très lucratif » – alors qu’en réalité le passage comme la contrebande sont aussi enracinés dans la société frontalière. Et de même l’aidant-e solidaire est européen-ne, ce qui est une vison tout aussi partiale, et nous donne une vision imparfaite de l’action solidaire des exilé-e-s et de sa répression.

Ainsi, il y a quelques années, le campement de Norrent-Fontes, près d’un parking d’autoroute en amont de Calais, fonctionnait sans passeurs, et les exilé-e-s s’organisaient collectivement pour le passage. Mais lorsqu’un groupe monte dans un camion il faut que quelqu’un reste pour fermer la porte du camion derrière le groupe, et cette personne devient aux yeux de la police le passer ou la passeuse, la personne qui a facilité le passage des autres. On n’a de même qu’une vision très incomplète des situations où joue la solidarité de groupe ou d’amitié, rémunérée ou non, et où cette solidarité peut tomber sous le coup de la loi. On peut aussi noter que parmi les trente personnes poursuivies ou enfermées en rétention pendant la période du bidonville, six sont des exilé-e-s.

On notera enfin que l’aggravation de la répression ces derniers mois élargit celle-ci à d’autres catégories, dans une sorte de politique de la terre brûlée visant à isoler et priver de ressources les exilé-e-s. Les journaliste en tant que témoins qui peuvent être indésirables (voir ici et là), ou certains acteurs économiques comme un chauffeur de taxi ou des gérants d’hôtels.

 

Ion Andreescu : Sous-bois.

 

Calais : délit de solidarité, trente personnes poursuivies en un an et demi

18 dimanche Juin 2017

Posted by passeursdhospitalites in Le point sur

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, Exilés, politiques migratoires

Les poursuites à l’encontre des aidants solidaires à la frontière franco-italienne ont acquis une forte visibilité. Ceci s’explique notamment par une dynamique collective forte, une action publiquement assumée et une coordination du soutien. Ces éléments ont manqué à la frontière franco-britannique. Pourtant au moins trente personnes ont été soit poursuivies, soit enfermées en rétention et expulsées du territoire, pour leur engagement solidaire, pendant la seule durée du bidonville de Calais, soit en avril 2015 et novembre 2016. Ceci sans compter les « simples » placement en garde-à-vue, les multiples contraventions visant les véhicules des bénévoles et d’autres formes d’entrave et d’intimidation.

Le cas de Rob Lawrie fait figure d’exception, puis les poursuites à l’entre de ce bénévole britannique qui avait tenté de faire passer une petite fille afghane pour qu’elle échappe au bidonville et rejoigne sa famille au Royaume-uni avait connu une forte médiatisation (voir ici, ici, ici et là).

Le 8 novembre 2015, PEGIDA France organise une manifestation anti-migrants à l’invitation du groupe d’extrême-droite Sauvons Calais. Une contre-manifestation accompagne le cortège. Deux contre-manifestants sont arrêtés et relâchés sans poursuites. Ce n’est que bien plus tard qu’une contre-manifestante a été poursuivie parce qu’un policier l’accusé de l’avoir attaqué. Elle a été relaxée en première instance.

Début novembre 2015, la situation est tendue entre police et exilé-e-s aux alentours du bidonville et de la rocade autoroutière menant au port. Dans un contexte de manifestations d’extrême-droite, il faut un coupable, et le ministre de l’intérieur désigne « l’ultragauche ». Après des bénévoles britanniques arrêtés dans le bidonville et libérés sans charge, un bénévole français est arrêté devant un local associatif en centre-ville et poursuivi comme l’instigateur des « émeutes ». Il est condamné en première instance à un mois avec sursis pour refus du prélèvement ADN (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et là).

Le 23 janvier 2016 a lieu la plus importante manifestation de soutien aux exilé-e-s que Calais ait jamais connu. À l’issue de la manifestation, un groupe d’exilé-e-s court vers le port, y pénètre, et certains réussissent à monter à bord d’un ferry à quai. Six personnes, quatre exilés et deux soutiens sont arrêtés et poursuivis. Trois autres, de nationalité italienne, sont enfermées en rétention pour être expulsées vers l’Italie (voir ici, ici, ici, ici et là).

Le 29 février 2016 commence la destruction de la partie sud du bidonville de Calais. Un couple d’exilé-e qui refusaient de descendre du toit de leur cabane est poursuivi pour rébellion, deux bénévoles d’avoir mis le feu à des cabanes alors qu’ils aidaient les personnes à déménager leurs affaires (voir ici, ici et là).

Le 27 mars 2016 un squat est ouvert au centre de Calais dans les locaux abandonnés d’un ancien Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale. La police intervient et huit personnes sont arrêtées et poursuivies. La procédure est déclarée nulle en première instance (voir ici, ici, ici, ici, ici et là).

Le 27 juillet 2016 un rassemblement est organisé en hommage aux exilé-e-s mort-e-s à la frontière, suite au décès d’un exilé éthiopien. Le rassemblement est interdit par la préfecture au nom de l’état d’urgence. Alors que les personnes qui étaient venues participer à l’hommage se dispersent suite aux sommations de la police, l’une d’elle est arrêtée. Elle est poursuivie pour rébellion, participation à un attroupement interdit sous l’état d’urgence et port d’armes (elle avait un opinel au fond de son sac. Le tribunal a rejeté les deux premiers chefs d’inculpation et l’a condamnée à 400 € d’amende avec sursis pour le troisième (voir ici, ici et là).

Le 1er octobre 2016, une manifestation organisée par la Coordination Internationale des Sans-Papiers et Migrants est interdite au nom de l’état d’urgence. Les cars venant de Paris sont bloqués sur un parking près de Saint-Omer, un rassemblement qui s’était formé à la sortie du bidonville est dispersé par les lacrymogènes, le canon à eau et les charges de CRS. Un membre d’une samba militante est arrêté et poursuivi (voir ici, ici et là).

Deux personnes sont poursuivies pour avoir aider certains des exilés iraniens qui avaient fait une grève de la faim pendant la destruction de la partie sud du bidonville, lors d’un long périple qu’ils effectueront ensuite pour gagner le Royaume-uni, l’un à Boulogne/Mer, l’autre près de Calais (voir http://www.la-croix.com/France/France-Beatrice-Huret-devenue-passeuse-presumee-amour-migrant-2017-06-10-1300853916).

Deux personnes sont poursuivies dans le cadre d’une enquête sur la gestion du Kids Café, un lieu qui accueillait les mineur-e-s dans le bidonville de Calais (voir ici, ici et là).

Cette liste n’est pas forcément exhaustive. Elle devra être complétée par un état des lieux depuis novembre 2016 et la destruction du bidonville de Calais.

 

Gheorghe Tattarescu : Paysage à l’arbre cassé.

 

Pendant ce temps-là, à la frontière franco-italienne

07 dimanche Mai 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

état de droit, Calais, délit de solidarité, droits de l'enfant, Droits de l'homme, Exilés, Italie, solidarité

La situation à Vintimille, côté italien, rappelle celle de Calais, côté français de la frontière franco-britannique. La mairie de Vintimille, comme celle de Calais, avait pris un arrêté interdisant les distributions de nourriture aux exilé-e-s. Ce n’est pas sur décision du tribunal, mais face à la mobilisation citoyenne que la mairie de Vintimille a retiré son arrêté :

http://citoyenssolidaires06.com/?p=3442

Délit de solidarité aussi, poursuites pénales contre les personnes solidaires. Félix Croft, Français poursuivi en Italie pour avoir transporté une famille soudanaise vers la France, a été relaxé le 27 avril :

http://www.la-croix.com/France/Immigration/Juge-pour-avoir-aide-migrants-Felix-Croft-relaxe-2017-04-27-1200842910

Amnesty International a publié en février 2017 un rapport sur les violations des droits du côté français de la frontière : refoulements illégaux, impossibilité d’accès à la procédure d’asile, mineur-e-s laissé-e-s à l’abandon et refoulé-e-s à la frontière, poursuites et pressions contre les personnes solidaires.

Vous pouvez télécharger le rapport « Des contrôles aux confins du droits : violations des droits humains à la frontière française avec l’Italie » ici.

Le préfet des Alpes maritimes a d’ailleurs été condamné pour ces refoulements illégaux et le refus d’enregistrer les demandes d’asile :

http://citoyenssolidaires06.com/?p=3347

En raison de ce contexte, Amnesty International France, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières et le Secours catholique – Caritas France ont décidé de développer et de coordonner leurs actions. Vous pouvez lire leur communiqué ici :

http://citoyenssolidaires06.com/?p=3457

C’est aussi pour affirmer leur volonté d’accueil que des collectifs citoyens ont lancé le 16 avril l’action « Tous aux cols« , à certains points de la frontière franco-italienne. Le Mouvement Citoyen Tous Migrants de Briançon en fait le bilan :

Vous pouvez télécharger le communiqué du mouvement Tous Migrants ici.

Mais, la frontière une fois passée, une autre frontière s’oppose aux personnes qui font le choix de demander l’asile en France, le règlement Dublin III, avec le risque du renvoi en Italie lorsqu’il s’agit selon les critères de ce règlement européen du pays responsable de leur demande d’asile.

Sur ce sujet, le mouvement Tous Migrants donne la parole à des personnes en demande d’asile et à des personnes solidaires dans cette vidéo :

 

Turner : Château Saint-Michel à Bonneville.

Délit de solidarité : procès demain 4 avril à Nice

03 lundi Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

délit de solidarité, Exilés, frontières, Italie

Les poursuites contre les personnes solidaires continuent, de la frontière italienne jusqu’à Calais (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et là). Demain 4 avril, c’est Francesca qui comparaîtra devant le tribunal de grande instance de Nice.

Pour la soutenir : rendez-vous de 13h à 17h devant le tribunal de grande instance, place du Palais de justice, à Nice.

https://www.facebook.com/events/269083503503891/

 

Voici le texte de l’appel à soutien :

« Un procès chez les fous !!! C’est ce Mardi 4 à Nice avec Francesca !!! 13h30

Les fous qui poursuivent Francesca en Justice !

Francesca ça fait des années qu’elle aide et agit dans des camps ici et à l’étranger alors quand elle dit quelque chose on tend un peu l’oreille parce qu’on se dit on a peut être quelque chose à apprendre.

Elle parle de la violence des frontières et des politiques migratoires et que l’on se fait manipuler par un cirque médiatique. Elle dit aussi que les deux dernières années, le dispositif des frontières est devenu de plus en plus brutal, avec les déportations systématiques vers des centres de tri ou même des expulsions vers des pays comme le Soudan, le Niger et d’autres dictatures et que entre l’Italie et la France, les épisodes de violence et les « accidents » mortels sont très, trop fréquents. C’est ce qu’il faut dénoncer collectivement, à l’intérieur et à l’extérieur du Tribunal et donner la parole à celles et à ceux qui subissent les frontières et qu’on les laisse passer.

Elle avait une famille avec un bébé dans sa camionnette quand elle s’est faite arrêtée (précisions ici http://citoyenssolidaires06.com/?p=61 ). Elle les sortait de ce merdier invivable, indigne, misérable. Cette façon de les trier, de les parquer, de les oublier. Ces endroits ou la vie est oubliée et ça peut durer 6 mois, un an ou 10 ans sans que ça pose de problèmes au système administratif car il considère des chiffres en oubliant l’humain.

Et pour la connaitre Francesca, il y a aussi ce court-métrage, une histoire incroyable. La première chose qu’on se dit, c’est comment ils ont pu filmer tout ça, tout est tellement … sur le moment ! En fait une équipe vidéo est venu faire un docu sur une situation et ils sont tombés sur cette histoire. Ils sont restés. Ils ont tout vu : comment une fille de 4 ans se retrouve sans sa maman ici dans le 06, et comment elle parvient à la retrouver grâce a quelques personnes que l’on remercie d’exister car les labyrinthes administratifs actuels ne savent pas accueillir une enfants de 4 ans et surtout retrouver sa maman perdu sur la route entre la Libye et quelque part. Ce documentaire LOZA a été vu des millions de fois.

https://vimeo.com/182203722

Rassemblement au TGI de Nice, Place du Palais de Justice ce mardi 4 avril à 13h30, pour soutenir Francesca, se rencontrer et s’organiser pour l’aide au réfugiés et aux solidaires. Ensemble nous sommes plus forts.

Hurriya ! »

 

 

La guerre à la solidarité, d’une frontière à l’autre

02 dimanche Avr 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, Exilés, frontières, harcèlement policier, Italie, Paris, politiques migratoires, solidarité

Rendre la France inhospitalière pour dissuader les personnes qui y cherchent refuge et veulent construire leur vie, ou la traversent vers d’autres pays, tel est le principe de la politique du gouvernement. Cela commence sur le sol italien aux approches de la frontière française, notamment à Vintimille. Cela se continue le long d’un axe qui conduit à la frontière britannique, où les autorités françaises jouent pour le compte du Royaume-uni le même rôle que les autorités italiennes en amont. Un nœud important sur cette route, Paris, et un point de focalisation à la frontière britannique, Calais.

Les exilé-e-s sont les premier-ère-s à subir cette politique faite de violation des droits et violence, de harcèlement policier, d’arrestation et d’expulsion, de destruction d’effets personnels et de tout ce qui peut servir d’abri.

À Vintimille, trois bénévoles sont arrêtés par la police italienne alors qu’ils distribuent des repas aux exilé-e-s, puis contrôles à leur retour par la police française. Un autre bénévole français est passé en procès le 17 mars, il est dans l’attente du verdit qui sera rendu le 27 avril. Il avait pris une famille soudanaise dans sa voiture.

https://citoyenssolidaires06.com/?p=3282

https://www.change.org/p/d%C3%A9cideurs-politiques-en-mati%C3%A8re-d-immigration-r%C3%A9fugi%C3%A9s-%C3%A0-vintimille-une-condamnation-de-f%C3%A9lix-croft-serait-profond%C3%A9ment-injuste?source_location=minibar

Côté français, c’est Francesca qui passe en procès à Nice le 4 avril : « Rassemblement au TGI de Nice, Place du Palais de Justice ce mardi 4 avril à 13h30, pour soutenir Francesca, se rencontrer et s’organiser pour l’aide au réfugiés et aux solidaires. »

https://citoyenssolidaires06.com/?p=3309

À Paris, après le harcèlement policier contre les distributions de petits-déjeuners aux alentours du « centre humanitaire » ouvert par l’État et la mairie de Paris porte de la Chapelle (voir ici, ici, ici et là), c’est une interdiction des distributions de nourriture qui est annoncée par l’adjoint (communiste) au maire du 18e arrondissement, en accompagnement des dernières destructions de bivouacs et campements.

https://www.parisdexil.org/single-post/2017/03/23/Dans-les-rues-%C3%A0-Paris-

À Calais, après les douches (voir ici, ici, ici, ici et là), le harcèlement continue autour des distributions de repas (voir ici, ici, ici, ici et là).

 

Jacques Callot : Les Grandes Misères de la guerre – Pillage et incendie d’un village.

Intimidation policière : autour des repas

31 vendredi Mar 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 13 Commentaires

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, exilé, harcèlement policier, solidarité

L’intimidation policière ne s’exerce pas seulement sur les militant-e-s qui filment les rafles, comme ça a été le cas hier avec l’arrestation d’un bénévole de la Cabane juridique de Calais. Renaud est sorti de garde-à-vue en fin d’après-midi, sans poursuites (mais le procureur a six mois pour décider des suites à donner).

Depuis que les associations ont décidé d’abandonner les distributions de repas en centre-ville pour les faire en périphérie, la pression policière s’est notablement accrue. Depuis lundi, les CRS prétendent (bien entendu sans aucune base légale) que la distribution n’est autorisée que pendant une heure.

Hier soir, la tension est montée d’un cran. Les policiers ont contrôlé les véhicules des bénévoles et distribué des amendes pour mauvais stationnement, avant d’intervenir en fin de distribution pour un contrôle d’identité qui a entraîné la dispersion des exilé-e-s présent-e-s.

Par ailleurs, les rafles sont une pratique quotidienne aux alentours des distributions de repas, redues plus faciles par l’absence de témoins à la périphérie de la ville. Les mineur-e-s sont généralement remis-e-s à la rue quelques heures après leur arrestation, mais les adultes peuvent être placé-e-s en rétention, parfois loin de Calais, notamment dans des centres de rétention en région parisienne.

 

Dürer : Rhinocéros.

Intimidation policière : un militant arrêté pendant une rafle

30 jeudi Mar 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, Exilés, harcèlement policier, mineurs, solidarité

Rafles, violences physiques et verbales, gazage des personnes et des couvertures, tel est le quotidien pour les exilé-e-s à Calais. Alors des militant-e-s essayent d’être là, caméra à la main, pour témoigner.

Ce matin vers 8h, rafle d’un groupe d’une trentaine d’exilés qui dormaient enroulés dans des sacs de couchage ou des couvertures, sur un tas de gravier. La plupart sont mineurs. Une vingtaine d’entre eux sont arrêtés.

Un militant de la Cabane juridique de Calais filme la scène. Il est arrêté et placé en garde-à-vue pour « occupation d’un terrain privé en vue d’y installer un domicile » (rappelons qu’il s’agit d’un tas de gravier dans un zone industrielle).

Si les exilés arrêtés ont été relâchés, Renaud est toujours en garde-à-vue à l’heure où nous écrivons.

Vous pouvez le soutenir en téléphonant au commissariat pour demander de ses nouvelles : 03 21 19 13 17. Merci par avance.

 

La CNCDH interpelle le premier ministre

13 lundi Mar 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, Droits de l'homme, Exilés, solidarité

La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) est une autorité indépendante dont le rôle est de conseiller le parlement et le gouvernement pour tout ce qui concerne les droits fondamentaux et les libertés publiques. Elle exprime principalement ses positions par des avis et des rapports.

Lorsque la présidente de cette institution sort de ce cadre pour interpeller directement le premier ministre, c’est pour marquer la gravité de la situation.

Elle l’a fait par une lettre datée du 24 février et rendue publique par la CNCDH, soulignant la gravité de la situation d’abandon dans laquelle sont laissé-e-s les exilé-e-s, dont de nombreux-ses mineur-e-s ainsi que les entraves, intimidations et poursuites auxquelles sont confrontées les personnes solidaires, tant à Calais qu’à la frontière franco-italienne.

Elle demande par conséquent au premier ministre de revoir les arbitrages politiques qui ont conduit à cette situation.

Vous pouvez lire la lettre de la présidente de la CNCDH au premier ministre ici :

http://www.cncdh.fr/fr/publications/lettre-de-la-presidente-concernant-la-situation-des-migrants

Cliquer pour accéder à courrier_pm_-_migrants_-_24.12.17.pdf

 

 

Délit de solidarité et mémoire

01 mercredi Mar 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, Exilés, solidarité

La violence des politiques anti-migratoires européennes nous renvoie tôt ou tard à notre histoire. Au Royaume-uni, c’est Alfred Dubs, un des enfants juifs accueillis au Royaume-uni avant la seconde guerre mondiale et qui a pu ainsi échapper au génocide nazi, qui a fait adopter un amendement faisant obligation au gouvernement britannique d’accueillir des mineurs isolés étrangers en errance sur le territoire européen. En France, face au retour en force du délit de solidarité et à l’aggravation de la répression à l’encontre des personnes solidaires des exilé-e-s (voir ici, ici, ici, ici et là), c’est un appel d’enfants juifs cachés pendant la seconde Guerre mondiale et de membres de leur famille, qui rappelle l’importance vitale de la « solidarité des délinquants ».

 

http://www.ujfp.org/spip.php?newsletter4561

« Manifeste des enfants cachés.

« Sans la solidarité de délinquants, nous ne serions pas là »

L’heure est à la renaissance d’un délit de solidarité. Dans la vallée de la Roya, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux… des militants et des citoyens qui ont manifesté concrètement leur solidarité désintéressée aux réfugiés ou aux Roms, sont intimidés, menacés, poursuivis par les Autorités.

Nous soussigné, enfants juifs cachés pendant la Seconde guerre mondiale pour échapper à la déportation, déclarons solennellement : si nous sommes en vie, c’est parce que des délinquants solidaires ont désobéi, nous ont cachés, nous ont nourris, en dépit des lois de Vichy et de l’occupant. Ils ont ouvert leur porte, falsifié notre identité, ils se sont tus ignorant les injonctions de la police et de l’administration, ils ont emprunté des chemins de traverse face à la persécution…

Leur solidarité est aujourd’hui reconnue publiquement. Nous leur sommes reconnaissants, comme nous le sommes au courage de nos parents qui ont fait le dur choix de se séparer de nous et de transformer leurs enfants en « mineurs isolés ».
Mais ce devoir de solidarité s’applique aussi aujourd’hui et nous réclamons la fin de ces procédés d’intimidation. Nous proclamons la légitimité du droit de regard des citoyens et des citoyennes sur les pratiques de l’administration, de la justice ou de la police. Nous sommes solidaires avec celles et ceux qui se montrent solidaires des personnes en situation de précarité sans se soucier de savoir si elles sont ou non en situation régulière quant au séjour. Nous passons le flambeau de la solidarité aux lanceurs d’alerte, aux citoyens critiques des politiques xénophobes, aux solidaires du quotidien.


Les 14 premiers signataires :

1. Enfants caché-e-s :

• Georges Gumpel, enfant caché à Lyon puis en Haute-Loire ;
• Liliane Lelaidier-Marton, enfant cachée à Bonneuil-sur-Marne ;
• Georges Tugène, caché en Haute-Loire ;
• Jean de Monbrison, caché près d’Auch, dans le Gers ;
• Nicole Kahn, enfant cachée dans une école catholique à Limoges.
• Denise Fernandez Grundman, enfant cachée dans le Maine et Loire.

2. Parents caché-e-s

• Patrick Silberstein, fils d’Hélène Vainberg, cachée par des Italiens à Monthléry ;
• Dominique et Emmanuèle Natanson, fils et fille de Jacques Natanson, caché par des moines dominicains à Saint-Maximin, Var ;
• Jean-Claude Meyer, frère de Colette Meyer, cachée après l’exécution de leur père ;
• Jean-Guy Greilsamer, fils d’Yvonne Greilsamer, cachée à Saint-Dizier en Haute-Marne, puis dans l’Aube ;
• Béatrice Orès, fille d’une enfant cachée dans le département du Rhône.
• Didier Epsztajn, fils de Josette Stern, enfant cachée ;
• Sonia Fayman, fille de Lucien David Fayman, résistant déporté à Dora, qui organisa la mise à l’abri d’enfants dans le Sud de la France.

Cet appel est lancé à l’initiative de l’Union juive française pour la Paix, membre de Délinquants Solidaires. »

 

lammoireRené Magritte : La Mémoire.

Le délit de solidarité et les particularités du parquet de Boulogne/Mer

01 mercredi Mar 2017

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

≈ 5 Commentaires

Étiquettes

Calais, délit de solidarité, Exilés, solidarité

C’est l’histoire d’une personne qui a hébergés un groupe d’exilés pendant quelques nuits, qui est poursuivie pour avoir « facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France » et qui risque les peines prévues par l’article L622-1 du CESEDA (Code de l’Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile), éventuellement aggravées par l’article L622-5 si elle est considérée comme l’ayant fait en bande organisée.

La situation est déjà significative du régime sous lequel nous vivons, mais comprend en plus une particularité. Cette personne est placée sous contrôle judiciaire, avec une particularité exotique, l’interdiction d’entrer en contact avec des journalistes.

Voici la manière dont la Syndicat des Avocats de France commente cette mesure : « C’est une atteinte à la liberté. On ne peut pas interdire de voir des journalistes comme ça. Il faut qu’il y ait un lien avec les faits reprochés. »

Le Syndicat de la Magistrature : « C’est une décision originale. On peut a minima s’interroger sur la raison de cette interdiction au regard de la loi. […] Eviter la publicité, ce n’est pas une raison qui peut justifier un contrôle judiciaire. »

Un avocat de commenter : « Ils sont un peu spéciaux à Boulogne. Pour toute affaire qui concerne de près ou de loin des passeurs, on prend quadruple peine. »

Lire ici l’article de Streetpress dont sont tirées ces informations :

http://www.streetpress.com/sujet/1488290370-soutien-refugies-calais-interdit-parler-presse

 

georges_de_la_tour_le_jeune_chanteur_new_walk_museum_and_art_galleryGeorge de La Tour : Le Jeune chanteur.

 

← Articles Précédents

Passeurs d’hospitalités

Passeurs : font circuler la parole, et relient les êtres et les rives.

Hospitalités : les mille formes de l'accueil et de la rencontre entre les êtres.

Le bloguistan des Passeurs d’hospitalités

  • Passeurs d’hospitalités – English
  • Exilés dans les Balkans (fr)
  • Exiles in the Balkans (en)
  • Lampedusa – une île

Contact :

passeurs.dhospitalites (at) laposte.net

Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et être notifié par email des nouvelles publications.

Abonnement flux RSS

  • RSS - Articles

Articles récents

  • DECEMBRE 2022 A CALAIS
  • NOVEMBRE 2022 A CALAIS
  • Une cinquantaine de soutiens entravent de nouveau l’expulsion du campement rue du Beau Marais à Calais
  • Blocage d’une opération d’expulsion quotidienne sur un lieu de vie à Calais
  • La marionette Amal arrivera bien à Calais Dimanche 17 octobre
  • A Calais, trois personnes entament une grève de la faim pour demander l’arrêt de la politique de harcèlement envers les personnes exilées.
  • « Ayez pitié des passants » Lettre d’un exilé de passage, sur la route de l’Angleterre
  • A Calais, suite au décès de Yasser, les personnes exilées appellent à une manifestation pour la paix.
  • Pour la collecte des déchets sur les lieux de vie des personnes exilées du Calaisis.
  • Hommage aux personnes exilées qui sont décédées en tentant d’atteindre l’Angleterre

Archives

  • janvier 2023
  • décembre 2022
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • août 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • mars 2020
  • mai 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • septembre 2017
  • août 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • janvier 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • octobre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • février 2016
  • janvier 2016
  • décembre 2015
  • novembre 2015
  • octobre 2015
  • septembre 2015
  • août 2015
  • juillet 2015
  • juin 2015
  • mai 2015
  • avril 2015
  • mars 2015
  • février 2015
  • janvier 2015
  • décembre 2014
  • novembre 2014
  • octobre 2014
  • septembre 2014
  • août 2014
  • juillet 2014
  • juin 2014
  • mai 2014
  • avril 2014
  • mars 2014
  • février 2014

Articles récents

  • DECEMBRE 2022 A CALAIS
  • NOVEMBRE 2022 A CALAIS
  • Une cinquantaine de soutiens entravent de nouveau l’expulsion du campement rue du Beau Marais à Calais
  • Blocage d’une opération d’expulsion quotidienne sur un lieu de vie à Calais
  • La marionette Amal arrivera bien à Calais Dimanche 17 octobre
  • A Calais, trois personnes entament une grève de la faim pour demander l’arrêt de la politique de harcèlement envers les personnes exilées.
  • « Ayez pitié des passants » Lettre d’un exilé de passage, sur la route de l’Angleterre
  • A Calais, suite au décès de Yasser, les personnes exilées appellent à une manifestation pour la paix.
  • Pour la collecte des déchets sur les lieux de vie des personnes exilées du Calaisis.
  • Hommage aux personnes exilées qui sont décédées en tentant d’atteindre l’Angleterre

Archives

  • janvier 2023
  • décembre 2022
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • août 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • mars 2020
  • mai 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • septembre 2017
  • août 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • janvier 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • octobre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • février 2016
  • janvier 2016
  • décembre 2015
  • novembre 2015
  • octobre 2015
  • septembre 2015
  • août 2015
  • juillet 2015
  • juin 2015
  • mai 2015
  • avril 2015
  • mars 2015
  • février 2015
  • janvier 2015
  • décembre 2014
  • novembre 2014
  • octobre 2014
  • septembre 2014
  • août 2014
  • juillet 2014
  • juin 2014
  • mai 2014
  • avril 2014
  • mars 2014
  • février 2014

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com

Propulsé par WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Passeurs d'hospitalités
    • Rejoignez 956 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Passeurs d'hospitalités
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…